Journal de Bagdad N° 67/04 - 18-07
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From: Marc
Sent: Sunday, July 18, 2004 6:19 PM
Subject: N° 67/04 - 18-07 : Journal de Bagdad - Suite du drame Irakien : Grande lignes du rapport Butler
Aujourd'hui, face aux ambitions de l'impérialisme, l'information est une arme au service de la paix.
Sa diffusion est un acte de résistance.
"Lorsque les Etats-Unis sont venus en Irak , nous n'avons rien dit, nous n'étions pas Irakiens "
Journal de Bagdad
N° 67/04 - 18-07
Bilan du 14-07 au 18-07: Us boys/Autre boys : 1 tué - 1 blessé
Policiers, armée et collaborateurs : 36 tués - 93 blessés
Peuple irakien : 16 tués - 30 blessés
Par M.Lemaire
Sommaire :
1- Territoires occupés
1-1 Bagdad
1-2 Falloujah
1-3 Les autres régions de l'Irak occupée
2- Décompte des pertes humaines
2-1 Coalition
2-2 POPULATION Irakienne
3- Politique Intérieure(sous contrôle)
Le nouveau Irak est arrivé…
3-1 Allaoui.(Premier ministre irakien): parle, parle, parle …3-1-2 Allaoui. a levé la suspension de l'hebdomadaire al-Hawza de Moqtada Sadr).
3-2-1 Région de Fatha, L'oléoduc Kirkouk-Ceyhan a été saboté :
4- Politiques des occupants
4-2 : Les prédateurs
4-2-1 Suite du drame Irakien : Grande lignes du rapport Butler
4-2-2 Blair et le rapport
4-2-3 Quelques commentaires
4-2-4 On apprend que… Le rapport a été édulcoré
4-3 Troupes & collaborateurs civils supplémentaires
4-3-1 Le retrait du contingent thaïlandais a commencé
4-4 Otages & Enlèvements
4-4-1 : Al-Jazira : aurait annoncé qu’un Bulgare aurait été décapité.4-4-2 Les ravisseurs de l'otage philippin exigent le retrait des troupes philippines d'Irak
5 Politique extérieure
5-1 Sondage Sunday Times Si Blair voulait mener la Grande-Bretagne dans une nouvelle guerre ?
6- Dossier & Point de vue
6-1 Point de vue R.Marounek : L'Irak presse l'Otan d'offrir son aide le plus rapidement possible
6-2 Dossier : La commission du 11 septembre persiste : pas de liens entre l'Irak et Al-Qaida (le Monde)
6-3 Point de vue de Paul Labarique : Le Mossad est-il encore crédible (+interview de Amos Yaron)
Détails
1- 0 : Territoires occupés
1-1 Bagdad (Sadr City)
14-07 :
1-1-1 Attaque de la "Zone verte", hautement sécurisée, où se trouve les bureaux de Allaoui, ainsi que les ambassades américaine et britannique. La bombe à éclaté à l'entrée réservée aux voitures" des fonctionnaires du gouvernement, "Des soldats américains pointaient nerveusement leurs armes sur toutes les personnes se tenant à proximité, en criant "Dégagez, dégagez !" Au moins 10 ambulances sont arrivées sur les lieux, sirènes hurlantes.
Bilan : 10 fonctionnaires ont été tuées et 40 blessées
1-1-2 le porte-parole du ministère de l'Intérieur a annoncé que le directeur général du ministère, Sabir Karim, a été tué par des inconnus qui ont pris la fuite.
15-07
1-1-3 Une série de fortes explosions accompagnées de tirs d'armes automatiques ont retenti vers 19H00 dans le centre de Bagdad, aux alentours de la rue Haïfa,
Des blindés américains ont formé un barrage dans une des rues conduisant à ce quartier,
Il n'a pas été possible de déterminer l'origine de ces explosions….
Dans la ville, une patrouille américaine a été attaquée à la grenade et elle aurait riposté, … blessant deux passants irakiens, selon des témoins. L'embuscade s'est passée au carrefour des rues Haïfa et Nasser. – bien entendu une grenade ne fait pas de dégâts chez les Boys…
17-07 :
1-1-4 Attaque a la bombe contre le ministre de la Justice Malek Dohane al-HassanSergent Lowery, "le bilan est de 3 à bord d'un Land Cruiser et 2 civils à bord d'une BMW, ont été tuées et 8 autres blessés" Un colonel de la police irakienne, a ajouté que "le neveu du ministre serait parmi les morts" (Hassan est l'un des artisans de la loi dite de sécurité nationale, annoncée le 7 juillet, qui donne au premier ministre Iyad Allaoui des pouvoirs exceptionnels pour lutter contre la violence.)
1-2 Falloujah (province d'Anbar : 50 km à l'ouest de Bagdad)
18-07 : Raid aérien des prédateurs US
Les Usboys disent : "La frappe (une "opération ciblée" ), à attaqué environ 25 personnes tenant des positions combattantes défensives et détruits des tranchées proches des ruines d'une maison et d'un barrage tenus par des combattants étrangers",(al-Zarqaoui, que les Américains accusent d'être lié au réseau Al-Qaïda d'Oussama ben Laden, se trouvait selon eux sur les sites visés).
Bilan de l'hôpital : 11 personnes ont été tuées et sept autres blessées
Ps : "La Force multinationale a demandé a Allaoui la permission de lancer une opération ciblée visant des sites précis... des endroits où il y a des caches de terroristes", Allaoui a donné son accord
1-3 Les autres régions de l'Irak occupée
14-07
1-5-1 Kirkouk : 5 morts dans une attaque au mortier contre des collaborateurs Kurdes
1-5-2 Ramadi I (100 km à l'ouest de Bagdad.) zone industrielle (à l'entrée nord de la ville) - Les Marines ont été la cible d'une action bien concertée de la résistance locale. "En repoussant l'attaque (les Marines) ont infligé des pertes aux résistants a indiqué le lieutenant-colonel Johnson (Le commandant Rabiye a refusé de dire si les tués étaient des civils pris dans les échanges de tirs ou des combattants )
bilan effectif : 5 Irakiens ont été tués et 21 autres, en majorité des civils, ont été blessés – côté Us : pas de communiqué
1-5-3 Tloul al-Baj, ( 110 km au sud de Mossoul) Le gouverneur de la ville irakienne de Mossoul, Mr Kachmoula, a été tué ainsi que les 2 personnes qui l'accompagnaient sans préciser dans quelles circonstances ils ont trouvé la mort.
1-5-4 Haditha, (ouest de Bagdad) : Attaque du bureau de police de la ville. Attaque coïncidant avec l'arrivé de l'équipe du jour dans le poste proche de plusieurs bâtiments administratifs.
Bilan communiqué : "10 personnes, 3 policiers (deux officiers figuraient parmi les trois policiers tués".) et sept collaborateurs, ont été tuées et 27 autres, dont 7 policiers, et 20 collaborateurs ont été blessées", a déclaré un lieutenant de police
17-07 :
1-5-5 Mahmoudiyah (40 km au sud de Bagdad,) : Alors que plusieurs jeunes se pressaient sur les lieux pour se faire recruter par la Garde nationale, attaque contre un QG de la Garde nationale - Ont note : 2 gardes a été tués, et 25 blessés dont des gardes nationaux & des civils prêt au recrutement et des gardes nationaux",
1-5-6 Baïji, au nord de l'Irak : les Us rentrait au camps quand au passage de leur convoi une explosion…
La bombe était dissimulée sur le bas-côté de la route…. – bilan : 1 usboy tué et un a été tué et un autre blessé
2-0 Décompte des pertes humaines
2-1 : Coalition (depuis le début de la guerre):
Nombre de Soldats tués (ou morts...) : 1.254*
Disparus : 4
Soldats rapatriés (blessés ou malades) : 11.772
(combien meurent en cours de route???)
Aide psychologique & retour pays : 1.108*
Suicides : 57
Policiers/soldats irakiens (ou mercenaires ..) tués : 1.075*
Policiers /soldats irakiens (ou mercenaires ..) blessés : 775
Autres tués (onusiens, collaborateur etc) : 319
Autres blessés (onusiens, collaborateur etc) : 601
Oléoducs et les infrastructures pétrolières : 104 attaques
Infrastructures du rail : 194 attaques
Hélicopteres : 25
Avions : 3
2-2 POPULATION Irakienne :
Civils tués (depuis l'occupation) : 10.962 (chiffre moyen)
Civils blessés (depuis l'occupation) : 43.083
Civils arrêtes : (une dizaine par jour...) : 4.800
Résistants tués : 403 (minimum)
Résistants blessés : 375 (minimum)
Embargo : 750.000 enfants irakiens (chiffre moyen)
Militaires tués par la guerre : 45.468 (chiffre moyen)
Civils tués par la guerre : 120.000 (chiffre moyen)
2-3 Journalistes tués : 26.
3- Politique Intérieure(sous contrôle)
3-1 Le nouveau Irak est arrivé…
14-07 Allaoui.( Premier ministre irakien): parle, parle, parle …
"Au cours des deux ou trois derniers jours, nous avons arrêté de " gros bonnets ", dont le chauffeur du dirigeant d'Al-Qaïda en Irak Abou Moussab al-Zarqaoui et deux personnes, un Tunisien et un Marocain, qui planifiaient des opérations contre les forces américaines…", "de plus il y a la présence en Syrie, en Jordanie, en Grèce et au Liban de personnes-clé de l'ancien régime" et je déplore le fait qu'elles "continuent d'exercer (depuis la Syrie) un rôle destructif en Irak". "Des sommes énormes dépassant un milliard de dollars sont à la disposition de certaines personnes et sont utilisées pour financer des crimes contre le peuple irakien",
(Il a indiqué également que "la Jordanie, les Emirats arabes unis et l'Egypte" aident l'Irak dans la lutte contre ces résistants…)Allaoui a annoncé qu'il entamerait la semaine prochaine une tournée régionale, "J'ai reçu des invitations de pays frères (...) et je vais répondre à plusieurs d'entre elles en me rendant, dès la semaine prochaine, en Egypte, en Syrie, en Jordanie, au Liban, au Koweit, en Arabie saoudite et aux Emirats arabes unis", "Je vais profiter de l'occasion pour remercier les gouvernements et les peuples (de ces pays pour leur aide), et je vais évoquer nos besoins avec leurs dirigeants",NB : La visite de Allaoui coïncidera avec la réunion des pays voisins de l'Irak que l'Egypte accueille" le 21 juillet, "Cette réunion est la première des voisins de l'Irak depuis le transfert du pouvoir au gouvernement intérimaire irakien (le 28 juin). Elle portera sur l'appui arabe à l'Irak dans la prochaine période", La réunion d'une journée rassemblera les représentants, au niveau ministériel, de l'Egypte et des six pays voisins de
l'Irak: Arabie saoudite, Iran, Jordanie, Koweït, Turquie et Syrie.Allaoui : "Après la formation du Conseil national (assemblée qui doit être désignée par la Conférence nationale), j'irai en Europe, aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne", et dans des pays islamiques comme la Turquie, l'Iran et le Pakistan".
Allaoui a assuré que les pays donateurs débloqueraient en septembre 19 milliards de dollars pour "soutenir la reconstruction, la remise en état du secteur pétrolier et les projets d'infrastructure, ce qui créera des milliers d'emplois".
Allaoui "L'ère du régime totalitaire qui pillait les richesses du pays est révolue à jamais et nous sommes déterminés à reconstruire l'Irak et à rétablir la sécurité dans nos villes", a-t-il dit.
Allaoui a annoncé la création d'un service de sécurité :"Nous sommes déterminés à nous débarrasser des forces terroristes avec l'établissement d'une unité de renseignement intérieur appelée Direction générale de la sécurité (DGS) qui va annihiler ces groupes de tueurs",
18-07
3-1-2 Allaoui. a levé la suspension de l'hebdomadaire al-Hawza (journal quà fait paraître Moqtada Sadr).
(Sa fermeture en mars par l'ex-administrateur américain Bremer avait provoqué des affrontements entre les Usboys et les résistants.
Selon ce texte, le premier ministre a voulu, par cette décision, "afficher sa foi inébranlable en la liberté de la presse". Et "permettre à toutes les composantes du peuple, dont le courant populaire représenté par ce journal, de participer à la marche vers la liberté, la démocratie, la sécurité et la prospérité".
3-2 ruptures de devises ….
3-2-1 Région de Fatha, ( 90 km à l'ouest de Kirkouk) : L'oléoduc Kirkouk-Ceyhan a été saboté : Les exportations ont été interrompues a déclaré un responsable de la Compagnie de pétrole du nord (NOC).
4- Politiques des occupants
4-1- : OTAN
4-2 : Les prédateurs
4-2-1 Suite du drame Irakien :
Grande lignes du rapport Butler : Il est possible que Saddam Hussein ait mis au point avant la guerre en Irak des missiles d'une portée plus longue que celle admise par les Nations unies, mais "il n'avait pas des stocks significatifs -voire aucun stock- d'armes chimiques et biologiques capables d'être déployées, ou encore de plans avancés pour les utiliser",
4-2-2 Blair et le rapport :
Le rapport a suscité un surprenant début de mea culpa du Premier ministre devant les députés de la chambre des Communes."Les preuves concernant les armes de destruction massive de Saddam étaient en réalité moins certaines et moins fondées qu'il n'avait été dità l'époque", a concédé Tony Blair, une heure après la publication du rapport de 200 pages.
Avant de lâcher une autre confession inédite: "je dois accepter que, les mois passant, il semble de plus en plus clair qu'à l'époque de l'invasion, (Hussein) n'avait pas de stocks d'armes chimiques et biologiques prêtes à être déployées".
4-2-3 Quelques commentaires :
La conclusion de la commission Butler a été tournée en dérision par de nombreux commentateurs, et un sondage du Sunday Times montre que la même méfiance s'exprime dans le public.
Howard, leader du Parti conservateur, qui a soutenu à l'époque la décision de M. Blair de participer à la guerre en Irak, a déclaré que s'il avait su ce qu'il en était des informations des services de renseignement sur l'arsenal irakien. il n'aurait pas voté au parlement britannique pour une résolution qui approuvait l'entrée en guerre, car cette résolution assurait que l'Irak détenait des armes de destruction massive qui constituaient "une menace pour la sécurité internationale"…
17-07 :
4-2-4 On apprend que… Le rapport fustigeant les erreurs des services secrets britanniques sur l'arsenal présumé de Saddam Hussein a été édulcoré juste avant sa publication mercredi pour protéger Blair, rapporte le Sunday Telegraph. qui cite sous couvert de l'anonymat un des cinq membres de la commission Butler, Downing Street a obtenu que soit modifié un passage du rapport sur l'intervention de M. Blair devant les parlementaires britanniques en septembre 2001.
Ces modifications ont atténué le contraste entre le plaidoyer pro-guerre apparemment irréfutable prononcé par Blair et la minceur des renseignements dont il disposait réellement, selon le journal.
Dans sa version définitive, le rapport indique que la présentation faite par Blair devant le Parlement "a pu renforcer l'impression" que les informations des services secrets sur l'arsenal irakien étaient "plus étoffées".
Or, selon le Sunday Telegraph, la version préliminaire du rapport laissait penser que M. Blair avait personnellement orchestré cette impression trompeuse… ce qui revenait à mettre en cause sa bonne foi.
Plusieurs journaux londoniens ont rapporté récemment que Lord Butler, qui a occupé pendant dix ans la poste le plus élevé de la fonction publique, estimait ne pas être fondé à publier un rapport tellement accablant pour M. Blair qu'il aurait placé le Premier ministre dans une position politiquement intenable.
4-3 Troupes & collaborateurs civils supplémentaires
4-3-1
16-07 : Le retrait du contingent de 450 soldats thaïlandais basé à Kerbala (centre) a commencé au tout début juillet et sera achevé le 20 septembre comme prévu, a annoncé vendredi le ministre de la Défense Chettha Thanajaro.
(La Thaïlande, l'un des principaux alliés des Etats-Unis en Asie du Sud-Est, avait fini par ordonner le déploiement de membres du génie, du corps médical et d'un peloton de surveillance après avoir irrité Washington en affichant sa neutralité dans l'invasion de l'Irak sous la houlette des Etats-Unis.
L'annonce en avril du retrait des contingents d'Espagne, du Honduras et de la république dominicaine avait renforcé le camp de ceux qui souhaitaient voir rentrer les soldats thaïlandais, qui ne quittaient d'ailleurs quasiment plus leur camp en raison de l'insécurité.
4-4 Otages & Enlèvements
14-07
4-4-1 : Al-Jazira : aurait annoncé qu’un Bulgare aurait été décapité, montrant une brève vidéo de l'otage avant son assassinat.4-4-2 Les ravisseurs de l'otage philippin exigent le retrait des troupes philippines d'Irak d'ici à la fin du mois en contrepartie de sa libération
4-5 Tortures & prisons
5) Politique extérieure
5-1 Sondage Sunday Times (auprès de plus de 1.700 électeurs):
Si Blair voulait mener la Grande-Bretagne dans une nouvelle guerre, ?
57% des Britanniques ne feraient pas confiance
31% lui feraient confiance dans ce cas.
Blair a t’il délibérément déformé les indications des services de renseignement sur l'Irak ?
46% pensent oui
43% estiment qu'il (Blair) croyait vraiment aux thèses qu'il a exposées publiquement.
Blair devrait maintenant présenter ses excuses à la nation, ?
61% pensent oui
28% pensent non
12-07 : .
6) dossiers
6-1 Point de vue R.Marounek : L'Irak presse l'Otan d'offrir son aide le plus rapidement possible
L'implication de l'OTAN est une étape qualitative importante. La 'formation' en soi n'a peut-être aucun intérêt, l'essentiel était certainement de franchir ce pas symbolique de l'implication officielle.
Le ministre irakien des Affaires étrangères Hoshyar Zebari a appelé mardi à Bruxelles à la mise en œuvre d'urgence de l'aide promise par l'Otan pour la formation des forces de sécurité irakiennes, en soulignant que son pays était engagé dans "une course contre la montre".
"Il faut que cette formation qui nous a été promise à Istanbul soit menée à bien aussi vite que possible. En réalité, nous sommes dans une course contre le la montre, c'est une question d'urgence", a plaidé Hoshyar Zebari à l'issue de cette visite historique d'un responsable irakien au siège bruxellois de l'Otan.
"Bien sûr, nous voulons que cette formation (...) se déroule à l'intérieur de l'Irak" mais toute aide en dehors serait aussi la "bienvenue", a ajouté le ministre irakien, dans une apparente allusion aux divergences entre Washington et Paris notamment pour savoir si cette assistance doit inclure une présence collective de l'organisation sur le terrain. Prenant clairement les devants, l'ambassadeur des Etats-Unis auprès de l'Otan Nicholas Burns a affiché de son côté à l'issue de la réunion le "soutien entier des Etats-Unis à l'envoi le plus rapidement possible d'une mission collective d'entraînement de l'Otan" en Irak.
Les dirigeants de l'Otan ont donné leur feu vert fin juin au sommet d'Istanbul à une aide à la formation des forces de sécurité irakiennes, mais ils étaient restés vagues sur les termes de cette assistance. La question est politiquement sensible alors que les Etats-Unis poussent pour une implication beaucoup plus large de l'Alliance en Irak, à défaut d'avoir obtenu des renforts en termes de soldats de la part de leurs alliés français et allemand.
Le président français Jacques Chirac a toutefois clairement signalé à Istanbul qu'il ne souhaitait pas que cette aide à la formation se traduise par une "implantation" de l'Otan en Irak.
"L'Otan s'engage à aider l'Irak à atteindre ces objectifs le plus tôt possible", a affirmé pour sa part mardi le secrétaire général de l'Alliance Jaap de Hoop Scheffer, qui a dit espérer une décision avant "août". Il a rappelé que les experts militaires de l'Otan étudiaient actuellement les modalités de l'aide de l'Otan et qu'ils devraient faire connaître leurs recommandations "très prochainement".
Une délégation militaire de l'Otan s'était rendue la semaine dernière en Irak pour recueillir des informations à cet égard.
M. de Hoop Scheffer a aussi fait part de son intention de présenter aux alliés d'autres options possibles pour l'Alliance en Irak, au-delà de cette aide à la formation. "C'est un jour très important et je dirais historique pour l'Irak", a relevé M. Zebari qui a profité de cette visite pour multiplier les demandes."Nous avons besoin que l'Onu s'installe en Irak. L'Onu aura besoin de sécurité pour ses installations, son personnel (...) nous avons donc demandé à l'Otan de nous aider", a-t-il dit.
Il a cité en outre un besoin en "équipements" pour la future armée irakienne et évoqué le problème du contrôle des frontières de l'Irak.
Il a enfin suggéré la possibilité d'établir un canal de communication avec l'Otan, par l'intermédiaire d'un "officier de liaison" à l'ambassade d'Irak en Belgique qui serait détaché auprès de l'Alliance.
Réunis lundi à Bruxelles, les chefs de la diplomatie de l'Union européenne avaient marqué leur engagement en faveur de la reconstruction de l'Irak en recevant M. Zebari. "Nous apprécions la sympathie et le soutien affichés par l'UE et beaucoup de ces membres individuels", a-t-il souligné mardi à l'AFP. "Cet engagement doit se traduire par une aide (...) directe au peuple irakien", a-t-il ajouté avant un entretien avec le Haut représentant pour la politique extérieure de l'UE, Javier Solana.
6-2 : Dossier : La commission du 11 septembre persiste : pas de liens entre l'Irak et Al-Qaida (le Monde)
La commission avait publié le 16 juin un rapport préliminaire concluant à l'absence de preuves d'une coopération active entre le régime de Saddam Hussein et Ben Laden. Elle l'a confirmé indiquant ne pas être au courant de nouvelles informations prouvant l'existence de tels liens.
La commission d'enquête indépendante sur les attentats du 11 septembre 2001 a affirmé, ne pas être au courant de nouvelles informations prouvant l'existence d'une coopération entre l'Irak de Saddam Hussein et Al-Qaida,
Cette commission indépendante composée de dix membres, démocrates et républicains, a contesté dans un bref communiqué des propos du vice-président Dick Cheney selon lesquels elle n'aurait peut-être pas eu accès à toutes les informations disponibles sur la question. Dans une interview avec CNBC, le vice-président avait indiqué qu'il y a "probablement" des informations que la commission n'avait pas apprises durant ses quatorze mois d'enquête.
"Après avoir pris connaissance des remarques publiques du vice-président, la commission sur les attentats du 11 septembre 2001 croit avoir accès à la même information que le vice-président concernant les contacts entre Al-Qaida et l'Irak avant les attentats du 11 septembre", indique ce communiqué. "Nous n'avons pas découvert de liens de collaboration et de coopération entre l'Irak et Al-Qaida dans des activités terroristes dans le monde, contre les Etats-Unis", a indiqué Timothy Roemer, membre de la commission d'enquête.
Il s'agit de la dernière salve en date dans la polémique opposant l'administration du président George W. Bush et la commission depuis qu'elle a publié le 16 juin un rapport préliminaire concluant à l'absence de preuves d'une coopération active entre le régime de Saddam Hussein et la nébuleuse terroriste d'Oussama Ben Laden.
Ce rapport préliminaire avait mis à mal l'un des arguments-clés ayant justifié l'invasion de l'Irak, alors que l'administration Bush était déjà en difficulté sur les armes de destruction massives qu'aurait détenues Saddam Hussein, mais pas encore découvertes à ce jour.
La commission d'enquête sur les attentats du 11 septembre avait souligné au contraire que le chef d'Al-Qaida, Oussama Ben Laden, était activement hostile au régime laïque de Saddam Hussein et qu'il avait soutenu un groupe islamique basé dans le Kurdistan irakien, opposé au dictateur déchu.
Plus tard, les autorités du Soudan, où Ben Laden avait trouvé refuge au début des années 1990, auraient tenté de le persuader d'abandonner ce soutien et d'essayer de se réconcilier avec Bagdad, selon le rapport de la commission.
Dans le cadre de cette tentative de rapprochement, un haut responsable des services de renseignement irakiens aurait effectué trois visites au Soudan et finalement rencontré Ben Laden en 1994, selon la commission d'enquête.
Ben Laden aurait alors sollicité la possibilité d'implanter des camps d'entraînement de combattants d'Al-Qaida en Irak et une aide en armement, "mais l'Irak n'y a apparemment jamais donné suite", indiquait le rapport.
6-3 Point de vue de Paul Labarique : Le Mossad est-il encore crédible (+interview de Amos Yaron)
Un rapport de la Knesset met en évidence la détérioration de la crédibilité des services de renseignement israéliens depuis leur participation à la campagne d'intoxication sur les prétendues armes de destruction massive irakiennes. Conduite sur le même mode qu'aux États-Unis et en Grande-Bretagne cette campagne avait suscité une psychose d'autant plus aiguë dans l'État juif que les services avaient évoqué une possibilité de " gazage " de la population par Saddam Hussein pour détruire Israël. L'enquête parlementaire, présidée par le député du Likoud, Yuval Steinitz, n'a pas permis de déterminer si les services s'étaient trompés ou s'ils avaient cédé à des pressions du cabinet Sharon.
Le dossier des fantomatiques armes de destruction massive irakiennes n'en finit pas de déclencher des interrogations au sein des instances de contrôle de l'exécutif, eux États-Unis, au Royaume-Uni et dernièrement en Israël. Après le rapport du Lord Hutton, qui s'est chargé de " blanchir " le Premier ministre britannique, Tony Blair, c'est une commission d'enquête parlementaire israélienne qui a rendu ses conclusions, lundi 29 mars 2004. Elle visait à évaluer la réalité de la menace d'une frappe irakienne sur Israël, évoquée par les services de renseignement israéliens à l'aube de la seconde guerre du Golfe.
Cette menace était présentée comme bel et bien réelle au cours des six mois qui précédèrent le déclenchement de l'invasion des troupes de la Coalition en Irak. En mars 2003, l'armée israélienne avait notamment déployé ses défenses antimissiles dans la région de Tel-Aviv, afin de pouvoir se prémunir contre une éventuelle attaque de missiles irakiens. La population avait été invitée à s'équiper du matériel nécessaire à sa protection, tel que de l'eau minérale, des conserves, des batteries, des torches, ou encore du ruban adhésif pour isoler une pièce de l'extérieur. Pourtant, le chef des services de renseignement militaire israéliens, le général Aharon Zeevi, avait d'ores et déjà constaté que l'Irak n'avait pas déployé de missiles Scud dans la partie ouest de son territoire, rendant très improbable l'éventualité de frappes dirigées contre Israël [1]. Mais ses propos passèrent inaperçus, dans la flot d'informations alarmistes diffusées par les médias et les autorités israéliens. Un discours rôdé bien avant le début des hostilités. Il est même possible d'affirmer que, par ses déclarations publiques répétées sur la " menace irakienne ", l'administration israélienne a largement participé à la campagne de désinformation menée principalement par les États-Unis et la Grande-Bretagne.
La première de ces déclarations remonte au 13 août 2002, soit deux semaines avant que le vice-président états-unien Dick Cheney ne désigne la " cible irakienne ", lors d'un discours prononcé devant des vétérans états-uniens [2]. Elle émane du Premier ministre lui-même, Ariel Sharon, qui déclare, à cette occasion, qu'Israël " ripostera " à toute agression irakienne qui pourrait suivre une offensive états-unienne contre Bagdad. L'armée israélienne annonce par ailleurs avoir mis au point un nouveau modèle de masque à gaz, plus efficace et facile d'utilisation. Le ministère de la Santé, sur la base de ces informations, prépare alors une éventuelle campagne de vaccination générale contre la variole [3]. Début août, le même ministère avait déjà annoncé que cent membres de son personnel avaient été sélectionnés pour fabriquer le plasma humain nécessaire à la préparation d'un vaccin contre la peste bubonique que pourraient contenir les missiles irakiens. Le lendemain, malgré les appels au calme du ministre de la Défense, Benyamin Ben Eliezer, le directeur général du ministère de la Défense, Amos Yaron, annonce la distribution prochaine de pilules d'iode à la population, afin de réduire les effets des radiations radioactives [4]. Ce qui a naturellement alimenté la psychose et contribué à accréditer l'idée selon laquelle Saddam Hussein disposerait d'armes nucléaires.
Amos Yaron
Israël est alors persuadé de l'imminence de l'offensive états-unienne sur l'Irak. Pourtant, la question n'a pas encore été déférée devant l'ONU, les inspecteurs en désarmement n'ont pas encore été rappelés en Irak, et aucun ultimatum n'est pour l'instant évoqué. Il n'empêche, le Premier ministre adresse, dès le 15 août 2002, une lettre à l'administration états-unienne pour l'inviter " à ne pas retarder les opérations prévues en Irak " [5]. Les médias israéliens s'emparent du sujet et en traitent en permanence. Le souvenir est encore vivace des 39 missiles irakiens qui avaient frappé Israël au cours de la première guerre du Golfe, en 1991. Les chroniqueurs militaires habitués des plateaux de télévision sont unanimes : les missiles que Bagdad pourrait à nouveau lancer sur Israël seront dotés de têtes chimiques ou biologiques susceptibles de causer des milliers de victimes. La ruée sur les masques à gaz est immédiate. L'État lui même détaille la marche à suivre en cas d'attaques : sirènes d'alerte, préparation des chambres protégées, recours aux abris, emploi des masques à gaz. Ceux-ci font d'ailleurs l'objet d'une distribution sélective [6], tandis que la menace de " gazage " permet, compte tenu de la charge émotive du mot pour les survivants de la " solution finale ", de susciter une peur panique généralisée. Une brochure détaillant les mesures à prendre en cas d'attaque est distribuée à chaque famille, début février 2003. Elle indique notamment comment préparer un abri et le prémunir contre une attaque chimique ou bactériologique. Une liste de produits à acheter y est adjointe.
De telles actions d'envergure, appuyées par des relais médiatiques, ne peuvent se fonder sur de simples convictions personnelles des chroniqueurs militaires. Ceux-ci relaient en réalité les informations qu'ils ont pu lire dans des rapports venus des services de renseignement, que l'on s'est chargé de leur faire parvenir " en toute confidentialité ". C'est donc que le Mossad, ainsi que les autres services de renseignement israéliens, a participé à la campagne d'intoxication lancée par George W. Bush et Tony Blair à partir d'août 2002 [7]. C'est à cette conclusion que parvient, en décembre 2003, un rapport du Centre Jaffee d'études stratégiques, à Tel Aviv. Son auteur, le général de réserve Schlomo Brom, écrit ainsi que les commissions d'enquête travaillant, aux États-Unis ou au Royaume Uni, sur les " erreurs " des services de renseignement " oublient qu'il y avait un troisième partenaire important soutenant ces informations [selon lesquelles Saddam Hussein disposait d'armes de destruction massive et des moyens de s'en servir] et ce troisième partenaire était Israël ". Il poursuit : " Les services de renseignement israéliens ont été un partenaire à part entière pour la présentation des capacités non-conventionnelles irakiennes par le Royaume-Uni et les États-Unis, (…) et les échecs de la guerre en Irak démontrent des échecs et des faiblesses inhérents aux services de renseignement et aux décideurs israéliens. De tels erreurs pourraient se reproduire à l'avenir si la question ne fait pas l'objet d'une enquête complète, et si les conclusions qui s'imposent n'en sont pas tirées ".
Selon lui, " les services de renseignement ont grandement exagéré le risque d'une attaque non conventionnelle sans oser dire qu'il était à peu près nul " [8]. Ce n'est qu'à la veille de l'offensive, une fois que la population s'était parfaitement équipée en vue d'une telle attaque, qu'Ariel Sharon annonça, le 15 mars 2003, qu'il existait " 1% de chances qu'Israël soit attaqué ". Le rapport du Centre Jaffee souligne " le prix financier élevé " des mesures défensives prises par Israël. Mais ce n'est pas là le plus grave : en exagérant la menace, le renseignement israélien a surtout considérablement affaibli sa crédibilité auprès de la population israélienne et des services de renseignement étrangers. Pourtant, Schlomo Brom se refuse à envisager des " pressions politiques " visant à accréditer l'idée d'une menace imminente de l'Irak pour appuyer l'offensive des États-Unis, soutenus par Israël. Il s'agit selon lui d'une défaillance des services de renseignement, liés au syndrome de la guerre d'octobre 1973, lorsque ces mêmes services n'avaient pas réussi à anticiper l'attaque contre Israël. La vision israélienne de la menace irakienne est donc simplement due à " une conception dogmatique. Les agences de renseignement ont été submergées par une vision mono-dimensionnelle de Saddam qui le décrivait comme l'incarnation du Mal, un homme soumis à l'obsession de développer des armes de destruction massive pour frapper Israël entre autres ". Mais il n'exclut pas pour autant que des soupçons de manipulation politique n'entachent durablement la crédibilité des agences : " les agences de renseignement étrangères pourraient perdre confiance dans les informations israéliennes, et soupçonner Israël de leur en fournir de fausses afin de convaincre les autres pays d'adopter sa position politique ".
Parallèlement, une sous-commission chargée du renseignement a été mise en place par la Knesset, dès août 2003, pour étudier ces errements du renseignement israélien. Son président n'est autre que Yuval Steinitz, parlementaire du Likoud et président de la commission des Affaires étrangères et de la Défense. Le rapport, dont les conclusions ont été publiées dimanche 28 mars 2004, aboutit au même constat que le général Brom : il reproche aux services de renseignement d'avoir exagéré la menace d'armes non conventionnelles irakiennes, tout en ignorant les projets nucléaires libyens. Là encore, les parlementaires ne concluent pas à la tromperie délibérée : " la commission (…) n'a pas trouvé de signes qui montrent une tentative de déformer les renseignements pour mettre en avant la nécessité d'entrer en guerre ". Le cas de la Libye est au moins aussi grave pour la crédibilité des services israéliens : en effet, selon le rapport, " nous nous sommes réveillés un beau matin pour être informés par des agences de renseignement étrangères de sa course vers les armes nucléaires qui pourrait menacer l'existence même de l'État d'Israël ".
Les services de renseignement israéliens sont composés du renseignement militaire, du Mossad, et de l'Agence pour la Sécurité d'Israël (ASI). Les deux premières agences s'occupent du renseignement étranger, et notamment des programmes stratégiques d'armement au Proche-Orient, tandis que l'ASI se focalise essentiellement sur la sécurité intérieure et les Palestiniens. Ils sont tous trois réputés pour leur efficacité, au point que le Mossad est même amené à vendre une partie des renseignements qu'il collecte auprès d'agences étrangères. Une pratique rendue possible par l'extrême fiabilité accordée par la communauté internationale du renseignement aux travaux des agents israéliens. C'est cela même qui est menacé par la participation d'Israël à la campagne d'intoxication relative aux armes de destruction massive prétendument détenues par Saddam Hussein. Israël, qui avait été le premier pays à faire état du programme nucléaire iranien au milieu des années 1990, pourrait ainsi se retrouver discrédité, et ne plus bénéficier de la même attention qu'auparavant, de la part des services occidentaux, principalement en Europe. Ses avertissements sur les programmes d'armement de ses voisins - et de ses adversaires - pourraient désormais être ignorés. Il faut donc, conclut le rapport, restaurer cette crédibilité.
Il convient d'aller plus loin que ces simples constatations. Le fait que les responsables des agences de renseignement aient pu être convaincus de la nécessité de mentir, et donc de mettre en jeu leur crédibilité, révèle, au contraire de ce qu'ont affirmé les deux rapports israéliens, l'ampleur des pressions politiques pesant sur eux et les poussant à défendre une position belliciste. La transformation d'un service de renseignement en organe de propagande n'est pas un signe de bonne santé démocratique. Mais au moins cet épisode aura-t-il eu le mérite de faire tomber la confiance aveugle que les Israéliens et les gouvernements étrangers accordaient au Mossad. Aujourd'hui, il est un fait avéré que même le meilleur service de renseignement du monde n'est pas à l'abri de manipulations politiciennes. Il faudra donc se méfier des données qu'il produit, notamment au sujet de la Syrie, prochaine cible probable des États-Unis.
Paul Labarique
[1] " Israël accélère ses préparatifs en prévision d'un conflit en Irak ", par Jean-Luc Renaudie, AFP, 5 mars 2003.
[2] " Vice President Speaks at VFW 103rd National Convention ", WhiteHouse.gov, 26 août 2002.
[3] " Israël sur ses gardes ", par Marc Henry, Le Figaro, 13 août 2002.
[4] " Israël va distribuer des pilules anti-radioactivité à la population ", AFP, 14 août 2002.
[5] " Israël organise la résistance contre l'Irak ", par Serge Dumont, Le Soir, 17 août 2002.
[6] La Cour suprême israélienne rejettera notamment un appel présenté par des médecins israéliens et palestiniens pour la distribution de masques à gaz à l'ensemble de la population palestinienne. De plus, les masques vendus aux travailleurs immigrés des quartiers pauvres, venus d'Afrique, de Chine, d'Asie et d'Europe de l'est, se sont révélés périmés, de l'aveu même de Tsahal.
[7] Pour le détail de ce dispositif, voir " Un réseau militaire d'intoxication ", Voltaire, 8 décembre 2003.
[8] " Les services de renseignement critiqués pour avoir exagéré la menace irakienne ", AFP, 4 décembre 2003.