n°366 - Journal d'Irak - 05/06 au 12/06/08 -G21- Ni Bush, ni guerre, ni Otan - Pour la Paix et la Justice, la démocratie, et le respect du droit des peuples.]
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Sujet: | n°366 - Journal d'Irak - 05/06 au 12/06/08 -G21- Ni Bush, ni guerre, ni Otan - Pour la Paix et la Justice, la démocratie, et le respect du droit des peuples. |
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Date: | Thu, 12 Jun 2008 17:00:21 +0200 |
De: | Marc Lemaire mailto:fa032881@skynet.be |
Les médias occidentaux dans leur large majorité ont de tout temps accepté les versions des armées occupante et ferment les oreilles aux autres sources.
Dénoncer ne suffit plus, il faut expliquer, informer, transmettre!
Les militaires américains usent d'un terme générique- Al Qaida- pour désigner les résistants ….
M.Hassan : Au début de l'occupation, les Américains prétendaient que la résistance était le fait, principalement, des « Sunnites ». Maintenant, les « Sunnites » sont devenus… les » terroristes-islamistes » d'Al Qaeda
Vivre sous occupation c'est l'humiliation à chaque instant de sa vie. Résister à l'occupation c'est vivre libre ! Yasser Arafat
Par M.Lemaire sur mes blog : ET SUR http://turkmenfriendship.blogspot.com/2007/10/journal-dirak-de-m-lemaire.html ET Sur http://turkmenfriendship.blogspot.com/ ET Sur le site de Robert Bibeau : : http://www.robertbibeau.ca/palestine.html
Uruknet : informations sur l'Irak occupé
http://www.uruknet.info/?p=-5&l=e
http://www.albasrah.net/moqawama/english/iraqi_resistance.htm
Sommaire : : Tiré à part : Et cela continue … : Le lieutenant Andrew Grayson acquitté dans l'affaire du massacre d'Haditha USA: déficit budgétaire de 165,9 mrd USD en mai contre 67,7 mrd en mai 07 Lutte pour la libération du territoire La résistance contre l'agresseur Résistance : Des occupants 2 Occupation de l'Irak 3 Politique 1) collaborateurs Irakiens 2) occupants Bernard Estrade : La "Ligue des démocraties" menace le monde. 4 Libération du territoire Détails. Turquie La guerre dans la guerre L'Irak en chiffre. 5-1 Vendre la guerre aux Américains 5-2 René Naba : « Le monde arabe se trouve sous tutelle » 5-3 Darius Rejali : Critique du livre : 'Torture and Democracy'. 5-4 Extraits du livre: la bataille de Falouja ou la défaite américaine en Irak. 6-1 L'Irak va signer des contrats pétroliers avec des géants étrangers. 6-2 L'Irak ne servira pas de "base" pour menacer l'Iran, promet al-Maliki. 6-3 Les militaires américains qui s'opposent à la guerre d'Irak peuvent se réfugier au Canada. 6-4 Vingt-neuf personnes condamnées au Maroc pour avoir recruté pour l'Irak. 6-5 Ni Bush, ni guerre, ni Otan - Pour |
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| Tués | Blessés |
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| Peuple irakien | 5 + x | x |
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| Usboys/Autres boys + miliciens | 1 +x | 19 |
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| Policiers, armée et collaborateurs & miliciens | 20 | 52 |
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Et cela continue … : Le lieutenant Andrew Grayson acquitté dans l'affaire du massacre d'Haditha
Les témoins irakiens avaient accusé les Marines d'avoir massacré des civils sans défense.
Le lieutenant Andrew Grayson poursuivi pour avoir tenté de détruire des preuves relatives au massacre de 24 civils irakiens par des soldats à Haditha, en Irak, en
Les avocats de la défense font valoir que les civils ont été tués lors de combats au sol entre les troupes américaines d'occupation et des insurgés, dans Haditha et ses environs.(…)
Le lieutenant Andrew Grayson n'était pas présent lorsque les soldats américains ont ouvert le feu sur des civils, tuant des femmes et des enfants, le 19 novembre 2005.
Cependant il était accusé d'avoir ordonné à un Marine de détruire les photos des victimes stockées sur un ordinateur et un appareil photo numérique.
Deux autres Marines doivent encore être jugés, dont le sergent-chef Frank Wuterich, le meneur des soldats lors de la tuerie.
Sur les huit soldats inculpés à l'origine, cinq ont vu les charges abandonnées.
Source : Dan Whitcomb
Reuters - 5 juin
USA: déficit budgétaire de 165,9 mrd USD en mai contre 67,7 mrd en mai 07
Le budget US a enregistré un déficit de 165,9 milliards de dollars en mai, un record historique pour un mois de mai, contre un "trou" de 67,7 milliards de dollars en mai 2007, a indiqué mercredi le Trésor.
Les dépenses ont atteint 290,2 milliards de dollars, en hausse de 25,1% par rapport à l'année précédente, tandis que les recettes totalisaient 124,3 milliards, en baisse de 24,3%.
Mai est le huitième mois de l'année budgétaire.
Depuis le début de l'exercice, le déficit budgétaire atteint 319,4 milliards de dollars contre un déficit de 148,4 milliards de dollars au cours de la même période de l'année budgétaire 2007.
afx/rp
(AWP/12 juin 2008
McCain :
McCain, la date de retour des soldats d'Irak n'est "pas très importante"
McCain a déclaré que la date de retour des soldats mobilisés en Irak n'était "pas très importante
Les positions de John McCain et de son rival démocrate Barack Obama sur l'Irak s'opposent, le premier affirmant que la situation s'y améliore tandis que le second promet de rapatrier les troupes dès son entrée en fonction.
Interviewé lors de l'émission "Today Show" sur NBC mercredi, Interrogé s'il savait quand les troupes pourraient partir, le candidat républicain a répondu "Non, mais ce n'est pas très important".
"Ce qui est important, ce sont les victimes en Irak", a-t-il ajouté.
Le sénateur de l'Arizona a déjà dit que cela ne le dérangerait pas de laisser une présence militaire américaine en Irak cent ans de plus, citant en exemple l'Allemagne, le Japon et
"Il y a des Américains en Corée du Sud. Il y a des Américains au Japon. Il y a des Américains en Allemagne. Tout ça, c'est très bien. Les victimes américaines, et la capacité de se retire. Nous pourrons nous retirer (...) Mais la clé de tout ça, c'est que nous ne voulons que d'autres Américains soient blessés", a-t-il raconté.
Récemment, McCain avait dit envisager un retrait des troupes vers 2013, mais a refusé de fixer une date.
Les démocrates n'ont guère tardé à réagir à ces déclarations, notamment par la voix de John Kerry, candidat malheureux à la présidentielle en 2004.
"C'est incroyablement à côté de la plaque et en opposition avec les attentes et les inquiétudes des Américains, notamment les familles des soldats qui se trouvent là-bas", a-t-il déclaré.
jeudi 12 juin
http://qc.news.yahoo.com/s/capress/080612/monde/usa_presidentielle_mccai_8
Australie
10-06
Le ministère britannique de la guerre assuré qu'aucune décision sur le niveau des effectifs du contingent britannique en Irak n'avait encore été prise, alors que
Selon
2-2 Les forces en présence
Australie
10-06
La Grande-Bretagne compte 4.000 soldats en Irak basés à la périphérie de Bassorah dans le sud du pays.
AP
UK
09-06
4.100 militaires britanniques sont en Irak, la plupart se trouvent dans l'aéroport de Bassora, à
IRIB
http://www.alterinfo.net/index.php?action=breve&id_article=959038
a) Politiques des occupants
Bernard Estrade : La "Ligue des démocraties" menace le monde.
Une idée idiote se répand à partir des Etats-Unis à la faveur de la campagne pour l'élection présidentielle. John McCain, le candidat du Parti Républicain prêche depuis un peu plus d'un mois la constitution d'une "Ligue des démocraties" dirigée par Washington.
Sa mission sera d'intervenir partout dans le monde pour imposer les valeurs démocratiques que les Etats-Unis prétendent incarner et dont ils se sont autoproclamés garants.
"Si je suis élu président, je convoquerais durant la première année de mon mandat, un sommet des démocraties mondiales afin de connaître leurs vues et commencer à étudier les étapes pratiques pour mettre en œuvre cette vision", a ainsi déclaré John McCain devant
Le candidat soutenu par le président George W. Bush ne fait aucun mystère des cibles que cette ligue devra prendre en ligne de mire.
"
John McCain affirme que cette "Ligue des démocraties" ne vise pas à supplanter les Nations Unies.
Qu'on se rassure. Il explique dans le même souffle qu'elle permettra en realité à Washington d'intervenir partout, même si l'Onu s'y oppose !
Et, il donne l'Irak comme exemple dans le passé et, pour le futur, l'Iran. Pas vraiment surprenant pour un sénateur qui a déclaré que les forces américaines "pourraient rester 100 ans en Irak" et qui, interrogé sur sa politique vis-à-vis de Téhéran, avait répondu en chantonnant "Bomb, bomb, bomb.. Iran".
Outre l'armée américaine, la "Ligue des démocraties" selon McCain, pourra compter sur les forces de l'Otan qui, note-t-il "a commencé à promouvoir un partenariat global entre ses membres actuels et les autres grandes démocraties en Asie et ailleurs dans le monde".
On ne pourrait être plus clair : sur le fondement d'un pacte régional défensif, l'Organisation du traité de l'Atlantique nord devrait devenir le gendarme du monde.
Cette nouvelle définition donne à réfléchir sur les véritables implications de l'alignement grandissant de Paris sur Washington.
Comme l'illustrait l'envoi de nouvelles forces de combat françaises en Afghanistan et le retour prochain de
McCain a, d'ailleurs, présenté sa vision lors de sa dernière visite à Paris et à Londres et il ne semble pas que ses interlocuteurs aient beaucoup insisté pour le dissuader.
C'est peut-être parce qu'ils considèrent que les chances du sénateur d'accéder à
Barack Obama n'a pas précisé sa position sur la création d'une "Ligue des démocraties" qui est défendue par certains de ses conseillers. Elle figurait d'ailleurs en son temps dans le programme de Madeleine Albright, la secrétaire d'Etat du président Bill Clinton.
L'idée n'est en en effet ni Républicaine, ni Démocrate : elle est ancrée dans la certitude naturelle des Américains de l'universalisme de leurs valeurs.
Cependant, le monde a changé.
La période de l'hyper puissance américaine qui a suivi l'effondrement de l'Union soviétique n'aura pas duré plus d'une dizaine d'années.
Le refus d'Israël, l'allié privilégié, ou du Pakistan, le régime client par excellence, de s'aligner sur les positions des Etats-Unis à propos de
Simultanément, de nouveaux partenaires,
La "Ligue des démocraties" recrée un système de blocs antagonistes comparable à celui qui prédominait
Et l'Occident ne peut pas le gagner.
Le véritable défi est, au contraire, de construire un ordre multipolaire ou aucune puissance ne dominera et où tous les acteurs trouveront leur intérêt dans la coopération.
Bernard Estrade
06.05.08
http://www.geopolitique.com/enquetes-analyses/la-ligue-des-democraties-menace-le-monde-451-2.html
06-06
Les Emirats arabes unis vont nommer un ambassadeur à Bagdad la semaine prochaine, ont annoncé jeudi les services du Premier ministre irakien Nouri al-Maliki dans un communiqué.
Les Emirats deviendraient ainsi le premier pays arabe à envoyer un ambassadeur en Irak depuis la chute de Saddam Hussein. De nombreux pays ont des missions diplomatiques mais pas d'ambassadeur à Bagdad.
http://www.aloufok.net/article.php3?id_article=4728
En décembre dernier, après quatre mandats successifs pour le parti conservateur, le pouvoir exécutif est passé aux mains du parti travailliste en Australie.
Le programme présenté par Kevin Rudd l'actuel Premier Ministre australien l'a emporté sur celui qui fut aux commandes ces douze dernières années en mettant l'accent sur l'aspect social, mais aussi parce qu'il a promis le retrait des troupes engagées en Irak, au moins partiellement.
La victoire du Labor Party est révélateur de la perte de crédit du bellicisme étasunien auprès d'un électorat majoritairement blanc, anglo-saxon et dont l'origine coloniale raciste est encore trop récente pour avoir été effacée dans les mœurs et le comportement. Les leaders politiques qui peuvent difficilement être suspectés d'anti-américanisme mettent en cause non pas le principe d'une guerre mais l'inefficacité politique de l'administration étasunienne dans une contrée qui n'est elle-même que le résidu d'un ex-empire britannique.
Le 3 juin 2008, Kevin Rudd annonce le retour au pays des 550 soldats stationnés en Irak depuis cinq années.
Cet ancien diplomate assortit cette décision d'explications devant le Parlement qui mettent en cause le bien-fondé de cette invasion de l'Irak.
Les armes de destruction massives, prétexte de l'occupation, n'ont jamais été découvertes.
L'Australie conserve encore près de 800 éléments relevant du personnel militaire en Irak et autour de l'Irak, en particulier un détachement de 110 hommes qui assure la 'sécurité' des diplomates à Baghdad, des équipages de navires de guerre dans le Golfe Arabo-persique et de la flotte aérienne.
Ainsi l'évacuation des troupes australiennes de l'Irak est loin d'être totale.
Source : Convergence des Causes
5 juin 2008
http://www.convergencedescauses.com/content/view/1294/59/
Grande Bretagne
Un haut responsable des renseignements au sein du gouvernement britannique a été suspendu des ses fonctions après que des documents confidentiels portant sur Al-Qaïda et la situation en Irak ont été abandonnés dans un train de banlieue et retrouvés par un passager, qui les a remis à
Le premier document est un rapport de sept pages faisant état des faiblesses d'Al-Qaïda. Le second, classé top-secret, est une évaluation des forces de sécurité irakiennes.
AP
4 Lutte pour la libération du territoire
Détails autorisés par la censure
Les armées répugnent à donner des chiffres officiels
Salaheddine
Dans Salaheddine, les résistants ont lancé une nouvelle série d'attaques contre les responsables des forces de sécurité et les chef tribaux ralliés à l'armée US.
08-06
Un kamikaze a lancé sa voiture bourrée d'explosifs en début d'après-midi contre un camp militaire américain dans le nord de l'Irak tuant un soldat (un seul ??) et 18 soldats ont également été blessés dans cette attaque ainsi que deux Irakiens travaillant pour l'armée américaine, selon un communiqué américain.
La base américaine située entre Tikrit et Kirkouk, une région au nord de Bagdad où les résistants sont fortement implantés.
Les forces britanniques attaquées à Bassora …
09-06
Les sources militaires britanniques ont fait état d'une attaque à la roquette des assaillants armés contre une base militaire de ce pays à Bassora, au sud d'Irak.
Selon le porte-parole des forces britanniques en Irak, les assaillants ont tiré au moins dix roquettes sur la base militaire britannique à Bassora, mais ne communique pas les pertes des troupes britanique.
09/06/2008
1-1 Bagdad +l'Opération paix+",
07-06
Deux policiers ont été tués dans l'explosion d'une voiture dans le centre de Bagdad, selon une source policière.
AFP / 07 juin 2008
07-06
Quelques minutes plus tôt, dans le quartier d'Al-Yarmouk, dans l'ouest de la capitale, un kamikaze a lancé son véhicule contre une voiture de police, tuant un policier et un civil et blessant six autres policiers.
AFP / 07 juin 2008
Une explosion s'est produite à peu près au même moment à un arrêt de bus, provoquant la mort de quatre personnes, dont trois policiers, et faisant 18 blessés.
AFP
08-06
Dans la matinée, la "zone verte", secteur ultra-protégé de Bagdad qui abrite l'ambassade des Etats-Unis et les institutions du gouvernement relativement épargné depuis une dizaine de jours, a été la cible d'un tir de mortier malgré les mesures draconiennes prises par l'armée américaine. (…)
Trois personnes ont été tuées et sept autres blessées par ce tir qui visait le ministère irakien de
AFP
08-06
L'explosion d'une bombe devant un centre de recrutement de la police a tué quatre futures recrues et blessé 23 dans le quartier d'Al-Yarmouk, dans l'ouest de Bagdad.
Les victimes venaient faire acte de candidature pour intégrer la police irakienne quand la déflagration s'est produite.
AFP
10-06
Ali al-Nida et son chauffeur ont été tués mardi vers 10H00 (07H00 GMT) dans l'explosion de leur voiture près d'Awja, à
La bombe a été posée dans le véhicule par des résistants( ?) quand Ali al-Nida s'est rendu avec ses gardes du corps à Tikrit, tôt mardi, a-t-il ajouté. Elle a explosé alors qu'ils étaient sur le chemin du retour, entre Tikrit, capitale de la province de Salaheddine, et Awja.
Deux gardes du corps ont été blessés dans l'attentat, a ajouté le policier.
Le nom de la tribu de est Al-Baijat. Elle est essentiellement présente dans cette province de Salaheddine.
http://fr.news.yahoo.com/afp/20080610/twl-irak-violences-sunnites-ba734b9.html
08-06
L'aviation turque a frappé une cible kurde dans le nord de l'Irak, a annoncé l'armée turque
Ce communiqué ne fournissait pas davantage de détails.
L'Irak en chiffres (depuis le début de la guerre de conquête en mars 2003)
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Le taux moyen actuel des suicides, basé sur les chiffres pour 2006 et 2007, est de 18 par jour, 127 par semaine, 6 570 par an.
Stéphane Bussard : Jusqu'en juillet 2007, plus de 13.000 miliciens privés ont été blessés. 9 juin 2008
Ces totaux sont obtenu par le recoupement (si possible) des chiffres des pertes communiqué par la résistance & les médias occidentaux
Ndlr : la publication des articles ou analyse ne signifie nullement que la rédaction partage les analyses ou point de vue des auteurs, mais doit être vu comme information.
5-1 Vendre la guerre aux Américains.
Ce film a reçu le grand prix du 6ème festival international du film des droits de l'homme. catégorie : "Dossiers et grands reportages".
Résumé :
Un demi-siècle de propagande gouvernementale et de manipulation des médias ont entraîné la nation américaine dans plusieurs conflits armés, de la guerre du Viêtnam à l'invasion de l'Irak. Guidé par les analyses du spécialiste des médias Norton Solomon, le film recense des exemples troublants de propagande et de complicité médiatique, grâve à un commentaire dit, dans la version originale, par l'acteur Sean Penn.
http://www.alterinfo.net/Vendre-la-guerre-aux-Americains_a19313.html
Le 28 avril 2008
http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=8832 Par Shannon Jones
Samedi 07 Juin 2008 Par Shannon Jones
Samedi 07 Juin 2008 …Pour aller à Samarra, je m'étais fait accompagner du jeune Souheib Samarraï, un confrère originaire de cette ville, qui travaillait au siège d'Al- Jazeera, à Bagdad. Au bout de deux jours passés ensemble, nous avons sympathisé et il m'a raconté son histoire, que je relaterai ici brièvement. Souheib s'était transformé, comme nombre de jeunes irakiens de son âge, en une sorte de « paparazzo » amateur, mais sans la notoriété, ni les avantages matériels liés à cette activité en Europe. En Irak, les paparazzis, à l'instar de Souheib ne disposent que d'un matériel très rudimentaire : tout au plus, une petite caméra vidéo ou un banal appareil photographique. Ils parcourent les rues de Bagdad, ou bien ils vont de ville en ville, à l'affût du scoop: des photos des forces d'occupation en position périlleuse ou d'une action armée miraculeuse coïncidant avec leur passage dans les parages. Puis ils courent proposer leurs photos aux rédactions des chaînes télévisées ou des agences de presse, qui pullulent, en Irak, mais qui ne disposent pas de suffisamment de personnel pour couvrir tous les événements survenant dans le pays. Souheib a eu la chance, comme nombre de ses camarades, de vendre quelques photos à la chaîne Al Jazeera, à Bagdad et il s'était montré si entreprenant que des confrères lui ont proposé de travailler pour eux à la pièce. Alors, muni de sa petite caméra, il traînait dans les rues de Bagdad à longueur de journée. Puis il choisit, par la suite, de parcourir la route Bagdad- Samarra- Mossoul, devenue la « route des embuscades », à la recherche d'une opération militaire ou d'un accrochage des troupes américaines avec la résistance, susceptible d'être filmé, pour en vendre le produit à Al Jazzera. Les prix varient, généralement (selon la qualité du film, mais surtout selon l'importance de l'événement). C'était un chasseur à qui il arrivait parfois de ramener du gibier, mais surtout, de rentrer bredouille à la maison… Un jour, il tomba nez-à-nez avec la fin d'une embuscade tendue par des éléments de la résistance irakienne aux troupes américaines. Ces dernières finissaient de ramasser leurs morts et leurs blessés au moment où Souheib arrivait sur les lieux : il se mit le plus naturellement du monde à filmer la scène. Il était tout heureux de pouvoir enfin vendre quelque chose de consistant à Al Jazeera, et il pensait peut-être au montant qu'il pourrait en escompter. Mais, à peine à l'œuvre, les soldats américains l'aperçurent et l'appréhendèrent, l'accusant de connivence avec la résistance. Sinon, comment pouvait-il être là au moment opportun, s'il n'avait pas été mis au courant de l'opération ? Quand il les informa qu'il travaillait pour la chaîne Al Jazzera, ils se convainquirent que cette chaîne télévisée était, elle aussi, de mèche avec la résistance, qu'elle était au courant à l'avance de ses opérations et qu'elle envoyait ses caméramans les filmer. De nombreux responsables militaires américains, tels que le Général Ricardo Sanchez et son chef, John Abizaïd, avaient déclaré plusieurs fois que les caméramans d'Al Jazzera étaient toujours présents sur les lieux des embuscades et que la chaîne savait à l'avance où et quand elles se produiraient. En réalité, c'était tout simplement le fait du hasard, comme dans le cas de Souheib, ou, le plus souvent, c'étaient les hommes de la résistance qui filmaient leurs actions et les passaient gratuitement à Al Jazzeera et à d'autres chaînes. Le cas de Souheib, ainsi que de nombreux autres, du même genre, ont été utilisés à fond dans la propagande contre Al Jazeera. Après son arrestation, Souheib fut conduit à la prison tristement célèbre d'Abu Ghraïb. Il fut soumis à de nombreux interrogatoires, mais aucune charge n'a été retenue contre lui. Il demeura néanmoins en prison, comme des milliers d'autres irakiens détenus sans le moindre chef d'accusation. Du fond de sa cellule, Souheib psalmodiait tous les soirs le Coran à haute voix. Il avait une voix suave et généreuse, qui faisait le bonheur de ses codétenus et de ses voisins des autres cellules. Un matin, un haut responsable américain, chargé des interrogatoires, lui rend visite et lui dit : « Je t'ai entendu chanter quelque chose ; tu as une belle voix et je voudrais t'écouter chanter ». Souheib lui répondit que ce n'était pas des chansons, mais des versets du Saint Coran ! ». L'Américain garda le silence un instant puis lui demanda : « Alors, c'est ça, le Coran » ? « Oui ! », lui répondit Souheib. « Peux-tu m'en réciter quelques passages ? », lui demanda l'officier américain. Souheib lui répondit que oui, et se mit à psalmodier quelques versets. Au bout d'un certain moment, l'américain, qui ne comprenait pas l'arabe et se faisait aider par l'interprète, était tellement ému qu'il se mit à sangloter. Souheib s'arrêta alors de psalmodier, mais l'Américain lui fit signe de continuer. Quand il s'arrêta enfin, au bout d'un certain moment, l'Américain cessa de pleurer, puis lui demanda pourquoi il était là. Souheib lui raconta son histoire. L'Américain lui dit alors qu'il allait tout faire afin de le sortir de là, quoique cela lui paraisse difficile et demande beaucoup de temps. Il lui demanda si, en attendant, il pouvait venir chaque jour l'écouter psalmodier quelques versets du Coran à son intention ? Souheib raconte que cet Américain revint, à plusieurs reprises, auprès de lui et qu'à chaque fois, c'était la même scène : Souheib psalmodiait le Coran et l'Américain sanglotait, après quoi il s'en allait… Un jour, il est venu me dire : « ça y est tu vas être libéré : j'ai réussi à régler ton dossier ! ». C'était au bout de soixante-dix-sept jours d'incarcération, à Abou Ghraïb… Traduit de l'arabe par Ahmed Manai L'Irak s'apprête à signer fin juin des contrats d'assistance technique avec de grandes firmes pétrolières étrangères en vue d'augmenter sa capacité de production de quelque 500.000 barils par jour (bj), a annoncé son ministre du Pétrole, Hussein Chahristani, cité dimanche par MEES. Cinq consortiums sont en discussions avec le gouvernement irakien pour ces contrats d'une durée de deux ans, ajoute MEES, le magazine économique spécialisé, dans son édition à paraître lundi. Les accords concernent les champs pétrolifères de Kirkouk (Shell), Roumaïla (BP), Al-Zoubair (ExxonMobil), Qurna-Ouest/Phase I (Chevron et Total), de la province de Missan (Shell et BHP Billiton) et ceux de Subba et Luhais (Anadarko, Vitol, et Dome des Emirats arabes unis), précise MEES. "Quatre compagnies ont été informées que le temps s'épuise", a déclaré M. Chahristani, alors que son ministère s'emploie à accélérer la signature des contrats d'assistance technique. Selon lui, les firmes étrangères ont le choix de se faire payer en espèces ou en brut. Les contrats d'assistance technique sont des accords intermédiaires conçus pour accélérer l'implication des compagnies étrangères en Irak alors qu'une loi fédérale sur les hydrocarbures est toujours en discussion. M. Chahristani a indiqué que l'Irak devrait augmenter sa capacité de production de brut de 300.000 bj d'ici 2008. L'Irak cherche aussi à lancer cette année un appel d'offres pour des contrats en amont qui, contrairement aux contrats d'assistance technique, nécessitent l'accord du Parlement. "Nous avons un projet de contrat préparé. Nous travaillons pour qu'il soit prêt en juillet", a dit le ministre, dont le pays produit quelque 2,5 millions de barils de brut par jour. AFP / 08 juin 2008 "Nous ne permettrons pas que l'Irak serve de base pour porter atteinte à la sécurité de l'Iran et de nos autres voisins", a déclaré M. Maliki lors d'un entretien avec le chef de la diplomatie iranienne, Manouchehr Mottaki, selon une traduction de ses propos donnée dimanche par l'agence officielle Irna. "L'objectif stratégique du gouvernement irakien est de renforcer les relations avec l'Iran et ses voisins", a-t-il ajouté. M. Maliki a affirmé pour sa part que "le développement et la stabilité de l'Irak sera atteint grâce au développement des relations bilatérales". Les médias internationaux ont été tenus à l'écart de ces rencontres. A Bagdad, la porte-parole de l'ambassade américaine, Mirembo Nantongo, a de nouveau accusé l'Iran "de financer et de soutenir les groupes qui cherchent à déstabiliser l'Irak". Le mois dernier, M. Maliki a créé une commission pour examiner les allégations américaines contre l'Iran. Cette troisième visite de M. Maliki en Iran depuis sa prise de fonction en 2006 intervient alors qu'Irakiens et Américains négocient depuis début mars un accord "de coopération et d'amitié sur le long terme" qui doit fixer le cadre des futures relations bilatérales, notamment la délicate question de la présence militaire américaine en Irak. Source : Siavosh GHAZI AFP Dimanche 8 juin Le parlement canadien a adopté une loi en vertu de laquelle les militaires américains et les opposants à la guerre pourront désormais demander un titre de séjour permanent au Canada. Selon l'IRIB, la majorité des députés du parlement canadien, issue du parti démocrate, a décidé dans un acte symbolique de donner aux militaires transfuges américains et aux opposants à la guerre, l'asile politique au cas où ces derniers se sentiraient menacés par une action en justice. Selon ce rapport, quelques 200 militaires américains qui se sont abstenus de participer à la guerre en Irak vivent en exil au Canada bénéficiant du statut de réfugié politique. IRIB 08/06/2008 http://www.alterinfo.net/index.php?action=breve&id_article=958447 http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=4535 La "cellule de Tétouan" a été reconnu coupable d'association de malfaiteurs, d'avoir tenu des réunions publiques non autorisées et d'avoir recruté des Marocains pour aller combattre en Irak. Ses membres avaient été inculpés pour avoir entretenus des relations financières et idéologiques avec Al Qaïda et le Groupe islamique combattant marocain (GICM). Parmi les personnes du groupe, Ahmed Safri, un Marocain de 55 ans, ayant vécu 30 ans en Suède avant de retourner dans son pays natal, a été condamné à trois ans de prison. Un millier d'hommes sont emprisonnés au Maroc pour des accusations de faits liés au 'terrorisme'. Plusieurs centaines d'entre eux ont élevé des protestations ces derniers mois, pour mauvais traitements et conditions difficiles. Source : Reuters - 11/06/08
Vous pouvez télécharger cette vidéo en cliquant ici
Articles de OummaTV publiés par Mondialisation.ca
Les écoeurantes scènes de torture des prisonniers de la prison d'Abou Ghraib en Irak et les mauvais traitements infligés aux détenus du camp de concentration américain de Guantanamo Bay à Cuba ont attiré l'attention internationale sur la question de l'usage officiel de la torture par les Etats.
L'utilisation très répandue de la torture par l'armée américaine et les agences de renseignement s'accompagne aux États-Unis d'atteintes répétées aux droits démocratiques. La « guerre contre le terrorisme » a servi à justifier les écoutes téléphoniques sans mandat, la détention sans mise en accusation et d'autres atteintes aux droits constitutionnels. L'administration Bush, avec la complicité du Congrès américain, s'est donné des pouvoirs quasi-dictatoriaux, affirmant son droit d'arrêter et de détenir indéfiniment toute personne qu'elle considère comme un « combattant ennemi ».
Darius Rejali, dans son dernier livre Torture and Democracy, décrit l'emploi constant et largement répandu de la torture. Il donne un exposé méticuleusement détaillé de l'utilisation des techniques de torture par les gouvernements autoritaires tout comme les gouvernements démocratiques bourgeois, depuis l'Inquisition espagnole jusqu'à nos jours. Il arrive à la conclusion que ce qu'on appelle les démocraties industrielles, les États-Unis,
Rejali, un irano-américain, est professeur au Reed College de Portland en Oregon, il est considéré comme un expert de premier plan sur la question de la torture et de ses conséquences pour la société. Il est l'auteur de plusieurs autres travaux sur cette question, parmi lesquels Torture and Modernity : Self, State and Society in Iran. (Torture et modernité : L'individu, l'Etat et la société en Iran.)
La thèse principale de l'auteur est que la montée de la vigilance sur les droits de l'homme depuis les années 1970 n'a pas réduit l'usage de la torture, elle n'a fait que pousser les régimes qui la pratiquent à utiliser des méthodes « propres » qui sont plus difficiles à détecter. Il mentionne en particulier l'essor de la torture par l'électricité et par des techniques incapacitantes, comme indications de cette tendance.
Rejali est très critique vis-à-vis de ceux qui défendent l'utilisation de la torture par les États-Unis. Il dénonce les affirmations selon lesquelles les « techniques d'interrogatoire dures » (harsh interrogation techniques) défendues par les avocats de l'administration Bush – y compris la contrainte à rester debout, à porter une cagoule, ou encore affamer, assoiffer, administrer des drogues modifiant l'état de conscience et priver de sommeil, entre autres – ne sont pas une torture. Il démontre que des méthodes similaires ont été dénoncées lorsqu'elles ont été employées par les gouvernements étrangers contre des soldats américains, par exemple par le Japon et l'Allemagne pendant
En ce qui concerne l'utilisation de la technique de la baignoire (waterboarding) par
Il note que, « Les limites posées aux "interrogatoires plus poussés" de
Rejali remarque très justement que l'utilisation de la torture n'est pas seulement une question liée au traitement des prisonniers capturés pendant les interventions militaires américaines à l'étranger. Il note la longue histoire des techniques de torture, par exemple les coups d'aiguillon électrique à bétail, ce qu'on appelle le troisième degré [third degree – questions et traitements rudes pour déstabiliser la personne], etc., qui sont utilisées par la police contre les détenus aux États-Unis, il cite l'exemple du récent cas de torture infligée à Abner Louima par la police de New York. Il avertit que les techniques de torture apprises par les soldats américains en Irak et en Afghanistan finiront par apparaître dans les pratiques de la police américaine.
Il s'oppose fortement à ce que la police soit équipée de poings électriques (stun guns) et de tasers parce que l'utilisation abusive de ces objets sur des prisonniers est difficilement détectable, ce qui en fait des moyens de torture idéaux.
Rejali réfute également les arguments réactionnaires, et qui ignorent les faits, présentés par un défenseur des sionistes, Allan Dershowitz, et d'autres qui sont en faveur des « mandats de torture ». Il fait remarquer qu'il n'y a aucun cas bien établi où la torture a permis de découvrir une « bombe sur le point d'exploser » et que la torture est plus susceptible de produire de mauvaises informations que d'autres techniques de renseignement. De plus, il affirme que les tortionnaires vont toujours plus loin que les méthodes autorisées.
Cependant, le travail de Rejali est dans l'ensemble entaché par une approche apolitique, qui traite la question de la torture d'une manière abstraite, largement détachée des buts politiques et des intérêts de classe des régimes qui s'en servent.
Bien que Rejali documente l'utilisation persistante, et à grande échelle de la torture, en dépit des interdictions légales, des commissariats de police aux agences de sécurité fédérales, il n'est pas capable de tirer de conclusion significative sur ce que cela nous dit du caractère de la société américaine. C'est dû en grande partie au fait qu'il accepte sans réserve les hypothèses qui fondent cette soi-disant « guerre contre le terrorisme » et qui sont utilisées pour justifier les atrocités commises par les États-Unis et d'autres puissances impérialistes.
L'auteur traite Abou Graib et Guantanamo comme s'ils n'étaient pas liés à l'offensive contre les droits démocratiques aux États-Unis. De plus, il ne fait aucune évaluation critique du caractère des guerres en Irak et en Afghanistan, acceptant implicitement les hypothèses qui fondent ces aventures réactionnaires et néo-coloniales.
Le livre est d'une lecture difficile. L'auteur adopte une approche détachée, académique, presque neutre dans la description de certains des mauvais traitements les plus horribles, dressant un catalogue de l'histoire de chaque technique de torture connue et de son utilisation pour chaque pays. Même si cela a certainement nécessité une énorme quantité de recherches, l'accumulation d'une telle masse de détails finit par insensibiliser le lecteur et réduire nettement l'impact global du livre.
Un critique a suggéré que le livre pourrait servir en quelque sorte de manuel de torture. Même s'il ne fait aucun doute que telle n'était pas l'intention de l'auteur, on se demande si tous ces détails sont nécessaires pour soutenir ses affirmations.
L'une des conclusions tirées par Rejali est que la torture est un savoir-faire qui est transmis de tortionnaire à tortionnaire, et non pas une science. Il avance cette thèse comme une réfutation des affirmations de l'universitaire américain de gauche, Noam Chomsky selon lequel
Pourtant, quel qu'ait été son rôle exact dans la diffusion de techniques de torture spécifiques, il ne fait aucun doute que
Page 22, il pose la question rhétorique, « Comment se fait-il que démocratie et torture puissent coexister ? » Mais il ne pose pas la question, plus pertinente de savoir « Où en est la démocratie américaine dans une situation où les autorités affirment ouvertement leur droit de pratiquer la torture au mépris des lois nationales et des conventions internationales ? »
Il rejette explicitement une analyse de la société qui s'appuierait sur les classes sociales, dédaignant ce qu'il appelle l'« hypothèse de l'élite dirigeante », qui affirme que « les états démocratiques sont dirigés par une élite qui, pour une raison quelconque, veut dissimuler sa condition d'exploiteur sous le déguisement d'un gouvernement authentiquement démocratique. » (p. 411)
Pour l'essentiel, ce livre est une plaidoirie adressée aux autorités étatiques pour qu'elles admettent que la torture n'est pas dans leur meilleur intérêt. L'auteur affirme que la torture est inefficace, corruptrice, et démoralisante. Il écrit : « Dans son sens le plus large, ce livre offre aux Etats de bonnes raisons pour ne pas torturer les prisonniers... la torture institutionnalisée est la chose la plus éloignée du réalisme politique ; en fait, elle est tout simplement irrationnelle dans certains cas. Les meilleurs moyens d'exercer la violence et de réunir des informations dépendent de la coopération du public ou au moins d'informateurs volontaires. » (p. 26)
Sur ce point, Rejali accorde une grande attention à l'expérience des Français en Algérie dans les années 50 et au début des années 60. À propos de la lutte des Français contre l'insurrection anti-coloniale algérienne, il écrit, « Ce qu'il faut retenir ici, c'est que les institutions démocratiques ne voulaient pas, ou étaient incapables, d'empêcher l'utilisation de la torture. Les uns après les autres, le système judiciaire, les députés, les partis d'opposition et la presse ont failli… Les conséquences pour
Dans un entretien publié dans l'édition de février 2008 du Harper's Magazine, il dit, « Comme je le montre dans Torture and Democracy, la bataille d'Alger a tourné en faveur des Français seulement après que Paul Aussaresses, qui organisait la politique de torture a été remplacé par le très intelligent et rusé Colonel Yves Goddard, et ce sont ses informateurs, et non la politique de torture d'Aussarresses, qui ont donné aux Français les avantages dont ils avaient besoin. Goddard savait comment le renseignement fonctionne dans la réalité. »
Dans le même entretien, il considère comme un signe « encourageant » le fait que jusqu'à présent des méthodes de torture « propres » soient employées parce que cela signifie que « les chefs de gouvernement savent que les gens veillent ».
Donc, par implication, ce que Rejali propose ce sont des guerres coloniales « propres » dans lesquelles l'occupant pratique la modération et un jugement équilibré. Mais l'auteur ne cite aucun exemple parce qu'il n'y en a aucun.
Comment se fait-il que la torture, une relique de la barbarie médiévale, prospère au 21e siècle ? Dans le second chapitre, l'auteur avance une série de « modèles » pour expliquer pourquoi les Etats dits démocratiques comme les États-Unis pratiquent la torture : pour l'information, pour les confessions et comme moyen d'intimidation. Mais l'auteur évite le point principal. Même s'il est vrai que les États-Unis et d'autres démocraties occidentales ont pratiqué la torture par le passé, ce qui est nouveau c'est que la classe dirigeante américaine adhère maintenant ouvertement à ces méthodes et qu'elle les défend. L'acceptation de la torture et d'autres violations absolues des principes démocratiques, comme la suspension de l'habeas corpus [obligation faite aux forces de l'ordre de présenter tous les détenus devant un juge, une garantie contre la détention arbitraire,] sont sans précédent dans l'histoire des États-Unis.
Derrière le non-respect de l'autorité constitutionnelle de la loi, il y a la vertigineuse augmentation des inégalités sociales aux États-Unis et mondialement. Les États-Unis sont une société tellement polarisée entre différentes classes sociales que la forme de gouvernement démocratique est en train de se désagréger. Le 1 pour cent le plus riche de la population américaine contrôle 34,3 pour cent de la richesse nette de tous les ménages et 20 pour cent de tous les revenus. À l'opposé, les 40 pour cent les plus pauvres ne contrôlent que 0,2 pour cent de la richesse.
Les États-Unis incarcèrent une plus grande part de leur propre population qu'aucun autre pays au monde : 1,6 million, soit 1 Américain adulte sur 100. En 2007 ils ont été le cinquième Etat du monde pour le nombre d'exécutions, derrière
L'intensification des atteintes aux droits démocratiques est aussi liée à l'orientation de l'establishment américain du monde des affaires vers les agressions militaires et la conquête de pays étrangers. La tentative de prendre le contrôle des ressources du Moyen-Orient riche en pétrole et de soumettre le peuple de la région requiert l'utilisation massive de la violence. Cela requiert aussi la suppression de l'opposition à ce programme à l'intérieur des États-Unis.
En conséquence, même si un nombre très important de personnes en appelle à la morale ou cherche à faire pression sur les autorités, cela ne peut inverser la tendance à la suppression des libertés civiles, y compris l'acceptation ouverte de la torture. La défense des droits démocratiques est liée à la lutte contre les sources de l'inégalité sociale et de la guerre, c'est-à-dire contre le système de profit capitaliste lui-même.
Les écoeurantes scènes de torture des prisonniers de la prison d'Abou Ghraib en Irak et les mauvais traitements infligés aux détenus du camp de concentration américain de Guantanamo Bay à Cuba ont attiré l'attention internationale sur la question de l'usage officiel de la torture par les Etats.
L'utilisation très répandue de la torture par l'armée américaine et les agences de renseignement s'accompagne aux États-Unis d'atteintes répétées aux droits démocratiques. La « guerre contre le terrorisme » a servi à justifier les écoutes téléphoniques sans mandat, la détention sans mise en accusation et d'autres atteintes aux droits constitutionnels. L'administration Bush, avec la complicité du Congrès américain, s'est donné des pouvoirs quasi-dictatoriaux, affirmant son droit d'arrêter et de détenir indéfiniment toute personne qu'elle considère comme un « combattant ennemi ».
Darius Rejali, dans son dernier livre Torture and Democracy, décrit l'emploi constant et largement répandu de la torture. Il donne un exposé méticuleusement détaillé de l'utilisation des techniques de torture par les gouvernements autoritaires tout comme les gouvernements démocratiques bourgeois, depuis l'Inquisition espagnole jusqu'à nos jours. Il arrive à la conclusion que ce qu'on appelle les démocraties industrielles, les États-Unis,
Rejali, un irano-américain, est professeur au Reed College de Portland en Oregon, il est considéré comme un expert de premier plan sur la question de la torture et de ses conséquences pour la société. Il est l'auteur de plusieurs autres travaux sur cette question, parmi lesquels Torture and Modernity : Self, State and Society in Iran. (Torture et modernité : L'individu, l'Etat et la société en Iran.)
La thèse principale de l'auteur est que la montée de la vigilance sur les droits de l'homme depuis les années 1970 n'a pas réduit l'usage de la torture, elle n'a fait que pousser les régimes qui la pratiquent à utiliser des méthodes « propres » qui sont plus difficiles à détecter. Il mentionne en particulier l'essor de la torture par l'électricité et par des techniques incapacitantes, comme indications de cette tendance.
Rejali est très critique vis-à-vis de ceux qui défendent l'utilisation de la torture par les États-Unis. Il dénonce les affirmations selon lesquelles les « techniques d'interrogatoire dures » (harsh interrogation techniques) défendues par les avocats de l'administration Bush – y compris la contrainte à rester debout, à porter une cagoule, ou encore affamer, assoiffer, administrer des drogues modifiant l'état de conscience et priver de sommeil, entre autres – ne sont pas une torture. Il démontre que des méthodes similaires ont été dénoncées lorsqu'elles ont été employées par les gouvernements étrangers contre des soldats américains, par exemple par le Japon et l'Allemagne pendant
En ce qui concerne l'utilisation de la technique de la baignoire (waterboarding) par
Il note que, « Les limites posées aux "interrogatoires plus poussés" de
Rejali remarque très justement que l'utilisation de la torture n'est pas seulement une question liée au traitement des prisonniers capturés pendant les interventions militaires américaines à l'étranger. Il note la longue histoire des techniques de torture, par exemple les coups d'aiguillon électrique à bétail, ce qu'on appelle le troisième degré [third degree – questions et traitements rudes pour déstabiliser la personne], etc., qui sont utilisées par la police contre les détenus aux États-Unis, il cite l'exemple du récent cas de torture infligée à Abner Louima par la police de New York. Il avertit que les techniques de torture apprises par les soldats américains en Irak et en Afghanistan finiront par apparaître dans les pratiques de la police américaine.
Il s'oppose fortement à ce que la police soit équipée de poings électriques (stun guns) et de tasers parce que l'utilisation abusive de ces objets sur des prisonniers est difficilement détectable, ce qui en fait des moyens de torture idéaux.
Rejali réfute également les arguments réactionnaires, et qui ignorent les faits, présentés par un défenseur des sionistes, Allan Dershowitz, et d'autres qui sont en faveur des « mandats de torture ». Il fait remarquer qu'il n'y a aucun cas bien établi où la torture a permis de découvrir une « bombe sur le point d'exploser » et que la torture est plus susceptible de produire de mauvaises informations que d'autres techniques de renseignement. De plus, il affirme que les tortionnaires vont toujours plus loin que les méthodes autorisées.
Cependant, le travail de Rejali est dans l'ensemble entaché par une approche apolitique, qui traite la question de la torture d'une manière abstraite, largement détachée des buts politiques et des intérêts de classe des régimes qui s'en servent.
Bien que Rejali documente l'utilisation persistante, et à grande échelle de la torture, en dépit des interdictions légales, des commissariats de police aux agences de sécurité fédérales, il n'est pas capable de tirer de conclusion significative sur ce que cela nous dit du caractère de la société américaine. C'est dû en grande partie au fait qu'il accepte sans réserve les hypothèses qui fondent cette soi-disant « guerre contre le terrorisme » et qui sont utilisées pour justifier les atrocités commises par les États-Unis et d'autres puissances impérialistes.
L'auteur traite Abou Graib et Guantanamo comme s'ils n'étaient pas liés à l'offensive contre les droits démocratiques aux États-Unis. De plus, il ne fait aucune évaluation critique du caractère des guerres en Irak et en Afghanistan, acceptant implicitement les hypothèses qui fondent ces aventures réactionnaires et néo-coloniales.
Le livre est d'une lecture difficile. L'auteur adopte une approche détachée, académique, presque neutre dans la description de certains des mauvais traitements les plus horribles, dressant un catalogue de l'histoire de chaque technique de torture connue et de son utilisation pour chaque pays. Même si cela a certainement nécessité une énorme quantité de recherches, l'accumulation d'une telle masse de détails finit par insensibiliser le lecteur et réduire nettement l'impact global du livre.
Un critique a suggéré que le livre pourrait servir en quelque sorte de manuel de torture. Même s'il ne fait aucun doute que telle n'était pas l'intention de l'auteur, on se demande si tous ces détails sont nécessaires pour soutenir ses affirmations.
L'une des conclusions tirées par Rejali est que la torture est un savoir-faire qui est transmis de tortionnaire à tortionnaire, et non pas une science. Il avance cette thèse comme une réfutation des affirmations de l'universitaire américain de gauche, Noam Chomsky selon lequel
Pourtant, quel qu'ait été son rôle exact dans la diffusion de techniques de torture spécifiques, il ne fait aucun doute que
Page 22, il pose la question rhétorique, « Comment se fait-il que démocratie et torture puissent coexister ? » Mais il ne pose pas la question, plus pertinente de savoir « Où en est la démocratie américaine dans une situation où les autorités affirment ouvertement leur droit de pratiquer la torture au mépris des lois nationales et des conventions internationales ? »
Il rejette explicitement une analyse de la société qui s'appuierait sur les classes sociales, dédaignant ce qu'il appelle l'« hypothèse de l'élite dirigeante », qui affirme que « les états démocratiques sont dirigés par une élite qui, pour une raison quelconque, veut dissimuler sa condition d'exploiteur sous le déguisement d'un gouvernement authentiquement démocratique. » (p. 411)
Pour l'essentiel, ce livre est une plaidoirie adressée aux autorités étatiques pour qu'elles admettent que la torture n'est pas dans leur meilleur intérêt. L'auteur affirme que la torture est inefficace, corruptrice, et démoralisante. Il écrit : « Dans son sens le plus large, ce livre offre aux Etats de bonnes raisons pour ne pas torturer les prisonniers... la torture institutionnalisée est la chose la plus éloignée du réalisme politique ; en fait, elle est tout simplement irrationnelle dans certains cas. Les meilleurs moyens d'exercer la violence et de réunir des informations dépendent de la coopération du public ou au moins d'informateurs volontaires. » (p. 26)
Sur ce point, Rejali accorde une grande attention à l'expérience des Français en Algérie dans les années 50 et au début des années 60. À propos de la lutte des Français contre l'insurrection anti-coloniale algérienne, il écrit, « Ce qu'il faut retenir ici, c'est que les institutions démocratiques ne voulaient pas, ou étaient incapables, d'empêcher l'utilisation de la torture. Les uns après les autres, le système judiciaire, les députés, les partis d'opposition et la presse ont failli… Les conséquences pour
Dans un entretien publié dans l'édition de février 2008 du Harper's Magazine, il dit, « Comme je le montre dans Torture and Democracy, la bataille d'Alger a tourné en faveur des Français seulement après que Paul Aussaresses, qui organisait la politique de torture a été remplacé par le très intelligent et rusé Colonel Yves Goddard, et ce sont ses informateurs, et non la politique de torture d'Aussarresses, qui ont donné aux Français les avantages dont ils avaient besoin. Goddard savait comment le renseignement fonctionne dans la réalité. »
Dans le même entretien, il considère comme un signe « encourageant » le fait que jusqu'à présent des méthodes de torture « propres » soient employées parce que cela signifie que « les chefs de gouvernement savent que les gens veillent ».
Donc, par implication, ce que Rejali propose ce sont des guerres coloniales « propres » dans lesquelles l'occupant pratique la modération et un jugement équilibré. Mais l'auteur ne cite aucun exemple parce qu'il n'y en a aucun.
Comment se fait-il que la torture, une relique de la barbarie médiévale, prospère au 21e siècle ? Dans le second chapitre, l'auteur avance une série de « modèles » pour expliquer pourquoi les Etats dits démocratiques comme les États-Unis pratiquent la torture : pour l'information, pour les confessions et comme moyen d'intimidation. Mais l'auteur évite le point principal. Même s'il est vrai que les États-Unis et d'autres démocraties occidentales ont pratiqué la torture par le passé, ce qui est nouveau c'est que la classe dirigeante américaine adhère maintenant ouvertement à ces méthodes et qu'elle les défend. L'acceptation de la torture et d'autres violations absolues des principes démocratiques, comme la suspension de l'habeas corpus [obligation faite aux forces de l'ordre de présenter tous les détenus devant un juge, une garantie contre la détention arbitraire,] sont sans précédent dans l'histoire des États-Unis.
Derrière le non-respect de l'autorité constitutionnelle de la loi, il y a la vertigineuse augmentation des inégalités sociales aux États-Unis et mondialement. Les États-Unis sont une société tellement polarisée entre différentes classes sociales que la forme de gouvernement démocratique est en train de se désagréger. Le 1 pour cent le plus riche de la population américaine contrôle 34,3 pour cent de la richesse nette de tous les ménages et 20 pour cent de tous les revenus. À l'opposé, les 40 pour cent les plus pauvres ne contrôlent que 0,2 pour cent de la richesse.
Les États-Unis incarcèrent une plus grande part de leur propre population qu'aucun autre pays au monde : 1,6 million, soit 1 Américain adulte sur 100. En 2007 ils ont été le cinquième Etat du monde pour le nombre d'exécutions, derrière
L'intensification des atteintes aux droits démocratiques est aussi liée à l'orientation de l'establishment américain du monde des affaires vers les agressions militaires et la conquête de pays étrangers. La tentative de prendre le contrôle des ressources du Moyen-Orient riche en pétrole et de soumettre le peuple de la région requiert l'utilisation massive de la violence. Cela requiert aussi la suppression de l'opposition à ce programme à l'intérieur des États-Unis.
En conséquence, même si un nombre très important de personnes en appelle à la morale ou cherche à faire pression sur les autorités, cela ne peut inverser la tendance à la suppression des libertés civiles, y compris l'acceptation ouverte de la torture. La défense des droits démocratiques est liée à la lutte contre les sources de l'inégalité sociale et de la guerre, c'est-à-dire contre le système de profit capitaliste lui-même.
Manifestation vendredi 13 juin, à 18h30 Les 13 et 14 juin prochain, à un moment où le gouvernement français accentue son alignement inacceptable sur la politique des États-Unis, et à la veille de la présidence française de l'Union Européenne, Georges Bush sera reçu à Paris par le Président Sarkozy. Cette venue doit être l'occasion que s'exprime dans la rue comme aux Etats-Unis et dans le reste du monde le rejet populaire de la politique de domination et de guerre de Bush dont Sarkozy se fait complice. La conséquence de la « guerre des civilisations » de Bush et de son « Grand Moyen Orient », après 7 ans en Afghanistan et 5 ans en Irak, c'est la guerre civile, la corruption, la misère, le terrorisme, des centaines de milliers de victimes civiles et des pays détruits à tout point de vue ! Le règlement de ces 2 conflits passent par le respect des droits des peuples, dans le cadre du droit international. Nous demandons : l'arrêt immédiat de toutes les opérations militaires en Irak ainsi qu'en Afghanistan et le retrait des troupes d'occupation des Etats-Unis et de leurs alliés. Une aide internationale immédiate financée notamment par les pays responsables de l'occupation, principalement par les Etats Unis. Loin de résoudre les crises, Bush et ses alliés attisent les conflits, par le soutien inconditionnel à Israël qui accélère la colonisation des Territoires palestiniens occupés, poursuit la construction du mur déclaré illégal ; c'est le blocus meurtrier à Gaza et l'agression contre le Liban de juillet 2006 ! Le peuple palestinien a droit à un Etat comme le reconnaissent les résolutions de l'ONU jamais appliquées. C'est la condition indispensable pour que puisse être trouvée une solution politique négociée avec des frontières sures et reconnues pour les deux Etats. Sans tirer les leçons de ses échecs, le Président Bush menace les pays qui comme en Amérique Latine, prennent d'autres voies que celles dictées à Washington. Il est fin prêt pour d'autres attaques au Moyen-Orient. Malgré la nature condamnable du régime iranien, une attaque contre ce pays pourrait conduire à un véritable désastre, comme c'est le cas en Irak aujourd'hui. Nous demandons la création d'une zone dénucléarisée pour l'ensemble du Moyen Orient, première étape vers une dénucléarisation générale. Nous refusons l'escalade guerrière, Nous voulons agir pour en finir avec la domination et le pillage impérialiste pour construire un monde de paix, de solidarité et de justice fondé sur la coopération internationale. Les organisations sous signées appellent à une manifestation le vendredi 13 juin à 18h30 de Signataires : AFPS ; AJPF ; AAW-France ; ATTAC ; Collectif Faty Koumba ; FAL ; FSU ; Génération Palestine ; GUPS ; LCR ; MARS-Gauche Républicaine ; MJC ; MRAP ; Mouvement de
" Déclaration Universelle des Droits de l'Homme - Article 19
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