Irak agressé, occupé, envahi, pillé, détruit et colonisé, depuis 25 ans...

jeudi 5 février 2009

n°236 - Les dossiers de l'Afghanistan - 03-02 :-1- : L'Afghanistan et les contradictions d'Obama….

 

Sent: Thursday, February 05, 2009 2:05 PM
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Subject: n°236 - Les dossiers de l'Afghanistan - 03-02 :-1- : L'Afghanistan et les contradictions d'Obama….


                                            Aujourd'hui, face aux ambitions hégémonique de l'impérialisme, l'information est une arme au service de la paix.

                               Les médias occidentaux dans leur large majorité accepte les versions de l'armée américaine et ferment les oreilles aux autres sources. .  

                                                                      Dénoncer ne suffit plus, il faut expliquer, informer, transmettre! 

                                                                                      Sa diffusion est un acte de résistance.



           dossiers de l'Afghanistan n°236 du 03-02
                                        C.De Broeder & M.Lemaire                                                                             



 Le "journal de l'Afghanistan" est  visible  sur mes blog : 

NB : Si vous voulez-me contacter ou obtenir le Journal par mail, une seule adresse : fa032881@skynet.be




Tiré à part :

Aux sources de la guerre contre le 'terrorisme.'

3 Dossier & Point de vue

3-1 Martin Patience: La santé mentale du peuple Afghan est une question largement laissée pour compte.

3-2 Le taux de suicides dans l'armée d'occupation a atteint un record en 2008.

3-3 Polémique à l'Otan sur un "permis de tuer" les narcotrafiquants afghans.

3-4 Guantanamo  : Les dossiers

1 Le sort inconnu des prisonniers de Guantanamo.

4 Analyse -  Géopolitique et stratégie – Réflexion

4-1  Luis Lema : Afghanistan: la solution «réaliste»?

4-2 L'Afghanistan et les contradictions d'Obama….

4-3 Notes autour de l'"air dominance" en perdition.

4-4 Afghanistan : l'effet boomerang.

4-5 Un monde post-américain?

5-1 Chomsky : Pas De Changement Venant D'Obama.

5-2 La lutte contre 'Al-Qaida', acte II

5-3 La vérité sur...le matériel français en Afghanistan.

5-4 Provinces Afghanes


 

 

 

 

 

 

 




 

 

 

 

 

 



Tiré à part :

Aux sources de la guerre contre le 'terrorisme.'

HOFNUNG Daniel

Photo : un des moments magiques de la couverture du 11 Septembre par les média : une journaliste annonce l'effondrement de la troisième tour WTC7... qui est pourtant encore visible et debout à ce moment-là.

Barack Obama est entré en fonctions, et d'emblée, promet de prendre en main certains dossiers internationaux.

Osera-t-il aller jusqu'à remettre en cause le mythe fondé par son prédecesseur, celui de « la guerre contre le terrorisme » ? Ou au moins arrêtera-t-il d'en faire l'axe de sa politique extérieure ? C'est à espérer, car le dernier mandat présidentiel de G.W. Bush aura été celui de la guerre justifiée par le mensonge.

Les informations falsifiées à l'origine de la guerre en Irak, sur les prétendues « armes de destruction massive » irakiennes ou sur les soit-disants liens entre le régime de Saddam Hussein et Al Quaïda sont maintenant connues.

Les mensonges qui ont conduit à la guerre en Afghanistan ne sont, eux, pas élucidés, en particulier tout ce qui tourne autour des attentats du 11 septembre, véritable événement fondateur de la nouvelle ère « de la lutte contre le terrorisme » et « du bien contre le mal ».

J'avais assisté le jeudi 13 novembre, à Paris à la conférence de Richard Gage, fondateur de l'association des architectes pour la vérité sur le 11 septembre, qui effectuait une tournée européenne.

Son association (1) : aujourd'hui des centaines d'architectes et d'ingénieurs aux USA, voulant élucider les faits à l'origine de l'effondrement des tours. Leur but : traduire en justice les responsables, en sachant que le 11 septembre a servi à faire perdre beaucoup de libertés, et que, si on ne fait rien, d'autres attentats pourraient se produire.

Leur démarche : ne pas être des théoriciens de la conspiration, mais examiner les faits, avec une attitude scientifique : toute hypothèse est jugée d'après ses conséquences. Le feu est la thèse officielle (avec en plus l'impact du Boeing pour les tours). En examinant des tours détruites par le feu sur plus de 20 ans dans le monde, ils constatent que des bâtiments basculent, que le métal ne fond pas mais se tord, que des structures restent debout. Par contre, lors de démolitions contrôlées par explosions, la structure intérieure est détruite et l'effondrement, à la vitesse de la chute libre, est vertical et symétrique.

Richard Gage a commencé sa conférence par le WTC 7 (une barre de 47 étages, proche des tours, tombée – vide - à 17 h 30 « suite à un incendie ») en expliquant les preuves d'une démolition contrôlée : début de destruction par la base, effondrement parfaitement symétrique, avec le milieu du bâtiment qui tombe une fraction de seconde avant le reste (comment un incendie peut-il faire cela ?), à la vitesse de la chute libre, sur l'emprise du bâtiment, démembrement total de la structure d'acier, bruits d'explosions entendus par des témoins multiples, nuages de béton pulvérisé projetés, flaques d'acier en fusion vues par des témoins crédibles, évidence chimique d'incendies liés à de la thermite (puissant explosif faisant fondre l'acier à base d'oxyde de fer, d'aluminium, avec ici du permanganate de potassium et du soufre). Le Maire de New-York, Giuliani, a été prévenu de l'effontrement 10 minutes avant. Des témoins ont entendu un compte à rebours : « 3,2,1 zéro » suivi de l'effondrement.

Pour les tours (110 étages), l'effondrement est similaire, avec éjection de morceaux de structure à 180 m de distance (une tour voisine a eu 3 piliers d'acier plantés dans sa façade), des éclairs d'explosions vus aux niveaux bas, des bruits « boum,boum » successifs (témoignage de pompiers), des morceaux de thermite intacte retrouvés, des microsphères de fer et l'alumium contenant du soufre et du manganèse (signature de la thermite) dans les 10 cm de poussière de béton couvrant le sud de Manhattan ; quant aux 2.749 victimes, on n'a retrouvé que 300 corps, mais aussi 20.000 parties de corps, et 6.000 petits morceaux entrant dans une éprouvette. 700 morceaux d'os humains de moins d'un cm ont été trouvés plus tard sur la terrasse de la Deutsche Bank voisine : qu'est-ce qui peut produire cela, un incendie (thèse officielle) ou une succession d'explosions puissantes ?

Reste la question de savoir comment les explosifs ont pu être placés.

 Le noyau central des tours contenant la structure était totalement occupé par les cages d'ascenseurs, or ceux-ci avaient fait l'objet de travaux pendant plusieurs mois. Quant au WTC 7, il abritait à plusieurs étages 6 services officiels de sécurité ou liés à la CIA. Ce n'était pas le cas du WTC 5, bâtiment bien plus proche des tours qui a brûlé pendant plusieurs heures... sans s'effondrer.

Les thèses développée lors de cette conférence heurtent profondément notre logique : comment des responsables auraient pu ordonner cela ou le couvrir, en sachant que des milliers de personnes perdraient la vie ? C'était la réaction le lendemain d'une de mes collègues, ingénieur comme moi, après que je lui ai parlé de la conférence.

Pourtant la version officielle ne résiste pas à l'analyse, et le but des « architectes et ingénieurs pour la vérité sur le 11 septembre » est la réouverture de l'enquête, et pour cela, dès qu'ils auront 1.000 signatures de confrères des USA et du monde entier à leur appel, ils demanderont à être auditionnés par la chambre des représentants.

Sans doute ceci se produira pendant le mandat d'Obama, et il sera intéressant d'en voir les conséquences. Ceci d'autant plus qu'à la fin du mandat de Bush, une procédure de destitution de celui-ci avait été lancée, avec comme justifications les mensonges sur la guerre en Irak, les obstructions à l'enquête sur les attentats du 11 septembre...(2)

Daniel Hofnung
ingénieur en bâtiment

(1) site de l'association (en anglais) : www.AE911Truth.org le diaporama dont des extraits ont été présentés se trouve (en anglais) sur ce site. Une version française sera faite par www.ReOpen911.info

(2) http://www.rue89.com/2008/07/27/au-congres-americain-le-proces-de-george-w-bush

Initiatives & Résistances

3 février 2009


3  Dossiers

Ndlr : La publication des articles ou analyse ne signifie nullement que la rédaction partage toutes les analyses des auteurs mais doit être vu comme information

3-1 Martin Patience: La santé mentale du peuple Afghan est une question largement laissée pour compte.

Dans un petit bâtiment blanc délavé de la banlieue de Kaboul, une poignée de médecins tentent de faire face à l'un des problèmes majeurs de l'Afghanistan.

Des tapis masquent les portes pour protéger des rigueurs de l'hiver, et dans les salles nues de l'hôpital s'entassent les patients en compagnie de leurs familles venues les visiter.

Des études citées par le ministère afghan de la Santé livrent le chiffre de 66% d'Afghans atteints de troubles mentaux [1].

Cet hôpital est cependant l'unique établissement du pays spécialisé dans ce type de pathologie – et il ne compte que quarante lits.

Le psychiatre en poste, Musadiq Nadimi arpente les yeux las, les couloirs de l'édifice.

« Cet hôpital ne traite que les cas compliqués que l'on nous adresse de tout le pays », explique-t-il avec un haussement d'épaule résigné.

Un père a fait hospitaliser Hamida, sa fille adolescente schizophrène. « Elle va beaucoup mieux », dit-il, un sourire éclairant son visage.

Un cercle vicieux

Les problèmes de santé mentale s'avèrent [en Afghanistan] beaucoup plus profonds que ceux qui existent presque partout ailleurs, conviennent la plupart des experts.

L'Afghanistan est un pays traumatisé.

En l'espace de trente ans, des centaines de milliers d'Afghans ont trouvé la mort et la plupart des habitants ont été témoins d'horribles violences à un moment donné de leur vie.

Nombre de pathologies mentales résultent de ces expériences, notent les responsables de la Santé.

Pour Hanif Sherzad, un journaliste local, les Afghans sont encore traumatisés par leur passé et la perpétuation de la violence.

« Beaucoup de gens ne se sentent pas tranquilles, ne se sentent tout simplement pas en sécurité », dit-il.

« Même les personnes en bonne santé physique et vivant dans des endroits sûrs entendent constamment de mauvaises nouvelles. Elles en sont affectées, et le cercle vicieux s'entretient. »

Le ministère afghan de la Santé reconnaît bien volontiers qu'il n'existe pas suffisamment de structures ou de médecins pour même simplement commencer à soigner les cas les plus graves.

D'autres questions sanitaires – comme la mortalité maternelle et infantile – ont eu la priorité.

Mais si la question de la santé mentale n'est pas immédiatement traitée, cela continuera à avoir un lent, un corrosif effet sur la société afghane, s'inquiète le Dr Abdullah Fahim, un conseiller principal auprès du ministre de la Santé.

« Les gens se font peu confiance », explique-t-il. « Parfois des actes cruels sont commis, que les Afghans considèrent comme appartenant à la vie normale. Si cela continue, notre avenir est sombre. »

De nombreux Afghans atteints de troubles mentaux sont, faute de compréhension, pris pour des possédés.

Certains sont enchaînés dans des chambres, voire des caves jusqu'à ce que l'on estime que les « djinns » - les esprits diaboliques – ont été exorcisés.

Mais d'autres sont tout simplement abandonnés par leurs familles qui ne parviennent plus à s'en occuper ou à acheter les médicaments nécessaires à leur traitement.

Un petit nombre de malades sont soignés par des organismes caritatifs locaux.

Dans l'un d'entre eux, géré par la Société du Croissant Rouge, un groupe de femmes fait cercle autour du directeur, Mohamad Zahaid.

M. Zahaid raconte que l'une d'elles a refusé pendant plusieurs jours de s'alimenter et de boire. Constamment en larmes, elle ne cessait de questionner à propos de l'ancien président afghan Najibullah.

Quand l'équipe médicale lui a montré une photo de l'ex-président, elle s'est instantanément calmée et a recommencé à boire et à manger.

Mais c'est l'une des rares privilégiées.

Dans un pays submergé de problèmes, la santé mentale est une question largement laissée pour compte.

Martin Patience

28 janvier

http://nawaaye-afghanistan.net/spip.php?article7674


3-2 Le taux de suicides dans l'armée d'occupation a atteint un record en 2008.
Le taux de suicides dans l'armée de Terre américaine a atteint un nouveau record en 2008, vraisemblablement en raison du stress généré par la longueur et l'intensification des conflits en Irak et en Afghanistan, ont indiqué jeudi des responsables de l'armée américaine.

En 2008, 143 soldats américains ont mis volontairement fin à leurs jours, contre 115 en 2007, selon des chiffres fournis par l'armée de Terre.

Parmi ces décès, 128 sont "des suicides confirmés et 15 font encore l'objet d'une enquête pour déterminer" s'il s'agit bien de suicides, a expliqué le lieutenant Michelle Martin-Hing, ajoutant que dans 90% des cas, le suicide est ensuite avéré.

Le taux de suicide a atteint 20,2 pour 100.000 l'an passé, dépassant le taux national record enregistré aux Etats-Unis, soit 19,5 pour 100.000, en 2005.

Le nombre de suicides parmi les soldats en activité a augmenté chaque année depuis quatre ans, parallèlement à l'intensification des efforts militaires en Irak et en Afghanistan, selon l'armée de Terre.

"Pourquoi le nombre (de suicides) continue d'augmenter? Nous ne savons pas", a commenté le secrétaire à l'armée de Terre Pete Geren, tandis que des responsables militaires ont indiqué qu'il n'y avait pas de raison unique.

Le chef d'état-major adjoint de l'armée de Terre, le général Peter Chiarelli, a néanmoins lié cette hausse à la longueur et au rythme élevé des missions qui compliquent les relations entre les soldats et leurs familles.

"Le stress est une explication, cela ne fait aucun doute dans mon esprit", a-t-il dit.

Selon les chiffres de l'armée, 30% des suicides ont été commis par des soldats alors qu'ils étaient déployés. Pour les trois quarts de ces derniers, il s'agissait de leur premier déploiement.

Plus d'un soldat sur trois (35%) ont mis fin à leurs jours après être rentrés de mission, généralement plus d'un an après avoir regagné leurs camps de base.

Confrontée à cette augmentation, l'armée a mis en place des programmes de prévention et accentué le repérage des soldats souffrant de problèmes psychologiques, mais des responsables militaires ont indiqué ne pas connaître précisément l'efficacité de ces mesures.

Le général Chiarelli a annoncé le lancement dès le 15 février de séances d'entraînement destinées à apprendre aux soldats à gérer un comportement suicidaire, chez eux ou leurs frères d'armes.

Il a également chargé l'Institut national pour la santé mentale de procéder à une étude sur le long terme des facteurs affectant la santé mentale des soldats, et d'identifier les moyens pour en combattre les effets.

AFP

Vendredi 30 janvier, 10h36


3-3 Polémique à l'Otan sur un "permis de tuer" les narcotrafiquants afghans.
Le débat sur le rôle de l'Otan dans la lutte contre le trafic de drogue en Afghanistan a rebondi jeudi avec la divulgation par le site internet du magazine allemand Der Spiegel d'une lettre de son commandant en chef appelant à éliminer les narcotrafiquants.

L'Otan a confirmé l'existence mais pas le contenu de cette lettre d'"orientation" du général US John Craddock révélée par le site SpiegelOnline.

La lettre en question, selon le SpiegelOnline, ordonne de traquer désormais "tous les trafiquants de drogue et leurs installations" et autorise à recourir aux moyens les plus extrêmes, donc à les tuer.

"Il n'est plus nécessaire (...) de prouver que chaque trafiquant ou installation de drogue en Afghanistan remplit les critères d'un objectif militaire", autrement dit qu'ils ont des liens avec les résistants contre le gouvernement de Kaboul, écrit le général Craddock, toujours cité par le SpiegelOnline.

La directive a été adressée le 5 janvier aux deux généraux qui dirigent la force internationale dirigée par l'Otan en Afghanistan (Isaf), l'Allemand Egon Ramms, basé au QG régional de l'Otan à Brunssum, aux Pays-Bas, et l'Américain David McKiernan, qui commande sur le terrain.

Mais les deux généraux ont refusé de suivre la consigne, l'estimant contraire au droit international et aux règles en vigueur au sein de l'Isaf, qui agit sur mandat de l'ONU, écrit le SpiegelOnline.

Le général Craddock serait du coup "très en colère", en particulier contre l'Allemand Ramms et contre l'Allemagne, accusée de faire obstruction à toute politique "agressive" à l'égard des trafiquants.

Dans sa lettre, il rappelle que les pays de l'Otan se sont mis d'accord en octobre pour s'attaquer en Afghanistan au trafic d'héroïne qui finance les talibans. L'Otan a "reconnu un rapport clair entre le trafic de drogue et l'insurrection", écrit-il.

L'Afghanistan est à l'origine de 90% de la production mondiale d'opium, servant à la fabrication de l'héroïne écoulée en Europe et en Asie centrale et finançant largement les activités hostiles des talibans.

Les pays qui ont des soldats dans le sud afghan, là où coïncident trafic d'opium et résistance, comme les Etats-Unis et la Grande-Bretagne, souhaitent frapper les résistants au portefeuille.

D'autres comme l'Allemagne, l'Espagne, la France, la Grèce ou la Roumanie craignent que l'Isaf ne commette des bavures...

Le porte-parole du général Craddock a assuré qu'"aucun ordre n'a été donné" et que la réflexion suivait son cours. Mais l'affaire aurait suscité "de nombreux coups de fils" entre Bruxelles, Washington et Kaboul, selon le SpiegelOnline.

Furieux de cette fuite "inacceptable" de documents "confidentiels" de l'Otan, le secrétaire général de l'Otan, Jaap de Hoop Scheffer, "a demandé l'ouverture immédiate d'une enquête", a indiqué son porte-parole James Appathurai.

Le ministère allemand de la Defense s'est refusé jeudi à tout jugement sur la position du général américain - réputé fidèle à George W. Bush et sur un siège éjectable depuis l'arrivée de Barack Obama à la Maison Blanche, selon le SpiegelOnline.

Plusieurs partis allemands ont protesté contre le général Craddock, les Verts au Parlement européen réclamant même son limogeage.

Interrogé par le SpiegelOnline, le ministre afghan des Affaires étrangères Rangin Dadfar Spanta a salué le fait que l'Otan veuille aider à combattre les trafiquants de drogue, mais il a estimé qu'il fallait "des preuves" d'un lien avec les terroristes pour que l'Isaf intervienne.

"Si aucun but politique n'est poursuivi par un narcotrafiquant, alors c'est un criminel qui relève de la police", a-t-il tranché, position proche de celle de l'Allemagne.

AFP

29 janvier,


3-4 Guantanamo  : Les dossiers

PS : La publication des articles  ne signifie nullement que la rédaction partage certaines analyses ou point de vue des auteurs, mais doit être vu comme information

1  Le sort inconnu des prisonniers de Guantanamo.

Bien que Barak Obama ait fait part de la fermeture d'ici un an de la base de Guantanamo Bay, cette décision ne semble pas être facilement concrétisée, d'autant plus que le sort d'un grand nombre de détenus de cette prison reste flou". Voilà ce qu'on peut lire sur le Web Site de DW. Il y a encore des divergences de vue sur l'accueil des prisonniers de Guantanamo. Ce qui n'est pas encore clair, c'est comment de décider sur les prisonniers qui ont été jugés ou n'ont pas été jusqu'à présent jugés.
A présent, quelque 250 détenus croupissent à Guantanamo, alors qu'à l'exception d'un nombre limité, le reste des prisonniers se trouvent dans les limbes, selon DW. Environ 60 des 250 prisonniers ont été reconnus innocents par les responsables américains qu'on peut les libérer. Certes, cela dépend du fait que ce soient des pays qui acceptent les accueillir. Les pays européens ont beau vouloir coopérer avec Barack Obama et se réjouir de la fermeture annoncée de Guantanamo, aucun ne s'est montré "très chaud" à l'idée d'accueillir chez lui des détenus de cette prison tristement célèbre, lors d'une réunion lundi à Bruxelles.
"Personne n'est très chaud, c'est tout à fait vrai", a reconnu le chef de la diplomatie tchèque Karel Schwarzenberg, dont le pays préside l'UE, à l'issue d'une première discussion avec ses partenaires européens sur cette question "délicate".
Même si les Européens ont salué "chaudement" la fermeture de Guantanamo, qui symbolisait pour eux toutes les dérives de la lutte antiterroriste de l'administration Bush, "nous ne pouvons pas donner de réponse rapide", a-t-il poursuivi.
"Il y a des problèmes de politique et de sécurité qui demandent une étude approfondie et des consultations", a-t-il expliqué.
Dans plusieurs pays - notamment en Allemagne - ces derniers se sont montrés plus hostiles que leurs homologues des Affaires étrangères sur la possibilité d'accueillir des ex-détenus.
Si la décision d'accepter des prisonniers de Guantanamo reste "nationale", les ministres européens souhaitent néanmoins l'idée d'une "action européenne concertée" sur cette question.
Une délégation de l'UE emmenée par le commissaire à la Justice Jacques Barrot doit se rendre début février à Washington pour aborder ce dossier avec la nouvelle administration.
Pour l'instant, seule une minorité de pays européens se sont dits prêts à coopérer avec le gouvernement américain face au casse-tête juridique que représentent les 245 personnes encore détenues dans la prison américaine à Cuba.
Sur ces 245, une soixantaine, selon les ONG, ne seraient accusées d'aucun crime mais ne pourraient rentrer dans leur pays de peur d'y être persécutées - d'où l'idée peut-être de les accueillir en Europe.
Selon le Portugal, qui avait ouvert le débat sur cette question mi-décembre, "six ou sept pays" au total seraient prêts à coopérer avec le gouvernement américain. Parmi eux, la France - qui se dit prête à un examen "au cas par cas" - le Portugal, l'Espagne, et l'Italie.
Le ministre italien Franco Frattini a ainsi indiqué lundi que son gouvernement était déjà "en train d'examiner" une liste de détenus à accueillir, même s'il n'y a pas encore "de demande formelle des Etats-Unis".
Le ministre finlandais Alexander Stubb a lui aussi laissé la porte ouverte à un accueil de certains détenus pour des raisons humanitaires.
"Nous devons examiner cette question sous l'angle des droits de l'Homme", a dit M. Stubb. "Pour les gens qui ne peuvent pas rentrer dans leur pays, l'Europe doit prendre ses responsabilités", a-t-il ajouté.
Il a souligné que le problème était aussi "politique" pour les Européens, qui doivent "serrer la main" de la nouvelle administration américaine.
D'autres pays en revanche, comme l'Autriche, ont déjà indiqué ne pas avoir la possibilité légale d'accueillir des ex-détenus.
"La Pologne n'est pas pressée" de prendre en charge des détenus, a aussi dit le ministre polonais Radoslaw Sikorski, faisant valoir l'absence de communauté musulmane importante dans son pays.
Quant au ministre britannique David Miliband, il a affirmé que le Royaume-Uni "avait déjà apporté une contribution substantielle" en accueillant neuf citoyens et trois résidents britanniques à leur sortie de Guantanamo.
Il a simplement proposé de "partager (son) expérience du rapatriement de ces gens avec les pays européens qui sont prêts à jouer leur rôle".
" Dans ce domaine, on doit conclure un accord avec les pays s'accordent avec l'accueil des prisonniers du centre de pénitentiaire de Guantanamo Bay, d'autant plus que la plupart de ces prisonniers détestent les Etats-Unis et ne veulent pas y vivre et qu'ils ne peuvent pas quand même regagner leurs pays natals", rapporte DW.
"En général, tout le monde se réjouit de la décision d'Obama de fermer la base de Guantanamo à Cuba et demande en même temps au président américain d'instruire les crimes commis dans cette prison sinistre et rendre transparents les erreurs irréparables des militaires américains dans cette base militaire", peut on lire à l'issue de ce reportage.

Vendredi 30 Janvier 2009

www.alterinfo.net/Le-sort-inconnu-des-prisonniers-de-Guantanamo_a29201.html - 138k



Analyse -  Géopolitique et stratégie – Réflexion
Ndlr : La publication des articles ou analyse ne signifie nullement que la rédaction partage toutes les analyses des auteurs mais doit être vu comme information

4-1  Luis Lema : Afghanistan: la solution «réaliste»?

Texte revisité

Un moment, en 2003, l'administration Bush avait hésité: il était question de mettre l'étiquette «mission accomplie» sur la guerre d'Afghanistan.

Manière de concentrer les moyens sur l'Irak et d'aller le cœur léger déloger Saddam Hussein, prochaine étape dans la 'démocratisation' d'une partie de la planète et dans le triomphe du Bien contre le Mal.

Six ans plus tard, la mission n'est pas accomplie en Afghanistan, comme peut s'en rendre compte aisément Obama. Les membres d'Al-Qaida et les résistants n'y ont jamais été aussi présents et organisés depuis 2001.

Quant à la promesse des Occidentaux de transformer ce pays en une démocratie modérée et prospère, elle semble plus évanescente que jamais.

Mais l'Afghanistan a aujourd'hui de quoi obnubiler Obama.

Or, s'il est un domaine où le nouveau président des Etats-Unis ne peut pas se permettre d'échouer, c'est bien celui gagner la guerre en Afghanistan.

C'est de mauvais augure pour le président: aucune puissance dans l'histoire n'a jamais réussi à l'emporter au «pays des insoumis», comme les Perses surnommaient l'Afghanistan.

Dans ce contexte, le risque est clair: les Etats-Unis d'Obama pourraient se montrer réticents à poursuivre une guerre qui ne sera jamais gagnée.

Ils pourraient au contraire être séduits par une approche aussi réaliste qu'était idéaliste celle de George Bush et qui consisterait à se contenter de «contenir» autant que possible Al-Qaida.

Après tout, ce ne sont pas les talibans qui ont lancé les attaques du 11 septembre contre l'Amérique. Trouver une forme d'accommodement avec eux pourrait même se révéler hautement bénéfique: cela contribuerait à affaiblir les troupes d'Oussama ben Laden en les privant d'alliés.

03-02

http://www.letemps.ch/Page/Uuid/cda6eb26-f239-11dd-b87c-1c3fffea55dc/Afghanistan_la_solution_r%C3%A9alisteL'Afghanistan, le Vietnam d'Obama?

Ndlr : La publication des articles ou analyse ne signifie nullement que la rédaction partage toutes les analyses des auteurs mais doit être vu comme information

Bien davantage que l'Irak, la guerre dont a hérité le nouveau président en Afghanistan pourrait se convertir en son principal boulet pour les années à venir.

Dans l'immédiat, il est déjà devenu son premier test en matière internationale: que faire de cette guerre, la «bonne guerre» qui a d'entrée paru autrement plus justifiée que celle que mènent les Américains en Irak, mais pour laquelle personne ne parvient à dégager une issue?

Barack Obama n'a cessé de le répéter: c'est en Afghanistan que se situe «le front principal» de la bataille contre 'le terrorisme'. «Je pense, disait-il récemment, que l'une de nos plus grandes erreurs stratégiques après le 11 septembre a été de ne pas terminer le travail en Afghanistan. Nous avons été distraits par l'Irak.»

A plusieurs reprises pendant la campagne électorale, Obama avait affirmé qu'il n'hésiterait pas à durcir la guerre contre Al-Qaida, quitte, s'il le fallait, à poursuivre et bombarder ses chefs jusqu'au Pakistan voisin.

Or, aujourd'hui, tous les clignotants sont au rouge sur ce front.

Dans son rapport trimestriel exigé par le Congrès, le Pentagone admettait lundi que le pays a connu ces derniers mois «une augmentation de la violence» jamais vue depuis l'invasion du pays en 2001. «Les talibans, après leur départ du pouvoir, se sont regroupés en une insurrection résistante et mouvante», notait encore le rapport

en soulignant que 132 Américains y étaient morts en 2008, le double de l'année précédente. Et encore, ce chiffre ne reflète-t-il qu'une toute petite partie de la réalité:

le nombre d'attaques qu'ont eu à subir les forces de l'OTAN dans le pays s'est multiplié par dix en cinq ans.

Et les rapports alarmistes des services de renseignement américains ne cessent de mettre en avant le fait qu'Al-Qaida a retrouvé pratiquement une force de frappe comparable à celle d'avant le 11 septembre 2001. Si les Etats-Unis devaient subir une nouvelle attaque terroriste, c'est en Afghanistan qu'elle aura sans doute été préparée.(…)

4 février 2009

http://www.letemps.ch/Page/Uuid/ff2f877a-f239-11dd-b87c-1c3fffea55dc/LAfghanistan_le_Vietnam_dObama


4-2 L'Afghanistan et les contradictions d'Obama….
L'expression de "changement dans la continuité" est une spécialité bien politique (et bien française, d'ailleurs: Giscard l'avait employée en 1974, Sarkozy au début 2007).

Elle indique qu'on voudrait ou devrait changer complètement une politique sans trop le paraitre; ou bien qu'on devrait montrer à la fois le visage du changement et le visage de la continuité et qu'on ne le peut pas complètement pour aucun des deux; qu'on espère changer tout de même et que cela se voit; qu'on espère également être perçu comme maintenant une politique et ainsi de suite…

Comme on s'en doute, cette situation contradictoire et potentiellement très déstabilisante de politique générale concerne aujourd'hui le cas Obama.

Ces derniers jours, c'est-à-dire encore les premiers jours de l'administration, plusieurs actes et décisions, diverses rumeurs ont montré qu'Obama a placé l'Afghanistan comme une priorité importante de son gouvernement. Il s'agit bien entendu de l'intensification de la guerre.

• Une attaque de drone US contre un objectif au Pakistan a eu l'approbation explicite du président.

Le Times annonce la chose, le 23 janvier 2009, avec une plume satisfaite: «Missiles fired from suspected US drones killed at least 15 people inside Pakistan today, the first such strikes since Barack Obama became president and a clear sign that the controversial military policy begun by George W Bush has not changed.»

• Le même jour (voir le 23 janvier dans le Times) est annoncée la nomination de Richard Holbrooke comme "envoyé spécial" du président pour l'Afghanistan et le Pakistan. Holbrooke devient l'homme fort des USA pour le conflit, une sorte de "pro-consul" comme les USA en affectionne. Sa nomination va marginaliser les autres directions, notamment internationales, et essentiellement le rôle de l'OTAN dans la part qu'elle exerce dans le contrôle du conflit. Holbrooke est connu depuis les années comme un adepte de la manière forte dans la "diplomatie" (selon la définition du Times: «Mr Holbrooke, America's former UN ambassador and the architect of the 1995 Dayton peace accords in Bosnia, is a hard-charging, big beast in US diplomacy.»). L'arrivée de Holbrook éclaire d'une étrange lumière la conception que l'équipe Obama peut avoir d'un "retour à la diplomatie" (avec moins d'utilisation des moyens militaires), en mettant en piste un diplomate particulièrement adepte des pressions les plus diverses, éventuellement militaires, pour faire céder les autres. Sa nomination implique des affrontements sévères avec la direction afghane, jusqu'à un départ éventuel de Karzaï, et avec le Pakistan. Fidèle à lui-même et encouragé par les commentaires musclés qui ont salué son arrivée, Holbrooke devrait suivre sa méthode habituelle, faite de brutalité et de pression. L'on aura avec lui, pour l'état d'esprit, une sorte de nouvelle "époque Rumsfeld" en Afghanistan. Le précédent et ses résultats ne sont pas encourageants.

• Hier 25 janvier, The Independent publie une analyse de Kim Sengupta et de Raymond Whitaker, qui observent que les USA pourraient se retrouver isolés, dans la mesure où leurs alliés semblent bien peu intéressés par une implication plus grande dans le conflit. Les deux journalistes nous donnent une appréciation de la situation dans ce conflit, du côté des puissances alliés.

«Having received a briefing on his first day in office from General David Petraeus, the top US commander in the region, Mr Obama is preparing to meet his military chiefs to decide on the size and shape of the Afghanistan reinforcements he promised during his election campaign. The chairman of the joint chiefs of staff, Admiral Michael Mullen, said just before Christmas that up to 30,000 more troops could be sent by summer, nearly doubling the size of the US force in the country. Britain, the next largest contributor in the 41-nation international force, has fewer than 9,000 troops in Afghanistan, which means American dominance of the campaign against the Taliban is set to increase.

»"There are fears that this could become a US war rather than a Nato one," said Christopher Langton, senior fellow for conflict at the International Institute of Strategic Studies (IISS) in London. "With other Nato members already planning to scale back, the US could find itself isolated. Rather than being an international operation, it would become another 'coalition of the willing', as in Iraq – though with the crucial difference that the Afghan mission has had a United Nations mandate throughout."

»Paul Smyth, head of the operational studies programme at London's Royal United Services Institute (Rusi), pointed out that several Nato countries, including Canada, Germany and France, had significantly increased their troop commitments in percentage terms during 2008. But in the past week the French Defence Minister, Hervé Morin, said considering further reinforcements was "out of the question for now". And Jan Peter Balkenende, Prime Minister of the Netherlands, another important contributor of troops, indicated that it would reduce its force by the end of next year.»

Aujourd'hui, le Guardian nous confirme cet engagement US, en rapportant les déclarations du vice-président Biden à ce propos. L'article est assorti du rapport des craintes grandissantes des "alliés" locaux des USA, notamment les Pakistanais, qui jugent qu'ils vont devoir subir dans cette occurrence encore plus d'attaques et d'incursions US, avec les "dégâts collatéraux" qu'on imagine.

«The Obama administration warned the US public yesterday to brace itself for an increase in American casualties as it prepares to step up the fight against al-Qaida and the Taliban in Afghanistan and the border regions of Pakistan.

»Against a background of widespread protests in Pakistan and Afghanistan over US operations since Obama became president, the vice-president, Joe Biden, said yesterday that US forces would be engaged in many more operations as it takes the fight to its enemies in the region. The Obama administration is to double the number of US troops in Afghanistan to 60,000 and when asked in a television interview if the US public should expect more American casualties, Biden said: "I hate to say it, but yes, I think there will be. There will be an uptick."»

C'est un étrange périple. Selon tout ce qu'on sait et tout ce qu'on peut envisager à la lumière de l'expérience, l'Afghanistan est le piège idéal pour Obama. Il semble que la méthode adoptée, qui est sans originalité l'accentuation de la guerre selon les méthodes US et sous un contrôle US de plus en plus exclusif, avec des renforts dans ce sens, devrait accroître les incidents, les tensions et les querelles avec les alliés locaux, sans garantie aucune de résultats décisifs et avec la possibilité sérieuse d'une aggravation. L'analogie avec l'Irak de Bush et, surtout, le Vietnam, vient évidemment sous la plume («Obama's Vietnam, – Hey hey, BHO, how many years until we go?», titre de l'article de Justion Raimondo aujourd'hui.) Tout cela n'est pas très original et renvoie aux automatismes du systèmes, dans tous les domaines. («Why do people continue doing stupid things?», interroge sur un ton désenchanté le site Defense & the National Interest à propos de la réforme du Pentagone; même question pour l'Afghanistan. Le problème méthodologique et l'attitude psychologique sont similaires.)

Le véritable problème concret, avec des effets importants possibles, concerne la politique générale de l'administration Obama. Par rapport aux autres lignes politiques mises en place (exploration d'un processus de paix au Moyen-Orient, tentative de retrait d'Irak, tentative d'établissement d'un dialogue avec l'Iran), la voie choisie pour l'Afghanistan constitue une contradiction flagrante qui va peser sur la perception qu'on a de l'administration Obama et considérablement interférer sur l'équilibre des affaires traitées par cette administration. Plus encore, cette ligne se place en contradiction même avec la politique intérieure de lutte contre la crise d'Obama. Pour résumer, elle constitue une continuation et une accentuation de la politique suivie depuis 9/11 alors que tout le reste qui a été énuméré tente de prendre une orientation inverse; elle renvoie à la référence idéologique de la "guerre contre la terreur" tandis que les autres orientations se réfèrent plutôt à l'épisode ouvert par la crise systémique du 15 septembre 2008 (y compris les questions de politique extérieure: chercher à dialoguer avec l'Iran revient à chercher à pacifier le théâtre extérieur pour mieux affronter les troubles systémiques intérieurs). L'Afghanistan présente un cas extrême qui rejoint l'analyse plus générale des nécessités auxquelles est confronté Obama, et un cas qui a le potentiel d'aggraver fortement le déséquilibre entre politique intérieure et politique extérieure, et à l'intérieur de la politique extérieure générale. L'orientation prise par Obama dans l'affaire afghane ne va pas lui faciliter la tâche en général, et elle recèle des risques graves de tension interne dans la politique générale du nouveau président.

26/01

http://www.dedefensa.org/article-l_afghanistan_et_les_contradictions_d_obama__26_01_2009.html

 


4-3 Notes autour de l'"air dominance" en perdition.

Une immense bataille, déjà bien engagée quoique d'une façon chaotique, attend l'administration Obama.

C'est une bataille typique de la crise de l'américanisme. Elle concerne la maîtrise absolue du ciel (ce que l'USAF nomme "air dominance"), le Pentagone, l'USAF et deux chasseurs "furtifs" qui sont chacun une crise en eux-mêmes, le F-22 et le F-35 (aliasd JSF). On comprend que cette "immense bataille", si elle concerne le Pentagone et les USA d'abord, concerne aussi nombre de pays "alliés" puisqu'il y est question du JSF.

Air Force Magazine (AFM), la revue de l'Air Force Association (AFA) qui est le principal lobby de l'USAF, publie deux textes dans son numéro de décembre, qui fixent l'importance de cette crise. Ce numéro nous informe clairement sur l'intensité de la bataille en cours, où les acteurs sont effectivement la direction civile du Pentagone, l'USAF, le Congrès, la nouvelle administration Obama, etc. Dans son éditorial du numéro de décembre, Robert S. Dudney, rédacteur en chef d'AFM, commence par une précision qui situe effectivement par un symbole l'importance stratégique et ontologique pour la puissance US de cette question de l'"air dominance":

«It was April 1953. "TV Guide" was making its first appearance on newsstands. Young geneticists James D. Watson and Francis H. C. Crick were unveiling the so-called "double-helix" structure of DNA. Singer Harry Belafonte was celebrating his first hit single, "Matilda." And in that same month, enemy aircraft (in Korea) killed a US soldier. He was the last to perish in this way; because of USAF's vigilance, there have been no fatal air attacks on American ground forces—zero—in some 56 years.»

1991, l'aube d'un "nouvel âge"

Dans le même numéro d'AFM, un très long article de Rebecca Grant, experte extrêmement proche de l'USAF mais qui s'est équipée d'une jolie étiquette d'"indépendante", explique en quoi la question du F-22 (et la question du F-22 versus le F-35) est capitale. Elle l'est, sans aucun doute, bien au-delà des manœuvres, des entourloupettes et des intérêts partisans des uns et des autres.

Grant nous explique comment l'USAF a lancé, après la guerre du Golfe-I de 1991, qui représente sans aucun doute un sommet dans l'histoire de la supériorité et de l'efficacité de l'aviation militaire dans un conflit de cette importance («The year 1991 seemed like the dawn of a new age for American airpower»), un vaste plan de refonte de ses structures, et comment ce plan a été absolument pulvérisé. Au départ (en 1992-92), il y a le choix, sans aucun doute très audacieux sinon imprudent, de développer une aviation de combat "tout-stealth".

«After Desert Storm, the Air Force decided never again to buy a nonstealthy fighter. According to the then-Chief of Staff of the Air Force, Gen. Merrill A. McPeak, there was no point in buying any more "aluminum" fighters. Stealth was to be the Air Force hallmark from then on.

»This was a bold decision, given the strong performance of standard fighters – the F-15s and F-16s in particular – in the Gulf War. The F-15E was still in production, and it would have been easy indeed for the Air Force to make a case for a big new buy based on combat results.

»The Gulf War, although it was an airpower walkover, nonetheless taught some disturbing lessons. Nearly every weapon system community lost an aircraft or two, usually to ground fire, and some lost more than a few. Pilots attacking Baghdad targets remembered flying through anti-aircraft fire so dense it was like being inside a popcorn popper. In another case, an F-16 in a mass raid on a chemical plant was lost due in part to failures of coordination with electronic attack assets. SAM-killing aircraft were busy constantly. For all that, nobody laid a glove on the low-observable F-117. Pilots and commanders walked away with a very vivid image of what the future might hold, and they wanted more stealth.

»A year later, McPeak testified, "The F-15 will be able to win any fight that I can think of out [to] the turn of the century" but that its days were numbered after that. "The F-15 cannot get to the fight after the turn of the century," by about 2010, McPeak judged. As a result, USAF resisted any temptation to beef up its inventory of F-15Cs, F-15Es, or F-16s, pushing instead its long-term commitment to buy stealth.»

Etapes d'une architecture ratée

Finalement, ce vaste plan qui impliquait la domination de tous les cieux du monde par l'USAF, la confiscation du ciel par l'USAF en réalité, finalement ce plan n'a pas marché. Voici les étapes de la catastrophe, selon Grant.

• Toute cette construction du "tout-stealth" se faisait autour du F-22. Il s'agit d'un chasseur furtif extrêmement puissant, avec des performances donnant une "enveloppe" de combat considérable, des équipements électroniques permettant le contrôle de la bataille et, éventuellement, la "couverture" et le contrôle d'autres avions de moindre capacités, – c'est-à-dire, essentiellement pour l'avenir, le JSF/F-35. L'USAF a construit cette architecture autour du binôme F-22/F-35, le second dépendant du premier. Il faut admettre ici la logique de l'USAF dans l'élaboration de l'architecture; sa solidité et sa validité ne dépendent pas du niveau de la "menace" (argument utilisé contre le F-22, comme étant un système justifiable par aucune "menace" de sa catégorie), mais évidemment de la présence de tous les éléments qui la constituent, – par définition. On peut critiquer l'ambition ou le principe d'une telle architecture, et avec nombre d'arguments extrêmement valables, mais il est évident qu'en lui ôtant un élément aussi fondamental que le F-22, on réduit radicalement sa validité et son efficacité.

• Grant détaille les conditions de l'évolution du projet général de l'USAF, au cours de laquelle ce projet a été mis en charpie. L'USAF avait décidé une réduction quantitative importante de ses forces (de 36 escadres de combat à 20, – un peu moins actuellement), justifiée par l'amélioration qualitative des nouveaux avions, selon ses critères; elle avait décidé de stopper, sauf cas exceptionnel, de nouvelles acquisitions des chasseurs non-stealth (F-15 et F-16); et, bien sûr, le développement du F-22 et sa production en nombre adéquat, puis du F-35, devaient se faire à un rythme soutenu. «The plan had three parts: Shrink but continually update the fleet of current fighters, buying no more of them; develop the F-22; and add a less expensive multirole stealth fighter to eventually replace the F-16 and the A-10.»

• Le désastre vient essentiellement, selon Grant, de la gestion catastrophique des directions civiles de l'administration Clinton et (surtout) de l'administration Bush. C'est sous cette administration, avec Rumsfeld aux commandes, que l'objectif de production du F-22 passa de 339 à 183. Rumsfeld a vraiment laissé un mauvais souvenir au Pentagone. «What had never been clear was how the Pentagon under Defense Secretary Donald H. Rumsfeld would reconcile transformation initiatives with looming budget bills and the potentially high cost of the Global War on Terrorism. "The Bush Administration's much-touted 'transformation' of the United States military has always been something of a faith-based initiative," noted James Kitfield in a National Journal article in January 2005.»

• …Grant ajoute tout de même, dans un rapide paragraphe, le facteur évidemment primordial, qui est la catastrophique gestion des deux programmes, F-22 et F-35, par le Pentagone, et notamment par l'USAF. C'est sans doute là qu'est le véritable nœud de l'affaire, l'incapacité chronique, désormais avérée, du système américaniste de mener à bien le développement d'un système sophistiqué. «The problem is that the Pentagon did not, as had been planned, begin efficient production of the new fighters around the turn of the century. Soon, the wheels began to come off. What once seemed to be a manageable "pause" in fighter procurement lengthened and expanded, turning into a debilitating drought, putting the entire air dominance mission at risk.»

Le facteur opérationnel ontologique de la puissance US

La question de l'"air dominance" n'est pas rien. Le complet contrôle opérationnel des cieux dans toute situation de tension et de guerre est le premier théorème de la puissance américaniste. Il l'est plus encore que le contrôle des mers qui est l'autre aspect de la puissance de ce «pays-continent» (selon Raymond Aron), qui structure sa vision du monde sur une géopolitique navale. L'"air dominance" détermine toutes les autres parce qu'elle implique le contrôle de la dimension par où, selon les conceptions modernes et les réalités opérationnelles de la guerre, l'essentiel des menaces survient. Le contrôle des mers dépend de l'"air dominance". Si l'U.S. Navy assure qu'elle contrôle son propre espace aérien et donc le contrôle des mers, elle ne peut nier que cela soit rendu possible par cette dimension supérieure, de type stratégique et global, de l'"air dominance" où l'USAF joue le rôle essentiel. Le contrôle aérien de l'U.S. Navy est local ou régional tandis que l'"air dominance" assurée par l'USAF est global. On dira de l'"air dominance" qu'il est le facteur opérationnel ontologique d'une puissance US qui est, par essence, expéditionnaire ("projection de forces"), et expéditionnaire essentiellement par le ciel, ou avec un ciel contrôlé par elle.

Rebecca Grant définit ainsi l'"air dominance", en prenant soin de mettre en évidence combien cette notion est centrale pour la capacité d'effectuer des missions qui n'ont rien à voir avec les capacités conventionnelles de l'USAF, et tout avec les conflits actuellement en cours.

«What is air dominance? Although the phrase itself is a post-Cold War construct, most recognize that air dominance is the central pillar of what the Air Force does for the nation. At the core, air dominance is built upon the traditional USAF ability to surmount defenses and open any adversary targets to attack from the air.

»What air dominance has meant in recent years is an ability to dominate the skies so that all other types of air and joint operations can function at peak effectiveness. Dropping relief supplies on precision coordinates in Afghanistan depends on air dominance. So does providing pinpoint infrared imaging from an F-16 watching a road in Iraq.»

Après le traitement du plan de l'USAF que Grant a détaillé, que reste-t-il de l'"air dominance"? Le rédacteur en chef d'AFM répond: «During five decades, that has been us. Without some large course correction, however, it might turn out to be someone else.»

Des alternatives qui ne sont que de pâles palliatifs

L'argumentation essentielle pour contrer cette démonstration vient par exemple d'un David Axe, du site Danger Room, le 2 décembre : «But the Pentagon, under Gates, long has insisted that the F-35 has adequate air-to-air capability. And besides, new versions of the F-15 and F-16 are still in production for foreign customers. There's no reason the Air Force can't reverse its "F-22-or-nothing" policy. After all, the Navy did the same thing when it abandoned the new DDG-1000 stealth destroyer for older DDG-51s.»

Cet argument est contestable dans les deux points qu'il avance:

• L'argument du "Pentagone" (c'est-à-dire essentiellement la mafia pro-JSF England-Young, directement connectée à Lockheed Martin), disant que le F-35 a de formidables capacités air-air est si sollicité et si partisan, pour des intérêts particuliers évidents, qu'il est à peine recevable. Le F-35 a été développé pour les missions air-sol et manque structurellement de la puissance et des capacités nécessaires pour cette mission de contrpole de l'espace aérien, ainsi que des qualités aérodynamiques pour le combat aérien qui reste l'option finale. Le seul argument pour les capacités air-air du F-35 lors d'une récente polémique a été que sa furtivité le mettrait à l'abri de tout repérage d'un avion adverse et que lui-même abattrait ses adversaires grâce à ses missiles air-air avant que les autres se soient avisés de l 'heure qu'il est, et de sa présence hostile. Ce n'est pas un argument opérationnel, c'est un argument idéologique de convenance dont la pauvreté laisse coi. De même dans les années 1950 avait-on affirmé que l'arrivée des missiles air-air supprimait toute nécessité de capacités de combat aérien. L'USAF développa des avions selon cette idée et ce fut sa catastrophique campagne aérienne au Vietnam, durant les années 1960, et le retour en catastrophe d'avions capables de figurer dans des combats aériens (F-15, F-16). Chaque génération, – d'avions, de bureaucrates et d'agents de RP, – répète, à la manière d'un automate, la même sottise pavlovienne depuis un gros demi-siècle.

• En théorie, le retour aux F-15 et F-16 dans des versions modernisées pourrait être envisagé, – et il l'est effectivement. Il impliquerait un retour sur la doctrine de l'USAF, sur l'avancement technologique qui constitue le fondement même de l'USAF. Il impliquerait effectivement des capacités réduites puisque les structures de l'USAF ont été progressivement réduits (de 36 à moins de 20 escadres) en attendant les hypothétiques avions stealth aux capacités théoriquement multipliées. Dans tous les cas, une telle décision impliquerait une réduction des capacités de l'USAF par rapport aux conditions opérationnelles envisageables dans les prochaines décennies; littéralement, l'USAF accepterait d'abandonner la perspective d'une domination globale des cieux. Pire encore: il n'est nullement assuré que ces systèmes relookés au goût du jour s'inséreraient dans l'architecture de communications et de contrôle que l'USAF développe et l'on doute que l'USAF puisse accepter à cet égard de revenir en arrière.

Les caractères d'un choix

Le choix fait au début des années 1990 de faire du "tout-stealth" est typique des USA entrés dans une ère d'exubérance comme ils le firent à cette époque. A la même époque (au printemps 1992), des fuites permettaient à la presse de révéler les grandes lignes d'un "plan" de domination des USA des affaires mondiales, sous la forme d'un Defense Planning Guidance rédigé sous la direction de Paul Wolfowitz alors au Pentagone. La coïncidence de dates n'est pas une coïncidence.

Le choix de l'USAF renvoyait aux mythes essentiels de l'américanisme dans sa conception de la modernité basée sur la puissance et la technologie-reine du monde. La dimension aérospatiale est elle-même une des dimensions de cette conception. La puissance de la technologie comme clef de l'expression de la modernité, et de la domination qu'elle permet, en est une autre dimension. Le "tout-stealth" est un choix idéologique autant qu'un choix opérationnel, – autant qu'un "choix de civilisation", si l'on veut. Il est complètement le reflet des conceptions US d'affirmation de la puissance des USA sur le monde qui a maturé pendant les années 1990 avant de s'exprimer aussitôt après le 11 septembre 2001. L'échec est à mesure, et il illustre bien l'échec général de l'américanisme.

Les causes de l'échec

Le destin du plan de l'USAF d'établissement d'une "air dominance" à dimension globale s'est heurté aux travers du Pentagone qui s'expriment sans aucun frein depuis la fin de la Guerre froide, avec une accélération qui semble bien irrésistible depuis 9/11. Il n'y a pas à cet égard de complot contre l'USAF; c'est l'USAF qui est la première frappée parce que c'est l'USAF qui avait, dans les années 1990, les plans les plus ambitieux.

Le projet de l'"air dominance" a été conduit à un échec, au travers de ce qui peut être considéré comme l'échec de ses composants (F-22 et F-35, aviation de combat tout-stealth), à cause de l'évolution générale du Pentagone telle qu'on l'observe aujourd'hui.

• La paralysie complète de l'ensemble bureaucratique et militaire est aujourd'hui un fait avéré. Elle empêche le développement des grands programmes d'armement, tant du point de vue technique que du point de vue budgétaire. La situation est au point où l'on peut se demander si le Pentagone est capable encore de mener un grand programme d'armement à bien.

• La perte de contrôle du processus d'acquisition et de production, répercuté au niveau opérationnel, se marque notamment dans le fait extraordinaire que l'augmentation exponentielle de la dotation budgétaire ne parvient qu'à fournir toujours plus de paralysie. C'est la remarque que fait Winslow Wheeler, le 4 novembre dernier.

«Some argue the answer is even more money for a defense budget that already is at historic heights and that approximates what the entire rest of the world spends for military forces. We must stop throwing dollars at the Pentagon.

»The evidence, while counterintuitive, is irréfutable that more money makes our problems worse. As the Army, Navy and Air Force budgets have climbed, their forces have grown smaller, older and less ready.»

Si l'on veut, on dirait qu'il eut été extraordinaire que, dans un tel climat, avec un tel fonctionnement, un projet comme celui de l'"air dominance" de l'USAF pût aboutir sur autre chose qu'un échec.

Un avion dépassé plus vite que son ombre

Le résultat est une situation caractérisée par un imbroglio exemplaire et une confusion considérable. Les actuelles polémiques contre le F-22 sont absurdes parce qu'elles portent sur un système qui n'est même plus programmé ou qui est en fin de programme, qui paraît effectivement complètement inadapté à la situation, qui est pourtant ce qui se fait de plus puissant, et d'une puissance nécessaire dans ce cas, si l'on considère une situation de guerre conventionnelle selon les normes américanistes. Alors, est-ce ce type de guerre qui est abandonnée lorsqu'on envisage d'abandonner le F-22?

L'absurdité de la situation dans cette bataille caractérisée par une confusion extrême conduit certains à affirmer que le F-22 est dépassé technologiquement, – pour mieux plaider son abandon en faveur du F-35, qui devient un avion presque extra-terrestre tant il a de qualités; puis, quelques lignes plus loin, on apprend qu'on ferait éventuellement aussi bien de commander des F-16 et des F-18 dont la structure technologique remonte aux années 1970, en attendant que la situation se clarifie.

«…"Gates is aware of the F-22/F-35 debate and he's also aware that the Raptor is almost technologically obsolete," says a former Clinton administration Pentagon appointee. "It's showing its age because the development program took so long. The F-22's processors are far less capable than those in the F-35."

»With a funding shortage, the Air Force may have to back off of ambitious technology and purchases. And the Navy, Marine Corps and Air Force are likely to be forced into developing a more collaborative strategy for tactical aircraft. This could mean tradeoffs among Boeing Super Hornets and Lockheed Martin's family of fighters. Industry sources note the Air National Guard has expressed interest in the F-16, despite a longtime policy to purchase only stealthy fighters. "Additional F-16s and Super Hornets? The Navy has gone that route—the question is, until you get the Joint Strike Fighter, do you go that route or do you try and build more F-22s," Gates notes.»

De la décadence à la catastrophe

L'aventure de la quête pour l'"air dominance" de l'USAF est évidemment une image absolument fidèle du destin des USA. C'est l'image d'une crise latente devenue catastrophique, d'un déclin transformée en course irrésistible vers la chute. Ce n'est pas seulement le concept de l'"air dominance" qui est en train de s'évanouir dans le fracas de la polémique entre le F-22 et le F-35, c'est la structure même de la puissance aérienne US qui est menacée. Selon l'habitude américaniste qui interdit d'envisager autre chose que le plus développée en matière de puissance, il n'existe aucune situation d'alternative au programme global de l'"air dominance". Par exemple, il n'existe aucun projet réel de coopération avec d'autres puissances, ni d'ailleurs aucune capacité réelle de le faire de la part des USA, – sans parler de la capacité psychologique de coopérer, qui semble interdit par décret du Ciel à la psychologie américaniste.

Il n'existe aucune perspective entre la réussite irrésistible du projet (l'"air dominance") et le désordre ; le choix entre le "Wild Blue Yonder" de la mystique américaniste et le trou noir de la crise, précédé de la bouteille à l'encre. La querelle entre le F-22 et le F-35 montre sur quelle voie nous nous trouvons.

http://www.dedefensa.org/article-notes_autour_de_l_air_dominance_en_perdition_12_12_2008.html


4-4 Afghanistan : l'effet boomerang.
Karzaï pourtant mis au pouvoir par l'occupant sentant son avenir incertain s'est mis entre les mains de la Russie.

Il prétend même vouloir appartenir au pacte de Shangaï, trahissant ses maîtres qui veulent le remercier et constituant un dispositif de pression supplémentaire sur les US(a) qui vont vite devoir renoncer à encercler la Russie des boucliers anti-missiles.

Poutine et Medvedev ont préféré garder un silence de plomb  bien dense lors du phosphocauste de Gaza et régler leurs différents avec les républiques nées des révolutions colorées au travers de la livraison interrompue du gaz à l'Europe.

Le peuple ukrainien est de toutes les façons opposé à l'entrée de son pays dans l'OTAN et dans l'UE, averti qu'il l'est du peu de gains qu'ont obtenus les pays baltes de leur européinisation et confrontés à une crise sociale et économique qui a récemment explosé en émeutes violentes.

Plus de 8 ans après le déclenchement de la guerre impériale étasunienne en Afghanistan, le Secrétaire d'État à la guerre Gates avoue devant le Comité des forces armées du Sénat ne pas avoir de stratégie cohérente contre la Résistance afghane.

Les objectifs allégués de l'invasion étaient la prise de ben Laden et la mise hors d'état de nuire

d'Al Qaïda, et fort curieusement les mass medias concentrés comme organe de propagande aux mains de l'establishment étasuno-sioniste ne parlent plus ni de l'un ni de l'autre.

La coordination de tant de forces hétéroclites pourtant réquisitionnées par les US(a), l' OTAN, l'UE et des centaines d'officines privées est une tâche impossible.

Le trafic de la drogue que le gouvernement Karzaï ne peut ou ne veut contrôler générerait  400 millions de dollars pour la Résistance.

Les 3000 milliards alignés par les forces occupantes sont donc incapables malgré leur puissance technologique de gagner la guerre asymétrique contre une résistance déterminée et rejointe sans cesse par de nouvelles recrues en raison des bombardements aveugles de la population.

Le ravitaillement des troupes de l'occupation en Afghanistan ne se fait plus qu'avec d'énormes difficultés par le Pakistan, les convois sont de plus en plus attaqués par la Résistance et des bandes de voleurs et le bombardement des zones tribales ne fait qu'aggraver la situation.

L'envoi de renforts, trente mille soldats en sus selon le programme électoral de celui qui voulait un 'Change', ne pourra se faire qu'avec l'autorisation de l'acheminement du ravitaillement par la voie terrestre russe.

Beaucoup de conditions sont appendues à un éventuel accord russe pour un tel droit de passage….

La baisse de revenus de l'État avec la dégringolade du prix de l'énergie fossile alliée à une chute de plus de 70% de l'indice boursier moscovite ne met pas particulièrement Poutine en situation de négocier avec magnanimité.

L'histoire se montre pleine de retournements qui n'ont pas été prévus par le sénile Kissinger, maître d'œuvre des coups que l 'empire déclinant est en train de payer.

L'URSS a implosé pour des raisons structurelles et bureaucratiques, analogues à celles que connaît actuellemnt l'administration étasunienne. Mais sa chute fut précipitée par son engagement en Afghanistan, dont Zbigniew Brzezinski a relaté dans ses mémoires que ce fut un piège tendu par la CIA.

Aujourd'hui, la  Russie est pressentie comme une alliée dans l'entreprise ingagnable des US(a) dans ce même Afghanistan.

Cette ingagnabilité est liée aux raisons d'une guerre asymétrique entre occupant et occupé et en l'absence totale d'objectif clair à atteindre. 

Comme pour la Somalie évacuée par les troupes mercenaires des US(a), comme pour Gaza, avec les troupes sionistes forcées de se retirer, toutes ces destructions et au bout aucun gain politique pour l'agresseur.

Convergence des causes

27 janvier 2008

http://www.convergencedescauses.com/content/view/1404/1/


4-5 Un monde post-américain?
La situation internationale après l'ascension de Barack Obama
C'est à cause de la crise systémique où le capitalisme américain a précipité -- et qui aura des effets profonds et de longue durée concernant le système de relations internationales tout entier -- que le président élu Barack Obama ne pourra pas laisser en second plan la politique internationale.
Bien que dans les années finales du XX siècle une poignée d'états nouveaux aient accédé au rang de nations impérialistes incipientes ou de nations sub-impérialistes, les Etats-Unis restent la seule puissance omni-dimensionnelle, c'est-à-dire qu'ils représentent la première puissance mondiale dans le domaine militaire, industriel, agricole, culturel, techno-scientifique et financier. Ils voudront maintenir coûte que coûte leur suprématie, et essayeront d'étaler et de décharger les coûts de la crise sur le reste du monde, qui pour cette raison est en train d'entrer dans une période historique de très haute instabilité qui pourrait aboutir en une période de guerre ouverte étendue, prolongée et pluri-dimensionnelle.

Journal du Camp Anti-impirialiste
Voir la résolution en entier:
 

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5 Annexe
Ndlr : La publication des articles ou analyse ne signifie nullement que la rédaction partage toutes les analyses des auteurs mais doit être vu comme information

5-1 Chomsky : Pas De Changement Venant D'Obama.

Ce qui suit est une interview de l'auteur américain respecté, analyste politique et linguiste de réputation mondiale réalisée par Press TV

Press TV : Professeur Chomsky, nous ferions bien de commencer avec le Pakistan. La Maison Blanche n'a pas fait de commentaire sur les assassinats de personnes ( dans le cadre d'attaques transfrontalières Afghanistan Pakistan de drones). Richard Holbrooke, quelqu'un sur lequel vous avez écrit dans le contexte de la guerre en Yougoslavie, est l'homme choisi par le (Président Barak) Obama pour résoudre le problème.
Chomsky: Bon, c'était pratiquement certain qu'Obama accepterait la doctrine de Bush que les US peuvent bombarder le Pakistan librement, et il y a de nombreux cas plutôt sérieux.
II y a eu par exemple beaucoup de chaos et de combats dans la province de Bajaur, le long de l'Afghanistan et les chefs de tribus- et d'autres là bas - les font remonter au bombardement de la madrassa qui a tué 80 à 95 personnes, ce qui n'a même pas été rapporté, je pense, aux US, bien sûr la presse pakistanaise en a parlé.
L'auteur de l'article le rapportant, un physicien du nucléaire bien connu, Pervez Hoodbhoy, a fait remarqué à ce moment là que ce genre de massacre engendrera bien évidemment "terrorisme" et réactions, constituant ainsi même une menace pour l'état du Pakistan. Et c'est ce qui est arrivé. Nous en voyons actuellement encore plus d'effets.
Le premier message du gouvernement pakistanais au général (David) Petraeus, le général américain, lorsqu'il a pris le commandement de la région, c'était qu'ils ne voulaient plus de bombardements au Pakistan.
En fait, le premier message adressé à l'Administration Obama par le Président (Hamid) Karzai d'Afghanistan était identique, il ne voulait plus de bombardements. Il a dit également qu'il voulait un agenda pour le retrait des troupes étrangères, US et les autres troupes, d'Afghanistan. Cela a bien sûr été ignoré.
PT: Et ces trois émissaires pour l'étranger, bon, le nom du troisième n'a as encore été annoncé, mais certains sont optimistes en ce qui concerne la nomination de George Mitchell comme envoyé au Moyen Orient.
Nous avons étudié la nomination de Richard Holbrook, discuté avec l'ancien ministre des affaires étrangères de la Bosnie, qui semble sous entendre qu'il a eu son mot à dire pour le massacre de Srebenica et bien sûr on parle de Dennis Ross comme envoyé pour l'Iran.
C : Bon, Holbrook a des antécédents plutôt mauvais, non pas tant en Yougoslavie, mais avant. Par exemple, lors des atrocités indonésiennes commises au Timor, où il était le fonctionnaire en charge, il n'a pas cherché à stopper le soutien US à ces atrocités, et dans son ensemble c'est un bilan tres entaché.
George Mitchell est, parmi les différentes nominations, la plus décente disons. Il a un bilan plutôt correct. il a obtenu des résultats en Irlande du Nord, mais bien sûr, dans ce cas là il y avait un objectif.
Le but c'était que les britanniques cesseraient d'avoir recours à la violence en réponse au "terrorisme" (nous mettons ce mot entre guillemets car même des militants de gauche comme Chomsky utilisent ce mot pour parler de résistance à l'occupation ndlt) de l'IRA, et s'occuperait des griefs légitimes qui était la source du "terrorisme". Il a réussi à faire cela, la Grande Bretagne a porté son attention sur ces griefs, et le "terrorisme" s'est arrêté - donc cela a été un succès.
Mais au Moyen Orient il n'y a pas d'issue similaire de prévue, spécialement en ce qui concerne le problème Israël-Palestine. Je veux dire, il y a une solution, une solution directe très semblable à celle britannique. Israël pourrait stopper ses crimes soutenus par les US dans les territoires occupés et alors on peut supposer que la réaction qu'ils provoquent cesserait. Mais ce n'est pas sur l'agenda.
En fait, le Président Obama vient juste de tenir une conférence de presse qui était plutôt intéressante à ce sujet. Il a fait l'éloge de l'initiative parabolique de paix, l'initiative saoudienne acceptée par la Ligue Arabe, et a dit qu'on y trouvait des éléments constructifs. Elle appelait à la normalisation des relations avec Israël, et il a appelé les états arabes à appliquer ces "éléments constructifs", en un mot la normalisation des relations.
Mais c'est une énorme falsification de l'initiative de la Ligue Arabe. L'initiative de la Ligue Arabe appelait à l'établissement de deux états sur la frontière reconnue internationalement, sur laquelle il y a depuis longtemps un consensus international et disait que si cela était réalisé alors les états arabes pourraient normaliser leurs relations avec Israël.
Bon, Obama a sauté la première partie, la partie cruciale, ce qui est fondamental pour résoudre le conflit, car cela impose une obligation pour les US. Les US depuis 30 ans ont bloqué seuls le consensus international, ce qui à présent isole les US et Israël.
L'Europe et actuellement un grand nombre d'autres pays l'ont accepté. Le Hamas l'a accepté depuis des années, l'Autorité Palestinienne aussi bien sûr, la Ligue Arabe depuis de nombreuses années aussi. Les US et Israël l'ont bloquée, pas simplement par des mots, mais ils la bloquent constamment par des actions, cela arrive en permanence dans les territoires occupés et aussi avec le siège de Gaza et d'autres atrocités.
Donc lorsqu'il saute cette partie c'est intentionnellement. Cela veut dire que les US ne vont pas se joindre au monde entier dans la recherche et l'application d'une solution diplomatique, et si c'est le cas, la mission de Mitchell est vide de sens.
PT : Il y a t-il une contradiction dans le fait que bien sûr George Mitchell a discuté avec les membres de la branche armée Sinn Fain, de l'IRA ?
En même temps, sur cette chaîne nous avons couvert le conflit à Gaza, ses institutions ont été bombardées, et maintenant on nous dit que les soldats israéliens ne révèleront pas leur identité, et le nom des personnes ne seront pas divulguées de peur qu'elles soient poursuivies.
Et pourtant certains disaient qu'Obama avait effectivement dit que les frontières devaient être ouvertes, est ce que l'on voit un changement de politique là ?
C : Il a effectivement dit cela mais il n'a pas mentionné le fait que c'était dans le contexte d'un grand nombre de demandes. Et Israël dira également, bien sûr les frontières doivent être ouvertes mais il continue de refuser de discuter avec le gouvernement élu ( i.e Hamas) ce qui est bien différent de ce qui s'est passé avec Mitchell en Irlande.
Cela veut dire que les Palestiniens doivent être punis pour avoir voter, lors d'une élection libre, d'une façon non voulue par les US, et il a repris à son compte l'accord Condoleezza Rice -Tzipi Livni de fermer la frontière Egypte Gaza, ce qui est pratiquement un acte d'arrogance impérialiste.
Ce n'est pas leur frontière et en fait l'Egypte s'y oppose vivement. Mais Obama continue. il dit que nous devons être sûrs qu'aucune arme ne passe en contrebande via les tunnels dans la Bande de Gaza. Mais il n'a rien dit de l'envoi d'un nombre bien plus importants d'armes létales à Israël.
En fait, en plein milieu de l'attaque contre Gaza, le 31 Décembre, le Pentagone a annoncé qu'il affrétait un bateau allemand pour envoyer 3000 tonnes de matériel de guerre en Israël. Cela ne s'est pas fait car le gouvernement grec l'a empêché mais cette livraison était supposée passer par la Grèce mais tout cela pourrait passer par un autre endroit. C'était juste en plein milieu de l'attaque contre Gaza.
En fait on en a très peu parlé dans les médias, il y a eu très peu d'enquêtes. Le Pentagone a répondu d'une façon très intéressante. Ils ont dit, bon ce matériel ne sera pas utilisé pour attaquer Gaza, en fait ils savaient qu'Israël avait prévu de stopper l'attaque juste avant l'investiture d'Obama, de sorte qu'Obama n'aurait rien à dire là dessus.
Mais le Pentagone a dit que ce matériel est utilisé en pré positionnement pour les forces US. En d'autres termes, cela dure depuis longtemps mais cela étend et renforce le rôle d'Israël comme base militaire US en bordure des principales régions productrices de pétrole dans le monde. Si on leur demande éventuellement pourquoi ils font cela, ils diront que c'est pour la defense et la stabilité, mais c'est juste une base pour mener des agressions futures.
PT : Robert Gates et l'Amiral Mullen ont parlé d'une date butoir de 16 mois pour le retrait des troupes d'Irak comme étant l'une des options, ce qui est légèrement différent de ce qu'Obama avait dit lors de sa campagne. Et, Hillary Clinton, a dit qu'elle était prête à oblitérer la totalité de l'Iran et à tuer 70 millions de citoyens. Concernant l'Irak et l'Iran où voyez vous le changement ?
C: Ce qui s'est passé en Irak est très intéressant et important. Les quelques rares correspondants avec une véritable expérience, et connaissance du sujet l'ont compris. Patrick Cockburn, Jonathan Steele et un ou deux autres.
Ce qui s'est passé c'est qu'il y a eu une campagne non violente remarquable en Irak qui a obligé les US, petit à petit, à abandonner ses programmes et ses objectifs. ils ont obligé les forces d'occupation US à autoriser une élection, ce que les US ne voulaient pas, et a essayé d'éviter de differentes manières.
Puis à partir de là ils ont forcé les US a accepté au moins formellement un accord sur le statut des forces, qui, si l'Administration Obama s'y tient, fera en sorte que les buts des US seront pratiquement tous abandonnés. Cela éliminera les immenses bases militaires permanentes que les US ont construites en Irak. Cela veut dire que les US ne contrôleront pas les décisions sur qui aura accès aux ressources pétrolières et leur utilisation. Et en fait pratiquement tout le but de la guerre disparaît.
Bien sûr, la question c'est de savoir si les US respecterons cet accord et selon ce que vous rapportez ils essaient de s'en défiler. Mais ce qui est arrivé est trés significatif, et une véritable prouesse du peuple d'Irak qui a tant souffert. Je veux dire, le pays a été totalement détruit, mais ils sont arrivés à faire en sorte que les US abandonnent formellement leurs principaux objectifs de guerre.
Dans le cas de l'Iran, les déclarations d'Obama n'ont pas été aussi enflammées que celles de Clinton, mais elles ont pratiquement la même signification. Ils a dit que toutes les options étaient ouvertes. Bon, qu'est ce que toutes les options veulent dire ? On suppose que cela inclut une guerre nucléaire, vous savez c'est une option.
Il n'y a pas d'indication qu'il veut prendre les mesures, disons, que le peuple américain veut. La grande majorité de la population américaine est en faveur depuis des années, est d'accord avec le mouvement des pays non alignés que l'Iran puisse bénéficier des droits accordés aux signataires du TNP, en fait de développer l'énergie nucléaire.
Elle ne devrait pas avoir le droit de développer des armes nucléaires, et encore plus intéressant, environ le même pourcentage, 75 à 80% appellent à la création d'une zone sans arme nucléaire dans la région, qui inclueraient l'Iran, Israël, et toutes les forces US y étant déployées, avec toutes sortes de moyens de vérifications et ainsi de suite.
Cela pourrait probablement éliminer l'une des principales sources de conflit. Il n'y a pas d'indication que l'Administration Obama ait la moindre intention de faire quelque chose par rapport à cela.
PT : juste pour terminer, professeur Chomsky, l'économie US, bien sûr où vous être - c'est ce qui domine les informations et la vie des Américains et probablement aussi les peuples dans le monde - et cette aide de 825 millions de dollars. Comment pensez vous que les gens d'Obama vont s'occuper de cela ?
C : Personne ne sait vraiment. Je veux dire que ce qui se passe avec l'économie n'est pas bien compris. C'est basé sur des manipulations financières extrêmement opaques, qu'il est plutôt difficile de décoder. Je veux dire, on en comprend le processus général mais savoir si les 800 millions de $, ou probablement une subvention gouvernementale plus importante, auront raison de la crise, on ne le sait pas.
Les 350 millions de $ attribués ont déjà été dépensés - c'est ce que l'on a appelé la soit disante subvention mais c'est allé remplir directement les poches des banques. Elles étaient supposées prêter librement, mais elles ont simplement décidé de ne pas le faire. Elles ont plutôt choisi de s'enrichir elles -mêmes, de restaurer leur capital et de prendre le contrôle d'autres banques par regroupements et acquisitions et ainsi de suite.
Est que le prochain paquet d'aide aura un effet tout dépend comment il est utilisé, s'il y a un contrôle de manière à ce qu'il soit utilisé avec des buts constructifs. Cela repose aussi sur des facteurs qui ne sont pas actuellement connus, tels que la profondeur de la crise.
C'est une crise mondiale et c'est une crise très sérieuse. C'est brusquement frappant de voir comment les pays occidentaux font face à la crise exactement à l'opposé du modèle appliqué dans le Tiers Monde quand il y a eu une crise.
Donc quand il y a une crise en Indonésie, en Argentine et partout ailleurs, ils sont supposés augmenter considérablement les taux d'intérêts, privatiser l'économie, et réduire les dépenses publiques, et d'autres mesures de ce type. En Occident, c'est exactement le contraire : on baisse les taux d'intérêts jusqu'à zéro, on nationalise si nécessaire, on verse de l'argent dans l'économie, ont contracte d'immenses dettes.
C'est tout à fait à l'opposé de la façon dont le Tiers Monde est supposé rembourser ses dettes, et que cela semble se faire sans aucun commentaire, c'est très surprenant. Ces mesures pour l'Occident pourront éventuellement remettre sur pied l'économie alors que cela a été un désastre pour d'autres.

ZHD/HGH/HAR - 24/01/09 - www.presstv.ir


5-2 La lutte contre 'Al-Qaida', acte II
Ndlr : La publication des articles ou analyse ne signifie nullement que la rédaction partage toutes les analyses des auteurs mais doit être vu comme information

A Rawalpindi, sur la Peshawar Road, des agents et policiers pakistanais, appuyés par des agents de la CIA, enfoncent les portes d'une maison, en cette nuit du 1er mars 2003, peu avant 2 heures du matin. Cela fait des mois qu'ils ont tissé une toile d'indicateurs dans l'entourage de Khalid Cheikh Mohammed, l'homme qui a organisé l'opération du 11-Septembre. Ils ont appris l'arrivée d'un de ses compagnons à l'aéroport d'Islamabad, et su qu'il devait rendre visite au responsable d'Al-Qaida. Le seul doute reste le lieu exact du rendez-vous, Khalid Cheikh Mohammed utilisant deux caches distinctes dans le même quartier. Et le seul objectif, exigé par Washington : capturer l'homme vivant. Le raid est un succès. Le directeur de l'Agence centrale de renseignement américaine, George Tenet, viendra à Islamabad remettre des médailles de la CIA aux agents pakistanais.

Al-Qaida a aussitôt remplacé Khalid Cheikh Mohammed à la tête de la cellule qui pilote les opérations à l'étranger par Abu Faraj Al-Libbi. Après deux ans d'efforts, les services secrets pakistanais, toujours assistés de la CIA, sont parvenus à "retourner" un compagnon d'Al-Libbi, qui a demandé à rencontrer son chef. A Mardan, en ce jour de mai 2005, dans un cimetière, des agents pakistanais, revêtus de burqas, déambulent dans les allées.

Al-Libbi arrive en moto jusqu'à l'orée du cimetière, puis marche vers l'indicateur. Lorsqu'il passe près du premier agent en burqa, il est arrêté.

Ces deux histoires, qui concernent les véritables organisateurs des attentats les plus meurtriers d'Al-Qaida, sont emblématiques d'une lutte antiterroriste réussie. Un long travail de renseignement, puis une opération de police, comme pour l'arrestation d'un simple criminel. Avec la même arme que l'ennemi, la plus efficace : la clandestinité.

Si la Maison Blanche avait décidé, au lendemain du 11-Septembre, de s'en tenir à ce type d'opérations, Barack Obama n'aurait nul besoin de savoir combien d'années il lui faudra pour tenter de sortir les Etats-Unis des guerres afghane et irakienne. Et Al-Qaida ne serait sans doute pas parvenue à mondialiser avec autant de succès son idée du djihad, à convaincre tant de jeunes musulmans du monde entier de mourir pour la cause.

Sept ans après le 11-Septembre, à Washington, une idée fait son chemin : que Barack Obama en termine totalement avec le concept de "guerre contre le terrorisme". Ce qui ne serait pas incompatible, loin de là, avec la promesse d'intensifier la traque d'Oussama Ben Laden.

"Il faut répudier radicalement cette rhétorique de "war on terror" de l'administration Bush, affirme Joanne Mariner, chef du département Terrorisme et contre-terrorisme à l'organisation de defense des droits de l'homme Human Rights Watch, à New York. C'est une rhétorique contre-productive, qui a donné l'impression d'une guerre contre les musulmans et l'islam." Jamshed Ayaz Khan, un ex-général qui dirige l'Institute of Regional Studies, à Islamabad, croit aussi qu'"il faut remplacer le concept de "guerre contre le terrorisme" par celui de "stratégie antiterroriste". La "guerre" est un mot terrible. Et puis, pour éliminer les hostiles, il faut d'abord éliminer l'hostilité".

Seth Jones, un analyste de la Rand Corporation, à Washington, qui a l'oreille de l'équipe Obama sur le terrorisme et l'Asie du Sud, va plus loin en indiquant que "la notion même de "guerre" implique un champ de bataille. Or aucun groupe terroriste n'a jamais été vaincu sur un champ de bataille. Il en sort même souvent renforcé".

Seth Jones et son confrère Martin Libicki ont mené une étude passionnante sur "la fin des groupes terroristes". Ils ont travaillé sur les 648 groupes qui, de 1968 à 2006, ont utilisé, à des degrés divers, l'arme de la terreur. Sur les 268 groupes qui ont mis fin à leurs activités durant cette période, 10 % ont connu la victoire, 43 % ont accepté un accord avec l'Etat qu'ils combattaient, et 40 % ont été vaincus par des forces conjointes des services de renseignement et de police de leur pays. Seuls 7 % ont été vaincus militairement, et uniquement parce qu'ils étaient devenus des mouvements militarisés de guérilla. Jones en tire la conclusion que "la lutte contre Al-Qaida, qui est une petite structure, un réseau de cellules, une organisation sans armée, est un travail pour le FBI aux Etats-Unis et la CIA à l'étranger, et éventuellement parfois pour les forces spéciales. On n'a pas besoin d'avoir des bases et des troupes partout. Il faut que l'administration Obama change tout, la stratégie, les ressources..."

En sept ans, depuis le 11-Septembre, Al-Qaida a considérablement évolué. Le premier phénomène marquant est l'apposition du label sur des groupes qui ne prennent pas d'ordres opérationnels directs du tandem dirigeant, Oussama Ben Laden et Ayman Al-Zawahiri : Al-Qaida au pays des deux lieux saints (Arabie saoudite), Al-Qaida au pays des deux fleuves (Irak), Al-Qaida au Maghreb islamique (Algérie). Le deuxième phénomène est l'imbrication entre Al-Qaida et des mouvements insurrectionnels armés, comme avec les talibans en Afghanistan, au Pakistan, ou avec ce qui reste de la guérilla sunnite en Irak, ce qui a pour conséquence de militariser une partie des opérations menées contre les djihadistes. Le troisième phénomène est le changement de génération : pendant que les fondateurs sont morts ou se cachent dans les montagnes, des jeunes entrent spontanément en djihadisme.

"Une seconde génération émerge. Certains sont des fils de moudjahidin", affirme Richard Berett, le chef du Comité des sanctions contre Al-Qaida de l'ONU, à New York. Jean-Pierre Filiu, spécialiste du djihad et professeur à Sciences Po, à Paris, prend l'exemple de l'ex-Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) algérien pour pointer cette évolution : "Ils ont été sauvés par la guerre d'Irak. C'est Zarqaoui (le chef aujourd'hui mort d'Al-Qaida en Irak) qui les a validés auprès de Ben Laden et Zawahiri. Le GSPC s'apprêtait à devenir une bande de délinquants salafistes, et le label Al-Qaida les a sauvés en leur apportant une renommée internationale, des compétences techniques et sans doute des instructeurs." M. Filiu croit qu'"on n'a pas fini de gérer les conséquences de la guerre d'Irak, et de retrouver partout cette "génération Irak"".

 20.01.

Washington, New York, Islamabad, envoyé spécial

http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2009/01/20/la-lutte-contre-al-qaida-acte-ii_1144169_3222.html#xtor=RSS-3208


5-3 La vérité sur...le matériel français en Afghanistan.
Ndlr : La publication des articles ou analyse ne signifie nullement que la rédaction partage toutes les analyses des auteurs mais doit être vu comme information  
L'embuscade d'Uzbeen de l'été dernier a lance le débat sur le manque d'équipements de l'armée. Depuis, les livraisons s'accélèrent.

Le gros point noir qu'on aperçoit au loin, dans l'obscurité, est d'abord impossible à identifier, mais à mesure qu'il se rapproche, on distingue la forme d'un petit aéronef. Cet objet volant qui s'apprête à atterrir dans la montagne afghane est un avion sans pilote de type SDTI (système de drone tactique intérimaire) construit par Sagem. Fourni à la fin de l'été, il permet de recueillir des renseignements derrière les lignes ennemies sans mettre les occupants en danger.

Drones, camions à cabine blindée, gilets pare-balles plus ergonomiques...

Depuis quelques mois, les livraisons de nouveaux matériels aux troupes françaises en Afghanistan s'accélèrent. Et cela va continuer.

Début 2009, trois des six Mirage 2000 déployés sur la base de Kandahar doivent être remplacés par des Rafale.

Des hélicoptères d'attaque Tigre suivront rapidement. Egalement très attendus, les drones SIDM (système intérimaire de drone Male) d'EADS entreront en service cette année sur le théâtre afghan. Contrairement au SDTI, drone tactique de l'armée de terre propulsé par une catapulte, le SIDM est destiné à l'armée de l'air. « Il s'agit d'un avion de plusieurs tonnes qui décolle sur une piste et peut s'éloigner de plusieurs centaines de kilomètres, explique Hervé Guillou, président de la branche française d'EADS Défense et Sécurité. II contient 500 kilos d'électronique. »

Ajustements permanents

Faut-il établir un lien direct entre cet afflux d'équipements et la mort de dix soldats français du 8e RPIMa dans une embuscade, le 18 août 2008, lors d'une mission dans la vallée d'Uzbeen, à l'est de Kaboul?

Officiellement, non. « Nous procédons à des ajustements permanents en fonction des retours d'expérience qui nous parviennent », a expliqué le général Frédéric Beth lors d'un point de presse, le 11 décembre dernier.

Grâce aux comptes rendus et aux rapports fournis par les unités en opération, les nouveaux besoins en équipements peuvent être identifiés, telle la nécessité d'équiper les véhicules de brouilleurs contre les engins explosifs improvisés, de plus en plus utilisés par les combattants afghans.Ces besoins peuvent alors être satisfaits dans des délais accélérés: ce sont les «urgences opérations », équivalent des «crash programmes » américains.  « Un décret spécifique à la Defense permet d'alléger les procédures du Code des marchés publics, par exemple en consultant un nombre limité d'industriels, ou en lançant la production avant que le contrat soit finalisé »,

 précise l'ingénieur général de l'armement Vincent Imbert. Du matériel peut également être acheté « sur étagère », y compris à des industriels étrangers, comme cela a été le cas en 2008 avec les camions suédois Scania, ou avec les Buffalo américains. L'an dernier, le budget des «urgences opérations» a atteint 104 millions d'euros, contre 5,5 millions en 2007, et il pourrait approcher les 200 millions cette année.

Déficit de sécurité

Des chiffres qui montrent que 2008 a bien été une année charnière. Et que Uzbeen a servi de révélateur. L'opinion publique a alors découvert que sur un terrain aussi dangereux, des soldats français pouvaient se déplacer dans des véhicules aux cabines dépourvues de blindage! Le ministre de la Defense, Hervé Morin, avait remarqué ce déficit de sécurité lors de sa première visite en Afghanistan, en septembre 2007. A son retour, il avait d'ailleurs ordonné une amélioration de la protection des soldats. Mais, tant en raison des lenteurs administratives que des retards industriels, les problèmes n'étaient toujours pas résolus un an plus tard.

« Quand je me suis rendu sur place juste après le drame à la tête d'une mission parlementaire, j'ai pu constater qu'il y avait des défauts dans la cuirasse », remarque Guy Teissier, député (UMP) des Bouches-du-Rhône et président de la commission de la Defense à l'Assemblée nationale. Les manques les plus criants, d'après ses observations dans la région de Surobi, où s'étaient déroulés les combats? « II y avait un déficit patent d'hélicoptères de transport, une absence de vision dans le haut, ainsi qu'une absence d'appui au sol », juge le député. Seuls deux hélicoptères de transport Caracal, qui volent toujours en tandem, étaient à disposition: pour assurer la disponibilité permanente de cet équipement, II en fallait au moins un troisième, en cas de panne de l'un des appareils. II est arrivé en octobre, en même temps que deux Gazelle munies de canons de 100 millimètres, pour intervenir en appui en cas d'accrochage. Des appareils dont la conception remonte aux années 1960. Mais les Tigre, qui les remplaceront bientôt, n'étaient pas encore disponibles.

Insuffisante mutualisation

Dans le cadre d'une opération internationale comme celle qui a cours en Afghanistan sous l'égide de l'Otan, les moyens techniques sont censés être mutualisés. L'absence de drone ou d'hélicoptère national n'était donc, officiellement, pas un handicap pour les soldats français. Dans la pratique, il en va autrement. « On devrait pouvoir avoir des hélicoptères américains Agusta en appui, témoigne un soldat du 3e RPIMa de Carcassonne, sur la base avancée de Tora, dans la région de Surobi. Mais en pratique, ce n'est arrivé qu'une fois! » Guy Teissier explique pourquoi: « II existe une hiérarchie des priorités au sein de l'Otan. C'est pourquoi il vaut mieux posséder certains équipements en propre. »

Et ce sera de plus en plus vrai. Venus en 2002 dans le cadre d'une opération de maintien de la paix, les soldats français sont désormais engagés dans des missions de guerre contre-insurrectionnelle. Notamment depuis que 700 d'entre eux ont été déployés dans l'est du pays, dans la vallée de la Kapisa, sous commandement américain. « Nous sommes face à des adversaires de plus en plus déterminés qui savent observer nos forces et s'y adapter», admet le général Frédéric Beth. A la base de Tora, dans la région sous commandement français, on construit des bâtiments en dur pour remplacer tentes et préfabriqués où dorment aujourd'hui les soldats. L'armée française est là pour longtemps.

Anne-Marie Rocco


5-4 Provinces Afghanes

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