Union européenne :: « On n'est pas des pions » !
Union européenne :: « On n'est pas des pions »
Lors de l'émission Phara, un talk-show de la chaîne VRT-Canvas, Tine Van Rompuy n'a pas hésité à sortir de sa poche une petite boîte de la taxe des millionnaires pour proposer à son frère de l'appliquer, et cela devant le vice-premier ministre du Budget Van Hengel. (Photo VRT)
« Quand j'entends parler des changements de dirigeants en Europe et en Belgique, ce qui est dérangeant c'est qu'on a l'impression qu'on est simplement occupé à déplacer des pions. Alors qu'on devrait plutôt être occupé à proposer des solutions pour les gens, pour faire face à la crise et aux fermetures d'entreprises. »1 Tine Van Rompuy n'avait pas sa langue dans sa poche à la télévision au soir de la nomination de son frère Herman. Devant le vice-premier ministre du Budget Van Hengel, elle n'a pas hésité à sortir de sa poche une petite boîte pour proposer à son frère d'appliquer la taxe des millionnaires.
C'était sa manière d'aborder le fond des choses : quel chemin doit prendre l'Union européenne et son nouveau président ?
Car question de démocratie déjà, la désignation d'Herman Van Rompuy comme celle de la baronne Catherine Ashton (comme ministre européenne des affaires étrangères) mériterait un débat. Ils n'ont pas dû présenter de programme et ils n'ont pas été élus par la population européenne. Leur nomination, une suite logique du nouveau traité de Lisbonne (le nouveau nom de la Constitution européenne), a été l'occasion d'un marchandage monstre, sans débat ouvert.
La nomination de Van Rompuy et Ashton, qui était présentée comme le must du nouveau traité de Lisbonne, a été l'occasion d'un marchandage monstre, sans débat ouvert.
S'il ne fait pas un autre choix que celui des dirigeants qui l'ont désigné, le nouveau président risque d'être l'applicateur des dogmes du traité. Les dogmes sur la privatisation et la libéralisation des chemins de fer, de la Poste, des soins de santé ou les dogmes sur les fins de carrière et la flexibilité au travail.
Catherine Ashton, qui a soutenu en son temps la guerre en Irak, aura, quant à elle, comme rôle, de pousser les États « à améliorer progressivement leurs capacités militaires ». Elle mènera son action internationale dans le cadre de l'Otan, comme le stipule le traité de Lisbonne.
Et il y a un autre motif inquiétant. Herman Van Rompuy était l'invité, au château de Val Duchesse, le 12 novembre, une semaine avant sa nomination, à un dîner très select du groupe de Bilderberg. Ce lobby opaque regroupe une fois par an, cent décideurs économiques et politiques d'Europe et des Etats-Unis qui exercent une influence occulte sur nos gouvernements, notamment dans la désignation de dirigeants de l'OTAN et de l'Union européenne2.
Van Rompuy aurait gagné des points, notamment en se faisant le défenseur d'une taxe verte européenne.
S'ils vont dans ce sens, Van Rompuy et les autres dirigeants européens trouveront sur leur route les travailleurs de toute l'Europe. Car, comme le dit sa sur Tine, syndicaliste : « Nous ne sommes pas contre l'Europe, nous sommes contre la politique de l'Union européenne. Nous sommes contre de nouvelles taxes, comme la taxe verte proposée par mon frère, car ce seront les gens qui devront encore la payer. Si on doit parler d'une nouvelle taxe aujourd'hui en Europe, c'est celle sur les millionnaires. »3
1. Phara, VRT-Canvas, 19 novembre 2009 ; 2. De Morgen, 21 novembre 2009 ; 3. Sunday Telegraph, 22 novembre 2009.
Union européenne :: « On n'est pas des pions »
Lors de l'émission Phara, un talk-show de la chaîne VRT-Canvas, Tine Van Rompuy n'a pas hésité à sortir de sa poche une petite boîte de la taxe des millionnaires pour proposer à son frère de l'appliquer, et cela devant le vice-premier ministre du Budget Van Hengel. (Photo VRT)
« Quand j'entends parler des changements de dirigeants en Europe et en Belgique, ce qui est dérangeant c'est qu'on a l'impression qu'on est simplement occupé à déplacer des pions. Alors qu'on devrait plutôt être occupé à proposer des solutions pour les gens, pour faire face à la crise et aux fermetures d'entreprises. »1 Tine Van Rompuy n'avait pas sa langue dans sa poche à la télévision au soir de la nomination de son frère Herman. Devant le vice-premier ministre du Budget Van Hengel, elle n'a pas hésité à sortir de sa poche une petite boîte pour proposer à son frère d'appliquer la taxe des millionnaires.
C'était sa manière d'aborder le fond des choses : quel chemin doit prendre l'Union européenne et son nouveau président ?
Car question de démocratie déjà, la désignation d'Herman Van Rompuy comme celle de la baronne Catherine Ashton (comme ministre européenne des affaires étrangères) mériterait un débat. Ils n'ont pas dû présenter de programme et ils n'ont pas été élus par la population européenne. Leur nomination, une suite logique du nouveau traité de Lisbonne (le nouveau nom de la Constitution européenne), a été l'occasion d'un marchandage monstre, sans débat ouvert.
La nomination de Van Rompuy et Ashton, qui était présentée comme le must du nouveau traité de Lisbonne, a été l'occasion d'un marchandage monstre, sans débat ouvert.
S'il ne fait pas un autre choix que celui des dirigeants qui l'ont désigné, le nouveau président risque d'être l'applicateur des dogmes du traité. Les dogmes sur la privatisation et la libéralisation des chemins de fer, de la Poste, des soins de santé ou les dogmes sur les fins de carrière et la flexibilité au travail.
Catherine Ashton, qui a soutenu en son temps la guerre en Irak, aura, quant à elle, comme rôle, de pousser les États « à améliorer progressivement leurs capacités militaires ». Elle mènera son action internationale dans le cadre de l'Otan, comme le stipule le traité de Lisbonne.
Et il y a un autre motif inquiétant. Herman Van Rompuy était l'invité, au château de Val Duchesse, le 12 novembre, une semaine avant sa nomination, à un dîner très select du groupe de Bilderberg. Ce lobby opaque regroupe une fois par an, cent décideurs économiques et politiques d'Europe et des Etats-Unis qui exercent une influence occulte sur nos gouvernements, notamment dans la désignation de dirigeants de l'OTAN et de l'Union européenne2.
Van Rompuy aurait gagné des points, notamment en se faisant le défenseur d'une taxe verte européenne.
S'ils vont dans ce sens, Van Rompuy et les autres dirigeants européens trouveront sur leur route les travailleurs de toute l'Europe. Car, comme le dit sa sur Tine, syndicaliste : « Nous ne sommes pas contre l'Europe, nous sommes contre la politique de l'Union européenne. Nous sommes contre de nouvelles taxes, comme la taxe verte proposée par mon frère, car ce seront les gens qui devront encore la payer. Si on doit parler d'une nouvelle taxe aujourd'hui en Europe, c'est celle sur les millionnaires. »3
1. Phara, VRT-Canvas, 19 novembre 2009 ; 2. De Morgen, 21 novembre 2009 ; 3. Sunday Telegraph, 22 novembre 2009.
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posted by Romain at
20.2.10
