[romain : paix_socialisme_communisme] n°4 - Géopolitique et stratégie d'Iran - 15-07 -A1 - : L'ingérence de l'Occident dans les élections iraniennes.
Géopolitique et stratégie d'Iran
n°4 du 15-07 C.De Broeder & M.Lemaire
Le dossier " Géopolitique et stratégie d'Iran " est visible sur les blogs :
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Et sur le site de Robert Bibeau : http://www.robertbi
NB : Si vous voulez-me contacter ou obtenir le Journal par mail, une seule adresse : fa032881@skynet.
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Tiré à Part
L'Iran dans le colimateur des Dauphins, war game en Mer Rouge de Manlio Dinucci, dans il manifesto
Le Dauphin a émergé de l'eau face aux baigneurs en villégiature à Eilat, le port israélien dans le golfe d'Aqabah en Mer Rouge. Ce n'était cependant
pas un cétacée, mais un Dolphin, un des sous-marins israéliens armés de missiles nucléaires
[...]
Et tandis qu'Israël s'exerce à l'attaque nucléaire contre l'Iran, les leaders du G8 (quasiment tous souteneurs actifs du programme nucléaire militaire israélien), dénoncent "les risques de prolifération posés par le programme nucléaire iranien", dans les documents approuvés à L'Aquila le 8 juillet "au
cours du dîner".
Article en pièce jointe et sur Réseau Voltaire
http://www.voltaire
Manlio Dinucci : L'Iran dans le colimateur des Dauphins, 'war game ' en Mer Rouge
Le Dauphin a émergé de l'eau face aux baigneurs en villégiature à Eilat, le port israélien dans le golfe d'Aqabah en Mer Rouge. Ce n'était cependant pas un cétacée, mais un Dolphin, un des sous-marins israéliens armés de missiles nucléaires. La nouvelle a fait sensation. Ce n'est pourtant pas un mystère que les Dolphin croisent en Mer Rouge pour tenir l'Iran sous leur ligne de feu : nous l'avons écrit il y a sept ans sur il manifesto (5-4-2002). Les trois premiers sous-marins de cette classe, dotés des systèmes de navigation et de combat les plus sophistiqués, ont été fournis à Israël par l'Allemagne, dans les années 90, dont deux sous forme de don. Sur requête israélienne, aux six tubes de lancement de
En 2010, aux trois sous-marins de combat nucléaires s'en ajouteront deux autres, toujours fournis par l'Allemagne. Ils sont construits par les chantiers Howaldtswerke-
Selon les experts militaires (nucléaires), un des trois Dolphins fournis par l'Allemagne, est gardé pour la navigation en Mer Rouge et Golfe Persique, l'autre en Méditerranée, et le troisième reste en réserve. Avec l'ajout de deux autres, le nombre de ceux qui sont en navigation, prêts à l'attaque nucléaire, pourra être doublé. Et ceci n'est qu'une partie des forces nucléaires israéliennes, dont le potentiel est estimé à 200-400 têtes nucléaires, avec une puissance équivalente à presque 4 mille bombes d'Hiroshima, et dont les vecteurs se montent à plus de 300 chasseurs étasuniens F-16 et F-15, et environ 50 missiles balistiques Jericho II sur rampes de lancement mobiles. Ces armes et d'autres armes nucléaires sont prêtes au lancement 24h sur 24.
Le gouvernement israélien, qui refuse de signer le Traité de non-prolifération, ne reconnaît pas qu'il possède des armes nucléaires (dont l'existence est reconnue par l'Agence internationale pour l'énergie atomique), mais laisse entendre qu'il les a et peut les utiliser. Ainsi s'explique pourquoi le Dolphin est apparu sous les yeux des baigneurs d'Eilat et pourquoi le Jerusalem Post informe qu'il a transité par le Canal de Suez, au retour d'une manoeuvre en Mer Rouge. Comme l'écrit ce même journal, c'est "un signal à l'Iran". En d'autres termes, une façon de faire comprendre à l'Iran et à d'autres pays de la région, lequels ne possèdent pas d'armes nucléaires, qu'Israël, par contre, en a et est prêt à les utiliser.
Ultérieur "signal d'avertissement à l'Iran", la nouvelle, rapportée par Haaretz, qu'hier, deux autres navires de guerre israéliens, le Hanit et le Eilat, ont traversé le Canal de Suez en direction de
Et tandis qu'Israël s'exerce à l'attaque nucléaire contre l'Iran, les leaders du G8 (quasiment tous souteneurs actifs du programme nucléaire militaire israélien), dénoncent "les risques de prolifération posés par le programme nucléaire iranien", dans les documents approuvés à L'Aquila le 8 juillet "au cours du dîner".
Edition de mercredi 15 juillet de il manifesto
http://www.ilmanife
Traduit de l'italien par Marie-Ange Patrizio
1 Analyse - Géopolitique et stratégie Réflexion
Ndlr : La publication de l'article ne signifie nullement que la rédaction partage le point de vue de l'auteur, mais doit être vu comme information.
Dans le contexte géopolitique actuel du Moyen-Orient, une telle opération semble de plus en plus probable, car le contrôle de la république islamique a été inscrit dans l'agenda des interventions militaires des États-Unis depuis plusieurs années. Il ne faut pas oublier que des plans de guerre contre l'Iran ont été préparés et, comme nous l'avons déjà mentionné (http://www.mondiali
Si la réélection du président de l'Iran est effectivement le résultat d'une fraude, il revient aux Iraniens d'identifier les moyens pour faire valoir leurs droits les plus fondamentaux en cette matière et ce n'est certes pas l'affaire des pays occidentaux dont les démocraties ont été plutôt chancelantes depuis quelques années de suggérer les actions à poser.
Le Moyen-Orient. Une véritable poudrière
Il est certain que l'on souhaite la paix pour l'Iran comme pour tout l'ensemble du Moyen-Orient. Malheureusement, la situation générale semble de plus en plus apparentée à une poudrière.
En 1991, lors de la guerre du Golfe, les pays du Moyen-Orient étaient grandement militarisés avec la présence de près de quatre millions d'effectifs en armes, 23 355 chars d'assault et plus de 3 400 avions de combat.
Aujourd'hui, les effectifs sont à peu près les mêmes, mais les équipements seraient beaucoup plus importants sur le terrain avec 45 000 véhicules de combat et 4 130 avions bombardiers (14,7% du total mondial) (http://www.strategy
Tous ces éléments ont été interprétés comme étant nécessaires afin de maintenir un équilibre stratégique dans la région tout en s'assurant de la suprématie militaire d'israel. Une grande partie de ces dispositifs ont été utilisés au cours des guerres qui ont sévi dans la région au cours des vingt dernières années en causant des dommages considérables dans les sociétés affectées : «Douze mille milliards de dollars, c'est la somme exorbitante perdue suite aux guerres qui ensanglantent l'ensemble du Moyen-Orient depuis 1991. Ce constat chiffré fait partie d'une étude inédite qui a été présentée vendredi 23 janvier dernier au Palais des Nations par le Centre de politique de sécurité de Genève» (http://www.droitshu
Au cours des dernières années, l'Iran a augmenté considérablement ses forces militaires à l'instar des autres puissances de cette région comme
dont certains peuvent parcourir jusqu'à
Le surarmement de cette région, des tensions interétatiques qui s'accroissent et une campagne de déstabilisation de l'Iran peuvent être des éléments déclencheurs d'opérations militaires pouvant embraser toute la région. Il importe de se rappeler que les deux tiers des réserves mondiales de pétrole se trouvent dans cette région et que cette denrée est encore essentielle pour le fonctionnement des complexes militaro-industriel
Références
AFP.
Le 17 août 2008. En ligne : http://www.cyberpre
BLUM, William. 2009. La grande, internationale, démoniaque et vraiment effrayante menace iranienne. Montréal, Centre de recherche sur la mondialisation (CRM). Le 9 juin 2009. En ligne : http://www.mondiali
En ligne:
La réalité de classe et la propagande impériale. Montréal, Centre de recherche sur la mondialisation (CRM). Le 21 juin 2009.
En ligne : http://www.mondiali
Strategy Page. Armed forces of the World Database.
Strategy Page : http://www.strategy
VANN, Carole. 2009. Le prix des guerres au Moyen-Orient. Tribune des droits humains
En ligne : http://www.droitshu
Jules Dufour
Jules Dufour, Ph.D., est président de l'Association canadienne pour les Nations Unies (ACNU) /Section Saguenay-Lac-
Jules Dufour est un collaborateur régulier de Mondialisation.
21-06
http://www.mondiali
1-2 Roland Marounek : Après Bush, la paix ?
L'élection de Barack Obama a provoqué en Europe un très grand enthousiasme, engouement et espoir. Le capital de sympathie est incontestable, et on peu difficilement échapper au symbole du premier Noir à
En particulier, l'espoir est immense que la fin de l'administration Bush a réellement éloigné le monde de la guerre, et le sentiment largement répandu dans l'opinion est que Obama oeuvre pour la paix
Il y a eu, de fait, quelques belles paroles et gestes symboliques de Barack Obama, - mais si on y regarde de plus près, les éléments factuels manquent malheureusement pour alimenter l'illusion.
Change we can believe in
Opération Mossadegh 2.0, j'ai foiré
Les élections iraniennes ont été comme il fallait s'y attendre l'occasion d'une tentative de changement de régime selon le scénario bien rodé, entamé il y a bientôt 10 ans avec Otpor en Yougoslavie : le candidat choisi par l'Occident déclare sans aucune preuve que c'est lui qui a gagné et des provocateurs commencent à allumer les troubles. Dans la dernière mouture, le scénario s'est enrichi avec le recours aux technologies modernes, FaceBook, You Tube mis à contribution, des messages provocateurs notamment propagés par Twitter pour enflammer les esprits.
En
On ne peut qu'admirer ici aussi la belle continuité avec l'administration précédente, et, en fait avec beaucoup de celles qui ont précédés. On a aujourd'hui du mal à imaginer par exemple que l'opinion occidentale a pu croire en 1953 que Mossadegh avait été renversé par la rue.
World War III, yes we can ?
Que cette tentative de renversement ait échoué ne doit pas masquer le fait que cela a été aussi une formidable occasion ici de donner un coup d'accélérateur à la propagande de guerre contre l'Iran. Au bruit de fond usuel sur la bombe nucléaire iranienne, s'ajoute maintenant le thème porteur des droits de l'homme et de la démocratie. La vidéo suspecte de la jeune iranienne "massacrée par les Bassidjis" est utilisée pour créer la même émotion irraisonnée que l'histoire du massacre de Racak, Kosovo. Au-delà de ce thème, d'autres "informations" paraissent, telle celle selon laquelle l'Iran serait en train d'armer les insurgés afghans, sapant le bel effort de l'Otan pour aider ce pays. Colombani, l'ancien directeur du Monde, fantasme sur "le pouvoir acculé [qui] pourrait être tenté par une aventure extérieure." « Et dans les mains d'un pouvoir aussi irrationnel
ce n'est pas seulement la région mais une bonne partie du monde qui s'en trouverait mise en danger. Le nucléaire au service d'une forme de fascisme est une menace majeure qu'il ne faut pas perdre de vue. »3 : Tout est en train de se mettre en place pour justifier une "légitime défense" contre ce danger.
Le plus inquiétant est le fait que cette propagande gagne le camp 'progressiste'
Si un tel scénario se confirmait, l'Otan serait plus que probablement partie prenante. Outre la présence physique des troupes de l'Otan aujourd'hui tout autour de l'Iran, les déclarations successives des Sommets de l'Alliance n'omettent jamais de mentionner la profonde préoccupation de ses membres sur le danger nucléaire que présenterait l'Iran, et leur engagement à faire respecter les accords de non-prolifération et les résolutions de l'ONU par lesquels ils sont liés5 ; enfin
« Le 'containment' (l'encerclement) de l'Iran a commencé. Alors que Téhéran n'a pas donné suite aux propositions de négociations faites par Washington, les grandes capitales se préparent désormais à tous les scénarios.
À Paris comme à Tel Aviv et à Washington, on n'exclut pas qu'un échec des négociations ouvertes entre la nouvelle Administration américaine et Téhéran se solde un jour par un bombardement de l'Iran » écrit notamment ce journal.
Nous sommes actuellement soumis à une propagande tous azimuts contre l'Iran : démocratie, danger nucléaire, droit des hommes, droit des femmes, liberté d'expression, burqa, liberté de murs, négationnisme, anti-sémitisme
tout y passe, et cela ressemble fort à la préparation psychologique de l'opinion à une guerre nécessaire contre ces affreux. Le charme de Barack Obama, et le beau sourire de sa femme, autrement glamour que Laura Bush, pourraient malheureusement être l'un des éléments de l'adhésion de l'opinion publique à la guerre.
Roland Marounek
Alerte OTAN ! n°34, avril - juin 2009
1. Eric Margolis, Winnipeg Sun
2. Boston Globe, traduit sur Planète non-violence
3. "Que faut-il faire avec l'Iran", www.slate.fr
4. cf. Le Mouvement de la Paix
5. cf. la déclaration finale du Sommet de Bucarest
http://www.csotan.
1-3 Thierry Meyssan : La « révolution colorée » échoue en Iran.
La « révolution verte » de Téhéran est le dernier avatar des « révolutions colorées » qui ont permis aux États-unis d'imposer des gouvernements à leur solde dans plusieurs pays sans avoir à recourir à la force. Thierry Meyssan, qui a conseillé deux gouvernements face à ces crises, analyse cette méthode et les raisons de son échec en Iran.
Les « révolution colorées » sont aux révolutions ce que le Canada Dry est à la bière. Elles y ressemblent, mais n'en ont pas la saveur. Ce sont des changements de régime ayant l'apparence d'une révolution, en ce qu'ils mobilisent de vastes segments du Peuple, mais relevant du coup d'État, en ce qu'il ne visent pas à changer les structures sociales, mais à substituer une élite à une autre pour conduire une politique économique et étrangère pro-US. La « révolution verte » de Téhéran en est le dernier exemple.
Origine du concept
Ce concept est apparu dans les années 90, mais trouve ses origines dans les débats US des années 70-80. Après les révélations en chaîne sur les coups d'État fomentés par
En pratique, cette structure juridique n'est qu'un paravent utilisé conjointement par
La NED se présente comme un organe de « promotion de la démocratie ». Elle intervient soit directement ; soit par ses quatre tentacules : l'une destinée à corrompre les syndicats, une seconde chargée de corrompre les patronats, une troisième pour les partis de gauche et une quatrième pour ceux de droite ; soit encore par l'intermédiaire de fondations amies, telles que
L'USIP, quant à lui, est une institution nationale états-unienne. Il est subventionné annuellement par le Congrès dans le budget du département de
Dès qu'il a disposé de ressources, l'USIP a financé une nouvelle et discrète structure, l'Albert Einstein Institution [4]. Cette petite association de promotion de la non-violence était initialement chargée d'imaginer une forme de défense civile pour les populations d'Europe de l'Ouest en cas d'invasion par le Pacte de Varsovie. Elle a rapidement pris son autonomie et modélisé les conditions dans lesquelles un pouvoir étatique, de quelque nature qu'il soit, peut perdre son autorité et s'effondrer.
Premières tentatives
La première tentative de « révolution colorée » a échoué en 1989. Il s'agissait de renverser Deng Xiaoping en s'appuyant sur un de ses proches collaborateurs, le secrétaire général du Parti communiste chinois Zhao Ziyang, de manière à ouvrir le marché chinois aux investisseurs états-uniens et à faire entrer
20 ans plus tard, la version occidentale de ce coup d'État raté n'a pas variée. Les médias occidentaux qui ont couvert récemment cet anniversaire en le présentant comme une « révolte populaire » se sont étonnés de ce que les Pékinois n'ont pas gardé souvenir de l'événement. C'est qu'une lutte de pouvoir au sein du Parti n'avait
rien de « populaire ». Ils ne se sentaient pas concernés.
La première « révolution colorée » réussit en 1990. Alors que l'Union soviétique était en cours de dissolution, le secrétaire d'État James Baker se rendit en Bulgarie pour participer à la campagne électorale du parti pro-US, abondamment financé par
La « démocratie » : vendre son pays à des intérêts étrangers à l'insu de sa population
Depuis lors, Washington n'a cessé d'organiser des changements de régime, un peu partout dans le monde, par l'agitation de rue plutôt que par des juntes militaires. Il importe ici de cerner les enjeux.
Au-delà du discours lénifiant sur la « promotion de la démocratie », l'action de Washington vise à l'imposition de régimes qui lui ouvrent sans conditions les marchés intérieurs et s'alignent sur sa politique étrangère. Or, si ces objectifs sont connus des dirigeants des « révolutions colorées », ils ne sont jamais discutés et acceptés par les manifestants qu'ils mobilisent. Et, dans le cas où ces coup d'État réussissent, les citoyens ne tardent pas à se révolter contre les nouvelles politiques qu'on leur impose, même s'il est trop tard pour revenir en arrière.
Par ailleurs, comment peut-on considérer comme « démocratiques » des oppositions qui, pour prendre le pouvoir, vendent leur pays à des intérêts étrangers à l'insu de leur population ?
En 2005, l'opposition kirghize conteste le résultat des élections législatives et amène à Bichkek des manifestants du Sud du pays. Ils renversent le président Askar Akaïev. C'est la « révolution des tulipes ». L'Assemblée nationale élit comme président le pro-US Kourmanbek Bakiev. Ne parvenant pas à maîtriser ses supporters qui pillent la capitale, ils déclare avoir chassé le dictateur et feint de vouloir créer un gouvernement d'union nationale. Il fait sortir de prison le général Felix Kulov, ancien maire de Bichkek, et le nomme ministre de l'Intérieur, puis Premier ministre. Lorsque la situation est stabilisée, Bakaiev se débarrasse de Kulov et vend, sans appel d'offre et avec des dessous de table conséquents, les quelques ressources du pays à des sociétés US et installe une base militaire US à Manas. Le niveau de vie de la population n'a jamais été aussi bas. Felix Kulov propose de relever le pays en le fédérant, comme par le passé, à
Un mal pour un bien ?
On objecte parfois, dans le cas d'États soumis à des régimes répressifs, que si ces « révolutions colorées » n'apportent qu'une démocratie de façade, elles procurent néanmoins un mieux-être aux populations. Or, l'expérience montre que rien n'est moins sûr. Les nouveaux régimes peuvent s'avérer plus répressifs que les anciens.
En 2003, Washington, Londres et Paris [7] organisent la « révolution des roses » en Géorgie [8]. Selon un schéma classique, l'opposition dénonce des fraudes électorales lors des élections législatives et descend dans la rue. Les manifestants
contraignent le président Edouard Chevardnadze à fuir et prennent le pouvoir. Son successeur Mikhail Saakachvili ouvre le pays aux intérêts économiques US et rompt avec le voisin russe. L'aide économique promise par Washington pour se substituer à l'aide russe ne vient pas. L'économie, déjà compromise, s'effondre. Pour continuer à satisfaire ses commanditaires, Saakachvili doit imposer une dictature [9]. Il ferme des médias et remplit les prisons, ce qui n'empêche absolument pas la presse occidentale de continuer à le présenter comme « démocrate ». Condamné à la fuite en avant, Saakachvili décide de se refaire une popularité en se lançant dans une aventure militaire. Avec l'aide de l'administration Bush et d'Israël auquel il a loué des bases aériennes, il bombarde la population d'Ossétie du Sud, faisant 1600 morts, dont la plupart ont la double nationalité russe. Moscou riposte. Les conseillers états-uniens et israéliens s'enfuient [10].
Assez !
Le mécanisme principal des « révolutions colorées » consiste à focaliser le mécontentement populaire sur la cible que l'on veut abattre. Il s'agit d'un phénomène de psychologie des masses qui balaye tout sur son passage et auquel aucun obstacle raisonnable ne peut être opposé. Le bouc-émissaire est accusé de tous les maux qui accablent le pays depuis au moins une génération. Plus il résiste, plus la colère de la foule croît. Lorsqu'il cède ou qu'il esquive, la population retrouve ses esprits, les clivages raisonnables entre ses partisans et ses opposants réapparaissent.
En 2005, dans les heures qui suivent l'assassinat de l'ex-Premier ministre Rafik Hariri, la rumeur se répand au Liban qu'il a été tué par « les Syriens ». L'armée syrienne, qui en vertu de l'Accord de Taëf maintient l'ordre depuis la fin de la guerre civile, est conspuée. Le président syrien, Bachar el-Assad, est personnellement mis en cause par les autorités états-uniennes, ce qui tient lieu de preuve pour l'opinion publique. À ceux qui font remarquer que malgré des moments orageux Rafik Hariri a toujours été utile à
Dans tous les cas, Washington prépare à l'avance le gouvernement « démocratique », ce qui confirme bien qu'il s'agit d'un coup d'État déguisé. La composition de la nouvelle équipe est gardée secrète le plus longtemps possible. C'est pourquoi la désignation du bouc-émissaire se fait sans jamais évoquer d'alternative politique.
En Serbie, les jeunes « révolutionnaires » pro-US ont choisi un logo appartenant à l'imaginaire communiste (le poing levé) pour masquer leur subordination aux États-Unis. Ils ont pris comme slogan « Il est fini ! », fédérant ainsi les mécontents contre la
personnalité de Slobodan Milosevic qu'ils ont rendu responsable des bombardements du pays pourtant effectués par l'OTAN. Ce modèle a été dupliqué en nombre, par exemple le groupe Pora ! en Ukraine, ou Zubr en Biélorussie.
Une non-violence de façade
Les communicants du département d'État veillent à l'image non-violente des « révolutions colorées ». Toutes mettent en avant les théories de Gene Sharp, fondateur de l'Albert Einstein Institution. Or, la non-violence est une méthode de combat destinée à convaincre le pouvoir de changer de politique. Pour qu'une minorité s'empare du pouvoir et l'exerce, il lui faut toujours, à un moment ou à une autre, utiliser la violence. Et toutes les « révolutions colorées » l'ont fait.
En 2000, alors que le mandat du président Slobodan Milosevic courait encore pour un an, il convoqua des élections anticipées. Lui-même et son principal opposant, Vojislav Kotunica, se retrouvèrent en ballotage. Sans attendre le second tour de scrutin, l'opposition cria à la fraude et descendit dans la rue. Des milliers de manifestants affluèrent vers la capitale, dont les mineurs de Kolubara. Leurs journées de travail étaient indirectement payées par
Dans le cas où la tension s'éternise et que des contre-manifestatio
En 2002, la bourgeoisie de Caracas descend dans la rue pour conspuer la politique sociale du président Hugo Chavez [11]. Par d'habiles montages, les télévisions privées donnent l'impression d'une marée humaine. Ils sont 50 000 selon les observateurs, 1 million d'après la presse et le département d'État. Survient alors l'incident du pont Llaguno. Les télévisions montrent clairement des pro-chavistes armes à la main tirant sur la foule. Dans une conférence de presse, le général de
Une enquête journalistique ultérieure reconstituera en détail la tuerie du pont Llaguno. Elle mettra en évidence un montage fallacieux des images, dont l'ordre chronologique a été falsifié comme l'attestent les cadrans des montres des protagonistes. En réalité, ce sont les chavistes qui étaient agressés et qui, après s'être repliés, tentaient de se dégager en utilisant des armes à feu. Les agents provocateurs étaient des policiers locaux formés par une agence US [12].
En 2006,
Celui-ci reçoit le soutien du sénateur Barack Obama, accompagné de spécialistes de la déstabilisation (Mark Lippert, actuel chef de cabinet du conseiller de sécurité nationale, et le général Jonathan S. Gration, actuel envoyé spécial du président US pour le Soudan). Participant à un meeting d'Odinga, le sénateur de l'Illinois s'invente un vague lien de parenté avec le candidat pro-US. Cependant Odinga perd les élections législatives de 2007. Soutenu par le sénateur John McCain, en sa qualité de président de l'IRI (le pseudopode républicain de
C'est alors que des messages SMS anonymes sont diffusés en masse aux électeurs de l'ethnie Luo. « Chers Kenyans, les Kikuyu ont volé l'avenir de nos enfants
nous devons les traiter de la seule manière qu'ils comprennent
la violence ». Le pays, pourtant un des plus stables d'Afrique, s'embrase soudainement. Après des journées d'émeutes, le président Kibaki est contraint d'accepter la médiation de Madeleine Albright, en sa qualité de présidente du NDI (le pseudopode démocrate de
La mobilisation de l'opinion publique internationale
Au cours des dernières années, Washington a eu l'occasion de lancer des « révolutions colorées » avec la conviction qu'elles échoueraient à prendre le pouvoir mais qu'elle permettrait de manipuler l'opinion publique et les institutions internationales.
En 2007, de nombreux Birmans s'insurgent contre l'augmentation des prix du fuel domestique. Les manifestations dégénèrent. Les moines bouddhistes prennent la tête de la contestation. C'est la « révolution safran » [13]. En réalité, Washington n'a que faire du régime de Rangoon ; ce qui l'intéresse, c'est d'instrumenter le Peuple birman pour faire pression sur
Plus récemment, en 2008, des manifestations estudiantines paralysent
La révolution verte
L'opération conduite en 2009 en Iran s'inscrit dans cette longue liste de pseudos révolutions. En premier lieu, le Congrès vote en 2007 une enveloppe de 400 millions de dollars pour « changer le régime » en Iran. Celle-ci s'ajoute aux budgets ad hoc de
peuple.
L'administration Bush prend la décision de commanditer une « révolution colorée » en Iran après avoir confirmé la décision de l'état-major de ne pas attaquer militairement ce pays. Ce choix est validé par l'administration Obama. Par défaut, on rouvre donc le dossier de « révolution colorée », préparé en 2002 avec Israël au sein de l'American Enterprise Institute. À l'époque j'avais publié un article sur ce dispositif [14]. Il suffit de s'y reporter pour identifier les protagonistes actuels : il a été peu modifié. Une partie libanaise a été ajoutée prévoyant un soulèvement à Beyrouth en cas de victoire de la coalition patriotique (Hezbollah, Aoun) aux élections législatives, mais elle a été annulée.
Le scénario prévoyait un soutien massif au candidat choisi par l'ayatollah Rafsandjani, la contestation des résultats de l'élection présidentielle, des attentats tous azimuts, le renversement du président Ahmadinejad et du guide suprême l'ayatollah Khamenei, l'installation d'un gouvernement de transition dirigé par Mousavi, puis la restauration de la monarchie et l'installation d'un gouvernement dirigé par Sohrab Shobani.
Comme imaginé en 2002, l'opération a été supervisée par Morris Amitay et Michael Ledeen. Elle a mobilisé en Iran les réseaux de l'Irangate.
Ici un petit rappel historique est nécessaire. L'Irangate est une vente d'armes illicite :
Michael Ledeen est un vieux briscard des opérations secrètes. On le trouve à Rome lors de l'assassinat d'Aldo Moro, on le retrouve dans l'invention de la piste bulgare lors de l'assassinat de Jean-Paul II, ou plus récemment dans l'invention de l'approvisionnement de Saddam Hussein en uranium nigérian. Il travaille aujourd'hui à l'American Enterprise Institute [15] (aux côtés de Richard Perle et Paul Wolfowitz) et à
Morris Amitay est ancien directeur de l'American Israel Public Affairs Committee (AIPAC). Il est aujourd'hui vice-président du Jewish Institute for National Security Affairs (JINSA) et directeur d'un cabinet conseil pour de grandes firmes d'armement.
Le 27 avril dernier, Morris et Ledeen organisaient un séminaire sur l'Iran à l'American Enterprise Institute à propos des élections iraniennes, autour du sénateur Joseph Lieberman. Le 15 mai dernier, nouveau séminaire. La partie publique consistait en une table ronde animée par l'ambassadeur John Bolton à propos du « grand marchandage » : Moscou accepterait-
En Iran, il appartenait à l'ayatollah Rafsandjani de renverser son
vieux rival, l'ayatollah Khamenei. Issu d'une famille d'agriculteurs, Hachemi Rafsandjani a fait fortune dans la spéculation immobilière sous le Chah. Il est devenu le principal grossiste en pistaches du pays et a arrondi sa fortune durant l'Irangate. Ses avoirs sont évalués à plusieurs milliards de dollars. Devenu l'homme le plus riche d'Iran, il a été successivement président du parlement, président de
Durant la campagne électorale, Rafsandjani avait fait promettre à son ex-adversaire devenu son poulain, Mirhossein Mousavi, de privatiser le secteur pétrolier.
Sans connexion aucune avec Rafsandjani, Washington a fait appel aux Moudjahidines du peuple [17]. Cette organisation protégée par le Pentagone est considérée comme terroriste par le département d'État et l'a été par l'Union européenne. Elle a effectivement mené de terribles opérations dans les années 80, dont un méga-attentat qui coûta la vie à l'ayatollah Behechti ainsi qu'à quatre ministre, six ministres adjoints et le quart du groupe parlementaire du Parti de la république islamique. L'organisation est commandée par Massoud Rajavi, qui épouse en première noces la fille du président Bani Sadr, puis la cruelle Myriam en seconde noces. Son siège est installé en région parisienne et ses bases militaires en Irak, d'abord sous la protection de Saddam Husein, puis aujourd'hui sous celle du département de
Dans le cas où le chaos se serait installé, le Guide suprême aurait pu être renversé. Un gouvernement de transition, dirigé par Mirhussein Mousavi aurait privatisé le secteur pétrolier et rétabli la monarchie. Le fils de l'ancien Shah, Reza Cyrus Pahlavi, serait remonté sur le trône et aurait désigné Sohrab Sobhani comme Premier ministre.
Dans cette perspective, Reza Pahlavi a publié en février un livre d'entretiens avec le journaliste français Michel Taubmann. Celui-ci est directeur du bureau d'information parisien d'Arte et préside le Cercle de l'Observatoire, le club des néo-conservateurs français.
On se souvient que Washington avait prévu identiquement le rétablissement de la monarchie en Afghanistan. Mohammed Zaher Shah devait reprendre son trône à Kaboul et Hamid Karzai devait être son Premier ministre. Malheureusement, à 88 ans, le prétendant était devenu sénile. Karzai devint donc président de
Côté propagande, le dispositif initial était confié au cabinet Benador Associates. Mais il a évolué sous l'influence de l'assistante du secrétaire d'État pour l'Éducation et
La déstabilisation de l'Iran a échoué parce que le principal ressort des « révolutions colorées » n'a pas été correctement activé. MirHussein Mousavi n'est pas parvenu à cristalliser les
mécontentements sur la personne de Mahmoud Ahmadinejad. Le Peuple iranien ne s'est pas trompé, il n'a pas rendu le président sortant responsables des conséquences des sanctions économiques états-uniennes sur le pays. Dès lors, la contestation s'est limitée à la bourgeoisie des quartiers nord de Téhéran. Le pouvoir s'est abstenu d'opposer des manifestations les unes contre les autres et a laissé les comploteurs se découvrir.
Cependant, il faut admettre que l'intoxication des médias occidentaux a fonctionné. L'opinion publique étrangère a réellement cru que deux millions d'Iraniens étaient descendus dans la rue, lorsque le chiffre réel est au moins dix fois inférieur. Le maintien en résidence des correspondants de presse a facilité ces exagérations en les dispensant de fournir les preuves de leurs imputations.
Ayant renoncé à la guerre et échoué à renverser le régime, quelle carte reste-t-il dans les mains de Barack Obama ?
Thierry Meyssan
Analyste politique, fondateur du Réseau Voltaire. Dernier ouvrage paru : L'Effroyable imposture 2 (le remodelage du Proche-Orient et la guerre israélienne contre le Liban).
24 juin 2009
www.voltairenet.
La nouvelle d'une possible fraude électorale s'est répandue à Téhéran comme une traînée de poudre et a poussé dans la rue les partisans de l'ayatollah Rafsanjani contre ceux de l'ayatollah Khamenei. Ce chaos est provoqué en sous-main par
À l'époque, l'Iran est contrôlée par une monarchie d'opérette dirigée par le chah Mohammad Reza Pahlavi. Il avait été placé sur le trône par les Britanniques, qui avaient forcé son père, l'officier cosaque pro-nazi Reza Pahlavi, à démissionner. Cependant, le chah doit composer avec un Premier ministre nationaliste Mohammad Mossadegh. Celui-ci, avec l'aide de l'ayatollah Abou al-Qassem Kachani, nationalise les ressources pétrolières [2]. Furieux, les Britanniques convainquent les États-uniens qu'il faut stopper la dérive iranienne avant que le pays ne sombre dans le communisme.
L'opération Ajax fut dirigée par l'archéologue Donald Wilber, l'historien Kermit Roosevelt (le petit-fils du président Theodore Roosevelt) et le général Norman Schwartzkopf Sr. (dont le fils homonyme a commandé l'opération Tempête du désert). Elle reste un modèle de subversion.
L'Histoire se répéterait-elle ? Washington a renoncé à attaquer militairement l'Iran et a dissuadé Israël de prendre une telle initiative. Pour parvenir à « changer le régime », l'administration Obama préfère jouer la carte moins dangereuse, mais plus aléatoire de l'action secrète. À l'issue de l'élection présidentielle iranienne, de vastes manifestations opposent dans les rues de Téhéran les partisans du président Mahmoud Ahmadinejad et du guide Ali Khamenei d'un côté, aux partisans du candidat malheureux Mir-Hossein Mousavi et de l'ex-président Akbar Hashemi Rafsanjani de l'autre. Elle traduisent un profond clivage dans la société iranienne entre un prolétariat nationaliste et une bourgeoisie qui déplore d'être tenue à l'écart de la globalisation économique [4]. Agissant en sous-main, Washington tente de peser sur les événements pour renverser le président réélu.
Une nouvelle fois, l'Iran est un champ d'expérimentation de méthodes innovantes de subversion.
Depuis la généralisation des téléphones portables, les services secrets anglo-saxons ont multiplié leurs capacités d'interception. Alors que l'écoute des téléphones filaires nécessite la pose de bretelles de dérivation, donc des agents sur place, l'écoute des portables peut se faire à distance grâce au réseau Échelon. Toutefois, ce système ne permet pas d'interception des communications téléphoniques via Skype, d'où le succès des téléphones Skype dans les zones de conflit [5].
Dans les pays qu'ils occupent Irak, Afghanistan et Pakistan, les Anglo-Saxons interceptent la totalité des conversations téléphoniques qu'elles soient émises par des portables ou qu'elles soient filaires. Le but n'est pas de disposer de retranscription de telle ou telle conversation, mais d'identifier les « réseaux sociaux ». En d'autres termes, les téléphones sont des mouchards qui permettent de savoir avec qui une personne donnée est en relation. Partant de là, on peut espérer identifier les réseaux de résistance. Dans un second temps, les téléphones permettent de localiser les cibles identifiées, et de les « neutraliser ».
C'est pourquoi, en février 2008, les insurgés afghans ont ordonné aux divers opérateurs de stopper leur activité chaque jour de 17h à 03h, de manière à empêcher les Anglo-Saxons de suivre leurs déplacements. Les antennes-relais de ceux qui ont contrevenu à cet ordre ont été détruites [7].
À l'inverse, hormis un central téléphonique touché par erreur, les forces israéliennes se sont bien gardées de bombarder les relais téléphoniques à Gaza, lors de l'opération Plomb durci, en décembre 2008-janvier 2009. Il s'agit là d'un changement complet de stratégie chez les Occidentaux. Depuis la guerre du Golfe prévalait la « théorie des cinq cercles » du colonel John A. Warden : le bombardement des infrastructures de téléphonie était considéré comme un objectif stratégique à la fois pour plonger la population dans la confusion et pour couper les communications entre les centres de commandement et les combattants. Désormais, c'est le contraire, il faut protéger les infrastructures de télécommunications. Durant les bombardements de Gaza, l'opérateur Jawwal [8] a offert du crédit à ses abonnés, officiellement pour leur venir en aide, de facto dans l'intérêt des Israéliens.
Franchissant un pas, les services secrets anglo-saxons et israéliens ont développé des méthodes de guerre psychologique basées sur l'usage extensif des portables. En juillet 2008, après l'échange de prisonniers et dépouilles entre Israël et le Hezbollah, des robots ont lancé des dizaines de milliers d'appel vers des portables libanais. Une voix en arabe mettait en garde contre toute participation à
Sur le même modèle des dizaines de milliers de Libanais et de Syriens ont reçu un appel automatique en octobre 2008 leur proposant 10 millions de dollars contre toute information qui permettrait de localiser et de délivrer des soldats israéliens prisonniers. Les personnes intéressées pour collaborer étaient invitées à joindre un numéro au Royaume-Uni [11].
Cette méthode vient d'être employée en Iran pour intoxiquer la population en répandant des nouvelles choquantes, et pour canaliser le mécontentement qu'elles suscitent.
En premier lieu, il s'est agit de répandre par SMS durant la nuit du dépouillement la nouvelle selon laquelle le Conseil des gardiens de
Dans un second temps, des citoyens ont été sélectionnés ou se sont fait connaître sur internet pour converser sur Facebook ou s'abonner à des fils de dépêche Twitter. Ils ont alors reçu, toujours par SMS, des informations vraies ou fausses sur l'évolution de la crise politique et les manifestations en cours. Ce sont ces dépêches anonymes qui ont répandu les nouvelles de fusillades et de morts nombreux ; nouvelles à ce jour non confirmées. Par un malencontreux hasard de calendrier, la société Twitter devait suspendre son service durant une nuit, le temps nécessaire à la maintenance de ses installations. Mais le département d'État des États-Unis est intervenu pour lui demander de surseoir à cette opération [13]. Selon le New York Times, ces opérations contribuent à semer la défiance dans la population [14].
Simultanément, dans un effort nouveau régler les comptes Twitter sur le fuseau horaire de Téhéran ;
centraliser les messages sur les comptes Twitter @stopAhmadi, #iranelection et #gr88 ;
Ne pas attaquer les sites internet officiels de l'État iranien. « Laissez faire l'armée » US pour cela (sic).
Mis en application, ces conseils empêchent toute authentification des messages Twitter. On ne peut plus savoir s'ils sont envoyés par des témoins des manifestations à Téhéran ou par des agents de
Les états-majors, partout dans le monde, suivent avec attention les événements à Téhéran. Chacun tente d'évaluer l'efficacité de cette nouvelle méthode de subversion dans le laboratoire iranien. À l'évidence, le processus de déstabilisation a fonctionné. Mais il n'est pas sûr que
1] « Discours à l'université du Caire », par Barack Obama, Réseau Voltaire, 4 juin 2009.
[2] « BP-Amoco, coalition pétrolière anglo-saxonne », par Arthur Lepic, Réseau Voltaire, 10 juin 2004.
[3] Sur le coup de 1953, l'ouvrage de référence est All the Shah's Men : An American Coup and the Roots of Middle East Terror, par Stephen Kinzer, John Wiley & Sons éd (2003), 272 pp. Pour les lecteurs francophones, signalons le dernier chapitre du récent livre de Gilles Munier, Les espions de l'or noir, Koutoubia éd (2009), 318 pp.
[4] « La société iranienne paralysée », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 5 février 2004.
[5] « Taliban using Skype phones to dodge MI6 », par Glen Owen, Mail Online, 13 septembre 2008.
[6] « NSA offering 'billions' for Skype eavesdrop solution », par Lewis Page, The Register, 12 février 2009.
[7] « Taliban Threatens Cell Towers », par Noah Shachtman, Wired, 25 février 2008.
[8] Jawwal est la marque de PalTel, la société du milliardaire palestinien Munib Al-Masri.
[9] Jibran Bassil est un des principaux leaders du Courant patriotique libre, le parti nationaliste de Michel Aoun.
[10] « Freed Lebanese say they will keep fighting
[11] L'auteur de cet article a été témoin de ces appels. On pourra aussi consulter « Strange Israeli phone calls alarm Syrians. Israeli intelligence services accused of making phone calls to Syrians in bid to recruit agents », Syria News Briefing, 4 décembre 2008.
[12] Cité dans « Ahmadinejad won. Get over it », par Flynt Leverett et Hillary Mann Leverett, Politico, 15 juin 2009.
[13] « U.S. State Department speaks to Twitter over
[14] « Social Networks Spread Defiance Online », par Brad Stone et Noam Cohen, The New York Times, 15 juin 2009.
Analyste politique, fondateur du Réseau Voltaire.
Dernier ouvrage paru : L'Effroyable imposture 2 (le remodelage du Proche-Orient et la guerre israélienne contre le Liban)
http://www.voltaire
Par L'inauguration, mardi par Nicolas Sarkozy, d'une installation militaire dans le Golfe illustre un changement de position stratégique.
C'est la première fois depuis cinquante ans, depuis les indépendances africaines exactement, que
«C'est là que se joue une partie de notre sécurité et de celle du monde»
Annoncée lors du dernier voyage de Nicolas Sarkozy aux Émirats arabes unis, en janvier 2008, inaugurée dix-huit mois plus tard seulement, la création de «la base du président» a été gérée de A à Z par l'Élysée, souvent dans le plus grand secret. Et pour cause : elle illustre le changement de position stratégique de
Voilà pour la partie émergée de l'iceberg. L'autre partie, sur laquelle les discours officiels glissent volontiers, a pour nom l'Iran, dont les rives sont à
À Paris comme à Tel Aviv et à Washington, on n'exclut pas qu'un échec des négociations ouvertes entre la nouvelle Administration américaine et Téhéran se solde un jour par un bombardement de l'Iran. Et dans le domaine militaire, comme en diplomatie, il faut toujours préparer le coup d'après
Décrite comme devant être une vitrine de la haute technologie et de l'excellence militaires françaises, la nouvelle base sera un site idéal de renseignement, pour observer et écouter, sans être vu, les activités iraniennes. Comme en témoigne la présence du Dupuy de Lôme, dont les oreilles sont capables de traverser les flots
Nouvel accord de défense avec l'Émirat
Cette implantation aux côtés des Américains, dont la 5e flotte trempe à Bahrein et qui sont aussi présents au Koweït, en Arabie saoudite et à Djibouti, découle d'une demande des Émirats, qui ont d'ailleurs financé la base. Le petit État du Golfe redoute la perspective d'avoir un jour pour voisin un Iran chiite nucléaire. Abu Dhabi recherche donc de nouveaux protecteurs. «Mieux vaut deux alliés qu'un seul
Surtout à une époque où les Américains réévaluent leurs choix stratégiques dans le monde. Les Émirats ont été alliés des États-Unis pendant la dernière guerre d'Irak. Aujourd'hui ils sont inquiets : la guerre d'Irak étant presque finie, ils ont peur de ne plus compter pour Washington», explique un proche du dossier.
Nicolas Sarkozy a donc saisi l'opportunité
La signature d'un nouvel accord de défense avec les Émirats devrait officialiser, mardi, le repositionnement stratégique de
En théorie, l'ouverture d'une nouvelle base à Abu Dhabi n'aura pas de conséquences sur les installations permanentes de
Isabelle Lasserre, envoyée spéciale à Abu Dhabi
Le Figaro
25/05/2009
Abu Dhabi, base avancée de la France en face de l'Iran (Le Figaro)
3 Annexe
Ndlr : La publication de l'article ne signifie nullement que la rédaction partage le point de vue de l'auteur, mais doit être vu comme information.
3-1 Sarkozy en fait plus pour une Française Détenue en Iran que pour ...
Sarkozy En Fait Plus Pour Une Française Détenue En Iran Que Pour Une Diplomate Française Rouée De Coups En Israël
SarkoSioniste se tait quand des soldats sionistes passent à tabac une diplomate française mais menace l'Iran d'une crise diplomatique quand ce pays arrête une étudiante française qui a séjourné à Ispahan, ville iranienne proche de la centrale nucléaire de Natanz, en l'accusant d'espionnage.
La Sarkosie n'est même plus capable de défendre son personnel diplomatique contre les brutalités de l'armée et de la police israéliennes .
Reiss la Mata Hari d'Ispahan ?
En Iran, une jeune étudiante française, Clotilde Reiss, maître de conférence pendant 5 mois à l'université d'Ispahan a été empêchée de quitter le territoire iranien et est détenue depuis le 1er Juillet. Selon les autorités françaises elle aurait été arrêtée et incarcérée pour avoir pris des photos lors de manifestations post électorales.
Pourtant, cette explication est plus que douteuse. Alors même que de nombreuses photos ont circulé sur internet, pourquoi la gouvernement iranien, qui a intérêt à ce que le calme médiatique revienne, irait-il arrêter une française pour quelques photos prises, au risque de provoquer un incident diplomatique avec
Les raisons avancées par le Quai d'Orsay et l'empressement de Sarkozy à tourner en dérision les accusations d'espionnage avancées par Téhéran, semblent indiquer qu'il y a "anguille sous roche".
Clotilde Reiss présentée par les médias français comme une "amoureuse de la culture perse" a obtenu une licence d'histoire de l'Université Paris I Panthéon-Sorbonne, un dulco de persan de l'Inalco, un Master 1 de relations internationales à l'IEP de Lille.
Présentée comme chercheuse en Master 2 en "Politique comparée" à l'Institut d'Etudes Politiques de Lille, de mars à juin 2008 elle a bénéficié d'une bourse de courte durée de l'Ifri, l'Institut français des relations internationales. Son domaine de recherche déclaré est la sociologie politique en Iran. Elle a ensuite trouver ce poste à l'Université d'Ispahan.
L'Ifri, qui a donc brièvement financé ses études, n'est pas n'importe quel institut. Il se présente sur son site comme étant "l'un des principaux centres indépendants européens de recherche, de rencontres et de débat sur les questions internationales" dont l'originalité toujours d'aprés son site " est inscrite dans une ferme volonté d'orienter les travaux de recherche vers l'action."
Néanmoins, il ne précise pas vers quel type d'action.
Parmi les membres de l'Ifri, on trouve des missions et représentations diplomatiques. Mais, cultivant le secret, l'Ifri interdit à ses membres de révéler publiquement leur appartenance à cet institut sans son accord. Il a été créé en 1979 par Thierry de Montbrial, un proche du ministère des affaires etrangères au Quai d'Orsay où il a mis sur pied le Centre d'analyse et de prévision et en a été le premier directeur (1973-1979). Thierry de Montbrial est un habitué des réunions du Groupe Bilderberg et un proche de
L'Ifri est une association reconnue d'utilité publique (loi de 1901) qui offre la possibilité à ses membres de participer aux grands débats internationaux. L'Ifri lui-même déclare qu'il "joue un rôle important dans la "diplomatie intellectuelle"
Clotilde Reiss fournit comme coordonnées à Téhéran, celle de l'IFRI :
IFRI, 52, Rue Adib, Ave Vahid Nazari, Ave. Felestin, Téhéran, Iran, tél: (+9821) 66 40 11 92
et 66 41 21 53, fax : (+9821) 66 40 55 01 - clotilde.reiss@
A ne pas confondre avec l'Ifri. Mais c'est quoi cet autre IFRI ?
C'est l'Institut français de recherche en Iran, qui dépend directement du Quai D'Orsay. On comprend donc pourquoi Kouchner s'est rapidement mobilisé pour demander la libération de Clotilde Reiss. Les coordonnées de l'IFRI en France sont les suivantes :
IFRI
27 rue de
75015 Paris, France
tél. 01 40 61 60 22 fax : 01 40 61 60 60
Sur son site internet, www.ifriran.
"L'IFRI est un établissement culturel rattaché à
Sa mission est la promotion de la recherche en sciences humaines et sociales et en archéologie, sur le «monde iranien....
L'IFRI est devenu, à partir du mois d'août 2007, un laboratoire du CNRS, l'Unité de Service et de Recherche 3139, rattachée à
Selon les autorités iraniennes, en Iran début 2009, un Plan de Révolution "Douce" organisé par la CIA avait déjà été déjoué.
Ispahan, où a séjourné pendant 5 mois Clotilde Reiss, n'est pas n'importe quelle ville d'Iran. Ancienne Capitale de
Alors qu'elle genre de photos Clotilde Reiss, qui a récemment bénéficié d'une bourse Ifri dont le président, proatlantiste, est un habitué des réunions du groupe Bilderberg, un proche du Quai d'Orsay et de
De simples photos des manifestations post électorales ?
Où des photos pouvant compromettre la sécurité de l'Iran, raison pour laquelle le gouvernement iranien l'accuse d'espionnage ?
A-t-elle joué les Mata Hari à Ispahan ?
SarkoSioniste laisse les soldats israéliens maltraiter des diplomates français et chier sur le drapeau de la France
Selon un article de Libération du 25/06/09, intitulé "
Sa voiture portait pourtant des plaques diplomatiques. Depuis, on lui a déconseillé de porter plainte pour ne pas «gêner » la visite de Netanyahou. Mardi, c'est le directeur du centre culturel de Jérusalem-Ouest, Olivier Debray, qui, à bord d'un véhicule pourvu de plaques consulaires, a été insulté par des policiers.
Miette.
D'une façon générale, le corps consulaire français se plaint de la violation régulière par les policiers et les soldats israéliens des usages consulaires.
Le 11 juin 2008, Catherine Hyver, consule adjointe à Jérusalem, avait été retenue dix-sept heures sans une goutte d'eau ni une miette de pain par la sécurité israélienne à un point de passage de la bande de Gaza.
Souleiman
10 juillet
3-2 Délits d'initié et coups d'État : George Soros, spéculateur et philanthrope.
Annexe a 1-3 Thierry Meyssan : La « révolution colorée » échoue en Iran.
Archétype du spéculateur et prophète du « post-capitalisme », le financier et philosophe George Soros est à la fois craint et adulé. Responsable de krachs boursiers et mécène dans une cinquantaine de pays, il détient aujourd'hui une fortune évaluée à sept milliards de dollars et se propose de financer les campagnes contre George W. Bush alors même qu'il sauva Junior de la faillite en 1990 et continue à travailler avec son père au sein du Carlyle Group. Simultanémment actif dans de nombreux changements de régime, il est accusé d'être un paravent de
Délits d'initié et coups d'État
George Soros, spéculateur et philanthrope
Archétype du spéculateur et prophète du « post-capitalisme », le financier et philosophe George Soros est à la fois craint et adulé. Responsable de krachs boursiers et mécène dans une cinquantaine de pays, il détient aujourd'hui une fortune évaluée à sept milliards de dollars et se propose de financer les campagnes contre George W. Bush alors même qu'il sauva Junior de la faillite en 1990 et continue à travailler avec son père au sein du Carlyle Group. Simultanémment actif dans de nombreux changements de régime, il est accusé d'être un paravent de
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