Irak agressé, occupé, envahi, pillé, détruit et colonisé, depuis 25 ans...

jeudi 12 février 2009

n°238 - dossiers de l'Afghanistan n°131 du 11-02 -1- : Les « restitutions extraordinaires » et les prisons secrètes de la CIA maintenues par Obama.

 
----- Original Message -----
Sent: Thursday, February 12, 2009 1:04 PM
Subject: n°238 - dossiers de l'Afghanistan n°131 du 11-02 -1- : Les « restitutions extraordinaires » et les prisons secrètes de la CIA maintenues par Obama.


                                                  Aujourd'hui, face aux ambitions hégémonique de l'impérialisme, l'information est une arme au service de la paix.

                               Les médias occidentaux dans leur large majorité accepte les versions de l'armée américaine et ferment les oreilles aux autres sources. .  

                                                                      Dénoncer ne suffit plus, il faut expliquer, informer, transmettre! 

                                                                                      Sa diffusion est un acte de résistance.



           dossiers de l'Afghanistan n°238 du 11-02
                                        C.De Broeder & M.Lemaire                                                                             



 Le "journal de l'Afghanistan" est  visible  sur mes blog : 

NB : Si vous voulez-me contacter ou obtenir le Journal par mail, une seule adresse : fa032881@skynet.be



Sommaire :  :

Tiré à part :

Obama veut un changement d'approche avec l'Afghanistan.

2-1 Le chef de l'Otan veut des renforts.

2-2 L'Afghanistan, un plus grand défi que l'Irak, juge Holbrooke.

2-3 Le Pentagone étudie des voies d'approvisionnement alternatives vers l'Afghanistan.

2-4 Après la chasse aux résistants, la chasse aux revendeurs de pavot et d'opium, devra être ouverte…

2-5 Début du procès de soldats polonais accusés du meurtre de civils afghans.

2-6 Un contractuel de l'armée en Afghanistan plaide coupable pour le meurtre d'un Afghan menotté.

2-7 Guantanamo : Les Brèves

1 Gates ne soutient pas le décret Obama sur Guantanamo.

3 Dossiers

3-1 Rapport critique : Ont abuse du terme "terrorisme.

3-2 William  Blum : Obama : un changement (de rhétorique) auquel on peut croire. 

3-3 Frappes aériennes et fouilles nocturnes en Afghanistan.

3-4 De la Défense à l'auto-immunité.

3-5 Guantanamo : Les dossiers

1 Les « restitutions extraordinaires » et les prisons secrètes de la CIA maintenues par Obama.

4 Courrier des lecteurs & trouvé sur le net & témoignage

4-1 Le procureur Darrel Vandeveld déclare: A Guantanamo, j'étais devenu inhumain "

4-2 NON à l'OTAN !


 

 

 

 

 

 

 




Tiré à part :

Obama veut un changement d'approche avec l'Afghanistan.

Barack Obama a ordonné un réexamen de la politique américaine en Afghanistan et au Pakistan avant le sommet de l'Otan qui doit se tenir en avril. : "Il va nous falloir une coordination plus efficace entre nos efforts militaires et nos efforts diplomatiques, nos efforts de développement, ainsi qu'une meilleure coordination avec nos alliés afin de réussi(Ndlr : la conquête de l'Afghanistanr",

Cette réévaluation sera conduite par Bruce Riedel, un ancien cadre de la CIA actuellement enseignant au centre de politique moyen-orientale de la Brookings Institution de Washington.

Bruce Riedel sera chargé notamment d'examiner les aspects militaires et non militaires de la politique américaine dans les deux pays et rendra compte directement de ses conclusions à Barack Obama et à son conseil national pour la sécurité, Jim Jones.

Le nouveau représentant américain pour la région, Richard Holbrooke, et Michèle Flournoy, une ancienne responsable du Pentagone et cofondatrice du Centre pour une nouvelle sécurité américaine, participeront également à ce travail.

Richard Holbrooke est actuellement dans la région en quête de nouvelles approches pour combattre la résistance, écraser Al Qaïda et s'assurer que ni le Pakistan ni l'Afghanistan ne leur servent de base arrière.(…)

Les dirigeants politiques et militaires rencontrés au Pakistan par Richard Holbrooke lui ont déclaré que le projet de Washington de porter à plus de 60.000 en 18 mois le nombre de ses soldats en Afghanistan ne serait efficace qu'accompagné de négociations politiques avec les "taliban modérés".

"Evidemment, il y a des éléments inconciliables et personne ne veut traiter avec eux (...) Mais il y a des éléments avec lesquels la conciliation est possible et nous ne devrions pas sous-estimer leur importance", lui a fait valoir le ministre pakistanais des Affaires étrangères, Shah Mehmood Qureshi.

(David Alexander,

version française Marc Delteil)

Reuters, publié le 10/02/2009
http://www.lexpress.fr/actualites/2/obama-veut-un-changement-d-approche-avec-kaboul-et-islamabad_740014.html



Médias et Manipulation de l'opinion / Vidéos
Ndlr : La publication des articles ou analyse ne signifie nullement que la rédaction partage toutes les analyses des auteurs mais doit être vu comme information.


2 Brèves

Ndlr : La publication des articles ou analyse ne signifie nullement que la rédaction partage toutes les analyses des auteurs mais doit être vu comme information.

2-1 Le chef de l'Otan veut des renforts.

 09.02.

Le nouveau gouvernement américain débat toujours sur les plans du Pentagone prévoyant de doubler les effectifs des forces américaines, qui seraient ainsi portés à 60.000.

L'administration Obama doit mener à bien son projet de renforcement des effectifs militaires en Afghanistan pour que les forces internationales soient en mesure de tenir le terrain face aux insurgés, a déclaré, dimanche 8 février, le commandant des opérations de l'Otan dans le pays.
Le nouveau gouvernement américain débat toujours sur les plans du Pentagone prévoyant de doubler quasiment les effectifs des forces américaines, qui seraient portés à 60.000 hommes dans les 12 à 18 prochains mois.
Le chef des opérations de l'Alliance, le général américain John Craddock, a expliqué que les effectifs étaient actuellement suffisants pour conquérir des territoires aux dépens des taliban, mais insuffisants pour les conserver.
"Sans renforts, les résistants reviendront"
Sans renforts, a-t-il déclaré lors de la conférence annuelle de Munich sur la sécurité, "nous continuerons à déblayer le terrain, tenir un moment et quand il faudra déblayer à nouveau, nous puiserons dans la force de maintien et les insurgés reviendront".
Le Pentagone a déclaré vendredi qu'il comptait toujours envoyer d'ici le milieu de l'été trois unités de combat supplémentaires en Afghanistan.
On s'attendait même à ce que Barack Obama annonce dès la semaine dernière son intention d'envoyer sur place 17.000 hommes en renfort.
Mais le plan est toujours débattu par le conseil à la sécurité nationale, ont indiqué les responsables américains, qui expliquent que l'administration étudie dans le même temps les modalités d'un retrait des 144.000 soldats américains en Irak.
Préoccupé par les hésitations
Le général Craddock s'est dit préoccupé par les hésitations des pays membres de l'Otan à engager de l'argent ou des hommes pour former les forces de sécurité afghanes qui, à terme, devraient remplacer les troupes de la coalition internationale.
Il a précisé que l'Alliance avait mis en place un fonds avec l'objectif de drainer à cette fin deux milliards de dollars.
"Il est très difficile d'obtenir une hausse des contributions avec les difficultés économiques", a-t-il cependant souligné.
Les engagements des pays donateurs de verser 21 milliards de dollars pour l'aide au développement n'ont pas non plus été tenus en raison de la crise, a-t-il ajouté.
Craddock a encore déclaré que la lutte contre l'insurrection passait prioritairement par le règlement du problème de la corruption et de l'inefficacité du gouvernement afghan.

http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/international/europe/20090208.OBS3708/afghanistan__le_chef_de_lotan_veut_des_renforts.html?idfx=RSS_international&xtor=RSS-19


2-2 L'Afghanistan, un plus grand défi que l'Irak, juge Holbrooke.

Ndlr : PS : la publication des articles ou analyse ne signifie nullement que la rédaction partage toutes les analyses des auteurs mais doit être vu comme information 

Ramener la paix(...)  et la stabilité (...) en Afghanistan sera bien plus difficile qu'en Irak, a estimé dimanche Richard Holbrooke, émissaire de la nouvelle administration américaine pour le Pakistan et l'Afghanistan.

Holbrooke, qui s'exprimait lors de la conférence de Munich sur la sécurité, a déclaré n'avoir pas connu de situation aussi difficile que celle du Pakistan et de l'Afghanistan tout au long de sa carrière politique, marquée notamment par les négociations de paix en Bosnie et la signature des accords de Dayton en 1995.

"J'ai l'impression que cela va être bien plus pénible que l'Irak", a dit l'émissaire, qui doit se rendre sur place cette semaine.

Les violences en Afghanistan ont atteint leur plus haut degré depuis 2001 et l'offensive qui avait chassé les taliban du pouvoir. Depuis quelque temps, les alliés européens des Etats-Unis guettent les invitations de Washington à envoyer plus de troupes en Afghanistan pour contribuer à contenir l'insurrection.

A Munich, le président afghan Hamid Karzai a déclaré que son gouvernement prônerait la réconciliation avec les taliban non liés à Al Qaïda afin de stabiliser le pays et stopper l'insurrection.

"Les élections à venir en Afghanistan (...) représenteront une chance appréciable de donner un nouvel élan au calendrier de la réconciliation", a-t-il dit en évoquant le scrutin présidentiel de l'été prochain.

VERS UNE APPROCHE RÉGIONALE

Les observateurs s'attendent à ce que Barack Obama entérine l'envoi de jusqu'à 17.000 hommes supplémentaires en Afghanistan, mais des responsables américains ont déclaré la semaine dernière que le projet faisait encore l'objet de débats au sein du Conseil national de sécurité de la Maison blanche.

Egalement présent à Munich, James Jones, un général à la retraite qui dirige ce conseil, a déclaré que la faible coopération internationale et l'incapacité à adopter une approche régionale pour reconstruire l'Afghanistan avaient empêché les Etats-Unis et leurs alliés de parvenir à leurs fins.

"C'est un ensemble de problèmes régionaux. Nous en sommes venus à constater qu'il faut considérer la région comme un tout", a-t-il dit. Selon lui, la coordination internationale en Afghanistan a été "au mieux parcellaire".

A Munich, des responsables de l'administration Obama ont précisé qu'ils préparaient une stratégie multilatérale pour résoudre les conflits du type afghan, et ont aussi appelé les alliés de Washington à s'impliquer davantage.

Tant les Etats-Unis que leurs partenaires doivent prendre leurs responsabilités dans une stratégie d'"objectifs clairs et accessibles" en Afghanistan, a jugé samedi le vice-président Joe Biden devant la conférence.

Jones a renchéri dimanche, déclarant que l'Afghanistan n'était "pas simplement un problème américain" et ajoutant: "C'est un problème international." C'est pourquoi, a-t-il ajouté, "l'administration Obama travaillera en lien avec l'Otan et les gouvernements afghans et pakistanais pour créer une nouvelle stratégie globale autour d'objectifs réalisables. Ce sera un effort partagé avec nos alliés".

De son côté, le chef du commandement central américain (CentCom) David Petraeus a jugé que la question afghane n'avait "rien d'aisé".

"Je suis d'accord pour dire qu'il y aura un combat long et difficile", a-t-il déclaré.

Version française Jean Décotte

8/2

Kerstin Gehmlich et David Brunnstrom

 http://fr.news.yahoo.com/4/20090208/twl-securite-afghanistan-41953f5.html 


2-3 Le Pentagone étudie des voies d'approvisionnement alternatives vers l'Afghanistan.
face à la menace de fermeture par le Kirghizstan d'une base américaine stratégique le capitaine Kevin Aandahl signale :«Nous cherchons plusieurs routes à travers les divers pays d'Asie centrale, au-delà du Kirghizstan, a déclaré un porte-parole du commandement militaire chargé du transport et de la logistique, Cela comprend l'Ouzbékistan, le Tadjikistan, le Kazakhstan, et d'autres.»
Il a confirmé que Washington menait des discussions avec le Tadjikistan, qui s'est dit prêt à autoriser le transit vers l'Afghanistan de marchandises destinées à la coalition internationale, à l'exception des fournitures militaires, selon l'ambassadeur des États-Unis à Douchanbe.
L'Ouzbékistan, de son côté, a retiré en 2005 à Washington le droit d'utiliser l'ancienne base aérienne soviétique de Karshi Khanabad, qui servait de plate-forme logistique aux militaires américains depuis fin 2001.
D'après ce porte-parole, le Pentagone ne cherche pas une autre base aérienne pour remplacer celle de Manas au Kirghizstan, mais plutôt un réseau combiné aérien, ferroviaire et routier pour acheminer du matériel non létal d'Europe vers l'Afghanistan.
L'une des routes possibles passerait par les Balkans puis la Russie avant de redescendre à travers l'Asie centrale jusqu'à l'Afghanistan.
Selon un autre scénario, le matériel pourrait transiter par l'Azerbaïdjan avant d'être transporté par bateau en mer Caspienne vers le Kazakhstan puis vers le Sud.
«Nous utiliserions des voies de trafic commercial existantes», a expliqué le porte-parole.
Les troupes transitant par la base de Manas passeraient quant à elles par le Golfe, ce qui aurait néanmoins l'inconvénient d'alourdir le trafic dans les bases aériennes américaines dans cette région, a-t-il ajouté

7/2

AFP


2-4 Après la chasse aux résistants, la chasse aux revendeurs de pavot et d'opium, devra être ouverte…
Les soldats canadiens en Afghanistan devront bientôt se mettre aux trousses des trafiquants de drogue.

Une nouvelle stratégie de l'OTAN qui ne fait pas l'unanimité.

Les pays de l'OTAN viennent de s'entendre sur cette nouvelle priorité, puisque l'opium servirait à financer la résistance et de leur allié, al-Qaïda.
Les traités internationaux interdisent aux militaires de poursuivre des criminels de droit commun.

Mais le secrétaire général de l'OTAN, de Hoop Scheffer, estime que les liens sont si étroits entre la drogue et la résistance aux occupants que ce nouveau volet de la mission en Afghanistan respecte les règles.
«L'OTAN n'agira pas à l'extérieur des lois internationales», a soutenu le secrétaire général.

Puisque les résistants contrôlent le marché de la drogue, une large part des revenus sert à financer l'achat de bombes et de munitions pour combattre les troupes de l'OTAN.
«Nous pouvons aller dans les laboratoires où le pavot est apporté pour être transformé en héroïne [...] ou pourchasser ceux qui fournissent les précurseurs», a dit Jaap de Hoop Scheffer.

Les précurseurs sont des produits chimiques qui permettent de transformer l'opium en héroïne.

Le volet canadien
Le ministre de la Defense, Peter MacKay, a confirmé que les soldats canadiens allaient participer à certaines opérations antidrogue, ce que le Canada avait toujours refusé de faire.

Ottawa soutenait auparavant que s'attaquer à la culture du pavot allait en bout de piste fâcher les fermiers qui touchent d'importants revenus de cette culture. Or, se mettre la population à dos n'est pas souhaitable ….
«Nous n'allons pas éradiquer spécifiquement les cultures de pavot, mais nous pourchasserons les trafiquants de drogue connus dont les opérations sont liées à celles des terroristes(…) », a précisé le ministre Peter MacKay sur les ondes de la CBC.

La police afghane conservera la responsabilité d'arrêter les autres criminels, a-t-il ajouté.
«Ce que nous essayons de faire, c'est d'accroître nos activités de manière à couper le lien qui permet l'approvisionnement des insurgés en matériaux explosifs qui sont meurtriers et dévastateurs», a soutenu le ministre.
Mais cette décision ne fait pas l'unanimité. «La "job" des soldats canadiens est de faire la guerre, pas de remplacer la police locale», affirme Anthony Salloum, de l'Institut Rideau, un centre de recherche d'Ottawa très critique de la mission en Afghanistan. «Comment savoir si un trafiquant de drogue est lié aux talibans ou si c'est un trafiquant local ? On s'en va sur une pente dangereuse», dit M. Salloum.

Alec Castonguay
07-02

 

Bon a savoir

En 2008, 98 % de la drogue cultivée en Afghanistan provenait des sept provinces du sud du pays, dont Kandahar.

La grande majorité de la culture est toutefois produite dans Helmand, la province voisine de Kandahar, qui est sous le contrôle des soldats britanniques.
La revente du pavot et de l'opium, qui entrent dans la fabrication de l'héroïne, a atteint 3,4 milliards de dollars américains en 2008, en baisse par rapport aux quatre milliards de dollars de 2007.

Les mauvaises conditions climatiques en Afghanistan expliquent en grande partie la chute de production.

Alec Castonguay


2-5 Début du procès de soldats polonais accusés du meurtre de civils afghans.
Le procès de sept soldats polonais, accusés d'avoir tué des civils en Afghanistan au cours d'une opération militaire en août 2007, s'est ouvert mardi devant le tribunal militaire de Varsovie.
"Il s'agit du procès en justice pour violation de la Quatrième Convention de la Haye de 1907 et de la Quatrième Convention de Genève de 1949, relatives aux lois et coutumes de la guerre sur terre et à la protection des personnes civiles en temps de guerre", a déclaré à l'AFP le porte-parole du tribunal, Rafal Korkus.

Le 16 août 2007, les soldats polonais de la Force internationale d'assistance à la sécurité (Isaf) de l'Otan avaient ouvert le feu au mortier et à l'arme automatique sur le village de Nangar Khel dans la région montagneuse de Wazi-Khwa (sud-est de l'Afghanistan), faisant six morts, dont des femmes et des enfants.

"Une personne est accusée d'avoir ouvert le feu sur des bâtiments civils, tandis que les six autres sont accusés d'avoir ouvert le feu sur des bâtiments civils, tué des civils et provoqué des blessures graves à des personnes civiles", a précisé à l'AFP le procureur militaire, le colonel Jakub Mytych.

"Six soldats encourent la prison à vie, le septième encourt 25 ans de prison ferme", a-t-il ajouté.

Selon le parquet militaire, l'attaque contre le village afghan avait eu lieu plusieurs heures après des tirs contre la patrouille.

AFP 03.02.09


2-6 Un contractuel de l'armée en Afghanistan plaide coupable pour le meurtre d'un Afghan menotté.
Un contractuel travaillant pour l'armée américaine en Afghanistan a plaidé coupable devant une Cour fédérale de Virginie (est) du meurtre d'un Afghan menotté, selon des documents judiciaires obtenus mercredi.

En plaidant coupable, l'homme encourt jusqu'à 15 ans de prison.
Selon le compte-rendu de la cour, il était parti en patrouille avec deux de ses collègues de l'entreprise Strategic Analysis, le 4 novembre 2008, aux côtés de soldats dans un village à 80 km à l'ouest de Kandahar, en Afghanistan.
Dans le village, un Afghan a "allumé un conteneur de liquide inflammable et l'a jeté" sur une de ses collègues "qui a pris feu". Après une course-poursuite, l'accusé et d'autres sont parvenus à arrêter l'auteur de l'attentat et à l'immobiliser, des menottes aux poignets. Ils l'ont brièvement interrogé et déplacé.
Puis, l'accusé "a été prévenu que (la jeune femme) avait été grièvement brûlée" et a alors placé son pistolet sur la tête du détenu avant de tirer, le tuant instantanément.
Sa collègue est morte le 7 janvier 2009 des suites de ses blessures, précise la cour.

05.02.2009

http://www.lematin.ma/Actualite/Express/Article.asp?id=107199



2-7 Guantanamo : Les Brèves

1 Gates ne soutient pas le décret Obama sur Guantanamo.
L'Association américaine de defense des libertés civiles (Aclu) a critiqué le secrétaire américain à la Defense Robert Gates en l'accusant de ne pas soutenir le décret du président Obama ordonnant la fermeture de Guantanamo et la suspension des procédures judiciaires.
"Le décret signé par le président Obama ordonnant la fermeture de Guantanamo et l'arrêt des procédures judiciaires n'est semble-t-il pas arrivé jusqu'au secrétariat à la Defense", a estimé Anthony Romero, président de l'Aclu, lors d'une conférence de presse.
Le décret a été signé le 22 janvier, au deuxième jour de mandat de Barack Obama.
Mais une semaine plus tard, un juge militaire a refusé d'accéder à la demande de l'accusation, répondant à l'ordre du président, de suspendre pendant 120 jours la procédure dont il a la charge.
Du coup, le Saoudien Abd al-Rahim al-Nashiri, accusé d'avoir participé à l'attentat du navire américain USS Cole, au Yémen en 2000, qui avait tué 17 personnes, doit comparaître lundi à Guantanamo pour dire s'il plaide coupable ou non.
"Le secrétaire à la Defense a certainement la capacité d'arrêter ces procédures", a déclaré M.Romero. "Il faut savoir si c'est la main droite qui ne sait pas ce que fait la main gauche, si c'est une révolte
dans l'administration Obama ou si le nouveau secrétaire Gates est juste le même que l'ancien secrétaire Gates", a-t-il poursuivi.
Gates, qui a pris la tête du Pentagone fin 2006 nommé par Bush, a été maintenu dans ses fonctions par Barack Obama.

Selon un porte-parole du Pentagone interrogé par l'AFP, Robert Gates n'a pas le pouvoir de renverser la décision d'un juge. Seule la présidente des tribunaux d'exception, la juge à la retraite Susan Crawford, nommée à ce poste par M. Bush, peut le faire.
Jeudi soir, elle n'avait toujours pas annoncé de décision dans le cas
Al-Nashir

http://www.lematin.ch/flash-info/monde/robert-gates-ne-soutient-decret-obama-guantanamo-association



3 Dossiers

Ndlr : La publication des articles ou analyse ne signifie nullement que la rédaction partage toutes les analyses des auteurs mais doit être vu comme information

3-1 Rapport critique  : Ont abuse du terme "terrorisme.

La guerre attise le feu du terrorisme

"L'Occident tente, en envoyant des renforts en Afghanistan, d'intensifier ses luttes contre les terroristes.

Et ce, alors que larguer des bombes et tirer des missiles ne pouvaient plus être efficients à anéantir les 'terroristes' et les auteurs des attentats suicides à la vie de la nouvelle génération, d'autant que ces derniers vivent depuis longtemps à nos côtés".
Dans son rapport critique sur la lutte occidentale contre le 'terrorisme', notamment en Afghanistan, le web site allemand "Jetzt" écrit que de nos jours,
on abuse du terme du "terrorisme" plus de tout autre terme, notamment après les événements du 11 septembre.
" Qui est notre réel ennemi?", Voilà la question pour laquelle l'occident ne peut trouver aucune réponse adéquate, mai il ne cesse d'envoyer des troupes supplémentaires vers les pays dont il présente comme étant à l'origine du terrorisme.
"La visite en Afghanistan et au Pakistan pour voir de près ce qui s'y passe, nous donne une nouvelle perspective de ces deux pays, ce qui est tout à fait différent à ce qui rapportent les hommes politiques, après leurs rencontres avec les militaires de leur pays. On peut extraire cet article dans deux phrases.
1-L'occident à change de nature, passant d'un émancipateur à un usurpateur.
2- L'Afghanistan n'est plus le foyer du terrorisme pour l'occident.
Le rapport ajoute qu'on pourrait probablement présenter les Taliban et les groupes de la résistance devant les occupants étrangers, comme une partie des résistances populaires devant les occupants, car les derniers événements de l'Afghanistan avaient un impact indéniable dans la création de telles résistances.
En juillet 2008 et à la suite d'un raid aérien des avions de chasse américains contre une cérémonie du mariage, 47 civils afghans ont perdu la vie.

En août de cette même année, le bombardement des civils lors d'une cérémonie des obsèques a causé la mort de plus de 90 personnes et au cours des raids de novembre dernier, 43 personnes ont été également tuées.
En l'occurrence, on se demande:" Que faisions-nous, si de tels événements étaient survenus pour nous?"
Dans une autre partie de l'article, l'autre pose cette question si les Taliban ne doit pas reprendre les rênes, au moment où la guerre de l'Afghanistan a laissé un grand nombre de victimes. Plus de cinq ans après la signature par George Bush du document accordant à la CIA des pouvoirs exceptionnels pour mener sa «guerre contre la terreur», les ténèbres qui protégeaient les opérations clandestines de la Centrale ont livré une partie de leurs secrets.
Grâce au travail de journalistes, de défenseurs des droits de l'homme, d'écrivains, on en sait un peu plus désormais sur les enlèvements de terroristes réels ou présumés, les transferts illégaux de « suspects », les détentions arbitraires et le recours quasi systématique à la torture par les services de renseignement américains. Leurs enquêtes ont également permis de démêler l'écheveau des sociétés fictives ou non mises sur pied par la CIA pour exploiter les avions utilisés pour les « transferts » illégaux de suspects.
L'étude conduite en 2006 par un universitaire américain cité par les auteurs montre que, vérification faite, 92% des 417 prisonniers de Guantanamo n'étaient pas des combattants d'Al-Qaida, et que 42 % n'avaient même aucun lien avec Al-Qaida. Plus de 85% des prisonniers n'avaient d'ailleurs pas été capturés par les Américains : ils avaient été livrés, en Afghanistan et au Pakistan, par des chasseurs de têtes attirés par le montant très alléchant des primes et indifférents à l'implication réelle ou non de leur gibier dans les activités terroristes.
Dans la partie finale du rapport, on peut lire que l'Occident ne doit pas accepter l'envoi de ses forces supplémentaires en Afghanistan, car le tapage médiatique et militaire des Etats-Unis dans la région Indykush, fait sous le prétexte de la lutte contre le terrorisme n'aura aucun impact sur les menaces qui sont formulées contre l'occident. L'intensification des attaques contre les Talibans n'aura d'autre résultat que de l'aggravation des attentats terroristes. En fait, les guerres de l'Irak et de l'Afghanistan se sont transformées en une campagne propagandiste en faveur du terrorisme.

Vendredi 06 Février 2009

http://www.alterinfo.net/La-guerre-contre-la-terreur-attise-le-feu-du-terrorisme_a29482.html

 


3-2 William  Blum : Obama : un changement (de rhétorique) auquel on peut croire. 

Le Rapport Anti-Empire

BLUM William

J'ai toujours dit que quels que soient les changements qui pourraient se produire en matière de politique intérieure, tels que ceux que nous avons déjà constatés en matière d'environnement et d'avortement, l'administration Obama ne procédera à aucun changement significatif en matière de politique étrangère des Etats-Unis. Il en faudrait pourtant peu pour soulager les souffrances imposées régulièrement à l'humanité par l'Empire Américain. Et dans la mesure où il est possible de connaître l'opinion d'Obama sur un sujet controversé, il semblerait bien qu'il soit un partisan de l'Empire.

La bulle Obama aurait déjà du éclater avec les multiples frappes aériennes US au Pakistan au cours des premiers jours de son mandat. Le Pentagone informa la Maison Blanche de ses plans et la Maison Blanche ne formula aucune objection. Alors les bombes sont tombées – ainsi que le premier crime de guerre d'Obama.

Les dizaines de victimes étaient, bien sûr, tous des méchants, y compris les femmes et les enfants. Comme toujours avec ces bombardements, nous ne connaîtrons jamais les noms des victimes – et si ça se trouve, même au Pakistan ils n'en savent rien – ni quels étaient leurs crimes qui méritaient la peine de mort. Un pauvre Pakistanais a probablement gagné une coquette somme en racontant aux autorités qu'un méchant vivait dans la maison, là-bas. Et tant pis pour tous ceux qui avaient le malheur de vivre sous le même toit que le méchant. En admettant bien sûr que le méchant vivait effectivement dans la dite maison, là-bas.

Le nouveau secrétaire de la Maison Blanche, Robert Gibbs, refusa de répondre aux questions relatives aux frappes aériennes, en déclarant « je n'aborderai pas ce sujet. » (1) Mais où avons-nous déjà entendu ça ?

Après de nombreux bombardements ces dernières années, un porte-parole des Etats-Unis ou de l'OTAN déclara avec solennité : « nous regrettons les pertes en vies humaines. » Ce sont là les mêmes paroles que celles prononcées à maintes reprises par l'Armée Républicaine Irlandaise (IRA), mais la différence est que les actions de l'IRA sont qualifiées de « terroristes ».

J'aurais bien voulu être un Obamaniaque. J'envie leur enthousiasme. Voici, sous forme d'une lettre ouverte au Président Obama, quelques uns des « changements auxquels on peut croire » dans la politique étrangère qui réussiraient à convaincre un incroyant comme moi.

AFGHANISTAN

Il s'agit peut-être du peuple le plus misérable de la terre, sans aucun espoir en vue tant que les puissances du monde continueront de bombarder, envahir, renverser, occuper et massacrer leur terre. L'armée américaine prévoit de jeter 30.000 jeunes américains supplémentaires sur le champ de bataille et construit en ce moment huit grandes bases militaires dans le sud du pays. N'est-ce pas de la folie ? Si cela a un sens pour vous, alors je vous propose d'inaugurer votre mandat de président en accompagnant les militaires qui sont chargés d'informer les parents américains que leur fils vient de mourir dans un endroit appelé Afghanistan.

Si vous nous sortez de ce cauchemar, vous pouvez aussi cesser de bombarder le Pakistan. Quittez le pays, même si c'est pour le laisser entre les mains des terribles Talibans. Eux au moins peuvent offrir un peu de sécurité aux misérables de ce pays, et il parait que les Talibans d'aujourd'hui ne soient pas tous des intégristes.

Mais d'abord, fermez la prison de Bagram et les autres camps de détention, qui sont pires que Guantanamo.

Et arrêtez de faire semblant que les Etats-Unis s'intéressent au sort du peuple Afghan et pas au pétrole ou aux gazoducs qui pourraient contourner la Russie et l'Iran. Les Etats-Unis cherchent à remplir le vide de pouvoir apparu en Asie Centrale après la dissolution de l'Union Soviétique et à affirmer la domination de Washington sur une région qui contient la deuxième plus grande réserve de pétrole et de gaz naturel au monde. Est-ce que l'Afghanistan sera votre Irak ?

OTAN

A l'origine créée pour protéger l'Europe contre une invasion (mythique) Soviétique, l'organisation est devenue une armée occupante en Afghanistan. Mettez fin à cet anachronisme historique, ce que le dirigeant russe Vladimir Poutine a appelé « le cadavre nauséabond de la guerre froide ». (9) Vous pouvez le faire simplement en quittant l'organisation. Sans les Etats-Unis et ses actions militaires incessantes et ses ennemis officiellement désignés, l'organisation n'aurait plus de prétexte pour exister, et c'est la seule chose qui lui reste. Quant aux autres membres, il a fallu les bousculer, les menacer et les corrompre pour leur faire envoyer des troupes en Afghanistan.

ECOLE DES AMERIQUES

Les pays d'Amérique latine ne se font pratiquement jamais la guerre, ni entre eux ni contre un autre pays. Alors pour quelles guerres formez-vous leurs officiers ? Pour les guerres livrées contre leur propre peuple. Fermez cette école (dont le nom a été changé pour protéger les coupables) située à Fort Benning, Georgie, que les Etats-Unis ont utilisée pour former deux générations d'officiers latino-américains professionels dédiés à à renverser les gouvernements progressistes, aux escadrons de la mort, à la torture, à la répression de l'opposition et à d'autres activités aussi charmantes. Les Britanniques disent que l'Empire fut fondé sur les terrains sportifs d'Eton. Les américains peuvent dire que le chemin vers Abou Ghraib, Guantanamo et Bagram a débuté dans les salles de cours de l'Ecole des Amériques.

TORTURE

Vos ordres concernant ce sujet très important font plaisir, mais ils sont encore incomplets. Ils déclarent que les nouveaux standards bannissant la torture s'appliquent à tout « conflit armé ». Mais que se passera-t-il si votre administration décide que les futures opérations contre le terrorisme ne font pas partie d'un « conflit armé » ? Et aucune mention n'est faite des enlèvements (« rendition ») – enlever un homme dans la rue, le jeter dans une voiture, lui mettre une cagoule, lui arracher les vêtements, lui mettre des couches, l'enchaîner sous tous les angles, l'envoyer dans un pays étranger pour lui faire subir des tortures. Pourquoi ne pas simplement bannir toute forme de torture, qu'elle soit exercée par des américains ou des sous-traitants ? Définitivement.

Il ne suffit pas de déclarer que vous êtes contre la torture ou que les Etats-Unis « ne torturent pas » ou « ne tortureront pas ». George W. Bush disait régulièrement la même chose. Montrez que vous n'êtes pas George W. Bush en faisant enquêter sur les responsables de torture, même si cela implique l'inculpation d'un bon nombre de criminels de guerre de l'administration Bush.

Les choses ont mal démarré lorsque vous avez nommé l'ancien fonctionnaire de la CIA John O. Brennan comme votre principal conseiller en matière de lutte contre le terrorisme. Brennan a qualifié les "enlèvements" d"outil vital" et il a salué les techniques d'interrogation de la CIA qui auraient permis de recueillir des informations "vitales". (10) Où aviez-vous donc la tête, Barack ?

.

M. Le Président, il y aurait encore beaucoup de choses à faire pour réparer notre politique étrangère si vous voulez réellement être pris au sérieux en tant que leader moral, comme Martin Luther King Jr : il faudrait bannir l'usage de l'uranium appauvri, les bombes à fragmentation, et autres armes terrifiantes ; rejoindre la Cour de Justice Internationale au lieu de tenter de la saboter ; demander pardon pour des tas de raisons en plus de celle invoquée pour le Vietnam ; et beaucoup d'autres choses encore.

Vous savez ce qu'il vous reste à faire si vous désirez réellement apporter un peu de bonheur dans ce monde triste, rendre l'Amérique crédible et sympathique, arrêter de créer des armées de terroristes anti-américains et gagner le coeur de gens comme moi.

Savez-vous que vous pourriez éliminer tous les déficits aux Etats-Unis, fournir un système de santé gratuit et une éducation universitaire gratuite à chaque américain, financer un nombre incalculable de programmes sociaux et culturels, simplement en mettant fin aux guerres en Irak et en Afghanistan, en vous abstenant de déclencher de nouvelles guerres et en fermant les plus de 700 bases militaires du Pentagone ? Considérez une telle action comme la dividende de la paix promise aux Américains une fois la Guarre Froide terminée, et qu'on attend toujours... Que diriez-vous de leur en faire cadeau maintenant, M. Président ? Il n'est pas trop tard.

Mais voilà, vous êtes dédié à l'Empire, et l'Empire se dédie à la guerre. Dommage.

William BLUM

Traduction VD pour le Grand Soir http://www.legrandsoir.info

Article original
http://killinghope.org/bblum6/aer66.html

Notes

(1)     Washington Post, January 24, 2009
(2) Interview with al Arabiya TV, January 27, 2009
(3) Gorbachev speaking in Florida, South Florida Sun-Sentinel, April 17, 2008
(4) http://www.killinghope.org/bblum6/polpris.htm
(5) Washington Post, May 5, 2007, p.1
(6) New York Times, January 11, 2009
(7) Washington Post, January 19, 2009
(8) Newsweek, May 27, 2002
(9) Press Trust of India (news agency), December 21, 2007
(10) Washington Post, November 26, 2008
(11) (en anglais) http://www.killinghope.org/bblum6/panam.htm

(2)      

http://www.legrandsoir.info/spip.php?article7997


3-3 Frappes aériennes et fouilles nocturnes en Afghanistan.

La Commission des droits de l'homme critique l'OTAN

Les frappes aériennes meurtrières et les fouilles nocturnes souvent violentes effectuées par les forces de la coalition retourne l'opinion publique afghane contre les soldats étrangers, prévient la Commission indépendante des droits de l'homme en Afghanistan dans un rapport publié hier à Kaboul.

Nombre de ceux-ci, souligne le rapport, ont en effet vu des membres de leur famille être tués ou blessés, leurs propriétés être détruites ou endommagées, ou leurs maisons être investies par des militaires en pleine nuit sans raison apparente ni autorisation légale.

La Commission déplore que ces civils afghans soient laissés dans l'incertitude quant à l'identité des auteurs de ces actes contre leur famille et à leurs motifs. Ils gardent l'impression que les coupables ne sont jamais punis pour leurs actes et que rien ne les empêche de les répéter.
Le rapport de 55 pages souligne que les raids nocturnes donnent régulièrement lieu à des «comportements abusifs» et à des «introductions brutales», qui suscitent presque autant de colère envers les forces de la coalition que les frappes aériennes. Plusieurs disent avoir été réveillés au milieu de la nuit, ligotés et violentés.
De nombreux récits circulent dans la population, et la Commission reconnaît qu'il n'est pas toujours facile d'en établir l'exactitude ou la véracité. Mais la prévalence de telles histoires et les vérifications que la Commission a pu faire laissent croire que ces abus sont bel et bien commis, avec une certaine régularité.
L'OTAN a fait savoir hier qu'elle avait pris acte des critiques contenues dans le document. Un porte-parole de la coalition, le capitaine Mark Windsor -- un Britannique --, a fait valoir que les militaires avaient un travail à faire, tout en admettant qu'ils doivent faire preuve de retenue.
Les ministres canadiens de la Défense, Peter MacKay, et du Commerce international, Stockwell Day, ont récemment rejeté du revers de la main les plaintes du président afghan, Hamid Karzai, au sujet de l'utilisation d'une force excessive, en affirmant qu'elles ne servaient qu'à préparer le terrain en vue de l'élection présidentielle de l'année prochaine.
Karzai s'est d'ailleurs rendu hier dans la province de Khost (sud-est) pour assister à une cérémonie en l'honneur de trois civils récemment tués par un raid de l'armée américaine, et prier avec leurs familles.
Arrivé de Kaboul par hélicoptère, Hamid Karzai a été accueilli par plusieurs centaines d'habitants sur le campus de l'université de Khost, surveillé par un imposant service d'ordre. «Je suis venu offrir mes prières aux familles des martyrs victimes des opérations des forces de la coalition», a-t-il déclaré.
La cérémonie de prière était organisée en l'honneur des trois personnes, dont une femme, tuées le 17 décembre lors d'un raid américain sur leur maison. L'armée américaine a affirmé que ces personnes étaient des rebelles liés au réseau al-Qaïda. Les villageois ont eux indiqué qu'elles étaient de simples civils.
«Il était 11 heures du soir. Nous avions des invités à la maison, et les Américains sont arrivés sans prévenir. Ils ont tué une femme, un homme et un enfant de notre famille. Puis ils ont emmené cinq personnes de notre famille. Ils ont même fouillé un nouveau-né de six jours», a raconté sur place un membre de la famille, le «Docteur» Bilal. Les anciens du village ont demandé à M. Karzai la fin des opérations américaines meurtrières et des fouilles de maisons.
Hamid Karzai leur a déclaré qu'il avait parlé de cet incident au chef d'état-major américain, l'amiral Michael Mullen, en visite le week-end dernier à Kaboul. «Je lui ai fait part des inquiétudes et des griefs des victimes civiles» des opérations de la coalition sous commandement américain, a ajouté M. Karzai, en assurant que l'amiral Mullen lui avait «promis qu'à partir de maintenant, de telles opérations n'arriveraient plus».
M. Karzai, qui ne cesse de dénoncer la brutalité des opérations militaires américaines, a également déclaré aux villageois qu'il relayerait leurs inquiétudes auprès des Nations unies afin de «mettre la pression sur les forces étrangères pour qu'elles cessent» ces opérations.
Près de 70 000 soldats étrangers, dont 2500 Canadiens dans la province de Kandahar, sont actuellement déployés en Afghanistan pour soutenir le gouvernement de M. Karzai face à l'insurrection menée notamment par les talibans, chassés du pouvoir par la coalition à la fin 2001. Les opérations militaires étrangères, en premier lieu les bombardements, contre les rebelles afghans ont tué des centaines de civils au cours des sept dernières années.
L'année 2008 ayant été la plus meurtrière pour les forces internationales depuis leur arrivée en Afghanistan. La semaine dernière, l'amiral Michael Mullen, le chef d'état-major interarmées américain, a annoncé, lors d'une rencontre avec la presse, l'envoi en Afghanistan de 20 000 à 30 000 soldats américains, d'ici à l'été 2009.

Les forces US représentent déjà, à l'heure actuelle, plus de 30 000 hommes.

La Presse canadienne AFP
Publié dans un journal québécois réputé, Le Devoir

http://www.ledevoir.com/2008/12/24/224770.html

 


3-4 De la Défense à l'auto-immunité.
Pendant que l'épidémie de suicide parmi les soldats US engagés dans des opérations ou au retour de celles-ci connaît un regain, vingt huit pour le seul mois de janvier, alors qu'ils ont été  totalisés à 128 pour 2008, le Pentagone négocie son budget pour 2010 avec l'Office of Management and Budget.

Honni soit qui mal y pense.

Le Khirghiztan va fermer la base étasunienne installée sur son territoire en 2001 pendant le lancement du dispositif  de la guerre contre la Terreur, implanté de telle manière qu'il enserrait la Russie et étranglait les accès de la Chine.

Les mille soldats qui stationnent là vont devoir faire leur paquetage, l'État qui les y a envoyés ne peut plus s'acquitter de son loyer.

La Russie accorde dans le même temps un petit prêt de 2 milliards (d'unités, roubles, dollars, peu importe) mais il ne faudra voir dans cette chronologie qu'une singulière  coïncidence d'après l'agence de presse Novosti. L'agence fournit alors une formule dénégatoire à souhait.
La ligne de ce limes-là commence à devenir très discontinue avec une Géorgie lâchée depuis cet été, une Ukraine qui en vient à regretter sa révolution colorée et les pays baltes dans le tumulte des grèves et des mouvements sociaux liées au bienfait de l'absence de régulation économique.
Pendant que l'épidémie de suicide parmi les soldats US engagés dans des opérations ou au retour de celles-ci connaît un regain, vingt huit pour le seul mois de janvier, alors qu'ils ont été  totalisés à 128 pour 2008, le Pentagone négocie son budget pour 2010 avec l'Office of Management and Budget. L'OMB lui accorde un plancher de 527 milliards (515 milliards pour 2009) hors dépenses nécessaires pour la refonte et l'entretien du nucléaire militaire fort sénescent. Les résultats d'une enquête réalisée début décembre 2008 montre une absence de sécurité sur les sites du Montana et du Wyoming  où sont  entreposées les unités nucléaires de dissuasion de l'Air Force, défaillance dans la tâche d'assurer une dissuasion sur le territoire des US(a) comme dans celle d'assurer la protection des alliés.
De la base F.E. Warren du Wyoming qui a la charge de 150 missiles Minuteman III en alerte 24h sur 24 ont été acheminés par « erreur » des éléments de missiles vers Taïwan en octobre et novembre 2006.  Les US(a) ne disposent plus du personnel compétent pour assumer de telles tâches.
Cette somme exclut le coût des guerres pour lesquelles les sommes à dépenser sont allouées selon des procédures d'urgence qui interdisent un examen par les chambres des élus, une bagatelle de 153 milliards (107 en 2005).

En réalité les prévisions sont toujours sous-estimées. Par exemple, il est prévu d'ores et déjà un dépassement de 69 milliards pour 2009 sans compter les 17 milliards nécessaires en cas de renforcement des troupes US en Afghanistan. Comme l'avait démontré Stieglitz, les coûts indirects ne sont pas pris en compte dans cette évaluation, en particulier les énormes charges liées aux traitements et pensions versées aux blessés et aux familles des tués.
L'administration Obama s'apprête donc à accorder officiellement 800 milliards au fonctionnement du monstre devenu quasi-autonome du Pentagone, tout à fait dans la continuité sans rupture ni inflexion aucune avec Bush le deuxième et pour des raisons plus qu'évidentes de stabilité du personnel pilotant les affaires du CMI.
800 milliards c'est l'ordre de grandeur du plan Paulson voté par Obama alors qu'il n'était encore que candidat pour renflouer les banques ce truc présenté comme exceptionnel et particulièrement coûteux.   
800 milliards par an, plus que tous les autres pays de la planète, et des guerres sinon perdues du moins ingagnables et même pas l'assurance de ne pas recevoir un bout d'armement atomique sur un coin du monde libre.
800 milliards et une flotte aérienne dont il faudra renouveler la moitié des unités volantes dans les dix années à venir, la flotte navale n'exigeant pas moins dans les mêmes délais.
C'est à la mesure de la déliquescence du système hypertrophié du CMI étasunien grandi et exalté dans un cadre étroit qui ne peut apprécier ses propres erreurs d'orientation et se voir lui-même en voie d 'effondrement, générant un d'excès d'immunité qui finit par se transformer en auto-immunité et s'auto-dévorer.
Convergence des causes
5 février 2009

http://www.convergencedescauses.com/content/view/1412/1/


3-5 Guantanamo : Les dossiers

Ndlr : La publication des articles ou analyse ne signifie nullement que la rédaction partage certaines analyses ou point de vue des auteurs, mais doit être vu comme information

1 Les « restitutions extraordinaires » et les prisons secrètes de la CIA maintenues par Obama.

En analysant les ordres signés le 22 janvier par le président américain Barack Obama, on peut voir que les Etats-Unis vont continuer à être fortement impliqués dans des pratiques illégales telles le kidnapping, la détention secrète et la torture. Ces ordres mettaient apparemment fin à la torture et à un réseau de camps de prisonniers de la Central Intelligence Agency (CIA).

Le Los Angeles Times a cependant publié un article sur ces ordres qui montre qu'ils vont encore permettre le recours à la « restitution extraordinaire » par la CIA. Par cette pratique, les Etats-Unis kidnappent des individus qui sont prétendument des terroristes et les envoient dans des pays qui pratiquent la torture.

Obama n'envisage pas seulement de conserver ce type de restitution, mais il prévoit l'utiliser encore plus que l'administration Bush. Le Los Angeles Times a cité anonymement des officiels du renseignement américain qui affirment que, « Le programme de restitution pourrait être sur le point de jouer un rôle plus important dans l'avenir car c'est le principal mécanisme qui existe encore, à part les frappes de missiles Predator, permettant de retirer de présumés terroristes de la circulation. »

Le journal cita aussi anonymement un officiel de l'administration Obama défendant la restitution extraordinaire. « Certains outils doivent évidemment être maintenus : on doit pouvoir encore s'en prendre aux terroristes », a-t-il déclaré. « Les conseillers juridiques qui travaillent là-dessus ont considéré la restitution extraordinaire. C'est un sujet controversé dans certains milieux et ça a provoqué toute une réaction en Europe, mais si certaines conditions sont respectées, c'est une pratique acceptable. »

Ces révélations soulignent le véritable contenu des ordres signés par Obama lors de ses premiers jours à la présidence, qui ont été présentés en grandes pompes par les médias comme la répudiation de la politique étrangère de l'administration Bush. En fait, ces ordres laissent intacts le cadre légal et les pratiques criminelles justifiés par « la guerre contre le terrorisme ».

La restitution extraordinaire est l'une des pratiques les plus infâmes de l'impérialisme américain. Parce que les Etats-Unis insistent qu'ils n'ont pas à dévoiler les noms de ceux qui ont été enlevés, il est difficile de connaître le nombre de cas de restitution. Ce nombre se situe probablement dans les milliers. Une enquête menée par le Parlement européen a déterminé que la CIA avait procédé à 1245 vols dans l'espace aérien européen ou fait des escales à des aéroports européens entre 2001 et 2005.

La restitution est clairement illégale sous la loi internationale et américaine ainsi que selon les lois des pays où celui qui a été enlevé se trouvait. Les victimes de restitutions extraordinaires n'ont aucun moyen de protester leur enlèvement ou même de connaître les accusations ou les preuves contre eux. Il y a eu plusieurs cas documentés où l'identité de la personne s'est avérée ne pas être la bonne. De plus, on sait que ceux qui sont enlevés ont été envoyés dans des pays où ils ont été torturés, tels l'Afghanistan, la Syrie, la Jordanie, l'Égypte et le Maroc.

Dans un des cas, un citoyen allemand, Khaled Masri, fut capturé en Macédoine en 2003 et remis à la CIA. Masri a décrit son supplice en 2007 : « J'ai été remis à la CIA et j'ai ensuite été déshabillé, battu sauvagement, enchaîné, on m'a mis une couche, on m'a drogué, enchaîné au plancher d'un avion et envoyé en Afghanistan où j'ai été emprisonné dans une cellule épouvantable pendant plus de quatre mois. » Le compte rendu de Masri de son enlèvement concorde avec les autres témoignages de ceux qui ont réussi à sortir des goulags de la CIA.

En 2002, un citoyen canadien, Maher Arar, a été arrêté à l'aéroport JFK de New York. Selon le site web d'Arar (www.maherarar.ca), « Douze jours plus tard, il fut enchaîné et envoyé par avion jusqu'en Syrie, où il fut détenu dans une étroite cellule qui ressemblait à une « tombe » pendant dix mois et dix jours avant d'être déplacé vers une meilleure cellule dans une prison différente. En Syrie, il fut battu, torturé et on le força à faire de fausses confessions. » Une commission d'enquête canadienne a ultimement déterminé qu'Arar avait été arrêté à tort.

Dans un autre cas tristement célèbre, un ecclésiastique égyptien résidant en Italie, Abou Omar, fut enlevé et envoyé dans son pays natal où il fut torturé. Les agents de la CIA qui ont réalisé l'opération sont poursuivis au criminel en Italie, mais ils ont fui le pays pour éviter les poursuites judiciaires.

Pendant ce temps, l'ordre d'Obama, qui ferme prétendument le réseau de prisons secrètes de la CIA, permet une exception pour « les établissements qui servent uniquement à détenir les individus à court terme, sur une base transitoire ». L'expression « court terme » n'est pas définie.

Cette clause permettra au système de prison secrète de la CIA de fonctionner plus ou moins comme elle le faisait sous l'administration Bush. Alors que sous cette administration, les prisonniers pouvaient être détenus indéfiniment dans les trous noirs de la CIA, dans de nombreux cas les prisons de la CIA (plusieurs d'entre elles étaient situées en Europe de l'Est) servaient de stations transitoires pour les prisonniers qui devaient être envoyés à des régimes où les détenus étaient soumis à la torture.

Obama n'a pas remis en question la prétention de l'administration Bush, justifiée de façon pseudo-légale, que le président peut déclarer tout individu (citoyen américain ou non) comme étant un « combattant ennemi », le faire arrêter secrètement et l'emprisonner indéfiniment, tout cela sans même qu'un juge puisse réviser les décisions. Obama n'a pas non plus abrogé le système de tribunaux militaires irréguliers pour juger ceux que les Etats-Unis attrapent dans leurs filets.

En ce qui a trait à l'usage de la torture par l'armée américaine et la CIA, Obama s'est gardé une bonne marge de manœuvre. Alors qu'un ordre affirme de mettre fin au genre d'interrogatoire qui ne sont pas autorisés par le manuel des règles de l'armée, Obama  a proposé que soit créé un comité qui étudiera les façons de changer le manuel pour permettre de nouvelles façons de mener les interrogatoires.

Même l'ordre largement acclamé de fermer la prison de Guantanamo n'a rien changé dans les faits. Les prisonniers actuels de Guantanamo, tout comme les futurs « prisonniers », pourront être le sujet d'une restitution extraordinaire sur un simple ordre du bureau exécutif.

De plus, Obama a donné l'assurance que son administration ne va pas enquêter ou poursuivre les hauts responsables, y compris des membres de l'administration Bush comme Dick Cheney, Donald Rumsfeld et Alberto Gonzales, qui portent la responsabilité des politiques de torture et de détention illégale.

L'administration Obama demande à un juge d'une cour fédérale de San Francisco de mettre fin aux procédures contre l'ancien responsable du ministère de la Justice, John Yoo, qui a écrit les célèbres mémos justifiant la torture pour l'administration Bush. La cause a été amenée par José Padilla, ce citoyen américain qui a été détenu sur un navire de la marine américaine et torturé pendant des années. Le département de la Justice cherche aussi à mettre un terme à une autre cause liée à Padilla dans laquelle sont impliqués l'ancien secrétaire à la Défense Donald Rumsfeld, l'ancien adjoint au secrétaire à la Défense, Paul Wolfowitz et l'ancien procureur général, John Ashcroft.

Tant que la « guerre contre le terrorisme » continuera (et Obama a promis  que ce sera le cas), tous les gestes illégaux qui y sont liés vont eux aussi continuer. La guerre contre le terrorisme est en fait un euphémisme pour l'intensification par Washington de la violence à l'étranger et pour les attaques contre les droits démocratiques aux Etats-Unis mêmes, mesures implémentées pour défendre les intérêts du capitalisme américain.

Le fait qu'Obama défende et préserve les éléments criminels de la guerre contre le terrorisme, bien que présentés sous une forme différente, ne doit surprendre personne. La torture, la restitution extraordinaire, les tribunaux militaires, les prisons secrètes, tout cela fait en réalité l'objet d'un consensus au sein de l'élite dirigeante américaine, défendue par le Parti démocrate tout autant que le Parti républicain.  L'information sur ces mesures a été donnée aux dirigeants démocrates au Congrès, qui les ont approuvées, sous l'administration Bush. Les démocrates n'ont rien fait pour changer ces politiques après leur victoire écrasante lors des élections au Congrès en 2006 et ils ne feront rien cette fois encore.

Article original en anglais, WSWS, paru le 3 février 2009.
WSWS.

Tom Eley publiés par Mondialisation.ca



4 Courrier des lecteurs & trouvé sur le net & témoignage

Ndlr :La publication des articles ou analyse ne signifie nullement que la rédaction partage toutes les analyses des auteurs mais doit être vu comme information

4-1 Le procureur Darrel Vandeveld déclare: A Guantanamo, j'étais devenu inhumain "

Darrel Vandeveld, dans quel état d'esprit êtes-vous arrivé lorsque vous avez été nommé, en mai 2007, procureur auprès des commissions militaires chargées de juger les prisonniers de Guantanamo ?

Deux de mes amis avaient été tués en Afghanistan et en Irak. Franchement, je voulais me venger. Je voulais poursuivre un maximum de prisonniers. Pour faire condamner ces salauds, j'étais prêt à tout, dans les limites de la loi. Je ne pouvais évidemment pas les emmener dans un coin et les descendre mais, honnêtement, je l'aurais sans doute fait si on me l'avait demandé. C'est triste à dire, mais c'est ce que la guerre fait aux gens.

Chiffres

Détenus. Quelque 800 personnes ont été incarcérées sur la base américaine de Guantanamo (Cuba) depuis janvier 2002, soupçonnées d'être des "ennemis combattants illégaux".
Près de 250 prisonniers se trouvent encore à l'intérieur du camp.
 

Procès. Une quinzaine de personnes sont poursuivies par les procureurs militaires. 400 avocats sont engagés à titre bénévole pour défendre les détenus. Seulement trois ont été à ce jour jugés par des tribunaux militaires d'exception.

Pourquoi avez-vous rejoint l'armée ?

Je me suis engagé en 1980, en hommage à mon père, un ancien de la guerre de Corée. Je suis devenu officier de réserve des JAG (judge general advocate), les avocats militaires. Comme beaucoup de patriotes, après les attentats du 11 septembre 2001, j'ai demandé à être mobilisé, pour châtier notre ennemi. Pour moi, c'était les chrétiens contre les musulmans, le bien contre le mal, et nous étions le bien. Mes vues ont changé depuis. 

Où avez-vous été déployé ? 

En Bosnie, pour traquer des criminels de guerre, puis à Djibouti et en Irak. Je ne voulais pas y aller, mais nous n'étions qu'une trentaine d'avocats militaires autorisés à manipuler des documents classifiés au plus haut niveau. J'ai vu des gens se faire tuer, des horreurs. Au bout d'un an, j'ai voulu éviter d'y retourner, mais avec honneur. L'idée des commissions militaires a surgi et j'ai été retenu comme procureur.

Quelle était l'ambiance ?

Pour eux, les terroristes, comme ils les appelaient, pouvaient croupir à Guantanamo jusqu'à ce qu'ils meurent de vieillesse.

Quel était votre travail ?

A l'été 2007, j'ai lancé les poursuites contre Mohammed Jawad, un jeune Afghan (mineur au moment des faits) qui avait attaqué des soldats américains sur un marché. Je voulais commencer par une affaire simple, et son dossier n'avait aucune valeur en terme de renseignement. La CIA ne l'avait pas interrogé. 

Quand avez-vous commencé à douter ?

Je ne me suis pas réveillé un jour en réalisant que j'étais devenu aussi inhumain que ceux que je poursuivais. Mais j'avais cinq autres dossiers, ceux-là ayant un intérêt pour le renseignement. Je ne peux pas en parler, mais ces affaires, et des preuves que j'ai découvertes dans le cas de Jawad, et qui minimisaient sa culpabilité, m'ont fait prendre conscience que la justice ne pouvait pas être rendue, sinon au détriment de mon sens personnel de l'éthique et à travers la perversion de notre système judiciaire et de notre Constitution.

Pourquoi un tel revirement personnel ?

J'ai fini par me rappeler ma foi chrétienne, qui m'enseigne de ne pas considérer les autres comme des objets. C'est très personnel, mais en revisitant les enseignements du Christ, j'ai pris conscience qu'ils étaient en contradiction avec ce que je faisais à Guantanamo - cet ignoble, déshonorant combat pour châtier notre ennemi. Nietzsche disait que toute personne qui combat un monstre doit prendre garde de ne pas en devenir un. Je devenais un monstre nietzschéen. Par chance, je me suis écarté de cette voie.

Quel a été le tournant dans votre réflexion ?

Dans le bureau d'un confrère, j'ai feuilleté par hasard un dossier sur le meurtre de Dilawar, un chauffeur de taxi afghan battu à mort sur la base américaine de Bagram en Afghanistan. Et que vois-je ? Un témoignage de Jawad, qui explique comment, à Bagram, il avait été torturé, encagoulé, jeté au sol, frappé. Il l'avait dit devant la cour, mais je pensais que c'était des foutaises, qu'on ne faisait pas ça. Là, j'ai commencé à avoir des doutes sérieux. Il avait été témoin de la brutalité contre Dilawar, un type de 40 kg, passé à tabac par ses gardiens alors qu'il était attaché. La pire lâcheté. Cela m'a mis en colère et j'ai cherché d'autres preuves.

Qu'avez-vous découvert ?

Qu'à Guantanamo, Jawad avait été enfermé dans un vestiaire. On l'avait mis dans le programme des "frequent flyers", où on le changeait sans arrêt de cellule pour l'empêcher de dormir afin d'"amollir" les individus pour les interrogatoires. Pourquoi lui ? Il n'était d'aucune valeur pour le renseignement. Je ne voyais pas d'autre raison que le sadisme, la cruauté gratuite. Il a tenté de se suicider.

C'était de la torture ?

Pas selon la définition légale, mais pour tout un chacun, certainement. Mes camarades, en Afghanistan ou en Irak, ne risquaient pas leur vie pour ça. Ce n'est pas l'Amérique. Comme je ne pouvais en parler à personne, j'ai demandé conseil à un prêtre. Sa réponse, qui m'a choqué, a été : "Démissionnez." Pour lui, si je participais, j'étais complice. Il m'a fallu, malgré ça, trop longtemps pour partir. J'étais inquiet pour ma famille. Les gens auxquels je m'opposais ont le pouvoir de vous détruire. 

Comment vos supérieurs ont-ils accueilli votre demande de réaffectation ?

Ils m'ont assigné à résidence pendant six semaines, coupé mes communications et désactivé mon téléphone BlackBerry. C'était complètement illégal. Puis ils m'ont envoyé pour une évaluation psychiatrique, qui a révélé en dix minutes que je n'avais aucun problème. Dans l'histoire, il est courant pour les dissidents d'être accusés d'être fous...

 Quelles sont vos opinions politiques ?

J'ai toujours été démocrate. Je déteste Bush et celui que j'appelle le président Cheney. Si ces imbéciles avaient décidé de détruire l'Amérique, ils ne s'y seraient pas pris autrement. Je peux le dire, maintenant que je suis un civil. Dans l'armée, j'aurais pu être poursuivi.

Barack Obama a promis de fermer Guantanamo. Mais comment faire ?

Des gens de la future administration m'ont dit que les commissions militaires allaient être suspendues. Sur les 200 détenus qu'il reste, la moitié ne sont plus une menace. L'Union européenne et d'autres pays vont nous aider à réinstaller ces personnes, qui pourraient facilement être surveillées. Les autres devraient être jugées aux Etats-Unis par des tribunaux ordinaires. Les preuves obtenues sous la torture ne peuvent pas être utilisées, mais il y a suffisamment de renseignement.

 Comment l'histoire jugera-t-elle Guantanamo ?

Comme une descente dans une des pires périodes de notre histoire, où nous avons abandonné nos valeurs, et où nous nous sommes abaissés au niveau de ceux que nous combattions. Je crois dans la bonté fondamentale du peuple américain. Au bout du compte, nous surmonterons cela.

 Que faites-vous aujourd'hui ?

Je suis revenu au bureau du procureur général de Pennsylvanie, en charge de la protection des consommateurs. J'ai été accueilli à bras ouverts par Erié, cette petite ville oubliée par le temps. Je n'ai jamais été aussi heureux, sauf qu'il reste des problèmes sérieux à Guantanamo. Si je le peux, j'aiderais. Mais ceci est sans doute ma dernière interview. J'ai dit tout ce que je pouvais dire. .

Propos recueillis par Philippe Bolopion

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LE MONDE | 14.01.09  


4-2 NON à l'OTAN !
Solidaires de tous ceux qui protesteront en avril 2009 à Strasbourg et Baden-Baden contre le sommet de l´OTAN le jour du 60e anniversaire de sa création, nous appelons à faire de ces protestations le point de départ d´une campagne permanente contre l´OTAN et la militarisation de l´UE, en nous focalisant d´abord sur les points suivants :
· En Afghanistan : retrait de toutes les troupes étrangères ;
· En Irak : retrait de toutes les troupes étrangères ; arrêt du soutien militaire allemand à l´occupation ;

· Solidarité avec la légitime résistance de tous les peuples du Proche et Moyen-Orient à la guerre et à l´occupation ;
· Levée du blocus imposé à Gaza, démolition du Mur de l´apartheid et des colonies juives illégales ;
· Plus de menaces de guerre contre l´Iran

· NON à l´ingérence de l´OTAN dans les Balkans et retrait de ses troupes ; la reconnaissance du « Kossovo » est d´emblée nulle et non avenue ;
· Dissolution des tribunaux «ad hoc » chargés du Rwanda et de la Yougoslavie, ils sont contraires au droit international et ne servent qu´à la propagande en faveur de l´OTAN et au lavage de cerveaux ;
· Non à l´élargissement à l´Est de l´OTAN (Ukraine, Georgie)
· Solidarité avec la résistance au bouclier anti-missiles usaméricain en République tchèque et en Pologne.
Les nations alliées au sein de l´OTAN représentent un obstacle à la résolution pacifique de presque tou les conflits présents dans le monde. L´OTAN empêche les peuples d´évoluer vers la démocratie et de disposer d´eux-mêmes et par là ruine les bases du bien-être social et d´une gestion respectueuse de l´environnement.
Après la série des agressions envers l´Irak (1991) la Somalie (1992), la Yougoslavie (1999), l´Afghanistan (2001), et à nouveau l´Irak (2003), ainsi que des guerres par procuration : celle des milices contre la RD du Congo (1998), d´Israël contre le Liban, et de la Georgie contre la Russie (2008), on se demande avec inquiétude ce qu´il faut maintenant redouter de la part des USA et de ses alliés. Une intensification de l´occupation en Afghanistan ? Une déstabilisation de l´Inde et du Pakistan ? Un bombardement de l´Iran ? Un anéantissement par la force des armes de la voie où se sont engagés Cuba, le Venezuela et de plus en plus d´autres pays latino-américains ?
Face à l´extension de la crise économique mondiale, on se souvient que les impérialismes avaient cherché à résoudre celle des années 1930 par la course aux armements et la guerre, avec pour conséquence la catastrophe de la Deuxième guerre mondiale..
La réponse du mouvement pacifiste à la politique de l´OTAN doit être à la mesure de la montée des périls. C´est pourquoi nous en appelons à tous les hommes épris de justice : Organisons une campagne permanente, vaste et résolue contre l´OTAN. Élaborons des stratégies coordonnées pour mobiliser des oppositions sur tous les théâtres et dans tous les domaines où l´OTAN déploie ses activités. Sachons discerner à temps les dangers aigus et donnons l´alarme pour qu´un maximum de gens réagissent et se défendent. Démasquons les mensonges visant à justifier les guerres et controns le lavage des cerveaux par l´information et la pédagogie. Cherchons avec obstination à obtenir des États membres de l´OTAN leur retrait individuel de la structure. Tout ce qui affaiblit l´OTAN consolide les forces de paix et de progrès dans le monde entier. Vingt ans après la dissolution du Pacte de Varsovie, il est plus que temps de procéder à celle de l´OTAN.
L´UE s´est étendue vers l´Est et le Sud-Est de l´Europe parallèlement à l´élargissement à l´Est de l´OTAN. Mais elle a été à nouveau lézardée par de nouvelles frontières extérieures. Elle est instrumentalisée dans la nouvelle confrontation avec la Russie et le Bélarus. La doctrine de la « guerre préventive » commune à l´OTAN et aux USA a été reprise dans le cadre européen. « Des forces d´intervention rapides » européennes ont été créées, pour intervenir militairement partout dans le monde en coordination avec l´OTAN, sous prétexte de « missions humanitaires » de « lutte contre le terrorisme » ou de « résolution de crises. » À des fins de domestication politique, de contrôle des marchés et de pillage des ressources naturelles de pays tiers, la collaboration entre l´UE, les USA et l´OTAN s´est notablement intensifiée. L´UE impose à ses membres une poursuite de la militarisation et de la
course aux armements. En parfait accord avec l´OTAN et les USA ainsi qu´avec les mécanismes de l´Union, les gouvernements européens ont mis en oeuvre des mesures visant à restreindre les droits civils, anéantir les acquis sociaux et développer des structures répressives contre les mouvements populaires. L´UE prend de plus en plus les traits d´une union impérialiste des gouvernements européens, ce qui interdit de parler d´autonomie européenne et de rupture avec la tutelle de la superpuissance impériale, en dépit de délégations de pouvoir occasionnelles.
Mais les contradictions internes de l´UE, la concurrence de toutes les puissances impérialistes entre elles, les revers de la politique européenne, le NON français, néerlandais et irlandais au TCE, les refus et la désobéissance civile opposés aux réglementations de l´Union ouvrent des perspectives sur de nouvelles formes de collaboration entre pays européens, ainsi qu´avec l´ex-URSS, mais aussi les pays riverains de la Méditerranée, le monde arabe et les autres continents. Ce n´est qu´en refusant le rôle de petit frère des USA et de l´OTAN, en résistant à une Europe impérialiste et en lui retirant sa prétendue « légitimité » que l´on pourra pleinement engager le combat antimilitariste et anti-OTAN.
La crise universelle que nous traversons et qui inclut l´économie, la finance, le progrès social, la fourniture de matières premières et l´environnement, apporte de nouveaux dangers mais aussi de nouvelles chances. La politique néolibérale a déjà dû reconnaître sa complète faillite. L´hégémonie US sur la planète est de plus en plus remise en cause. La tentative de remodelage néocolonial du Proche et Moyen-Orient aboutit désormais à une impasse, car les forces d´affirmation nationale de la région mènent un combat de résistance acharné contre le rouleau compresseur militaire des USA et de leurs alliés.. En Amérique latine se sont ouvertes de nouvelles perspectives socialistes. De nouvelles coalitions voient le jour, entre la Chine, la Russie, le Brésil et l´Inde par exemple, portant l´exigence d´un monde multipolaire. Il est bien fini, le temps où l´on célébrait le triomphe du capitalisme sur le socialisme, la « fin de l´Histoire ». Le monde est entré dans une période de montée des luttes anti-impérialistes en faveur de l´indépendance, du progrès social, des nations et des peuples..
Le rejet catégorique du pacte impérialiste de l´OTAN et de ses troupes auxiliaires de l´UE ne constitue pas, comme aimeraient le faire croire les élites de la finance, un repli isolationniste, nationaliste et autarcique, mais la reconquête de la souveraineté nationale, base essentielle de toute évolution vers la démocratie et le socialisme. Il faut opposer à l´OTAN et à l´UE un NON de principe si l´on veut maîtriser la crise et créer de nouvelles formes de collaboration internationale au service du plus grand nombre des gens qui travaillent.


Tout individu a droit à la liberté d'opinion et d'expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières,les informations et les idées par quelque moyen d'expression que ce soit.

  • " Déclaration Universelle des Droits de l'Homme  - Article 19



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