Irak agressé, occupé, envahi, pillé, détruit et colonisé, depuis 25 ans...

mercredi 17 décembre 2008

N° 408 - Les Dossiers d'Irak -16/12 - 1 : D’un jet de chaussures, un héros est né en Irak.

 

Sent: Wednesday, December 17, 2008 11:36 AM
To: Undisclosed-Recipient:;
Subject: N° 408 - Les Dossiers d'Irak -16/12 - 1 : D'un jet de chaussures, un héros est né en Irak.


                                
Aujourd'hui, face aux ambitions hégémonique de l'impérialisme, l'information est une arme au service de la paix
                                                                             Dénoncer ne suffit plus, il faut expliquer, informer, transmettre



                Les Dossiers d'
Irak
                                            N° 408                                                           16/12/08 

                                                              Par M.Lemaire

                  



Le " Journal d'Irak  " est visible  sur ...

 

NB : Si vous voulez-me contacter ou obtenir le Journal par mail, une seule adresse : fa032881@skynet.be



Sommaire : :

Tiré à part :

D'un jet de chaussures, un héros est né en Irak

La fille de Mouammar Kadhafi, Aïcha, veut décorer Mountazer al-Zaïdi de « l'ordre du courage ».
Irak : Le lanceur de chaussure incarcéré

Le lancer de chaussures sur Bush : l'adieu qui convient à un criminel de guerre.

Jennifer Loven : Un jet de chaussures ruine le tour d'honneur de Bush

Une godasse pour Bush !

Médias et Manipulation de l'opinion / Vidéos

1-1 Jeu vidéo inspiré du lancer de chaussures en ligne (dés ce jour)

2 Brèves

2-1 La reconstruction de l'Irak : un gâchis de 100 milliards de dollars

3 Dossier & Point de vue

3-1  Ahmed Loutfi : Le Proche-Orient restera une zone de guerre pour l'Administration Obama.

3-2 Moataz A. Fattah estime que le Obama  veut le changement, mais qui ne sera pas facile et donc sera graduel.

3-3 Atlasaltern : Incertitudes sur l'avenir de l'Irak.

4 Déclaration, courrier des lecteurs & témoignage

4-1  Le Président Barak Hussein Obama doit libérer les prisonniers politiques irakiens ou les faire transférer dans un pays neutre.

4-2 L'horreur des prisons secrètes irakiennes.

5 Analyse -  Géopolitique et stratégie – Réflexion

5-1 John Lloyds ; Yes we can : Les Etats-Unis se préparent à étendre la guerre.

5-2 USA - Obama : Changement dans la continuité ?  

5-3 Illusions guerrières, par Robert Fisk.

5-4 Gilles Munier  «Les GI's ne quitteront l'Irak que forcés, comme les Anglais en 1958»

 
 
 
 
 
 




 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 



                                                                                       Avant propos

Les militaires américains usent d'un terme générique- Al Qaida- pour désigner les résistants qui osent leur résister...



Tiré à part :

D'un jet de chaussures, un héros est né en Irak

Les images ont fait hier le tour du monde. En insultant le président George W. Bush, le journaliste Mountazer al-Zaïdi est devenu l'icône de la colère irakienne.
Devenir un héros, voilà qui n'est pas donné à tout le monde. Surtout en lançant ses chaussures.

Tel est pourtant le destin de Mountazer al-Zaïdi, 29 ans, chiite de Nadjaf, journaliste de la chaîne
al-Bagdadia.

Par milliers, des Irakiens sont descendus hier dans la rue pour réclamer la libération du reporter, arrêté dimanche après avoir lancé ses souliers sur Bush en hurlant: «C'est ton baiser d'adieu, chien! De la part des veuves, des orphelins et des morts d'Irak!»
Forcément, les images de la conférence de presse ont fait le tour d'internet, provoquant l'hilarité aux quatre coins du Globe. Hier en fin de matinée, «l'attentat à la chaussure» avait déjà été vu 600
000 fois sur YouTube. De quoi faire sombrer les adieux de George W. Bush à l'Irak et à l'Afghanistan dans l'anecdotique, voire le ridicule.
Icône de la résistance
Bien plus sérieuse est la tonalité dans le monde arabe et en particulier en Irak, où le comité des oulémas a immédiatement sacré le jeune homme «icône de la résistance contre l'occupation», pendant que le mouvement de Moqtada Sadr organisait des manifestations de soutien à Bagdad, dans son fief de Sadr City. Khalil Doulaïmi, un ancien avocat de Saddam Hussein, se proposait de défendre gratuitement le journaliste, qui risque une peine d'au moins deux ans de prison pour
«insulte à un chef d'Etat étranger en visite en Irak». Plus de 200 avocats irakiens se seraient également portés volontaires.
En traitant le président américain de chien et en lui jetant ses chaussures, Mountazer al-Zaïdi a en effet proféré les deux plus grandes insultes que l'on puisse imaginer en terre arabe. «L'un et l'autre sont interdits dans les mosquées, parce qu'ils sont considérés comme sales.
En langue arabe, c'est devenu l'expression du plus grand mépris», explique Hasni Abidi, qui dirige à Genève le Centre d'études et de recherche sur le monde arabe et méditerranéen (Cermam).
16 décembre 2008 24 Heures
http://www.24heures.ch/actu/monde/jet-chaussures-heros-ne-irak-2008-12-15



La fille de Mouammar Kadhafi, Aïcha, veut décorer Mountazer al-Zaïdi de « l'ordre du courage ».

Extrait

Au moins 200 avocats proposent de défendre gratuitement le journaliste lanceur de chaussures, et la fille de Mouammar Kadhafi, Aïcha, veut le décorer de « l'ordre du courage ».
Tout en qualifiant l'épisode d'un des plus « bizarres » de sa présidence, George W. Bush a commenté avec humour, entre Bagdad et Kaboul, le moment où il a dû esquiver coup sur coup deux chaussures
lancées dans sa direction par un journaliste irakien. Insolite, alors que M. Bush est l'un des hommes les mieux protégés de l'histoire de l'humanité, l'épisode révèle l'hostilité persistante envers lui. « Je ne
sais pas ce que le gars a dit, mais j'ai vu sa semelle », a plaisanté M. Bush.
Les chaussures appartenaient à un journaliste d'une chaîne de télévision irakienne, Mountazer al-Zaïdi. « C'est le baiser de l'adieu, espèce de chien », a expliqué le journaliste en lançant ses souliers, avant d'être évacué de force par les services de sécurité irakiens et américains, en criant à l'adresse de M. Bush : « Vous êtes responsable de la mort de milliers d'Irakiens. »
Dans la culture arabe, être qualifié de « chien » est une grave insulte, et les chaussures un instrument de mépris.

Au même moment, en Irak, la chaîne de télévision al-Bagdadia a appelé les autorités irakiennes à libérer Mountazer al-Zaïdi, « au nom de la démocratie et de la liberté d'expression que le nouveau régime et les autorités américaines ont promises au peuple irakien ».

Le journaliste,lui, déteste les Américains et leur président, et avait prévu son geste de longue date, selon ses collègues. Par cet acte, M. Zaïdi, âgé de 29 ans, est devenu une célébrité : le mouvement
Moqtada Sadr en a déjà fait son héros.

De son côté, le gouvernement irakien a condamné un « acte honteux » et demandé à al-Bagdadia des «excuses pour cet acte qui porte atteinte à la réputation des journalistes irakiens et du journalisme en général ».

16-12

A Mossoul (nord), un millier de personnes ont manifesté pour réclamer la libération d'al-Zeidi, et d'autres ont manifesté à Nasiriyah, ville à 320 km de Bagdad, et Fallujah, à l'ouest de la capitale.

AP


Irak : Le lanceur de chaussure incarcéré

Le journaliste qui a jeté ses chaussures à la tête du président Bush a été remis à l'armée irakienne, a annoncé un responsable irakien sous le couvert de l'anonymat, alors que des centaines de manifestants à Bagdad réclamaient sa libération, pour la deuxième journée consécutive.
Muntadhar al-Zeidi, interpellé par les gardes du corps du Premier ministre, va désormais faire l'objet d'une enquête supplémentaire de la part du commandement militaire chargé de la sécurité à Bagdad.
Il avait dans un premier temps été interrogé par la sécurité irakienne, qui cherchait à déterminer s'il avait été payé par quiconque pour s'en prendre au président US au cours d'une conférence de presse
dimanche à Bagdad.
Le jeune journaliste risque jusqu'à deux années de prison s'il est inculpé pour insulte à un chef d'Etat étranger et au Premier ministre Nouri al-Maliki, qui était aux cotés de Bush.
A Bagdad, Mouyyad al-Lami, président du Syndicat des journalistes irakiens a décrit son geste comme "étrange et non-professionnel", mais exhorte le Premier ministre à la clémence.

 


Le lancer de chaussures sur Bush : l'adieu qui convient à un criminel de guerre
.
Un geste qui résume l'opinion de tout un peuple

Au bout de six années d'occupation de l'Irak, la visite d'adieu du président US, le « libérateur » était censée être publique, au milieu d'un concours gigantesque de peuple « libéré ». Il aurait été encore mieux que tous ces gens s'alignent le long de la route allant de l'aéroport au Square Ferdaous, au centre de Bagdad., en brandissant des drapeaux US et en dansant au son de la musique pour exprimer leur gratitude pour ce brave héros américain qui a « libéré » leur pays.
Hélas ! Rien de tout cela ne s'est produit. Le président US est arrivé discrètement à Bagdad, au milieu d'un dispositif de sécurité verrouillé, sans pouvoir quitter la Zone Verte. Et nous doutons que MM. Al Maliki, le Premier ministre, et Jalal Talabani, le président aient été prévenus à l'avance de la visite. Au contraire, ils ont été pris par surprise, comme lors des visites précédentes.

Les Irakiens n'ont pas accueilli le président Bush avec des roses et des danses dans les rues, mais avec…des chaussures, comme l'a fait un journaliste couvrant (à sa façon) la visite, venu assister à la conférence de presse de Bush et Al Maliki. Ce dernier a décrit d'abondance toutes les « nobles actions » réalisées par Bush depuis l'occupation du pays.

Utiliser ses « chaussures » pour exprimer une opinion est un acte étrange et pas du tout professionnel, de l'avis de nombreuses personnes, surtout de la part d'un journaliste, mais le geste est en soi compréhensible si l'on sait que ce journaliste ressent les frustrations et l'oppression créées par la dégradation de la situation du pays et le martyre de plus d'un million d'enfants et de proches, provoqués par ce « libérateur » US.
L'Irak nouveau chanté par le président Bush s'est transformé en fosse commune et en champ de tueries, de pillage, de spoliation. 5 millions d'Irakiens ont fui sa démocratie prospère et son brillant inventaire des droits humains. Ce même inventaire que M. Talabani a glorifié de manière boursouflée dans le discours prononcé en présence de son hôte US.

M. Talabani, le leader gaucho-socialiste qui a vécu deux époques historiques, a décrit ainsi le président Bush : « C'est un grand ami du peuple irakien. Il nous a aidés à libérer notre pays…Il a fait un usage courageux de sa position dirigeante…On a une démocratie et des droits humains…La prospérité se réalise peu à peu… »

Et si c'est ce grand et brave ami-là qui a ravagé le pays,  tué des milliers de gens de son peuple, fait fuir un quart des Irakiens à l'intérieur et à l'extérieur du pays, ramené la guerre civile dans le pays, instauré un confessionnalisme abominable, fait de l'Irak le pays le plus ruiné du monde, alors que pourrait faire de pire un ennemi ?

Avec un ami pareil, on n'a pas besoin d'ennemis, comme dit le proverbe anglais. Mais où est donc la bravoure quand on envahit le pays le plus anciennement civilisé du monde, après l'avoir assiégé pendant plus de 13 ans, lui interdisant d'importer jusqu'à des crayons, sans parler d'armes et de munitions, et tout cela sans base légale, en violation flagrante du droit international ?

C'est vrai que M. Bush est un ami de MM. Talabani et Al Maliki. Il est un ami de tous les complices qui ont facilité l'invasion de leur pays par la manipulation et le mensonge envers le peuple irakien. Ils ont été récompensés par le maître US qui les a mis au pouvoir, mais il n'est absolument pas un ami du peuple irakien, de la majorité de ses fils et filles honorables. Cette majorité a une histoire glorieuse de résistance aux envahisseurs et elle a toujours soutenu la cause de l'Oumma arabo-musulmane.

Le journaliste irakien qui a jeté ses chaussures sur le président irakien, même si on n'est pas d'accord avec sa méthode, n'a fait qu'exprimer la conviction de la majorité silencieuse, broyée et brûlée par le chaos qui menace sa vie et sa sécurité : il n'y a ni eau ni électricité ni travail dans un pays considéré comme l'un des plus riches du monde en ressources naturelles et en cerveaux créatifs.

Ce journaliste est avant tout un citoyen empli de zèle envers son peuple et il n'a fait que ce que font ses semblables tous les jours en Occident, quand ils protestent contre les responsables de leur pays, quand ils jettent de oeufs pourris et des tomates. Le président Bush n'est pas mieux que Blair et son vice-Premier ministre John Prescott ou autres (la liste est longue).

Ce qui est regrettable, c'est que ce président, rejeté par ses propres citoyens qui ont refusé avec mépris d'élire le candidat de son parti  à la dernière l'élection  présidentielle, ne trouve un bon accueil que chez les dirigeants arabes, alors que partout  ailleurs il est accueilli par des manifestations hostiles. Si on donnait aux Irakiens ordinaires la possibilité d'exprimer leurs sentiments à l'égard de Bush comme les autres peuples, ils jetteraient leurs chaussures, car il mérite d'être humilié bien pire que par des jets de chaussures.


La punition méritée par le président Bush et tous ses complices dans le génocide irakien - responsables US et irakiens -, c'est d'être jugés comme criminels de guerre par un tribunal équitable, en présence de toutes les victimes irakiennes et de leurs familles, que ce soit ceux qui ont subi toutes formes de tortures et d'abus sexuels à Abou Ghraïb ou les martyrs des bombes à fragmentation, des bombes à l'uranium appauvri et autres armes prohibées, à Falloujah, à Bassorah  ou Al Qaïm, ou des balles US des forces occupantes dans tout l'Irak.
Nous ne nous associons pas aux excuses présentées par certains journalistes irakiens au président US pour ce qu'a fait leur collègue. S'il y a quelqu'un qui doit s'excuser auprès du peuple irakien, c'est le président US, pour le sang qu'il a fait couler. Au lieu de cela, il est venu en Irak pour demander reconnaissance et récompense. Ce collègue irakien n'a fait que pratiquer la liberté d'expression, et avec les moyens qui lui semblaient convenir à ce président assassin et criminel.

Il y a six ans, les télévisions arabes et autres ont diffusé avec extase les scènes de la « libération américaine du grand peuple irakien ». Elles ont montré en boucle une image d'un Irakien frappant un portrait du président Saddam Hussein avec sa chaussure, au milieu de la jubilation des bernés et des manipulés.

L'histoire se répète : beaucoup d'Irakiens rendent hommage à leur président martyr Saddam Hussein en frappant le président Bush en chair et en os et non son portrait.

Ce journaliste, qui représente le vrai visage de l'Irak, a donné à voir au monde entier ce que pense son peuple des « libérateurs » et de leurs complices.


Jennifer Loven : Un jet de chaussures ruine le tour d'honneur de Bush
Ndlr : la publication des articles ou analyse ne signifie nullement que la rédaction partage le point de vue de l'auteur, mais doit être vu comme information. 
Extrait
George W. Bush aura esquivé les projectiles, mais pas échappé au ressentiment des populations lors de sa visite-éclair à Bagdad et Kaboul. De ces adieux sur les deux fronts ouverts pendant ses mandats restera surtout l'image du journaliste irakien qui a jeté ses chaussures à la figure du président américain, "de la part des veuves, des orphelins et de ceux qui ont été tués en Irak".

A défaut de victoire, George W. Bush s'était organisé ce qui ressemblait fort à un tour d'honneur, un mois et une semaine avant de laisser la conduite de la guerre à son successeur Barack Obama, qui a promis de ramener au pays les troupes américaines d'Irak.

A Bagdad, le président des Etats-Unis entendait souligner la baisse des violences, tombées le mois dernier à leur plus bas niveau depuis 2003, et célébrer la conclusion de l'accord de sécurité avec le gouvernement irakien, qui prévoit un retrait des troupes avant la fin de 2011. "La guerre n'est pas finie", a expliqué dimanche le chef de la Maison Blanche. "Mais (...) elle est en bonne voie d'être gagnée".

Quelques heures plus tard, avant le lever du jour, il prononçait un discours devant un millier de militaires dans un hangar sur le tarmac de la base aérienne de Bagram plongée dans le froid et l'obscurité. "L'Afghanistan est un pays radicalement différent de ce qu'il était il y a huit ans", a-t-il lancé sous les acclamations. "Nous réalisons des progrès encourageants".

Mais ce message optimiste aura été complètement éclipsé par les images du point de presse de la veille à Bagdad, où un journaliste a balancé l'une après l'autre ses chaussures en direction du président, en hurlant en arabe "c'est ton baiser d'adieu, espèce de chien!".

Muntadar al-Zeidi, correspondant de la chaîne irakienne Al-Bagdadia, a utilisé le geste le plus spontané du mépris dans le monde arabe. Les Irakiens avaient déjà déboulonné à coup de chaussures la statue de Saddam Hussein lors de la chute de Bagdad en 2003.

George W. Bush qui a plongé sur le côté pour éviter la première chaussure, puis la deuxième, a minimisé l'incident par un trait d'humour: "tout ce que je peux dire, c'est que c'était une pointure 43". Si ses réflexes lui ont permis de s'en sortir indemne, du moins physiquement, sa porte-parole Dana Perino a elle été blessée par un micro dans l'oeil dans la mêlée qui a suivi.

Le gouvernement irakien a aussitôt condamné ce coup d'éclat "qui porte atteinte à la réputation des journalistes irakiens et de la presse irakienne en général" et exigé que la chaîne Al-Baghdadia, basée au Caire, présente ses excuses à l'antenne. Le journaliste a été arrêté et placé en garde à vue par les gardes du Premier ministre Nouri al-Maliki.

A Bagdad, à Sadr City, fief de Moqtada al-Sadr, des milliers de personnes sont descendues dans la rue lundi pour réclamer la libération du journaliste d'une vingtaine d'années, rapidement érigé en héros. "Bush, Bush, écoute bien, deux chaussures sur ta tête", scandait la foule. La chaîne Al-Baghdadia disait être mobilisée pour obtenir la libération du journaliste.

Nombre de ses confrères arabes lui ont apporté leur soutien. Abdel-Bari Atwan, rédacteur en chef de l'influent "Al-Qods Al-Arabi", basé à Londres, a salué sur le site Internet du journal un geste d'"adieu adapté pour un criminel de guerre".

Les images du lancer de chaussures tournaient en boucle en Irak et dans le monde arabe, alimentant déjà les bons mots. Un message "l'Irak envisage de proclamer la journée de dimanche journée internationale des chaussures" circulait ainsi par SMS à Riyad.

Au palais présidentiel de Kaboul, où la presse attendait le président américain et son homologue Hamid Karzaï, des journalistes afghans moqueurs avaient eux tenté, en vain, de convaincre un camarade caméraman d'imiter son confrère irakien....

George W. Bush laisse les deux pays dans lesquels il a porté sa "guerre contre le terrorisme" dans une situation très incertaine. ...

 AP

15-12


Une godasse pour Bush !

Soutenons Mountazer al-Zaïdi

Mountazer al Zaïdi, le  journaliste irakien à la chaîne de télévision al-Baghdadia qui n'a pas hésité à risquer sa vie en lançant ses deux chaussures à la tête de George Bush, est aujourd'hui dans un hôpital de Bagdad, un bras cassé et victime d'un traumatisme crânien. Il encourt de 2 et 7 ans de prison et une forte amende, pour insulte à chef d'Etat étranger et au « Premier ministre » Nouri al-Maliki, à qui la seconde chaussure était peut-être destinée.

Son crime : avoir accusé Bush de la mort de centaines de milliers d'Irakiens. Selon l'ONG américaine Just Foreign Policy, le nombre des victimes civiles irakiennes s'élevait hier à 1 297 997 morts. Le chiffre des soldats américains tués était de 4 209. Depuis avril 2003, celui des GI morts des suites de leurs blessures, et des mercenaires étrangers, n'a jamais été communiqué.

En Irak et dans les pays arabes, des milliers de manifestants réclament la libération de Mountazer al Zaïdi. A ce jour, plus de cent vingt avocats – américains et arabes – proposent d'assurer sa défense.

En signe de solidarité et en hommage à son courage, envoyez une vieille godasse à l'Ambassadeur américain dans votre pays. Il comprendra que vous lui demandez de la faire suivre à la Maison-Blanche !

Adresse pour la France : Ambassade des Etats-Unis en France, 2 avenue Gabriel – 75382 – Paris Cedex 08.

Rennes, le 17 décembre 2008                                                                     Gilles Munier

                                                                                                                Secrétaire général



Médias et Manipulation de l'opinion / Vidéos
Ndlr : la publication des articles ou analyse ne signifie nullement que la rédaction partage les analyses ou point de vue des auteurs, mais doit être vu comme information 

1-1 Jeu vidéo inspiré du lancer de chaussures en ligne (dés ce jour)

http://www.kroma.no/2008/bushgame/
Une entreprise britannique vient de mettre en ligne le premier jeu vidéo inspiré du lancer de chaussures dont a été la cible George W. Bush lorsd'uneconférence de presse en Irak le 14 décembre.

Le but de "Bush's Boot Camp" est de protéger le président des multiples chaussures qui lui sont lancées.

Vous disposez pour cela de pistolets avec lesquels vous devez tirez sur les chaussures avant qu'elles atteignent leur cible.

Lorsque vous êtes à cours de munitions, appuyez sur la barre espace pour recharger vos armes. Interrogé par le quotidien britannique The Telegraph, le responsable de la société à l'origine de ce jeu gratuit, T-Entreprise, justifie de manière ironique sa mise en ligne par l'absence de réaction des services de protection."Si vous regardez le clip vidéo, les services secrets ne bougent pas jusqu'à ce que la deuxième chaussure soit lancée", explique Sadi Chisti."Nous espérons que les agents utiliseront ce jeu comme une aide l'entrainement pour de futures attaques à la chaussure contre nos dirigeants mondiaux".

Lien et texte: par [grenouille]url:http://www.alterinfo.net/index.php?action=article&id_article=1147616&

voir_commentaire=oui#com_657497

Alter Infol'InformationAlternative


2 Brèves

2-1 La reconstruction de l'Irak : un gâchis de 100 milliards de dollars.

Les conclusions évidentes, relève le rapport, sont que le gouvernement américain n'a ni la politique, ni les structures nécessaire pour se lancer dans la reconstruction de l'Irak, la plus importante entreprise de reconstruction depuis le plan Marshall après la Seconde guerre mondiale.

Un rapport du gouvernement américain, non publié, déclare que les efforts menés par les Etats-Unis pour reconstruire l'Irak se sont soldés par une perte de 100 milliards de dollars, indique le New York Times.

Ces efforts ont été paralysés par des querelles bureaucratiques et la méconnaissance de la société irakienne, indique ce rapport de 513 pages, qui dresse l'historique de l'aide américaine en Irak et dont le quotidien a pu se procurer une copie.

Intitulé "Dures leçons : l'expérience de la reconstruction de l'Irak", le document a été rédigé par les services de Stuart Bowen, inspecteur général de la reconstruction, sur la base de de 500 entretiens et de 600 audits, inspections ou enquêtes. Ginger Cruz, adjoint de Bowen, a refusé de réagir à l'article du New York Times, mais a précisé que le rapport serait présenté le 2 février à une commission parlementaire.

Quand le programme de reconstruction de l'Irak a commencé à être à la traîne, le Pentagone a commencé à gonfler des chiffres pour couvrir les échecs, poursuit le rapport. Ainsi un passage du document, cite notamment l'ancien secrétaire d'Etat Colin Powell se plaignant, qu'après l'invasion de l'Irak en 2003, le Département de la Défense "n'a cessé d'inventer le nombre des forces de sécurité irakiennes". Ses affirmations sont corroborées par le général Ricardo Sanchez, commandant du corps expéditionnaire américain, et par Paul Bremer, chef de l'administration civile qui a cédé la place en 2004 à un gouvernement local. Interrogé sur ce rapport, Powell s'est refusé à tout commentaire, précise le New York Times.

Les conclusions évidentes, relève le rapport, sont que le gouvernement américain n'a ni la politique, ni les structures nécessaire pour se lancer dans un tel programme de reconstruction, le plus important depuis le plan Marshall après la seconde guerre mondiale. Au milieu de 2008, 117 milliards de dollars avaient été dépensés pour la reconstruction de l'Irak, dont 50 milliards payés par le contribuable américain, poursuit le document.

En fin de compte le rapport conclut que les efforts de reconstruction n'ont eu comme résultat que de restaurer les destruction faites pendant l'invasion et les pillages qui s'en sont suivis, note encore le New York Times. L'argent, par ailleurs, a été réparti entre les chefs de tribus et les politiciens Irakiens, selon le journal.

Le commandant en chef des forces américaines en Irak, le général Ray Odierno, qui accueillait samedi le secrétaire à la Défense Robert Gates, a laissé entendre que les troupes stationnées dans les villes du pays pourraient y rester au-delà de juin 2009, date prévue pour leur retrait des centres urbains. Le général a expliqué que ce maintien de forces dans des localités irakiennes aurait pour principal objectif de soutenir les forces gouvernementales et non de participer aux opérations de combat.

ALEXANDER NEMENOV

LEMONDE.FR avec AFP et Reuters | 14.12.08 |

http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2008/12/14/la-reconstruction-de-l-irak-un-gachis-de-100-milliards-de-dollars_1131018_3222.html#ens_id=1105229

 



3 Dossier & Point de vue

Ndlr : La publication des articles ou analyse ne signifie nullement que la rédaction partage toutes les analyses des auteurs mais doit être vu comme information

3-1  Ahmed Loutfi : Le Proche-Orient restera une zone de guerre pour l'Administration Obama.

Une directive du Pentagone soutenue par Robert Gates, actuel et prochain secrétaire à la Défense, prévoit même le recours à la guerre irrégulière.
Guerroyer jusqu'à 2030
Le Pentagone a officialisé dans une directive l'importance stratégique qu'il donne à la « guerre irrégulière » l'opposant à des insurgés et des terroristes, au même plan que la « guerre conventionnelle » entre Etats.
Cette approche s'applique évidemment à l'Iraq et l'Afghanistan où les GI'S affrontent des combattants pratiquant des formes de guerre différentes qu'on ne peut pas assimiler aux anciennes tactiques de
maquisards.
La directive signée par le vice-secrétaire à la Défense, Gordon England, souligne que « la guerre irrégulière est stratégiquement aussi importante que la guerre traditionnelle », et affirme la nécessité
d'améliorer les compétences (du Pentagone) en matière de guerre irrégulière. Ce qui veut dire renforcer les activités de contre-terrorisme, de contre-insurrection ainsi que les « opérations de
stabilité » dans des « pays fragiles », désormais définies comme une «mission-clé ».

La directive préconise de « maintenir des capacités permettant au Département de la Défense d'être aussi efficace en matière de guerre irrégulière qu'en matière de guerre conventionnelle ».

De quoirelever à première vue toutes sortes d'opérations qui pourraient ne pas cadrer avec la légalité internationale au même titre que les actions que mènent terroristes et pirates. De plus, cette notion pourrait aussi  renforcer les ingérences américaines en dehors du territoire national et surtout dans la zone du Moyen-Orient, foyer de multiples tensions.

Ainsi, parmi les missions assignées dans cette directive de 12 pages, Washington doit notamment s'efforcer de renforcer les capacités militaires des pays partenaires, soutenir les nations menacées par des adversaires « irréguliers » ou encore créer un environnement stable et sûr dans les Etats « fragiles », afin d'empêcher la formation de sanctuaires extrémistes. Cette directive formalise un changement déjà largement amorcé sur le terrain, à la lumière des leçons tirées depuis 2001 des conflits en Iraq et en Afghanistan. « Cela codifie les rôles et les responsabilités », a commenté un porte-parole du Pentagone, Bryan Whitman. Cette réorientation avait déjà été formulée à l'été 2008 dans un document officiel intitulé « Stratégie de la défense nationale », approuvé par le secrétaire à la Défense, Robert Gates. Or, Gates bien que républicain maintiendra son poste sous l'Administration Obama. « Dans l'avenir, gagner la guerre irrégulière contre les mouvements extrémistes et violents sera l'objectif central des Etats-Unis », soulignaient les auteurs de ce rapport.
Dans la revue Affaires étrangères datée de janvier/février, Gates défend cette nouvelle stratégie, désapprouvée par certains militaires, qui s'inquiètent d'un déclin potentiel de la suprématie conventionnelle de l'armée américaine à l'heure de la montée en puissance militaire de pays comme la Chine ou la Russie. « Nous ne devons pas nous focaliser sur la préparation à de futurs conflits conventionnels au point de négliger de fournir toutes les capacités nécessaires pour gagner le type de guerre mené actuellement par les Etats-Unis », écrit-il, en recommandant d'y consacrer un budget suffisant.
Un rapport du Commandement inter-forces américain sur les défis militaires des 25 prochaines années avertit également que les Etats-Unis devront sans doute faire face à un vaste spectre de conflits. « D'ici les années 2030, les forces armées américaines se retrouveront presque certainement engagées au combat, soit dans un conflit régulier ou dans une série de guerres de contre-insurrection », estime ce rapport, qui suggère de se tenir prêt à combattre sur les deux fronts.
Une paix n'est donc pas prévisible les prochaines années : le chaos va se maintenir dans cette région meurtrie du Proche-Orient.
Ahmed Loutfi
http://hebdo.ahram.org.eg/arab/ahram/2008/12/10/leve2.htm

Al-Ahram Hebdo  Semaine du 10 au 16 décembre 2008, numéro 744


3-2 Moataz A. Fattah estime que le Obama  veut le changement, mais qui ne sera pas facile et donc sera graduel.

Ndlr : La publication des articles ou analyse ne signifie nullement que la rédaction partage l'analyse de l'auteur mais doit être vu comme information
Moataz A. Fattah, professeur de sciences politiques à l'Université du Caire et à l'Université Central Michigan aux Etats-Unis, estime que le nouveau président américain veut le changement, mais qui
ne sera pas facile et donc sera graduel.

Entretien.
« L'héritage échu à Obama est compliqué »
Al-Ahram Hebdo : Barack  Obama qui avait promis le changement a finalement préféré la continuité en choisissant son équipe, comment interprétez-vous sa position ?
Moataz A. Fattah : Obama a promis le changement et y reste engagé. Maisil veut le mener à partir de bases et dans un cadre bien défini etstable. C'est-à-dire un changement sans révolution. Lorsqu'il parle dechangement, il parle de lui-même, les idées nouvelles et la stratégiedifférente qu'il devrait véhiculer. Obama sait très bien qu'il a despoints de faiblesse. Son expérience en affaires intérieures ouétrangères est évidemment faible. Il n'est ni comme les gouverneurs desEtats qui sont experts en matière locale, ni comme les Sénateurs qui excellent en politique internationale. C'est un jeune politicien qui n'a, derrière lui, que deux ans au Sénat, ce qui explique pourquoi il cherche à être entouré de personnes expérimentées plutôt que de fidèles.
Cette attitude émane surtout du fait que l'Amérique s'est livrée aux démocrates. Ils dominent le Congrès et détiennent la plupart des Etats. Concrètement, ceci signifie que toutes ses propositions vont passer facilement. Et toutes décisions, il en assumera seule la responsabilité ou en tirera profit. Il a été invité à se justifier sur cette formation et a déclaré que c'était lui qui incarnait le changement et que sonéquipe œuvrera en fonction de sa vision.
— L'Amérique est pourtant un pays d'institutions et non d'un seul homme ...
— Nous exagérons en représentant les Etats-Unis comme étant un pays d'institutions. Il y a des différences claires entre Bush et Clinton par exemple. Chaque nouveau président arrive avec un mandant précis. Il est élu en fonction d'un certain nombre de politiques et d'objectifs qui font que sa vision est plus importante que les institutions. Un Etat institutionnel n'est pas synonyme de barrières ni de stagnation. En affaires étrangères, Washington est dévoué à Israël, mais cela n'a pas empêché Bush père de braver la tradition et d'obliger Itzhak Shamir à s'asseoir avec les Palestiniens à Madrid.
Aux Etats-Unis, le rôle de l'individu est primordial, mais non pas dans le même sens qu'au Proche-Orient, genre Saddam Hussein qui donnant l'ordre d'envahir le Koweït, tout le monde  dit oui. Le président américain n'est pas non plus un conducteur de train qui roule sur des rails installés d'avance. C'est plutôt un capitaine de navire, qui cherche un consensus intérieur sur le chemin à suivre et la vitesse avec laquelle il va naviguer.
— Pourtant, il a opté pour une équipe dite de guerre ...
— Il n'a choisi ni Rumsfeld ni Cheney, Obama a nommé des personnes très pragmatiques. Et le pragmatisme ici veut dire que ces personnes ne travaillent pas en fonction de leurs références idéologiques, mais adopte la méthode « Run and See » (diriger et voir). Hillary Clinton est un bon exemple. Elle a voté pour la guerre contre l'Iraq, mais a reculé et s'est excusée publiquement plus tard quand elle s'est rendu compte que Bush avait tort.
— Quel message entend-il alors envoyer en formant cette équipe ?
— C'est qu'il veut le changement, mais qu'il ne sera pas facile et donc sera graduel. Car Obama ne tient pas toutes les ficelles du jeu en main. C'est le mieux qu'il pourra faire dans des conditions pareilles. L'héritage échu à Obama est compliqué. Il faut savoir que les Etats-Unis ont perdu 2 millions de postes en 5 mois et on n'a pas encore touché lefond.
— Avec une équipe pareille, croyez-vous qu'un règlement du conflit israélo-palestinien serait à l'horizon ?
— Obama a un agenda assez ambitieux sur le Proche-Orient, et en particulier le conflit israélo-arabe ; il en a fait une de ses priorités. Mais je crois que le problème de ce conflit n'est pas à la Maison Blanche en ce moment, il est plutôt au Proche-Orient. Toute solution diplomatique exige la présence de parties prêtes sur le terrain. Or, sur le terrain nous sommes à la veille de deux scrutins en Israël et en Palestine, et il semble que les radicaux des deux côtés vont l'emporter. Ce qui rend la tâche difficile devant l'Administration
Obama. Les démocrates sont engagés en faveur de la paix depuis Carter. Même Hillary Clinton, alors première dame, lorsqu'elle a visité les territoires, elle a pleuré et promis aux Palestiniens que son mari et elle  feraient le nécessaire pour eux.
Propos recueillis par Samar Al-Gamal
http://hebdo.ahram.org.eg/arab/ahram/2008/12/10/leve3.htm
Al-Ahram Hebdo  Semaine du 10 au 16 décembre 2008, numéro 744


3-3 Atlasaltern : Incertitudes sur l'avenir de l'Irak

Un des premiers gestes du nouveau président états-unien Barack Obama, avant même sa prise de fonction, a été de maintenir au poste de secrétaire à la guerre Gates, l'homme qui s'oppose depuis des mois à la fixation d'un délai pour le retrait des troupes d'occupation d'Irak, ce qui met de plus ne plus en doute la détermination d'Obama à tenir sa promesse en la matière (http://news.antiwar.com/2008/12/02/gates-obama-on-same-page-on-iraq/).

 

A Bagdad, le pacte, le SOFA (Status of Forces Agreement), qui vise à donner un cadre juridique à la présence des troupes américaines au-delà de l'expiration le 31 décembre prochaindu mandat de l'ONU dont elles bénéficient actuellement, a été adopté samedi 29 novembre 2008 par le parlement irakien malgré l'opposition des partisans chiites de Moqtada Sadr.  L'accord, très souple, s'il mentionne l'horizon 2011 pour le retrait des troupes américaines, laisse aux Etats-Unis le pouvoir d'adapter leur décision en fonction de la réalité du terrain (cf http://www.lesafriques.com/actualite/dissensions-irakiennes-sur-un-sofa-de-la-honte.html?Itemid=89?article=10631 et Los Angeles Times du 2 décembre http://fairuse.100webcustomers.com/itsonlyfair/latimes0563.html).

Les adversaires de l'occupation militaire de l'Irak aux Etats-Unis en Europe et dans le reste du monde ont encore du pain sur la planche.


Le site du Pakistan Daily publiait récemment la liste des universitaires et chercheurs irakiens assassinés depuis l'invasion états-unienne de 2003 :

http://www.daily.pk/world/middle-east/8343--list-of-iraqi-academics-assassinated-in-iraq-during-the-us-led-occupation.html. Le site http://www.handsoffiraqioil.org/ rappelle qu'à cause de la guerre et de l'occupation américaine depuis 2003 40 % de la population irakienne, vit avec une eau contaminée, 3 millions sont réfugiés à l'étranger.
Parallèlement à la signature du SOFA, l'Irak négocie des contrats d'expoitation pétrolière. Deux compagnies, China National Petroleum et Shell, en ont déjà décroché. Un des enjeux de souveraineté pour l'Irak est de ne négocier que des contrats de longs termes afin de pouvoir redistribuer les cartes quand les troupes d'occupation états-uniennes se seront retirées (http://www.carbonweb.org/showitem.asp?article=347&parent=339).

http://atlasalternatif.over-blog.com/article-25420542.html

Atlasaltern

publié dans : Proche-Orient communauté : Actualités Internationales

03-12



4 Déclaration, courrier des lecteurs & témoignage

Ndlr : La publication de l'article  ne signifie nullement que la rédaction est d'accord avec l'article mais doit être vu comme information..

4-1  Le Président Barak Hussein Obama doit libérer les prisonniers politiques irakiens ou les faire transférer dans un pays neutre

Position de la  Commission Liberté et Justice

La signature de l'Accord de sécurité (SOFA) entre les Etats-Unis et le régime de Bagdad a, notamment, pour conséquence la remise à la soi disant justice irakienne des prisonniers détenus dans les camps américains depuis avril 2003.

Cette décision, plusieurs fois différée, viole les Conventions de Genève relatives au traitement des prisonniers de guerre. Chacun sait que sur plus de 22 000 détenus concernés, la plupart sont désormais menacés de mort, risquant d'être exécutés lors de séances de « nettoyage » des prisons ou après des procès truqués.

Sur les milliers de personnes menacées de mort, on peut citer le cas de Tarek Aziz parce que le dirigeant irakien était connu de la communauté internationale et partout respecté. Le Vice-Premier ministre irakien est maintenu en cellule dans l'indifférence quasi générale malgré un état de santé critique, sans avocat et sous le coup d'accusations fantaisistes sans cesse renouvelées. A des degrés divers, tous les détenus politiques sont dans une situation analogue : il faut les libérer ou leur permettre d'accéder à un procès respectant la dignité humaine et la justice si des charges réelles sont retenues contre certains d'entre eux, mais pas en Irak. C'est impensable dans la situation actuelle.

Le Président Barak Hussein Obama s'enorgueillerait en exigeant dès maintenant la libération des prisonniers détenus par les forces américaines d'occupation ou leur transfert dans un pays neutre, comme c'est leur droit.

Dans le cas contraire, le massacre des prisonniers politiques irakiens entachera son mandat présidentiel, élargira encore plus le fossé qui sépare les Etats-Unis de l'Irak véritable, des pays arabes et du monde musulman, et balaiera les espoirs de paix placés en lui par ceux qui l'ont élu.

Paris, le 8 décembre 2008


4-2 L'horreur des prisons secrètes irakiennes.
C'est le règne de la peur et de la terreur en Irak. Depuis 2003, au moins 380'000 femmes, hommes, enfants, ont été brutalement arrachés à leurs foyers pour être enfermés dans des centres de détentions et de tortures. Selon l'ONU, 50'000 personnes seraient actuellement encore détenues par les forces d'occupation et leurs alliés en Irak. Mais ce chiffre pourrait être infiniment plus important, dans un contexte de haine ethnique croissante où les prisons secrètes sont devenues légion, et les humiliations et les tortures une institution.

Mohammed Al-Dainy un parlementaire de Bagdad, est de père sunnite et de mère chiite ; il refuse toutefois de se définir autrement que par son "appartenance à l'Irak". Il est venu le 30 octobre à Genève, avec le journaliste Ali Wajeeh de la chaîne TV Al-Sharquiyya [1], pour dire qu'il est urgent que l'on envoie des gens enquêter dans les nombreuses prisons secrètes irakiennes.

M. Al-Dainy a pu établir l'existence de 426 lieux de détention secrets et rassembler quantité de documents, dont certains filmés. Depuis 2006, il a visité treize prisons secrètes. Et il en existe beaucoup d'autres : les 27 prisons reconnues par le gouvernement irakien, et les prisons secrètes administrées par les forces du Pentagone.

Il a apporté des procès verbaux d'actes de tortures et de viols, prouvant les exécutions extrajudiciaires, ainsi que des certificats de décès de prisonniers morts sous les tortures.

« Ceux qui demandent à visiter des prisons secrètes dont ils auraient connaissance ne peuvent le faire sans l'autorisation du gouvernement », explique Al-Dainy. « Cela donne ainsi le temps aux autorités de déplacer les détenus avant la visite. Nous sommes constamment confrontés à ce dilemme. Raison pour laquelle nous faisons appel à une autorité internationale qui impose ses propres conditions ».

A la question de savoir comment M. Al-Dainy est parvenu à collecter des documents « ultra-confidentiels » et à filmer à l'intérieur des prisons, il a répondu qu'il a bénéficié de son « statut de parlementaire » et qu'il était de son devoir de se rendre sur ces lieux lorsque qu'il en a eu connaissance ! Il a pu parfois profiter de la désorganisation qui règne pour entrer dans des prisons et filmer.

« Dans certaines cellules, nous avons compté 200 personnes ; dans d'autres jusqu'à 700. Femmes, vieillards, enfants et hommes sont mélangés », a-t-il raconté. « Parmi les treize lieux que j'ai visités, trois étaient sous administration mixte américaine et irakienne. Il s'agit de Al Dial, Al Karmiya et Sahat Al Usur ».

Le journaliste Ali Wajeeh, directeur de l'information d'Al-Sharquiyya, a évoqué lui l'assassinat de quatre confrères, il y a deux semaines. Ils ont été enlevés, torturés et exécutés alors qu'ils préparaient une série d'émissions à partir des documents et des vidéos fournis par M. Al-Dayni. Depuis 2003, 461 journalistes ont été tués en Irak. Plus de mille autres ont quitté le pays.

Qui sont les tueurs ? Il y a actuellement en Irak 160'000 mercenaires qui se servent de leurs armes contre les civils. « Ils sont venus en Irak en disant qu'ils allaient protéger les droits de l'Homme. Or le remède s'avère pire que le mal. Et de cela, l'ONU ne dit rien. »

M. Al-Dainy a confié nombre de documents à l'ONG arabe Al-Karama. « Parmi tous ces documents il faudra faire un tri », commente le responsable Rachid Al-Mesli. « Et, ensuite, il faudrait aller sur place pour recouper toutes les informations, vérifier la véracité de chaque document. Nous ne sommes pas structurés pour remplir cette mission. C'est pourquoi il faut absolument instaurer un tribunal international, comme le demande M. Al-Dainy, et nommer une commission pour faire ce travail. »

Les deux témoins irakiens ont appelé les Nations Unies à ouvrir une enquête internationale pour l'assassinat de deux députés, la nomination d'un rapporteur spécial pour l'Irak, et la mise en place d'un Tribunal international pour juger urgemment les crimes les plus graves.

Nous avons écouté leur poignant témoignage avec un sentiment d'effroi.

Silvia Cattori

Propos recueillis lors de la conférence qui s'est tenue au Club suisse de la presse le jeudi 30 octobre 2008.

 

[1] A l'invitation de l'ONG ALKARAMA for Human Rights . Voir :
http://en.alkarama.org/index.php ?option=com_content&task=view&id=150&Itemid=1

http://www.silviacattori.net/article605.html


Analyse -  Géopolitique et stratégie – Réflexion

Ndlr : La publication des articles ou analyse ne signifie nullement que la rédaction partage toutes les analyses des auteurs mais doit être vu comme information

5-1 John Lloyds ; Yes we can : Les Etats-Unis se préparent à étendre la guerre.

Le 3 décembre, le vice président de la Douma Jirinovski a déclaré « … à cause de la crise financière et économique mondiale, les Etats-Unis et l'Occident en général étant incapables d'en sortir sans guerre » et a prédit « toute une série de guerres ». Les rumeurs circulaient déjà en novembre, mais les récentes nominations l'ont confirmé : c'est bel et bien une équipe belliqueuse qu'Obama dévoile jours après jours. Bush vient de nous faire verser des larmes en déclarant qu'il n'était pas prêt pour la guerre à son début de mandat, mais il semble que son successeur ait comblé la lacune : au grand regret de son électorat humaniste, pas de quêteurs de la croix-rouge dans l'équipe Obama, un rappel des anciens faucons, autrement dit une rigoureuse continuité de la politique étrangère.

Les attentats terroristes de Mumbaï ont suscité la très révélatrice ironie russe de Jirinovski : « Les attentats de Mumbai nous montrent le vecteur de la politique ultérieure des Etats-Unis ». L'article poursuit : « Selon le leader du LDPR, il n'y a pas de terroristes dans le monde, mais tous les attentats sont provoqués par des services secrets dans tel ou tel pays. Et d'ajouter que le terrorisme se retire d'Irak et d'Afghanistan et se développe en Afrique du Nord, en Inde et plus loin en Indonésie ». Certaines mauvaises langues prétendent que le gouvernement indien aurait donné un coup de pouce aux terroristes, l'ironie russe sous-entend-elle complicité indo-étatsunienne ? La brève ne le dit pas. Nul doute que nous serons éclairés rapidement, puisque les Etats-Unis se sont empressés de s'investir dans l'enquête, comme l'a publié le Times en Inde : « unprecedented intelligence cooperation involving investigating agencies of India, United States, United Kingdom and Israel ».

Obama s'est exprimé sur la question, en résolutions à peine voilées : "The situation in Afghanistan has been worsening. The situation in South Asia as a whole and the safe havens for terrorists that have been established there, represent the single most important threat against the American people ... We're going to have to mobilize our resources and focus our attention on defeating al Qaeda, (Osama) bin Laden, and any other extremists groups that intend to target American citizens ... I can tell you that my administration will remain steadfast in support of India's efforts to catch the perpetrators of this terrible act and bring them to justice. And I expect that the world community will feel the same way". On constatera avec délice que le rêve américain n'a pas perdu une once de ses prétentions en s'octroyant le rôle de grand protecteur du monde : "Not only to keep America safe but also to ensure that peace and prosperity continue around the world".

Non seulement les dés semblent donc déjà jetés en ce qui concerne le Pakistan, mais l'affaire est également déjà verrouillée pour son voisin, l'Afghanistan. Il était temps que la nouvelle administration vienne redonner un second souffle au bourbier afghan. La presse officielle s'était bien gardée de s'étendre sur la déconfiture de l'Otan dans cette région, l'affaire était déjà pliée, la coalition sur le point de rentrer la queue entre les jambes : Un journaliste indépendant venait de rapporter que les talibans avaient repris le contrôle de la plus grande partie du pays et n'était plus qu'à 20 km de Kaboul. Qu'à cela ne tienne, maintenant Robert Gates envisage d'envoyer 15000 hommes supplémentaires en Afghanistan.

Mais l'attention de la nouvelle équipe s'est plus particulièrement portée sur le grand Satan. Le conseiller d'Obama, Dennis Ross, s'est prononcé pour une option dure vis-à-vis de l'Iran, anticipant les procédés habituels de Téhéran pour gagner du temps. Par l'intermédiaire d'une nouvelle organisation, l'UANI (United Against Nuclear Iran), il reprend les travaux du BPC (Bipartisan Policy Center) qui avait élaboré un rapport appelé le « Coats-Robb report ». Celui-ci préconisait une frappe massive sur l'Iran  baptisée « kinetic action » :

"the attacks would target Iranian air defense and missile sites, communications systems, Revolutionary Guard facilities, key parts of Iran's military-industrial complex, munitions storage facilities, airfields, aircraft facilities, and all of Iran's naval facilities. Eventually, they say, the United States would also have to attack Iran's ground forces, electric power plants and electrical grids, bridges, and "manufacturing plants, including steel, autos, buses, etc"

Est-ce pour cette raison que l'Iran bombe le torse et
multiplie les démonstrations militaires ?

On peut déjà deviner les "conseils" de cet ancien collaborateur de Wolfowitz (dont on ne fera pas les présentations) auprès d'Obama. Dennis Ross « a soutenu l'invasion de l'Irak et, au cours de la campagne présidentielle 2008, il a à plusieurs reprises collaboré avec des écrivains proches de l'American Entreprise Institute (AEI), le lobby néo-conservateur artisan de la ligne dure contre l'Iran. Ross a également servi de co-animateur du WINEP pour le Groupe de travail présidentiel sur l'avenir des relations US-Israël qui a délivré un rapport 2008 sur le « renforcement du partenariat : comment approfondir la coopération Etats-Unis/Israël face au défi nucléaire iranien » ». Le retrait d'Irak projeté par l'administration américaine avait l'allure pacifique, il prend plutôt l'allure d'un redéploiement, d'autant que l'avenir des bases militaires américaines n'est l'objet d'aucun calendrier.

Le déploiement militaire est également prévu à l'intérieur des Etats-Unis. Le 20 novembre, des rumeurs de mobilisation se sont répandues sur la toile. Le 1er décembre, le Washington post a annoncé : "The U.S. military expects to have 20,000 uniformed troops inside the United States by 2011 trained to help state and local officials respond to a nuclear terrorist attack or other domestic catastrophe, according to Pentagon officials". "Domestic catastrophe" ? Doit-on entendre des émeutes ? Il est vrai que le rapport Citigroup n'est pas réjouissant : "Citigroup said the blast-off was likely to occur within two years, and possibly as soon as 2009.".

Ainsi que l'a dit le conseiller russe, la guerre semble être la politique de fuite en avant des Etats-Unis devant la crise économique. Assurément, il peut le faire.

John Lloyds

04-12
http://www.lecourrier-dalgerie.com/novembre/n1439.pdf


5-2 USA - Obama : Changement dans la continuité ?  
Hillary Clinton au Département d'Etat, Robert Gates à la Défense, James Jones conseiller à la Sécurité nationale et Susan Rice ambassadrice à l'Onu, forment un carré important, déterminant la politique proche-orientale des Etats-Unis. Des nominations qui semblent loin du programme de « changement » prêté à Obama, comme beaucoup d'Arabes espéraient.

Portraits.

Hillary Clinton : 61 ans, ancienne première dame et sénatrice de l'Etat de New York, et surtout l'ex-rivale qui a affronté dans une campagne longue et sans merci Barack Obama à la présidentielle, Hillary Clinton prend la tête de la diplomatie de la future administration américaine.

Un choix étonnant ... puisque la politique étrangère notamment concernant la région du Proche-Orient a été le grand point de discorde entre les deux. C'est le même Barack Obama qui s'était moqué durant la campagne présidentielle de « la prétendue expérience internationale de l'ex-première dame » qui consistait essentiellement, selon lui, « à prendre le thé avec des diplomates américains ». Et c'est aussi Hillary qui l'avait traité de « naïf » et d'«  irresponsable », de commandant en chef qui aurait besoin d'un « manuel d'instructions pour politique internationale  ».

Clinton devient alors la troisième femme dans l'histoire des Etats-Unis à devenir secrétaire d'Etat américaine, après Madeleine Albright sous la présidence de Bill Clinton et Condoleezza Rice à qui elle succédera. Hillary, chef de la diplomatie américaine, est certes un choix dépressif pour le monde arabe pour ses positions très sévères envers la région. On n'oublie pas Hillary, la sénatrice, qui a défendu les opérations militaires en Afghanistan et en Iraq et qu'elle a été la dernière des principaux candidats démocrates à modifier sa position concernant l'Iraq.

Durant sa campagne électorale, Elle se disait décidée à mettre fin à la guerre, mais n'envisageait pas de retrait total. Une option qui se contredit avec la promesse d'Obama d'un retrait très prochain. Elle parlait d'une « politique vigoureuse avec les ennemis de Washington ».

 L'Iran est en tête de liste. Quant au Hamas et au Hezbollah, pour elle, il n'est pas question de dialogue, ils ne sont que des réseaux terroristes.

Sa position envers le processus de paix est beaucoup plus critiquée. Sénatrice, elle a dénoncé la résolution du Conseil de sécurité et des Nations-Unies décrétant l'investigation dans les massacres de Jénine, et elle a œuvré pour la faire tomber.

Son soutien à l'Etat hébreu est clair. C'est elle qui s'est prononcée un jour en faveur d'un transfert de l'ambassade israélienne de Tel-Aviv à Jérusalem. Et en visitant Israël en 2005, elle avait fait l'éloge de ce mur de séparation, ce que jamais un Américain ni même un Israélien n'a osé faire. « Ce n'est pas contre les Palestiniens, mais contre les terroristes, et c'est au peuple palestinien de leur faire changer leur position de terrorisme ». Et au cours de la guerre du Liban de l'été 2006, Hillary Clinton avait tenu à manifester un soutien sans équivoque à l'Etat hébreu : « Nous nous tiendrons au côté d'Israël parce que cet Etat défend les valeurs américaines ainsi que celles israéliennes ».

Aujourd'hui chef de la diplomatie, que peut-on attendre d'elle ? Clinton, la chef de la diplomatie, va-t-elle ôter son masque de sénatrice pour réaliser le programme d'Obama ?

 Roberts Gates, architecte de la stratégie de guerre en Iraq

64 ans, secrétaire à la Défense depuis 2006, ancien directeur de la CIA, Gates va rester toujours à la tête du Pentagone. C'est la première fois qu'un secrétaire à la Défense soit maintenu dans une administration d'un autre bord que le sien. Obama a donc ainsi maintenu Robert Gates dans ses fonctions, alors que les Etats-Unis mènent deux guerres de front en Iraq et en Afghanistan. C'est lui qui connaît la situation, de plus, selon les analystes, il détient le clé de dossier de ces deux guerres. Gates est connu pour être l'architecte de la stratégie de renforts en Iraq, un des succès de l'administration Bush. Le secrétaire à la Défense, Robert Gates est perçu comme « l'antithèse » de son prédécesseur Donald Rumsfeld. Celui-ci a été choisi par George Bush à la fin de 2006 pour succéder au très controversé Rumsfeld pour mettre en œuvre la stratégie d'envoi de 30 000 soldats en renfort en Iraq début 2007, qui a contribué à améliorer la situation en Iraq.

Alors pour Obama, la mission de Robert Gates est « de finir la guerre en Iraq d'une façon responsable ». Gates serait notamment chargé de concrétiser la promesse de retirer les troupes américaines d'Iraq, faite par Obama en 16 mois. En fait, les deux hommes sont pour un retrait des troupes américaines d'Iraq. Dès son arrivée au Pentagone fin 2006, Robert Gates avait séduit le Congrès par sa franchise lorsqu'il avait reconnu lors d'une audition que « non », les Etats-Unis ne gagnaient pas la guerre en Iraq. Il a dénoncé la guerre d'Iraq comme une « calamité stratégique », ainsi que la « militarisation rampante de la politique étrangère américaine ».

Mais le point de divergence dans cette affaire, qu'Obama et Gates sont moins en accord sur le rythme de retrait des troupes d'Iraq. Gates avait déclaré à maintes fois avant sa nomination être opposé à un calendrier rigide de retrait et avait jugé contre-productif de fixer une date de retrait.

Et bien qu'Obama ait répété, la semaine dernière, qu'il entendait respecter son engagement de campagne de « retirer les troupes de combat dans les seize mois », il a aussi dit qu'il suivrait « l'avis des chefs d'état-major ». Alors selon les analystes, le choix de Gates pourrait donner un prétexte à Obama de se dérober facilement de cette promesse de retrait.

Pour l'Afghansitan, Gates a un autre grand rôle. Il devrait superviser le changement de priorité militaire en cours, en faveur de l'Afghanistan, décrété « front de la guerre contre le terrorisme ». En fait, Gates, comme Obama, partage la volonté d'envoyer d'importants renforts en Afghanistan. Il parlait toujours « des moyens et de la stratégie nécessaires pour vaincre Al-Qaëda et les Talibans en Afghanistan ».

James Jones, la double expérience de militaire et de diplomate

64 ans, ancien général du corps des marines, ancien commandant de l'Otan, Jones est nommé conseiller à la Sécurité nationale. Il est supposé être la dernière voix qu'Obama va entendre avant de prendre sa décision.

A la tête du Conseil de sécurité nationale, installé à la Maison-Blanche, il aurait en charge la coordination de la diplomatie et des affaires militaires. Pour Obama, Jones apporterait à cette fonction « la double expérience acquise en tant que militaire et en tant que diplomate ».

Alors que le dossier afghan est une priorité de la nouvelle administration, le général Jones présente l'avantage de connaître parfaitement l'Otan. Commandant au sein de l'Otan, James a tiré la sonnette d'alarme sur la dégradation de la situation en Afghanistan. Il a dit que « l'Otan ne va pas gagner la guerre en Afghanistan, et la guerre américaine en Iraq va faire perdre celle d'Afghanistan ».

Son expérience du Moyen-Orient devrait lui permettre d'occuper une place de choix dans les prises de décisions en matière de politique étrangère. Il connaît bien le dossier israélo-palestinien. Jones avait été nommé l'envoyé spécial des Etats-Unis pour la sécurité au Proche-Orient, par Condoleezza Rice à la suite du lancement du processus de paix d'Annapolis, le 27 novembre 2007. Son rôle était d'aider les Israéliens et les Palestiniens à mettre en place un système de sécurité nécessaire dans le cadre d'un accord de paix. A cet égard, il aurait rédigé, en août dernier, un rapport sur la sécurité dans les territoires palestiniens. Ce rapport a proposé un plan visant à faciliter le retrait israélien des régions de Judée-Samarie évoquées dans la Feuille de route. Il consisterait à envoyer des troupes internationales pour assurer la sécurité dans ces territoires, durant le retrait israélien et jusqu'à ce que l'Autorité Palestinienne soit en mesure d'en prendre le contrôle. Ce qui a suscité les critiques d'Israël, qui ne souhaite pas abandonner cette région.

Pour l'Etat hébreu, en cas de retrait de Judée-Samarie, les populations du centre du pays seraient, à l'instar de celles du sud, vulnérables face aux tirs de roquettes et aux infiltrations terroristes. C'est pour cette raison que les gouvernements israéliens successifs ont souhaité pouvoir conserver certaines prérogatives sécuritaires sur cette région. Il était contre la guerre en Iraq. Jones a remis au Congrès, en septembre 2007, un rapport sur l'état des troupes américaines dans ce pays, où il recommandait de réduire le nombre de soldats. Il a été aussi très critique sur la gestion de la guerre en Iraq par l'administration Bush, qu'il a qualifiée de « débâcle ».

 Susan Rice, la partisane de la manière forte

48 ans, membre du Conseil de sécurité nationale et sous-secrétaire d'Etat adjointe aux Affaires africaines sous l'administration Clinton, Susan Rice est nommée ambassadrice à l'Onu. Susan n'a pas de lien de parenté avec Condoleezza Rice. C'est la deuxième personnalité noire représentant les Etats-Unis à l'Onu, après Andrew Young qui a occupé ce poste à la fin des années 1970.

Au cours de la campagne présidentielle américaine, elle a été l'un des principaux conseillers de Barack Obama sur les questions de politique étrangère.

Spécialiste de l'Afrique, Susan Rice est une fervente partisane de l'action militaire en cas de génocide ou de crimes de masse. Très critique à l'égard de la gestion de la crise au Darfour, elle a plaidé l'année dernière devant le Congrès pour une action militaire contre le gouvernement du Soudan. Elle a appelé à bombarder les aéroports et les institutions militaires soudanaises.

Elle a été aussi pour la guerre en Iraq. Pour elle, « l'utilisation de la force maximale est la solution pour confronter la possession de Saddam Hussein de la force nucléaire ».

Haut diplomate en Afrique lors des attentats à la bombe contre les ambassades américaines au Kenya et en Tanzanie en 1998, elle a l'expérience des dossiers de terrorisme et d'Al-Qaëda.

Le choix comme ambassadrice à l'Onu de Susan Rice, connue pour son franc-parler, à l'instar de son mentor Madeleine Albright, ancienne secrétaire d'Etat de Bill Clinton, pourrait suggérer que la future administration entend instaurer un dialogue de fermeté avec les Nations-Unies.

Rahm Emanuel, l'homme d'Israël à la Maison-Blanche

48 ans, spécialiste universitaire de la communication et député à la Chambre des représentants, Rahm Emanuel, est nommé au poste stratégique de secrétaire général de la Maison Blanche. Les deux hommes représentent l'Illinois et se sont rapprochés lorsque Barack Obama est arrivé à Washington, après avoir été élu sénateur en 2004. Rahm Emmanuel connaît bien la Maison Blanche : il y a travaillé en tant que conseiller politique sous l'administration Clinton, de 1993 à 1998. Il a été à l'origine d'une des images les plus célèbres de la présidence Clinton. Il a supervisé, jusqu'à la chorégraphie, la poignée de mains historique entre Rabin et Arafat lors de la signature, en 1993, des accords de paix d'Oslo.

Le Proche-Orient tient une place cruciale dans le cœur du représentant de l'Illinois. Il possède la citoyenneté israélienne. Son père, Binyamin Emanuel, un pédiatre, est né en Israël et a émigré avec sa famille aux Etats-Unis dans les années 1960.

Le nouveau secrétaire général de la Maiso-Blanche affirme qu'il soutient le lobby pro-sioniste « AIPAC ». C'est lui qui a présenté Obama lorsque ce dernier est allé prononcer un discours devant le public de l'AIPAC. En 1991, lors de la deuxième guerre du Golfe, Rahm Emanuel a servi comme volontaire dans les forces armées israéliennes et parle couramment l'hébreu. Il servait comme mécanicien, auprès d'un bureau de recrutement de Tsahal. Durant deux mois, il a réparé des blindés près de la frontière libanaise.

Emanuel est aussi un faucon proéminent en ce qui concerne Israël, attaquant l'Administration Bush lorsqu'elle s'est permis de critiquer les politiques d'assassinats et de violations des droits humains par Israël. Il a aussi été un défenseur proéminent des attaques d'Israël contre le Liban, allant même jusqu'à remettre en cause la crédibilité d'Amnesty International et d'autres organisations de défense des droits de l'homme, qui ont rapporté les violations israéliennes du droit international humanitaire. Sa nomination a suscité l'enthousiasme de journaux israéliens. Maariv le présente comme « notre homme à la Maison-Blanche », et qui « va influer sur le président pour qu'il soit pro-israélien. Peut-il laisser sa conscience hors de la Maison-Blanche ? ».

Aliaa Al-Korachi –

Al-Ahram/hebdo - Semaine du 10 au 16 décembre 2008, numéro 744 (Evènement)

http://www.info-palestine.ne

thttp://www.alterinfo.net/Obama-Guerroyer-jusqu-a-2030_a27017.html?PHPSESSID=8a87a7fe97c7e40c8c23e77849306fae


5-3 Illusions guerrières, par Robert Fisk.

Au début de cet autre voyage vers la nuit qu'est « Au cœur des ténèbres », Conrad décrit une canonnière qui s'obstine dérisoirement à bombarder la jungle impénétrable d'une côte africaine. Impuissance des puissantes nations, constate Robert Fisk. Deux siècles après l'aventure coloniale, l'occident est à nouveau victime de la même illusion et du même mensonge : ceux d'une mission civilisatrice dont les hauts faits s'écriraient à la pointe du fusil. Mais la victoire annoncée comme acquise en 2001 en Afghanistan se dérobe toujours plus, tout aussi insaisissable qu'elle l'était hier pour l'armée Soviétique ou aujourd'hui en Irak pour les USA. Il faut le répéter, encore et toujours. La guerre n'est pas la solution. La guerre c'est le problème.

Pauvres Algériens ! Leur gouvernement brutal leur sert encore la même soupe qu'en 1997. Celle année là, le pouvoir avait annoncé la « victoire finale » sur le terrible ennemi islamiste. A au moins trois reprises, j'ai rendu compte - non sans une certain ironie, bien sûr - que les autorités algériennes estimaient que leurs ennemis avaient finalement été vaincus car les « terroristes » étaient désormais si désespérés qu'ils décapitaient chaque homme, femme et enfant dans les villages qu'ils parvenaient à occuper dans les montagnes environnant Alger et d'Oran.

Et le voilà qui recommence. Après la résurgence des attentats à la voiture piégée organisés par leurs ennemis de la nouvelle organisation nommée « Al-Qaïda au Maghreb », le gouvernement décrépit du FLN a annoncé la « phase terminale » dans sa lutte contre les islamistes armés. Comme l'a écrit récemment avec beaucoup esprit le journaliste algérien Hocine Belaffoufi, « selon ces déclarations ... l'augmentation des attaques constitue une preuve indéniable de la défaite du terrorisme. Plus le terrorisme s'effondre, plus les attaques augmentent ... donc plus il deviendra fort, moins il y aura d'attaques. »

On nous a également infligé depuis des années ces mêmes non-sens sur la situation dans le sud-ouest Asiatique. Tout d'abord, en 2001, nous avions gagné la guerre en Afghanistan en renversant le régime talibans. Puis nous nous sommes remis en mouvement pour gagner la guerre en Irak. Aujourd'hui - avec au moins un attentat suicide à la bombe par jour et une nation divisée en enclaves confessionnelles antagonistes - nous avons gagné la guerre en Irak et revenons sur nos pas pour re-gagner la guerre en Afghanistan où les talibans - complètement battus par nos gars il y a sept ans - ont démontré l'ampleur de leur faillite morale et politique en reconquérant la moitié du pays.

L'époque semble fort lointaine où Donald « ces choses arrivent » Rumsfeld déclarait : « Un gouvernement a été mis en place (en Afghanistan), et les islamistes ne font plus la loi à Kaboul. Il y a bien sûr de temps en temps un jet de grenade à main, un tir de mortier - mais à New York et à San Francisco, des gens meurent aussi. Quant à moi, je suis plein d'espoir. » Etrangement, dans les années quatre-vingt, j'avais entendu un général soviétique tenir exactement les mêmes propos sur la base aérienne de Bagram en Afghanistan - oui, cette base aérienne de Bagram, où les hommes de la CIA ont torturé à mort quelques-uns des Afghans qui avaient auparavant échappé aux massacres Russes. Ce pimpant général nous assurait que seuls restaient dans les montagnes afghanes quelques « terroristes résiduels ». Les soldats Afghans, avec l'aide de l' « intervention » limitée des forces soviétiques, restauraient la paix et la démocratie en Afghanistan.

Et maintenant ? Après les progrès « inimaginables » effectués en Irak - je cite l'humoriste qui occupe encore la Maison Blanche - les Américains vont extraire 8000 soldats de Mésopotamie et en déverser 4700 sur les flammes infernales de l'Afghanistan. Trop peu, trop tard, trop lentement, commente sur un ton acide l'un de mes collègues français. Il faudrait au moins 10 000 soldats supplémentaires pour espérer venir à bout de ces diables de talibans qui sont maintenant équipés avec des armes plus sophistiquées, mieux formés et de plus en plus - amer constat - tolérés par la population civile locale. Pour comprendre l'Afghanistan, voir : Irakistan.

A la fin du 19e siècle, les talibans - oui, les Britanniques appelaient aussi à l'époque leur ennemis enturbannés de noir les « Talebs » - égorgeaient les soldats britanniques capturés. Aujourd'hui, cette fâcheuse tradition se répète - et nous en sommes surpris ! Deux soldats américains capturés lorsque les talibans ont fait irruption dans leur base située dans les montagnes le 13 Juillet dernier ont été exécutés par leurs ravisseurs.

Et aujourd'hui il s'avère que quatre des 10 soldats français tués en Afghanistan le 18 août se sont rendus aux talibans, et ont été presque immédiatement exécutés. Leur interprète a apparemment disparu peu de temps avant le début de la mission. Les deux hélicoptères français qui auraient pu contribuer à renverser la situation étaient trop occupés à protéger Hamid Karzai, ce président Afghan sans pouvoir, pour intervenir pour leurs propres soldats. Un militaire français a décrit les talibans avec une franchise brutale : « ce sont de bons soldats, mais des ennemis sans pitié. »

Le général soviétique de Bagram a maintenant un successeur en la personne du général David McKiernan, le commandant en chef pour les États-Unis en Afghanistan, qui a fièrement annoncé le mois dernier que les forces américaines avaient tué entre 30 et 35 talibans lors d'un raid sur Azizabad près de Herat. « A la lumière des nouveaux éléments de preuve relatifs (sic) aux victimes civiles dans cette ... opération de contre insurrection » l'infortuné général déclare aujourd'hui qu'il estime « prudent » - un autre gros sic ici - de reprendre son enquête. Les éléments de preuve « relatives », bien sûr, indiquent que les Américains ont probablement tué 90 personnes dans Azizabad, pour la plupart des femmes et des enfants.

Nous - nous, car il faut être franc et reconnaître notre rôle dans cette triste alliance de l'OTAN en Afghanistan - avons tué plus de 500 civils afghans durant cette seule année. Y compris lors de cette frappe de missiles de l'OTAN sur une cérémonie de mariage en juillet, où nous avons réduit en charpie 47 invités dans le village de Deh Bala.

Et malgré tout Obama et McCain croient vraiment qu'ils vont gagner en Afghanistan - avant, j'imagine, de précipiter à nouveau leurs soldats en Irak lorsque le gouvernement de Bagdad s'effondrera. Ce que les Britanniques ne pouvaient faire au 19ème siècle, ce que les Russes ne pouvaient faire à la fin du 20ème siècle, nous allons le réaliser au début du 21 siècle, en étendant notre horrible guerre au Pakistan doté de l'arme nucléaire, juste pour faire bonne mesure. Illusions, encore.

Joseph Conrad, qui avait compris l'impuissance des nations puissantes, aurait certainement su écrire quelque chose à ce sujet. Oui, nous avons perdu après avoir gagné en Afghanistan et maintenant, nous allons perdre en tentant de vaincre à nouveau. Ces choses arrivent.

Robert Fisk, The Independent,


5-4 Gilles Munier  «Les GI's ne quitteront l'Irak que forcés, comme les Anglais en 1958»
Gilles Munier a découvert l'Irak en 1975-76, et il s'est rendu dans ce pays à 150 reprises environ avec des délégations politiques, culturelles ou économiques. Il a été reçu à 5 reprises par le Président Saddam Hussein. Le secrétaire général des Amitiés franco-irakiennes explique l'intérêt qu'il porte à l'Irak, au nationalisme arabe et à l'islam par son histoire personnelle. Il a vécu toute sa jeunesse en Algérie et au Maroc, au contact des nationalistes algériens du FLN, son père étant très engagé dans le combat pour l'indépendance de l'Algérie. Pendant la crise du Golfe, en septembre 1990, il se rend à Bagdad en pleine affaire dite «des otages», pour demander au Président Saddam Hussein de laisser partir les Français qui sont retenus. La mission qu'il effectue se place juste après celle de Kurt Waldheim et d'Ahmed Ben Bella. Il revient en France avec 8 Français et la promesse que les autres les suivront. Il estaccueilli en France par une violente campagne de presse qui l'accuse d'être un « traître par idéologie ». Pour relancer les relations franco- irakiennes, mises à mal par la guerre et la rupture des relations diplomatiques, il organise en octobre 1991 la première mission économique française à Bagdad sous couvert d'un Comité Franco-Irakien pour l'Exportation créé pour l'occasion. Gilles Munier contribuera à l'ouverture d'une Mission d'intérêts français à Bagdad en transmettant un message secret de Tarek Aziz au Quai d'Orsay. Gilles Munier qui a pu, en 25 ans de voyages visiter toutes les régions d'Irak, est l'auteur du « Guide de l'Irak» paru en 2000.

Le Courrier d'Algérie : Quelle appréciation faites-vous de cet accord de sécurité qui vient d'être ratifié par les députés irakiens ? Quels seraient ses buts ?
Gilles Munier : L'accord de sécurité est de la poudre aux yeux. Il permet à George Bush de quitter la présidence des Etats- Unis en disant une nouvelle fois «Mission accomplie » et au régime de Bagdad de se donner un vernis nationaliste. Le tapage médiatique fait autour de cet accord ne doit pas faire oublier que les députés se sont couchés lorsqu'il a été question de la mainmise américaine sur le pétrole irakien. Il y a en Irak environ 160 000 soldats et autant de mercenaires. En ces temps de faillite économique du capitalisme, la présence des troupes américaines devient trop lourde pour le budget militaire US. Mais, ils ne partiront pas tous.
La question du maintien de bases militaires n'est pas sérieusement abordée. Les Américains en veulent plusieurs et les maintiendront tant qu'ils le pourront sous différents prétextes. Qui peut croire un seul instant que la guerre est finie, ou presque ? La résistance irakienne lance des attaques tous les jours et elle le fera jusqu'au départ réel des forces d'occupation. En vérité, les GI's ne quitteront l'Irak que contraints et forcés, comme les Anglais après le renversement de la monarchie en 1958.

Le Courrier d'Algérie : Que gagnent les politiques irakiens en le ratifiant et en prolongeant la présence américaine dans leur pays ?
Gilles Munier : Les dirigeants irakiens jouent, à court ou moyen terme, leur survie politique. Ils savent que la majorité des Irakiens réclame le départ des Américains et que sans le soutien de ces derniers ils perdraient le pouvoir.

Le Courrier d'Algérie : Paradoxalement ce sont le mouvement de Moqtada Sadr qui ont rejeté l'accord. Seraient-ils plus nationalistes que les autres ou expriment- ils les craintes de Téhéran ?
Gilles Munier : La résistance irakienne, dans son ensemble, rejette cet accord. Quant au chiisme arabe irakien, il faut savoir qu'il est différent du chiisme persan, déformé à l'époque safawide. Moqtada Sadr est un patriote qui, dans la conjoncture actuelle, n'a pas d'autre choix que de faire un bout de chemin avec Téhéran. Les services secrets iraniens jouent plusieurs jeux en Irak, y compris en manipulant des groupuscules proches d'Al Qaïda.
Ils aident l'Armée du Mahdi jusqu'à un certain point - celui de leurs intérêts immédiats - mais leur préférence va vers la Brigade Al Badr d'Abdulaziz al-Hakim. Un jour sonnera l'heure de vérité et les masques tomberont.
Le Courrier d'Algérie : L'ONU a accordé aux Etats-Unis un délai de présence qui aurait dû expirer à la fin de l'année. Cette organisation a-t-elle été encore une fois ignorée et bafouée ?
Gilles Munier : L'ONU aurait dû être réformée depuis la fin du colonialisme. Elle a été ignorée et bafouée dès qu'il a été question d'agresser l'Irak. Le Conseil de sécurité est une machine de guerre occidentale. Lorsque le délai fixé par l'ONU a été voté, les Américains pensaient qu'ils allaient éliminer facilement la résistance irakienne. Ils doivent revoir leur copie en catastrophe.

Le Courrier d'Algérie : Les députés ont été élus par le peuple irakien, cette ratification peut-elle être considérée comme la volonté du peuple irakien ?
Gilles Munier : Les élections de janvier 2004 étaient une mascarade. Les députés élus n'ont aucune légitimité. Certains d'entre eux ont réclamé un referendum, tant mieux. Mais, s'ils avaient été courageux ils auraient plutôt réclamé le départ immédiat des occupants.

Entretien réalisé par Meriem Abdou

Gilles Munier, SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DES AMITIÉS FRANCO-IRAKIENNES AU COURRIER D'ALGÉRIE :



Ce message vous a été envoyé parce que vous faites parties de mes contacts 
Pour ne plus recevoir d'e-mail de notre part, signaler le nous avec si possible un commentaire explicatif.