Irak agressé, occupé, envahi, pillé, détruit et colonisé, depuis 25 ans...

lundi 1 octobre 2012

n°63 - Journal de Syrie - 06-09 au 21-09 - a - Bachar al-Assad : : "l'axe de résistance" comprend la Syrie, l'Iran et leurs alliés libanais du Hezbollah et palestiniens du Hamas et du Jihad islamique. c-

 
 
From: Lemaire Marc
Sent: Friday, September 21, 2012 3:48 PM
 
Subject: n°63 - Journal de Syrie - 06-09 au 21-09 - a - Bachar al-Assad : : "l'axe de résistance" comprend la Syrie, l'Iran et leurs alliés libanais du Hezbollah et palestiniens du Hamas et du Jihad islamique.
 


Face aux ambitions hégémoniques de l'impérialisme, l'information est une arme au service de la paix.
Sa diffusion est un acte de résistance.
Dénoncer ne suffit plus, il faut expliquer, informer, transmettre
Les médias occidentaux dans leurs larges majorités ont de tout temps accepté les versions de l'armée israélienne et ferment les oreilles aux autres sources.


Journal de Syrie
         n°63                                         06-09 au 21-09     
C.De broeder & M.Lemaire


Le "
Journal de Syrie" est  visible  sur les blogs

b) sur le site de Eva Resis           no-war.over-blog.com

Si vous voulez-nous contacter ou obtenir le Journal par mail une seule adresse : fa032881@skynet.be




Tiré à part :
Bachar al-Assad : "l'axe de résistance" comprend la Syrie, l'Iran et leurs alliés libanais du Hezbollah et palestiniens du Hamas et du Jihad islamique. Le président syrien Bachar al-Assad a affirmé mercredi en recevant à Damas le chef de la diplomatie iranienne Ali Akbar Salehi que la syrie était visée par une guerre contre "l'axe de résistance" anti-israélien.
"La bataille qui se déroule actuellement ne vise pas seulement la Syrie mais tout l'axe de résistance" anti-israélien, a affirmé M. Assad, cité par l'agence officielle Sana.
Aux yeux des Syriens, "l'axe de résistance" comprend la Syrie, l'Iran et leurs alliés libanais du Hezbollah et palestiniens du Hamas et du Jihad islamique.
M. Assad a affirmé par ailleurs, après avoir été informé par M. Salehi de la réunion de lundi au Caire du "groupe de contact" régional sur la Syrie (Iran, Egypte, Turquie et Arabie saoudite), que son pays a montré "une ouverture à toutes ces initiatives, proposées pour trouver une solution à la crise" en Syrie.
"La clé de la réussite de ces initiatives dépend des intentions sincères pour aider la Syrie, ainsi que du respect de la souveraineté de ce pays et du refus des interventions étrangères", a poursuivi le président Assad.
Le ministre iranien, dont le pays est le principal allié régional de Damas, a de son côté évoqué "l'appui illimité" de Téhéran "aux efforts pris par le gouvernement syrien pour ramener la sécurité et la stabilité".
L'entretien entre les deux hommes a porté, selon Sana, sur "la consolidation de la coopération bilatérale, de manière à permettre aux peuples des deux pays de vaincre les difficultés engendrées par les sanctions iniques" occidentales imposées à la Syrie et à l'Iran.
Ces sanctions, ajoute la Sana, visent à "briser la volonté des deux pays au service des intérêts des pays occidentaux et d'Israël".
19/09/2012



2 Lorient le jour :
Bachar el-Assad s'en prend violemment à Ankara, Ryad et Doha.
 
Le président syrien Bachar el-Assad a lancé une attaque en règle contre Ryad, Doha et Ankara, les accusant d'aider et d'armer la rébellion dans son pays mais affirmant que celle-ci ne gagnerait pas la guerre, dans une interview à un journal égyptien à paraître vendredi.

Lire article : (Assad : La Syrie est visée par une guerre contre "l'axe de résistance" anti-israélien)  
Interrogé par l'hebdomadaire Al-Ahram al-Arabi sur ses relations quasiment rompues avec l'Arabie saoudite et le Qatar, M. Assad a déclaré: "Ceux-là ont vu soudain de l'argent entre leurs mains après une longue période de pauvreté et ils croient qu'avec, ils peuvent acheter l'Histoire et un rôle régional".
"L'idée répandue selon laquelle l'Arabie saoudite, la Syrie et l'Egypte constituent la pierre angulaire de la stabilité dans la région est fausse. Cela a toujours été et restera la Syrie, l'Irak et l'Egypte", a ajouté M. Assad.
Selon lui, Ryad n'a servi avant le début du conflit syrien que "de médiateur avec l'Occident qui n'apprécie pas l'axe de résistance contre le sionisme prôné par la Syrie".
Quant aux Qatariotes, "ils utilisent le pouvoir de l'argent et gravitent dans l'orbite de l'Occident en fournissant aux terroristes armes et argent pour répéter le même scénario qu'en Libye", où Mouammar Kadhafi a été chassé du pouvoir et tué après plusieurs mois de révolte armée, a-t-il poursuivi.
"Les Qatariotes ont été les plus rapides à alimenter la violence", a encore accusé le président syrien, dont des extraits de l'interview ont été publiés sur le site du journal.
Evoquant la Turquie voisine, une ancienne alliée dont les autorités réclament désormais son départ, M. Assad a estimé que le gouvernement d'Ankara ne s'intéressait pas aux "intérêts de son peuple mais à ses ambitions, en particulier au projet +du nouvel empire ottoman+".
Le président syrien a de nouveau répété que des "hommes armés" avaient "recours au terrorisme contre l'Etat syrien" mais ne disposaient d'"aucun soutien parmi le peuple".
"En fin de compte, ils ne sortiront pas victorieux", a-t-il assuré, tout en reconnaissant qu'il faudrait "encore du temps" pour que les forces du régime l'emportent.
Entretemps, "la porte du dialogue est ouverte et seul le dialogue avec l'opposition est à même de résoudre la crise", a-t-il expliqué, tout en soulignant qu'il ne pouvait en être écarté, alors que l'opposition exige son départ en préalable à toute discussion.
http://www.lorientlejour.com/category/Derni%C3%A8res+Infos/article/779170/Bachar_el-Assad_sen_prend_violemment_a_Ankara%2C_Ryad_et_Doha.html



3 Politique des opposants
Des Canons ... pas du beurre
Les grandes manœuvres

Le Conseil national syrien veut une intervention comme en Libye
Le Conseil national syrien (CNS), souhaite que les pays arabes œuvrent ensemble à une intervention internationale en Syrie similaire à celle menée en Libye l'an dernier, dit son président.
"Nous appelons les Arabes à entreprendre une initiative claire et sérieuse, comme la position qu'ils avaient adoptée par rapport à la révolution libyenne", déclare AbdelbasetSieda dans un entretien au journal Al Hayat publié mercredi, après des entretiens à Doha avec des responsables qataris.
"Il doit y avoir une réelle volonté d'action avec les Européens afin de retirer toute légitimité au régime (de Bachar al Assad) dans un premier temps et ne pas laisser les meurtres de Syriens se poursuivre de la sorte", ajoute-t-il.
À Doha, il s'est entretenu avec le Premier ministre, ministre des Affaires étrangères du Qatar et président du comité de la Ligue arabe sur la Syrie, Hamad ben Djassim ben Jaber al Sani.
La Ligue arabe avait exhorté le Conseil de sécurité des Nations unies à établir une zone d'exclusion aérienne l'an dernier pour protéger la population libyenne, posant les jalons d'une aide de l'Otan et des alliés arabes aux rebelles, ce qui a conduit à la chute de Mouammar Kadhafi.
AbdelbasetSieda fait également part de l'opposition du CNS à une participation iranienne aux efforts de résolution de la crise syrienne, arguant que Téhéran fait partie du problème.
Il en est de même pour le "groupe de contact", initiative du président égyptien Mohamed Morsi, qui inclut la République islamique et qui s'est réuni lundi.
"L'Iran procure des armes, de l'argent et des plans au régime, même le commandant des Gardiens de la révolution iranienne a admis que des Gardiens de la révolution se trouvaient en territoire syrien", dit-il.
Selon le président du CNS, le refus de l'Arabie saoudite de se joindre à la réunion du "groupe de contact" en raison de la présence de l'Iran est un signe d'échec de cette initiative.
AbdelbasetSieda en appelle donc à une intervention internationale militaire, évoquant le chapitre VII de la charte des Nations unies. L'Occident s'est toutefois montré réticent à rééditer en Syrie l'expérience libyenne. La Chine et la Russie ont fait usage de leur droit de veto au Conseil de sécurité de l'Onu, s'opposant à toute intervention extérieure.
Environ 27.000 personnes ont été tuées depuis le début de la révolte contre le président Bachar al Assad en mars 2011. Le mois d'août dernier a été le plus sanglant.

Salehi rencontre Assad qui dénonce une guerre contre "l'axe de résistance"
Le chef de la diplomatie iranienne a affirmé mercredi son soutien "illimité" à Bachar al-Assad dont le pays est en proie à un conflit sanglant imputé par le président syrien à une guerre contre "l'axe de résistance" à Israël.
Pendant ce temps, l'armée bombardait plusieurs quartiers rebelles d'Alep, la grande métropole du Nord, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), qui a fait état d'un bilan provisoire de 36 morts mercredi à travers le pays, après 173 mardi.
Le ministre iranien, Ali Akbar Salehi, dont le pays est l'allié régional de Damas, a souligné devant M. Assad "l'appui illimité" de Téhéran "aux efforts pris par le gouvernement syrien pour ramener la sécurité et la stabilité". Peu avant, il avait souligné que le règlement de la crise se ferait "uniquement à l'intérieur de la famille syrienne".
M. Assad a affirmé de son côté que "la bataille qui se déroule actuellement ne vise pas seulement la Syrie mais tout l'axe de résistance" à Israël, selon l'agence officielle Sana.
Aux yeux des Syriens, "l'axe de résistance" comprend la Syrie, l'Iran et leurs alliés libanais du Hezbollah et palestiniens du Hamas et du Jihad islamique. Les deux interlocuteurs ont également dénoncé les "sanctions iniques" occidentales les visant.
Evoquant la réunion lundi au Caire du "groupe de contact" régional sur la Syrie (Iran, Egypte, Turquie et Arabie saoudite), M. Assad a souligné que la "clé de (la) réussite" des efforts pour un règlement dépendait "des intentions sincères pour aider la Syrie, ainsi que du respect de sa souveraineté et du refus des interventions étrangères".
mercredi 19 septembre 2012, par La Rédaction


Analyse

3 Amin Hoteit : Syrie : Le plan de rechange de l'agression impérialiste !
Global Research, septembre 12, 2012
Il est désormais de notoriété publique que l'Occident a profité du  mouvement syrien exigeant la réforme de sa gouvernance, pour élaborer un plan d'attaque visant à détruire la Syrie en tant qu'État souverain et bastion stratégique de première importance dressé face à ses projets hégémoniques ; un plan qui devait aboutir à détruire son unité et son armée avant de la disloquer pour mieux en disposer, sans avoir à précipiter ses forces otanesques dans les tranchées de la guerre.

À peine six mois après sa mise en exécution, ce plan s'est révélé être un échec ; ce qui, en toute logique, aurait dû geler l'offensive occidentale et ordonner à ses vassaux locaux et régionaux de réévaluer la situation avant d'adopter une nouvelle approche. C'était sans compter sur le désir de vengeance qui a manifestement succédé au sentiment de frustration, et sans compter sur la volonté d'empêcher la Syrie d'exploiter sa victoire face aux attaques répétées d'une coalition qui refuse d'admettre son échec, du moins en public, et qui a décidé de poursuivre son agression par tous les moyens dont elle dispose. D'où un « plan de rechange » différant du premier par ses objectifs, ses piliers et ses étapes :

1. S'agissant des objectifs ; il est clair que, malgré toutes les prises de position et déclarations des uns ou des autres de ses dirigeants, l'Occident, désormais persuadé de son incapacité à renverser le gouvernement national syrien, cherche  à l'éreinter en l'occupant  le plus longtemps possible à défendre son autorité dans un pays qui serait devenu incontrôlable et irréformable à la fois ! Il n'est donc pas question de laisser les réformes adoptées par le peuple, ou susceptibles d'adoption en Février prochain, suivre leur cours. Il faut plutôt travailler à persuader les Syriens, encore vulnérables aux mensonges, que les réformes seront illusoires et qu'ils feraient mieux de s'engager dans les rangs de l'opposition plutôt que d'adhérer au « mouvement réformiste »… quel que soit le prix qu'ils devront payer !

2. Quant aux étapes, il semble qu'elles reposent sur trois piliers:

2.1. Un pilier civil qui consiste à soutenir les opérations armées, crimes et assassinats en terre syrienne, pour empêcher le retour à la stabilité, mettre en panne tous les secteurs vitaux du pays, et ainsi persuader les citoyens que le pouvoir n'est plus en mesure de les restaurer malgré toutes les forces qu'il pourrait déployer. Tel est  le but recherché par la horde terroriste lâchée contre les civils, les militaires, les fonctionnaires, les bâtiments officiels… en zones infiltrées par les terroristes grâce au soutien des planificateurs, notamment entre Homs et Hama [*].

2.2. Un pilier économique qui consiste à renforcer le blocus impliquant des pays régionaux et européens… tous inféodés aux États-Unis ; représailles destinées, encore une fois, à prouver au citoyen syrien que le gouvernement actuel est incapable d'assurer les missions régaliennes de l'État et qu'il est vain d'espérer retrouver « la douceur de vivre de la Syrie d'avant » tant qu'il restera au pouvoir… fermement campé sur ses positions.

2.3. Un pilier politique et diplomatique qui consiste en une mobilisation internationale pour isoler la Syrie transformée en « État paria » dont les autorités ne seraient plus  reconnues comme légitimes ; ce qui obligerait ses responsables, désireux de desserrer l'étau, d'obéir aux diktats de l'Occident et de lui accorder les concessions exigées pour servir son projet atlanto-sioniste au Moyen-Orient et lui faciliter le traitement de ses  multiples dossiers régionaux en souffrance et qui ne peuvent plus attendre !

3. Les gouvernements occidentaux ont donc eu recours à ce « plan revanchard » en trois chapitres une fois qu'ils ont constaté que l'action militaire directe était impossible, que l'action armée terroriste destinée essentiellement à briser l'État était inefficace, que les résolutions du Conseil de sécurité n'abondaient pas dans leur sens… et que le gouvernement syrien ne tomberait pas ! Convaincus de ce dernier échec sans jamais l'avouer, ils ont concentré leurs efforts sur les médias, les pressions politiques et économiques pour finalement diriger leur vengeance contre le peuple syrien et ses institutions… Ce « plan de rechange » leur donnera-t-il satisfaction ? Une analyse objective des potentialités syriennes nous permet de constater que :

3.1. Les forces armées et les forces de sécurité témoignent toujours d'un mental, d'une efficacité et de capacités susceptibles de prolonger leur résistance à la violence des bandes de terroristes anarchistes et criminels, pour en limiter les effets dévastateurs en matière de sécurité et de conditions de vie des citoyens, à défaut de les neutraliser.

3.2. Les ressources, la situation géographique et les alliances de l'État syrien lui permettent de contenir, dans une large mesure, les pressions économiques de plus en plus drastiques.

3.3. Le soutien de nombreux pays ou de groupes internationaux refusant l'agression de la Syrie ainsi que la division de la dite « communauté internationale » sur sa souveraineté, son rôle et son devenir sont à même de faire échec aux tentatives de son isolement politique et diplomatique ; les récentes invitations aux dialogues et aux rencontres avec des responsables syriens ne sont que les signes avant-coureurs de l'échec de la théorie de l'isolement et du blocus.

4. À la lumière de ce qui précède nous disons que « le plan de rechange » des gouvernements occidentaux pêche par défaut et que la Syrie est capable de lui tenir tête, d'en atténuer les répercussions douloureuses et d'en raccourcir la durée moyennant :

4.1. La volonté de poursuivre les réformes en cours et dont le calendrier ne doit pas céder aux pressions d'où qu'elles viennent, car tout recul en ce domaine pourrait servir certains des objectifs des planificateurs revanchards. Sur ce plan, la Syrie pourrait bénéficier du soutien et de l'expérience de ses alliés qui ont prouvé leur respect de sa souveraineté et  de son indépendance.

4.2. La persévérance dans l'effort de ré-information des citoyens induits en erreur pour qu'ils puissent volontairement rejoindre la majorité populaire une fois qu'ils auront pris conscience de ce que les gouvernements occidentaux leur réservent comme obscurantisme, insécurité, souffrances, errances… Sur ce plan l'État ne peut que poursuivre ses réformes dans le cadre du dialogue national largement ouvert aux intérêts de tous sous le ciel de la patrie.

4.3. Le souci de mener à bien les opérations des forces armées et des forces de sécurité pour ramener l'ordre et la stabilité, sans tomber dans les pièges tendus par les bandes armées et sans excès pouvant servir leurs intérêts personnels et criminels, maintenant qu'elles sont dans une situation désespérée qui les poussent à causer un maximum de dégâts matériels, humains, et psychologiques dans tout le pays.
Dr Amin Hoteit
'Global Research,'
septembre 12, 2012




4 Europe

Les grandes manœuvres
France  - Italie
La France et l'Italie œuvrent pour poser les bases de la période de transition en Syrie qui succédera au départ du président Bachar el-Assad, a déclaré mardi à Rome le premier ministre italien Mario Monti lors d'une conférence de presse conjointe avec le président français François Hollande.
"Nous devons surmonter l'impasse dans laquelle se trouve le Conseil de sécurité de l'Onu", a déclaré le chef du gouvernement, avant d'ajouter que Paris et Rome poursuivaient leurs efforts pour assurer une transition politique en Syrie et menaient des consultations sur l'éventuelle évolution des événements après le départ d'Assad.
Le premier ministre a en outre qualifié d'"évolution positive" la récente désignation de l'ancien chef de la diplomatie algérienne Lakhdar Brahimi au poste d'émissaire spécial de l'Onu et de la Ligue arabe sur la Syrie.
Pour sa part, François Hollande a accusé le gouvernement d'Assad de massacres et a souligné que la France et l'Italie prônaient la mise en place d'un gouvernement de transition.
Outre la situation en Syrie, les deux hommes politiques ont évoqué la crise de la zone euro et ont convenu de tenir un nouveau sommet bilatéral en décembre prochain à Lyon, en France.
05/09/2012




5 Les brèves
La Voix de la Russie : Les pays occidentaux prévoient d'envoyer une grande quantité d'armes en Syrie.

Les pays occidentaux envisagent de livrer à l'opposition syrienne une grande quantité d'armes et d'envoyer des mercenaires dans le pays, rapporte l'agence russe RIA Novosti faisant référence à une source de haut rang à Moscou.
« Selon les informations que nous avons reçues, les pays occidentaux prévoient de livrer très prochainement à l'opposition syrienne une importante cargaison d'armes lourdes, notamment des canons antiaériens, des complexes portatifs antiaériens, des mitrailleuses lourdes, et d'envoyer des militaires étrangers dans la zone du conflit », a précisé l'interlocuteur de l'agence RIA Novosti.



6 Médias et
Manipulation de l'opinion / Vidéos
1 Ron Paul : L'obsession des États-Unis pour la guerre (Iran,Syrie) - Vidéo Dailymotion


2 Agitprop occidentale sur la Syrie, un art où rien n'est laissé au hasard

Bahar Kimyongur

Il faut le reconnaître : en affaires intérieures comme en géopolitique, nos médias, nos intellectuels et nos stratèges mainstream manient à merveille l'art pour ne pas dire l'arme de la rhétorique inversée. A vouloir en découdre à tous prix avec le gouvernement de Damas d'une part et purger l'espace public des voix critiques et dissidentes sur le conflit syrien d'autre part, ils n'ont pas peur de verser dans l'idéologie, la propagande et le militantisme dignes des troupes de théâtre soviétiques d'agitprop. On trouvera bien sous leur plume une touche autocritique de ci de là pour se donner des airs pluralistes et libertaires. Mais consciemment ou pas, ils nous resservent la vieille soupe habituelle dans leur gamelle de soldats du système. Coup de projo sur la guerre des mots menée par nos « experts » embedded en Syrie. Sans blindé et sans camouflage.

C'était déjà le cas lors du conflit libyen de l'an dernier. Un banlieusard de Benghazi recruté dans une mosquée salafiste mimant une décapitation avec son pouce sur son cou aux cris d'Allah ou Akbar, devenait miraculeusement un mignon combattant de la liberté.
En revanche, ses compagnons français du « gang de Roubaix » ou de « Forsane Al Izza » n'ont pas eu droit aux mêmes éloges. On se souviendra que les unités du RAID n'avaient pas fait dans la dentelle pour « neutraliser » le frère toulousain du barbu de Benghazi.
Alors, imaginez la tête et le discours des présentateurs du JT de TF1, imaginez l'attitude de l'armée française si 6.000 à 8.000 Mohamed Merah se déployaient dans Paris, Marseille ou Lyon comme à Homs, Damas ou Alep. Oserait-t-on parler de « soutien populaire » à propos de ces djihadistes s'ils trouvaient des appuis dans certaines cités HLM ?
Idem pour les commandos qataris, saoudiens ou égyptiens partis mener le djihad contre la Libye verte de Mouammar Kadhafi. Tous ces légionnaires ont été dépeints comme des humanistes passionnés de démocratie. Par contre, un militant panafricain d'origine nigériane, malienne ou sahraoui qui combat aux côtés de Mouammar Kadhafi se transformait en vulgaire mercenaire, « violeur » de préférence pour bien entretenir le fantasme du Nègre libidineux. Avec des cargaisons de viagra livrées par le colonel s'il vous plaît !
Concernant la Libye, il y a eu autant de désinformation qu'il n'y a de sable dans le désert de Syrte…
Même topo en Syrie
Le djihadiste syrien adoubé par Riyad et Doha qui achève sa victime selon des pratiques satanistes est travesti en guérillero romantique sous le clavier magique de nos « spin doctors ». Mais un soldat syrien qui résiste à une invasion étrangère est sèchement présenté comme une sorte de SS à la solde de la « secte alaouite ». Un civil armé progouvernemental qui défend son quartier contre les incursions terroristes, contre les preneurs d'otages et les cambrioleurs, c'est d'office un chabbiha (partisan armé du régime) « briseur d'os et de crânes ». Même le milicien discipliné et patriote du Hezbollah libanais qui se trouve chez lui devient un odieux terroriste « auxiliaire de la dictature alaouite ».
Autre comparaison : quand nos soldats tuent des innocents, cela s'appelle une bavure. Les miliciens de l'Armée syrienne libre (ASL) étant (à l'instar des soudards de Tsahal) nos protégés, les massacres qu'ils commettent sont eux aussi maquillés en bavures même quand leurs salves visent des quartiers résidentiels, des hôpitaux, des écoles et tuent le journaliste Gilles Jaquier ainsi que neuf manifestants pro-Assad à Homs.
A l'inverse, quand c'est l'armée syrienne qui tue des innocents, ce qui arrive hélas très souvent, cela s'appelle un massacre prémédité.
Un chasseur-bombardier de l'OTAN, ça mène des frappes, ciblées voire chirurgicales dira-t-on au risque de faire un pléonasme.
Mais quand l'armée syrienne envoie ses MIG ou actionne son artillerie contre des terroristes et des mercenaires après avoir évacué les populations civiles (si les preneurs d'otages le permettent) pour éviter les victimes collatérales, cela s'appelle un « pilonnage intensif », un « massacre » ou une « boucherie ».
Autre découverte lumineuse de nos fabricants du prêt-à-penser, le terrorisme existerait partout dans le monde sauf en Syrie où ce label serait une exclusivité du régime de Damas.
Mieux, le terrorisme qui sévit en Syrie depuis bien avant le début du printemps arabe serait une « prophétie auto-réalisatrice » ou comment la presse occidentale s'invente des légendes urbaines.[1]
On peut aisément comprendre le manque de zèle de la part de l'Occident à reconnaître ce terrorisme-là : il impliquerait une reconnaissance du droit du régime syrien à la légitime défense.
Pour faire connaître la réalité du terrorisme anti-syrien en dépit du catéchisme manichéen dans lequel certains « experts » de la Syrie cherchent à nous enfermer, en avril dernier, j'ai publié un texte intitulé « Le terrorisme anti-syrien et ses connexions internationales », par lequel je décrivais la consanguinité entre trois mouvements djihadistes antisyriens de naguère, d'hier et d'aujourd'hui, c'est-à-dire entre les Frères musulmans syriens qui ont dévasté le pays dans les années 70 et 80 avant d'être anéantis à Hama par l'armée syrienne en 1982, les mouvements anti-chiites comme Ousbat al Ansar, Fatah Al Islam ou Jound Al Cham qui ont contaminé les camps palestiniens du Liban au début des années 2000, puis qui ont vu leur force s'accroître après le départ des troupes syriennes du pays du Cèdre (avril 2005) surtout du côté de Tripoli au point de harceler l'armée syrienne sur son propre territoire et de frapper Damas et enfin, les filiales actuelles d'Al Qaïda en Syrie comme le Front al Nosrah, Ahrar Al Cham, la Brigade Tawhid etc. qui ont le vent en poupe à la faveur du prétendu « printemps syrien ».
Hormis certains médias alternatifs, personne de la grande presse ne s'est intéressé à la genèse du terrorisme anti-syrien. Il y a comme un tabou à ce sujet.
Tant et si bien que dès le début du printemps syrien, certains « experts » ont voulu nous faire croire qu'en Syrie, il n'existait pas de tradition d'Islam takfiriste et conquérant.
Vous aviez beau leur rappeler que les plus farouches Inquisiteurs de l'Orient médiéval étaient syriens notamment Ibn Taymiyya ainsi que ses disciples Ibn Kathir et Ibn Qayyim, que certaines régions du pays s'abreuvent quotidiennement de prêches retransmis par des chaînes satellitaires saoudiennes comme Iqraa, Wessal ou Safa TV qui dépeignent les alaouites comme plus vils que les Juifs et les Chrétiens et qui appellent à « purifier » le pays des « impies », que pour cette raison, dans certains coins reculés de Syrie notamment en périphérie des zones de peuplement alaouites, les non sunnites et même les sunnites laïcs ne sont pas les bienvenus et ce, depuis des lustres, d'après notre presse officielle, ce serait malgré tout le gouvernement laïc et multiconfessionnel de Damas qui serait responsable de la « communautarisation » du conflit syrien.
On se demande bien quel intérêt pourrait avoir Damas à nourrir une hostilité envers la population sunnite alors que le gros des effectifs militaires et l'essentiel de l'élite politique et économique du pays est sunnite.
Pourquoi donc un gouvernement bénéficiant de l'appui de la majorité sunnite du pays s'aliénerait-il cette majorité ?
Ceux qui connaissent le pays savent pertinemment bien que l'idéologie officielle ne tolère nullement le discours sectaire. Toute propagande à caractère « ta'ifiyyé » (sectaire) est pénalement punissable en Syrie.
Or, seule l'opposition utilise la rhétorique sectaire, désigne les alaouites comme les « ennemis » ou les responsables de la répression et des injustices réelles ou supposées, accuse les druzes et les chrétiens de collusions avec le « régime alaouite » et menace les sunnites qui siègent au gouvernement de représailles pour leur prétendue trahison envers leurs coreligionnaires.
Portée à bout de bras par les puissances sunnites (Turquie, Jordanie, Etats membres du Conseil de coopération du Golfe), l'opposition syrienne est l'unique camp qui peut réellement profiter de la confessionnalisation du conflit.
En réalité, le ferment qui unit toutes ses forces contre le régime syrien n'a rien à voir avec la démocratie. C'est essentiellement la guerre contre l'Iran et ses soutiens politiques (la Syrie) et religieux (le Hezbollah) qui intéressent les bailleurs de fonds de la « révolution syrienne ».[2]
Il convient de rappeler ici que la haine anti-chiite distillée par les régimes réactionnaires arabes d'inspiration sunnite s'est particulièrement exacerbée après les deux victoires du Hezbollah face à Israël, celle du 25 mai 2000 qui permit de libérer le Sud du Liban de l'occupation sioniste et celle qui couronna la « Guerre des 33 jours » durant l'été 2006.
Ces deux victoires ont été conquises grâce au soutien sans faille de Damas. Depuis lors, les photos de Hassan Nasrallah, secrétaire-général du Hezbollah aux côtés de Bachar El-Assad ont fleuri dans tout le pays, ce qui n'a pas plu à tout le monde.
En effet, le renforcement de la fraternité stratégique et idéologique entre la Syrie résistante et le Liban résistant a été brandi par les fondamentalistes sunnites férus de théories du « complot chiite » comme une menace pour « Ahl Al Sunna », la communauté des sunnites.
Grâce à notre presse, l'opinion publique occidentale ignore dans sa majorité que les roitelets du Golfe ont à ce point paniqué de voir un mouvement chiite mettre Israël à genoux et générer une sympathie supra-confessionnelle dans la rue arabe qu'ils ont accusé celui-ci d' « aventuriste », de « provocateur » et d' « irresponsable ».
Après cette mise au point nécessaire, revenons à d'autres cas d'abus de langage de notre presse engagée sur le front syrien.
Quand un pays allié est attaqué par des groupes armés, ces derniers sont d'office des terroristes.
Ainsi, le 5 août dernier, seize militaires égyptiens ont été tués dans le Sinaï non par des rebelles mais par des « terroristes ». [3]
En revanche, les milliers de soldats syriens tués dans le même type de guet-apens sont les cibles légitimes des « révolutionnaires » et des « rebelles ».
Un journaliste du camp ennemi tué par des terroristes est lui aussi une cible légitime puisqu'il n'est qu'un vulgaire « outil de propagande ». [4]
Réduits à l'état de simples objets, de rouages inertes, les journalistes travaillant pour les chaînes publiques syriennes ne peuvent donc attendre la moindre compassion de la part de leurs confrères occidentaux.
Le silence observé par les organisations internationales de défense de la presse à l'égard de la censure imposée par la Ligue arabe aux chaînes publiques syriennes n'a dès lors rien d'étonnant.
Pour définitivement disqualifier un ennemi, rien de tel qu'une bonne dose de reductio ad hitlerumstalinumque.
L'anti-hitlérisme et l'anti-stalinisme sont deux produits indétrônables de ce que Noam Chomsky appelle « l'industrie du consentement ».
Les exactions commises par la police politique du régime de Damas sont ainsi assimilées aux pratiques « gestapistes » ou « staliniennes »[5] mais jamais à la répression survenue durant la guerre de Vendée ni aux horreurs perpétrées par la France lors de l'insurrection malgache de 1947 ni à l'usage massif de la gégène contre le peuple algérien ou en Indochine, ni aux tortures et exécutions perpétrées par l'armée US au Vietnam, à Bagram en Afghanistan, à Abou Ghraib en Irak ou en Amérique latine.
Notre presse n'oserait jamais traiter nos alliés régionaux de Nazis, ni l'Arabie wahhabite de la dynastie Séoud peuplée de princes sadiques et de prêcheurs de la haine, ni l'émir putschiste et esclavagiste du Qatar ni le régime militaro-islamiste d'Ankara. Pourtant, ces trois régimes répriment, torturent, et emprisonnent. Cela dit, il est vrai que le premier nous approvisionne en pétrole, le deuxième nous fournit du gaz et rachète nos clubs de football et nos jolis quartiers et le troisième a un taux de croissance économique à deux chiffres. Et en plus, tous les trois sont Israelfriendly.
Dans les milieux atlantistes de gauche comme de droite, il est de bon ton de se référer à l'antifascisme pour « aider » le lecteur profane à décoder le conflit syrien.
Pour Thomas Pierret, maître (incontesté) de conférences en islam contemporain à l'université d'Edimbourg, les djihadistes qui convergent en Syrie pour combattre le régime « impie » en Syrie font penser aux « Brigades internationales » mobilisées aux côtés de la République durant la guerre civile espagnole de 1936-39.[6]
Mais il ne lui viendrait pas à l'esprit de comparer ces combattants aux recrues de la Division des grenadiers SS Charlemagne partis en découdre avec le bolchevisme sur le Front de l'Est durant la seconde guerre mondiale ou aux Contras qui ont combattu le gouvernement sandiniste du Nicaragua avec l'appui financier… de l'Arabie saoudite !
L'utilisation abusive de la guerre antifasciste espagnole est devenue un classique parmi les marqueurs idéologiques permettant de distinguer les gentils des méchants.
On se souviendra que l'an dernier, le philosophe mercenaire franco-israélien Bernard-Henri Levy s'était pris pour la réincarnation d'André Malraux affrontant les balles franquistes dans les tranchées de la République espagnole. Notre Don Quichotte milliardaire avait même confondu les Brigades internationales d'inspiration communiste avec les armées coloniales de l'OTAN et leurs supplétifs al-qaïdistes.
Ces dernières semaines, les rebelles syriens et leurs alliés djihadistes venus « mourir à Alep » ont eu droit à de véritables chansons de geste dans notre presse où ils sont régulièrement comparés aux antifascistes du monde entier partis « mourir à Madrid » face aux troupes de Franco.[7]
Je doute que BHL ne daigne offrir une image aussi épique de l'Internationale djihadiste qui se bat et meurt tout aussi « héroïquement » au Yémen ou au Pakistan à l'ombre des drones américains.
Et puis, il y a ces mots aussi dévastateurs que des bombes…
Suite à l'attentat du 18 juillet qui a visé les bureaux de la sécurité de Damas, le journaliste Pierre Prier du Figaro a interrogé le bloggeur associé du quotidien Le Monde, Ignace Leverrier, de son vrai nom Wladimir Glassman, le fameux borgne sioniste qui porte « un œil (un seul) sur la Syrie ».[8]
Les deux comparses s'accordent à dire que le général Daoud Rajha victime de l'attentat était une « caution chrétienne » et un « idiot utile » du régime. Pour le sieur Leverrier/Glassman et pour bien d'autres observateurs, le régime syrien procède à des calculs ethniques pour « corrompre » les minorités et les rendre responsables de sa « politique de terreur ».
En revanche, on ne les entendra pas utiliser les mêmes termes insultants à l'égard du Kurde Abdel Basset Sayda qui n'a été élu à la tête du Conseil national syrien (CNS) que pour draguer les Kurdes syriens et pour donner ainsi un cachet pluraliste à une opposition dominée par les Frères musulmans.
Pourtant, Sayda, désormais grand ami de Sarkozy, est l'idiot utile par excellence, un parfait inconnu qu'une majorité de Kurdes syriens rejettent à la fois parce qu'il n'a aucun pedigree militant et parce qu'il siège dans une structure proche des services secrets turcs.
Revenons sur le champ de bataille de la guerre des mots. Un imam sunnite soutenant le gouvernement de Bachar El-Assad est un « agent » du régime. Mais on n'utilisera jamais ce mot infamant à propos d'un imam de l'opposition inspiré par les prêches anti-chiites et inféodé au wahhabisme.
Un gouvernement ennemi est toujours qualifié de « régime ». Il ne nous viendrait jamais à l'idée de parler de « régime » de Londres, de Paris, de Berlin ou de Washington.
Un gouvernement ennemi doit continuellement inspirer haine et dégoût. C'est pourquoi, il doit être montré sous son jour le plus hideux.
Par conséquent, la Syrie qui est à la fois un Etat-providence inspiré du modèle soviétique où le politique régule en grande partie l'économie, où le fonctionnariat est pléthorique, où l'enseignement est gratuit et de qualité de même que le système de santé, un Etat non endetté auprès de nos instances économiques et donc affranchi de la dictature financière occidentale, un Etat autosuffisant promoteur de la souveraineté alimentaire, un Etat tiers-mondiste et pro-palestinien, un Etat laïc et multiconfessionnel mais aussi un Etat policier où la torture et les exécutions sommaires sont monnaie courante, cette Syrie aux multiples facettes est dans notre presse réduite à son seul profil répressif. Les attributs de l'Etat syrien qui le rendent moins repoussant, seraient selon nos idéologues, tout bonnement fabriquées, bidonnés, manipulés et falsifiés.
Un gouvernement ennemi est foncièrement machiavélique. Il est l'incarnation du Mal. Il tue ses ennemis mais aussi ses propres amis pour accuser ses ennemis. L'assassinat du fils du moufti pro-Bachar, c'est Bachar ! L'attentat contre les généraux de Bachar, c'est Bachar ! Les djihadistes anti-Bachar, une œuvre de Bachar ! Les étudiants pro-Bachar tués à l'université par des anti-Bachar, un coup de Bachar ! Les massacres de villageois, d'ouvriers, de fonctionnaires, de journalistes, de profs, de cinéastes, de sportifs pro-Bachar, un crime de Bachar ! Nos médias ne reculent devant aucune théorie du complot à propos de l'ennemi.
Dans les rédactions occidentales comme dans la rue, celui qui n'associe pas l'Etat syrien aux termes « cynique », « brutal », « totalitaire », « féroce », « maffieux », « sanguinaire », « odieux », « barbare », « sectaire », « corrompu », « assassin » etc. est suspecté de sympathie envers l'ennemi.
A moins de s'appeler Kofi Annan, défendre la paix, la modération, la réconciliation en Syrie comme le fit le défunt (premier) président algérien Ben Bella pour mettre un terme à la guerre civile qui déchira son pays devient suspect. Maccarthysme, le retour.
Un gouvernement ennemi est « isolé » même s'il jouit du soutien des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud), c'est-à-dire de nations qui totalisent plus de 40% de la population mondiale. Ajoutez à cette dynamique les Etats-membres de l'ALBA, l'Algérie, l'Iran ou encore la Biélorussie et vous arrivez à près de la moitié de l'humanité. Cela fait tout de même beaucoup d'amis pour un Etat mis en quarantaine.
Un gouvernement ennemi comme celui de Damas a pour seul soutien populaire une bande de « profiteurs », de « clients » et d' « apparatchiks »[9] mais les opposants achetés à prix d'or sur le marché de Riyad et Doha sont bien entendu des démocrates sincères et désintéressés.
Quant au peuple, toujours d'après nos médias, c'est l'opposition qui en aurait l'exclusivité. En revanche, l'autre peuple, celui qui refuse de prendre part à l'anarchie, qui affiche un soutien total ou conditionnel au gouvernement, qui incarne la majorité silencieuse, ce peuple-là, n'existe pas. Au mieux, il est vaguement évoqué dans de rares articles d'analyse.
La liste des mots détournés par le courant de pensée dominant dans le cas de la guerre civile syrienne est longue et le sujet mériterait que l'on y consacre un dictionnaire.
Les quelques exemples cités dans ce billet montrent que dans une guerre, les mots ne sont pas neutres. Leur choix est déterminé par nos convictions. Ils sont le prolongement, le miroir de nos idées, de notre sensibilité. Les journalistes de guerre ne dérogent pas à la règle. Ils ne choisissent pas leurs mots, leurs sources ou leurs interlocuteurs au hasard. Avoir une idéologie et faire de la propagande n'a rien de surprenant en soi lorsque l'on a pour mission d'intéresser un public sur des événements politiques contenant une lourde charge émotive. Ce sont les intérêts sous-jacents qui doivent poser question et nous inciter à rester vigilants surtout lorsque ledit journaliste dissimule sa propagande sous les oripeaux d'une morale supérieure prétendument universelle 
Notes :
[1] Alain Jaulmes, Le Figaro, 31 juillet 2012
[2] Il n'est pas toujours aisé de séparer le politique du religieux. Les courants orthodoxes comme les hétérodoxies cumulent souvent une dimension à la fois politique et religieuse.
[3] France 24, 11 août 2011
[4] AFP, 6 août 2012
[5] Koen Vidal, De Morgen, 3 juillet 2012
[6] Le Vif, 6 août 2012, GokanGunes, Syrie : qui sont ces djihadistes dont se sert Damas ?
[7] Mourir à Madrid est un célèbre film documentaire de Frédéric Rossif consacré à la guerre civile espagnole
[8] Le Figaro, 19 juillet 2012
[9] Le Soir, 30 janvier 2012




8  Dossier
Ndlr : La publication des articles ou analyse  doit être vu comme information.

Verhofstadt va-t-en-guerre au Parlement Européen:
La Zone d'exclusion aérienne au-dessus de la Syrie deviendra bientôt réalité.

L'apostrophe de Guy

Débat au Parlement européen (Parlement européen / B2)
Le doigt pointé, Guy Verhofstadt a dénoncé mardi (11 septembre) l'attitude des Européens et la Haute représentante de l'UE sur la Syrie. Venant tout juste de rencontrer deux témoins des violences à Alep, le leader des Libéraux et Démocrates au Parlement européen n'a pas mâché ses mots. « On parle de transition politique, alors qu'il y a des milliers de personnes qui sont mortes et plusieurs centaines de milliers de réfugiés.C'est absurde. Dites la réalité. (…) Il faut reconnaître que le plan Annan ni aucun autre plan ne pourra réussir. »
L'Union européenne trop faible
L'absence d'action de la communauté internationale face à la crise humanitaire en Syrie est un « vrai scandale » a-t-il continué. L'Union européenne a simplement été faible en Syrie. Les arguments de la communauté international pour ne pas intervenir en Syrie sont un pur non sens. Si les démocraties occidentales échouent à intervenir, la population syrienne deviendra de plus en plus dépendante des combattants du Jihad.
Créer une coalition
L'Union européenne doit créer une coalition de bonnes volontés. « C'est à vous (il s'adresse alors à la Haute représentante) de prendre la tête de ceci. » « On a fait des coalitions de bonne volonté pour des mauvaises causes » Une référence à la coalition américaine en Irak en 2003, coalition à laquelle n'a pas participé la Belgique alors dirigée par G. Verhofstadt. « Celle ci est une bonne cause ».
Selon l'eurodéputé, cette coalition doit mettre en place certaines mesures : (1) établir une zone d'exclusion aérienne au-dessus de la Syrie — sans No Fly Zone, Assad pourra continuer à utiliser ses avions pour bombarder sa population — ; (2) créer de zones de sécurité sur le terrain — sans buffer zone, il ne peut y avoir de zone sûre pour les réfugiés — ; (3) mettre en place de couloirs humanitaires ; (4) avoir une aide véritable pour l'Armée syrienne libre, pas seulement rhétorique — Si vous ne donnez pas d'armes à l'ALS, il y aura la Djihad. C'est de notre responsabilité. A nous occidentaux — ; (5) et enfin, plus d'aide humanitaire pour les réfugiés.
Et de conclure : « L'UE ne peut se permettre de s'absenter pendant les changements historiques et les défis, nous assistons au Moyen-Orient Nous ne pouvons pas être un défenseur crédible des droits de l'homme à travers des déclarations. Notre impact réel sera affiché dans les actions. »
BRUXELLES2 - sept 12, 2012 - 



9 Courrier des lecteurs & trouvé sur le net & témoignage
Ndlr : La publication des articles ou analyse ne signifie nullement que la rédaction partage toutes les analyses des auteurs mais doit être vu comme information.
Akil Cheikh Hussein : La guerre contre la Syrie, des fausses justifications en chute libre.
Un président qui tue son peuple ! Ce leitmotiv en fonction duquel on justifie la guerre contre la Syrie a perdu beaucoup de son impact depuis l'éclatement de la crise syrienne. On sait maintenant que, contrairement à la version divulguée par les ennemis de la Syrie, des groupes armés, des terroristes d'al-Qaïda venus des quatre coins du monde, des agents de services secrets, des mercenaires travaillant pour des sociétés militaires américaines et même des bandits tout court sont en action en Syrie et qu'ils sont responsables des tueries et des massacres perpétrés contre le peuple syrien.
D'autre part, le fait de nier que ce qu'on appelle « révolution syrienne » est un outil qu'on utilise dans le but de détruire la Syrie pour le compte de l'Occident impérialiste et de l'entité sioniste ne résiste plus devant des données concrètes comme l'acharnement avec lequel les puissances occidentales et régionales mènent leur guerre contre ce pays.
Les régimes arabes qui financent cette guerre et soutiennent les groupes armés par tous les moyens le font sans vergogne dans la mesure où, pour eux, l'amitié bat son plein avec l'Occident et l'entité sioniste.
Mais ce n'est pas le cas de ces partisans de la guerre contre la Syrie qui, il y a quelques années seulement, se présentaient comme étant d'ardents militants pour les causes de libération et des ennemis déclarés de l'impérialisme et du sionisme.
Dans la foulée de la ruée arabe vers la paix avec « Israël », ces mêmes militants n'avaient plus qu'un seul objectif : Dénigrer -sans pour autant revendiquer explicitement une quelconque sympathie pour « Israël » et le camp occidental- les parties hostiles à cette paix à commencer par les factions palestiniennes qui ont refusé les traités d'Oslo, le Hezbollah libanais qui résistait par les armes à l'occupation israélienne, et à finir par l'Iran, en passant par la Syrie, l'unique Etat arabe qui n'a pas conclu des accords de paix avec l'entité sioniste.
Ils se sentaient à l'aise dans la mesure où le totalitarisme et la dictature dont on taxe ces parties leur permettaient de s'y attaquer au nom des principes de la démocratie et de la liberté qu'ils défendaient à partir de médias généreusement financés par les pétromonarchies inconstitutionnelles du Golfe.
Toutefois, et en dépit de leur allégation aux monarchies du Golfe, ils pouvaient encore rester à l'abri de l'accusation directe d'être des collaborateurs au service de l'Occident impérialiste et de l'entité sioniste, profitant ainsi du tabou en vertu duquel le concept de trahison est devenu dans le monde arabe à l'ère de la trahison par excellence l'un des concepts les plus bannis par la machine de conditionnement et de dressement manipulée par les cercles de la domination et de l'hégémonie.
Mais voilà qu'avec les événements syriens, événements qui ont rayé de la carte toutes les zones d'ombre et les espaces gris, nos ex-combattants pour les causes arabes qui sont pour la plupart des prétendus islamistes et nationalistes se trouvent dans le même camp avec les ennemis jurés de ces causes.
La mémoire est-elle si courte pour que le besoin s'impose de rappeler qui sont les Etats-Unis, le Royaume uni, la France et l'entité sioniste ? Y a-t-il dans le monde un registre aussi chargé que le leur de crimes contre les peuples, et tout particulièrement contre les peuples arabes. Faut-il rappeler qu'il existe quelque chose qui s'appelle la spoliation de la Palestine ? Peut-on, entre autres atrocités dont ils sont les auteurs, et sans même prendre en compte l'histoire de la sauvagerie coloniale en Asie, en Afrique et en Amérique latine, compter le nombre de leurs victimes en Palestine, en Iraq, en Algérie et ailleurs dans les autres pays arabes et musulmans ?
Nos ex-combattants qui, il y a peu de temps, traitaient les puissances occidentales d'impérialistes et de « croisés » se sentent mal de se trouver maintenant avec elles dans le même camp. Mais au lieu de réviser leurs positions et de renouer avec les véritables aspirations de leurs peuples, ils s'emploient à s'y cramponner et à les justifier au moyen d'acrobaties qui visent à tordre le cou des faits et des réalités.
N'arrive-il, c'est ce qu'ils disent pour signifier que le régime syrien est plus maléfique et dangereux que l'Occident impérialiste et ses prolongements régionaux, à une partie qui se considère du bon côté du bien, du droit et de la justice de s'allier avec une partie qu'elle juge du mauvais côté des valeurs mentionnées, pour combattre une troisième partie beaucoup plus maléfique et dangereuse ?
La réponse affirmative ou non à cette interrogation n'a aucune importance. L'important c'est qu'ils reconnaissent maintenant en parlant d'alliance qu'ils sont dans un même camp avec les puissances occidentales et l'entité sioniste. Le plus important c'est qu'ils s'efforcent de rechercher de nouvelles justifications pour pallier celles qui ont perdu leur impact. Cela prouve suffisamment que leur crise et celle de tous les autres ennemis de la Syrie est à son paroxysme. Et que la fin s'approche.
Source : La Résistance islamique au Liban
Akil Cheikh Hussein
Mercredi 12 septembre 2012
http://www.french.moqawama.org/...




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Analyse -  Géopolitique et stratégie – Réflexion
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Les Etats-Unis, pourvoyeurs de terroristes et fauteur de guerre en SyrieBahar Kimyongür
Jeudi 13 septembre 2012
Jadis, l'Occident menait la Guerre Sainte pour répandre le christianisme et la civilisation. Aujourd'hui, la religion nouvelle s'appelle « droits de l'Homme », « démocratie » ou « protection des civils ».
Au nom de ses valeurs et de ses intérêts, l'Occident, Etats-Unis en tête, ne recule devant aucun sale coup : financement de groupes d'opposition et de filières terroristes, désinformation, opérations psychologiques (Psyops), livraison d'armes, formation de mercenaires, actions de sabotages et de déstabilisation, embargos et sanctions, attentats ciblés, attentats aveugles et au besoin, bombardements massifs.
Si la Syrie est aujourd'hui dans la ligne de mire de nos Etats, ce n'est certainement pas parce que le régime maltraite ses opposants. Nous avons vu en effet comment nos élites pouvaient faire preuve de compassion et d'indulgence envers leurs alliés régionaux qui ne sont pas moins violents comme le régime de Tel-Aviv, celui d'Ali Abdallah Saleh au Yémen, de Ben Ali en Tunisie, celui des Saoud au Royaume du même nom ou celui des Al Khalifa au Bahreïn.
D'abord, la Syrie paie le prix de son attachement à sa souveraineté nationale. C'est le dernier pays arabe capable de résister au courant néoconservateur qui déferle avec le soutien de l'Occident sur les pays de la région à la faveur du « printemps arabe ».
Ensuite, la Syrie subit des représailles pour son insoumission à Israël. L'alliance stratégique que Damas a tissée avec l'Iran et les organisations de la résistance libanaise et palestinienne est un crime grave et sans appel aux yeux de nos élites. Officiellement en état de guerre avec Israël, l'Etat syrien est de surcroît doté de la dernière armée arabe capable de résister à la superpuissance de Tsahal.
Tous les mémorandums altruistes de l'Occident sur la Syrie ne servent qu'à dissimuler ces deux réalités. Pour se rendre compte de l'imposture humanitaire, est-il besoin de rappeler l'aveu d'Henry Kissinger, ancien secrétaire d'Etat sous le président Ford, affirmant que « les grandes puissances n'ont pas de principes, seulement des intérêts » (cf. Georges Soros, On Globalization, New York Review of Book, 2002, p. 12) ?
Nous aurions bien voulu croire que la mission de nos élites soit de répandre le Bien. Mais nous pensons avoir le droit d'être sceptique quant aux intentions et aux moyens mis en œuvre en Syrie par ceux-là même qui nous avaient tant promis l'avènement de la démocratie en Afghanistan, en Irak ou en Libye.
La Libye pour ne citer que cet exemple a curieusement disparu de nos écrans-radars alors que les milices y font régner la terreur et procèdent à une épuration ethnique et religieuse méthodique. Des dizaines de milliers de prisonniers politiques accusés de loyauté envers l'ancien régime et d'émigrés subsahariens croupissent dans plusieurs prisons secrètes. Ces détenus sont quotidiennement torturés et parfois assassinés dans l'indifférence générale. Tous les jours, des attentats sont commis par des inconnus et des règlements de compte opposent des bandes rivales. Les tombeaux des saints considérés comme « hérétiques » sont détruits un à un sous le regard bienveillant des nouvelles forces de « sécurité » (cf. De Morgen, 30 août 2012). Bref, la Libye est en pleine voie de « somalisation ».
Depuis dix-neuf mois, un feu destructeur ravage la Syrie. Affirmer que ce feu est alimenté par la seule intransigeance et la seule brutalité du pouvoir syrien est parfaitement malhonnête. Car ce feu n'est ni une nouveauté ni exclusivement dû à des facteurs intérieurs. Ce feu est en effet entretenu sous forme de guerre larvée par les puissances occidentales depuis la libération de ce pays en 1946 du joug français. Soucieuse de restaurer leur tutelle sur la Syrie, ces puissances coloniales ont indirectement contribué à la militarisation de ce pays en soutenant la création et l'expansion d'Israël (1948) ainsi que toutes les pétromonarchies du Golfe dont le discours religieux sectaire s'avérait utile face au panarabisme prôné entre autres par l'Egypte de Nasser et la Syrie baassiste. En avril 1949, pour établir leur hégémonie sur la Syrie et soulager Israël, les USA ont soutenu le coup d'Etat du colonel Za'im. En 1957, soit bien avant l'avènement de la Syrie d'Hafez el-Assad, l'axe américano-britannique a planifié d'assassiner trois dirigeants syriens jugés trop pro-soviétiques (cf. Ben Fenton, The Guardian, Macmillan backedSyriaAssassination Plot, 27 septembre 2003). A l'époque, tous les plans de renversement du régime baassiste ont été envisagés par la CIA et le SIS (MI-6) : organisation de troubles, appels à l'insurrection, création d'un « Comité Syrie Libre », armement de l'opposition, « activation des Frères Musulmans à Damas ». Bien naïf serait celui qui nierait la similitude entre cet épisode de l'histoire syrienne et la situation actuelle.
Revenons un moment sur le traitement de l'information à propos des événements récents. A partir de mars 2011, profitant de l'agitation naissante dans le pays, nos experts en communication ont exagéré le poids de l'opposition et l'ampleur de la violence d'Etat tout en minimisant le réel soutien populaire dont dispose le gouvernement de Damas ce que d'ailleurs l'ambassadeur de France en Syrie Eric Chevalier n'a pas manqué de reprocher à son ministre Alain Juppé. On nous a sciemment caché la militarisation d'une partie de l'opposition syrienne et la présence de groupes terroristes s'infiltrant depuis le Liban, une réalité pourtant constatée dès le mois d'avril 2011 par des journalistes d'Al Jazeera, la chaîne qatarie. La censure imposée par le patron d'Al Jazeera alias émir du Qatar sur les événements qui révéleraient la conspiration anti-syrienne a contraint ces journalistes à faire « défection » pour utiliser un terme que l'on nous sert toujours à sens unique. Qui plus est, à vouloir dénoncer systématiquement la propagande de l'Etat syrien, la presse mainstream occidentale a soit gobé soit alimenté la propagande de l'opposition radicale allant jusqu'à déguiser des massacres de soldats ou de civils par des terroristes en « crimes de la dictature » comme à Jisr-Al-Choughour (juin 2011), Houla (mai 2012), Deir EzZor (mai 2012) ou Daraya (août 2012). On peut en conclure que l'Occident mène au moins une guerre psychologique contre la Syrie.
Est-il cependant raisonnable de croire que l'Occident n'est pas militairement engagé dans ce pays ?
En automne de l'année dernière, lorsque le gouvernement syrien a appelé les conjurés à déposer les armes, Victoria Nuland, porte-parole du département d'Etat US, a sommé ses protégés syriens de désobéir. Parallèlement, les agents de la CIA et leurs acolytes européens ont incité les soldats syriens à passer dans les rangs d'une armée de mercenaires placée sous commandement de l'OTAN par le truchement de l'armée turque. Sans surprise, les QG de l'Armée syrienne libre (ASL) installés au Hatay accueille désormais des terroristes du monde entier désireux d'en découdre avec les Syriens patriotes accusés d'être des « infidèles » à la solde de « l'ennemi chiite ». Ces terroristes y reçoivent une formation militaire, des armes, des pick-up surmontés de fusils-mitrailleurs, des MANPAD (systèmes portatifs de défense anti-aérienne) et des appareils de communication performants. « Nous avons surtout récupéré des roquettes RPG9 puisées sur les stocks de l'armée saoudienne » jubile un rebelle dans les colonnes du Figaro (28 juin 2012) qui ajoute « Elles ont été acheminées par avion, jusqu'à l'aéroport d'Adana, où la sécurité turque a surveillé les déchargements avant de savoir à qui ces roquettes allaient être destinées ». Petits détails : l'armement saoudien est essentiellement américain et la base turque d'Adana dont parle le terroriste, est la base américaine d'Incirlik. L'Occident s'est longtemps défendu de fournir des « moyens létaux » aux terroristes alors que des agents du Service fédéral de renseignement (BND) croisant au large de la Syrie transmettaient des informations concernant les mouvements des troupes syriennes aux services britanniques et US pour qu'elles parviennent aux rebelles (cf. BildamSonntag, 19 août 2012). Selon le Sunday Times, les services britanniques basés à Chypre ont eux aussi aidé les insurgés à mener plusieurs attaques. Le fait d'indiquer à ces derniers à quel moment et quel endroit ils doivent tirer sur les troupes syriennes ne revient-il pas de facto à participer militairement au conflit ? L'Occident semble donc loin d'être neutre et habité par de louables intentions. En cette époque de crise et de récession, il peut même se targuer de mener une guerre lowcost dans laquelle les seules victimes sont des Arabes.
En rappelant ces faits, notre but n'est absolument pas de minimiser les responsabilités du gouvernement de Damas dans la terrible répression du mouvement de contestation syrien, les crimes d'Etat commis au nom de « la paix et la sécurité », le degré de corruption de certains hauts fonctionnaires de l'Etat, la cruauté de ses services de renseignement, ni l'impunité dont ils ont trop longtemps bénéficié. Tous ces facteurs internes de la tragédie syrienne font partie des éléments déclencheurs de la légitime révolte populaire lancée en mars 2011.
Nous réitérons au passage notre profonde indignation face au degré de violence du conflit syrien et souhaitons que le peuple syrien puisse accéder à l'improbable démocratie à laquelle il aspire légitimement.
En soulignant le rôle de l'Occident dans la militarisation de l'Etat syrien, nous tenons avant tout à renouveler cet avertissement à ceux qui croient en « la libération » du peuple syrien par la voie des armes : au-delà du caractère illégitime de l'action de nos pompiers pyromanes, celle-ci a pour seul résultat l'augmentation de la souffrance de ce peuple et entraîne inexorablement l'humanité dans une aventure aux conséquences que nul ne peut aujourd'hui mesurer.
Les show médiatique d'un Laurent Fabius qui appelle au meurtre du président syrien (en déclarant qu'il ne mérite pas de vivre), celui d'un Didier Reynders qui vient de plaider au sommet de Paphos pour « le devoir d'ingérence » en Syrie ou les déclarations scandaleusement violentes de l'administration Obama ne font que précipiter l'humanité vers ce chaos.
Hier -au nom du respect de la souveraineté des peuples, de l'humanisme et de la paix-, nous, avons dénoncé l'invasion de l'Afghanistan sans pour autant éprouver de sympathie pour les Talibans. Nous avons manifesté contre l'invasion de l'Irak sans pour autant défendre le président Saddam Hussein. Nous avons protesté contre l'ingérence occidentale en Côte d'Ivoire sans être des laudateurs du président Laurent Gbagbo. Nous nous sommes indignés de l'implication occidentale dans la guerre civile libyenne sans adorer le dirigeant Kadhafi. Et aujourd'hui, nous nous insurgeons contre l'intervention militaire en cours en Syrie sans pour autant être des partisans du président Bachar El-Assad.
Constatant que la destruction de la Syrie ne profite qu'à ses ennemis de toujours, conscients que seules les initiatives prônant la paix, le dialogue et la réconciliation pourront offrir une alternative digne et viable au peuple syrien, nous appelons tous les véritables amis de la Syrie à condamner l'ingérence de nos dirigeants dans les affaires intérieures de ce pays.
Dans le cadre du lancement de notre campagne pour la paix, le dialogue et la réconciliation en Syrie, nous appelons à protester contre l'ingérence militaire occidentale par un rassemblement devant l'ambassade des Etats-Unis à Bruxelles le mardi 25 septembre à partir de 18 heures.
Bahar Kimyongür
Jeudi 13 septembre 2012
Pour le Comité contre l'ingérence en Syrie
 




Tout individu a droit à la liberté d'opinion et d'expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières,les informations et les idées par quelque moyen d'expression que ce soit.
" Déclaration Universelle des Droits de l'Homme  - Article 19