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mercredi 2 juillet 2008

Belgique

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De Crem : de ministre de la Défense à ministre de l’agression
Le ministre de la Défense De Crem a déjà plusieurs fois défrayé la chronique avec son style entêté. Sa dernière note d’orientation politique nous dévoile des cartes inquiétantes.
Bert de Belder

Le ministre Pieter De Crem (CD&V) veut faire de l’armée belge une force expéditionnaire facilement engageable : « La défense doit se focaliser sur des tâches essentielles : la facilité d’engagement de nos forces de combat en vue d’une participation efficace et effective à des opérations. » Le ministre veut voir 1 200 hommes en permanence en mission à l’étranger, soit 35 % de plus qu’au cours des cinq dernières années. Mais « défense du territoire » ne veut-il pas dire défense contre une éventuelle agression étrangère ? Pas pour le ministre. Il veut jouer au petit soldat loin des frontières de la Belgique car « bien des menaces contre notre territoire trouvent leur origine à l’étranger, telle la menace terroriste ». La réalité, c’est précisément le contraire : celui qui participe aux guerres d’agression des États-Unis s’attire la colère de leurs victimes et ne récolte pas plus, mais moins de sécurité.
Une armée qui en a
Le ministre de la Défense veut également que nos troupes « prennent plus de risques ». L’extension de la mission militaire en Afghanistan en est un exemple. Aujourd’hui, les militaires belges prennent à leur compte la défense de l’aéroport de Kaboul. Demain, des F-16 et des militaires participeront dans le sud du pays à des opérations de guerre. Mais il faut pour ça que l’armée soit bien équipée, estime De Crem, avec des militaires plus jeunes et un budget plus élevé. « Depuis la chute du Mur, notre participation à des opérations internationales augmente, alors que le budget de la Défense diminue », se plaint-il. Dans son budget, il prévoit des économies et des licenciements dans les postes moins essentiels (à ses yeux), afin de libérer plus de moyens pour les interventions. De Crem veut laisser tomber les opérations plus « humanitaires » pour ne garder que quelques missions à vocation nettement militaire. Ainsi, les troupes du génie qui déminent et participent à la reconstruction au Sud-Liban – tâches particulièrement appréciées de la population libanaise – pourront regagner leurs foyers dès ce mois-ci, même si le terrain regorge encore de sous-munitions israéliennes.
Sous l’égide de l’Otan et du Pentagone
La note stratégique fait allusion au souci de militarisation accrue du traité de Lisbonne de l’Union européenne. En effet, le traité engage les États membres « à améliorer progressivement leurs capacités militaires » - le seul domaine, d’ailleurs, pour lequel le traité (désormais particulièrement néolibéral) réclame une hausse des dépenses de l’État. Mais, dans sa note, De Crem fait également allusion à « notre responsabilité à l’égard de l’Otan » et fait subtilement remarquer que le traité de Lisbonne « est le premier traité européen de l’histoire faisant référence à l’Otan ». Et, qui dit Otan, dit Washington, la capitale des États-Unis, que De Crem a visitée avec beaucoup d’enthousiasme. Après Louis Michel (MR) et André Flahaut (PS), Washington peut à nouveau dormir sur ses deux oreilles, avec un Karel De Gucht (Open Vld) et un Pieter De Crem (CD&V). Ce qui a fait dire au député Daniel Ducarme (MR) que « le Pentagone approuverait la note politique de De Crem ».
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