Irak agressé, occupé, envahi, pillé, détruit et colonisé, depuis 25 ans...

samedi 18 juillet 2009

Les iraniens parlent aux Iraniens (ou au veau occidental).

"mais...en anglais ?... "
 
Oui, quand il s'agit d'émeutes et de contre-révolutions soutenues et/ou dirigées de l'extérieurs par les ricano-otano-occidentaux.
 
RoRo
 
 
 

Sent: Saturday, July 18, 2009 4:11 AM
To: destiataires inconnus:
Subject: Les iraniens parlent aux Iraniens (ou au veau occidental).


A -t-on déja vu une manifestation "d'opposition", dirigée contre un gouvernement en place, en France, en Italie, en Allemagne, en Espagne, par exemple, parsemée de panneaux et d'affiches non pas en français, en italien, en allemand ou en espagnol, mais...en anglais ?... (on speak english à la CGT ?)

En général, lors d'une manifestation sur un sujet national, les manifestants qui veulent ralier...leurs compatriotes ont d'autres préoccupations en tête que de s'assurer que le veau français ou allemand, affalé devant son télévieur à l'heure de la tétée de 20h00 pourra déchiffrer les messages incrits sur les panneaux brandis à des miliers de kilomètres de chez lui par des gens qui ne parlent pour la plupart que la langue de leur pays.

Or, curieusement, dès qu'il y a une manifestation dans un pays qui est la cible des USA (et de ses minables larbins), dès qu'il se produit un début de "révolution colorée", une émeute "spontanément spontanée" dans un pays qui a le mauvais goût de vouloir rester indépendant, on voit fleurir les affiches rédigées en anglais et imprimées en qualité offset (ceci bien sûr dans l'unique but de s'adresser à des compatriotes dont la langue n'est pas l'anglais...).

Sont-ils bêtes à se point ? Ne se rendent-ils pas compte que leur compatriotes ne comprennent, dans leur immense majorité, que la langue nationale, et pas l'anglais ?

Et quel fameux hasard qui fait que les correspondants photographes des grandes agences de presse internationales (toutes occidentales, pour ceux qui auraient des trous de mémoire...) tombent généralement sur des banderolles écrites en anglais, pour le plus grand confort visuel et intellectuel des veaux américains, anglais et autres !

Ou alors...nous prendrait-on...pour des cons ?
Non, impossible ! Pas le Figaro quand même ! Pas le Monde !! Pas LIBÉ !!! Pas le Canard !!!! Pas la TÉLÉ !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
Oh ! Je suis vraiment ignoble, parfois je me déteste...


[romain : paix_socialisme_communisme] n°4 - Géopolitique et stratégie d'Iran - 15-07 -A1 - : L'ingérence de l'Occident dans les élections iraniennes.

 

Sent: Saturday, July 18, 2009 9:00 AM
To: Undisclosed-Recipient:;
Subject: [romain : paix_socialisme_communisme] n°4 - Géopolitique et stratégie d'Iran - 15-07 -A1 - : L'ingérence de l'Occident dans les élections iraniennes.

 


Géopolitique et stratégie d'Iran  

n°4 du 15-07                                                                 C.De Broeder & M.Lemaire

 Le  dossier " Géopolitique et stratégie d'Iran  " est  visible  sur les blogs : 

http://www.dhblogs.be/categories/International.html

http://www.lalibreblogs.be/categories/International.html

Et sur le site de Robert Bibeau :  http://www.robertbibeau.ca/palestine.html

NB : Si vous voulez-me contacter ou obtenir le Journal par mail, une seule adresse : fa032881@skynet.be 



Sommaire :  

Tiré à Part

Manlio Dinucci : L'Iran dans le colimateur des Dauphins, 'war game' en Mer Rouge.

1 Analyse -  Géopolitique et stratégie – Réflexion

Ndlr : La publication de l'article ne signifie nullement que la rédaction partage le point de vue de l'auteur, mais doit être vu comme information..

1-1 Jules Dufour :  L'ingérence de l'Occident dans les élections iraniennes.

1-2 Roland Marounek : Après Bush, la paix ?

1-3 Thierry Meyssan : La « révolution colorée » échoue en Iran.

1-4 Thierry Meyssan : De Mossadegh à Ahmadinejad : La CIA et le laboratoire iranien.

1-5 Isabelle Lasserre : Abu Dhabi, base avancée de la France en face de l'Iran.

3 Annexe  

3-1 Sarkozy en fait plus pour une Française Détenue en Iran que pour ...

 

 

3-2 Délits d'initié et coups d'État : George Soros, spéculateur et philanthrope.

 

 
 
 
 
 
 
 

 
 
 
 
 




Tiré à Part

L'Iran dans le colimateur des Dauphins, war game en Mer Rouge de Manlio Dinucci, dans il manifesto
Le Dauphin a émergé de l'eau face aux baigneurs en villégiature à Eilat, le port israélien dans le golfe d'Aqabah en Mer Rouge. Ce n'était cependant
pas un cétacée, mais un Dolphin, un des sous-marins israéliens armés de missiles nucléaires
[...]
Et tandis qu'Israël s'exerce à l'attaque nucléaire contre l'Iran, les leaders du G8 (quasiment tous souteneurs actifs du programme nucléaire militaire israélien), dénoncent "les risques de prolifération posés par le programme nucléaire iranien", dans les documents approuvés à L'Aquila le 8 juillet "au
cours du dîner".
Article en pièce jointe et sur Réseau Voltaire
http://www.voltairenet.org/fr

Manlio Dinucci : L'Iran dans le colimateur des Dauphins, 'war game ' en Mer Rouge

Le Dauphin  a émergé de l'eau face aux baigneurs en villégiature à Eilat, le port israélien dans le golfe d'Aqabah en Mer Rouge. Ce n'était cependant pas un cétacée, mais un Dolphin, un des sous-marins israéliens armés de missiles nucléaires. La nouvelle a fait sensation. Ce n'est pourtant pas un mystère que les Dolphin croisent en Mer Rouge pour tenir l'Iran sous leur ligne de feu : nous l'avons écrit il y a sept ans sur il manifesto (5-4-2002). Les trois premiers sous-marins de cette classe, dotés des systèmes de navigation et de combat les plus sophistiqués, ont été fournis à Israël par l'Allemagne, dans les années 90, dont deux sous forme de don. Sur requête israélienne, aux six tubes de lancement de 533 mm, adaptés aux missiles de croisière à courte portée, on a ajouté dans chaque sous-marin quatre tubes de 650 mm, pour le lancement de missiles de croisière nucléaires à longue portée : les Popeye Turbo, qui peuvent atteindre un objectif à 1.500 kms. Ce sont des missiles dérivés des missiles étasuniens, dont la société israélienne Raphaël et Lokheed-Martin ont réalisé aussi, conjointement, une version pour avions.

   En 2010, aux trois sous-marins de combat nucléaires s'en ajouteront deux autres, toujours fournis par l'Allemagne. Ils sont construits par les chantiers Howaldtswerke-Deutsche Werft AG pour 1,27 milliards de dollars, dont un tiers financé par le gouvernement allemand. Le Jérusalem Post confirme que les deux nouveaux sous-marins aussi, dont le sigle est U-212, sont construits selon les "spécificités israéliennes" : ils ont une plus grande vitesse (20 noeuds) et un plus grand rayon d'action (4.500 km) et sont plus silencieux pour pouvoir s'approcher des objectifs sans être identifiés.

  Selon les experts militaires (nucléaires), un des trois Dolphins fournis par l'Allemagne, est gardé pour la navigation en Mer Rouge et Golfe Persique, l'autre en Méditerranée, et le troisième reste en réserve. Avec l'ajout de deux autres, le nombre de ceux qui sont en navigation, prêts à l'attaque nucléaire, pourra être doublé. Et ceci n'est qu'une partie des forces nucléaires israéliennes, dont le potentiel est estimé à 200-400 têtes nucléaires, avec une puissance équivalente à presque 4 mille bombes d'Hiroshima, et dont les vecteurs se montent à plus de 300 chasseurs étasuniens F-16 et F-15, et environ 50 missiles balistiques Jericho II sur rampes de lancement mobiles. Ces armes et d'autres armes nucléaires sont prêtes au lancement 24h sur 24.

  Le gouvernement israélien, qui refuse de signer le Traité de non-prolifération, ne reconnaît pas qu'il possède des armes nucléaires (dont l'existence est reconnue par l'Agence internationale pour l'énergie atomique), mais laisse entendre qu'il les a et peut les utiliser.  Ainsi s'explique pourquoi le Dolphin est apparu sous les yeux des baigneurs d'Eilat et pourquoi le Jerusalem Post informe qu'il a transité par le Canal de Suez, au retour d'une manoeuvre en Mer Rouge. Comme l'écrit ce même journal, c'est "un signal à l'Iran". En d'autres termes, une façon de faire comprendre à l'Iran et à d'autres pays de la région, lequels ne possèdent pas d'armes nucléaires, qu'Israël, par contre, en a et est prêt à les utiliser.

   Ultérieur "signal d'avertissement à l'Iran", la nouvelle, rapportée par Haaretz, qu'hier, deux autres navires de guerre israéliens, le Hanit et le Eilat, ont traversé le Canal de Suez en direction de la Mer Rouge. Le Hanit y avait déjà transité en juin avec le sous-marin Dolphin. Ceci implique un accord israélo-égyptien de fonction anti-iranienne. Les sources militaires israéliennes elles-même parlent d'un "changement de politique", qui permet aux unités de la marine de transiter librement par le Canal. C'est ce qu'a confirmé le ministre égyptien des affaires étrangères, Ahmed Aboul Gheit, qui a qualifié de "légitime" l'utilisation  militaire du Canal de Suez par Israël, établie  par "un accord entre Le Caire et Jérusalem". Il existe donc une liaison stratégique plus étroite entre la Méditerranée, la Mer Rouge et le Golfe Persique.

  Et tandis qu'Israël s'exerce à l'attaque nucléaire contre l'Iran, les leaders du G8 (quasiment tous souteneurs actifs du programme nucléaire militaire israélien),  dénoncent "les risques de prolifération posés par le programme nucléaire iranien", dans les documents approuvés à L'Aquila le 8 juillet "au cours du dîner".

Edition de mercredi 15 juillet de il manifesto

http://www.ilmanifesto.it/il-manifesto/in-edicola/numero/20090715/pagina/09/pezzo/255010/

Traduit de l'italien par Marie-Ange Patrizio



1 Analyse -  Géopolitique et stratégie – Réflexion

Ndlr : La publication de l'article ne signifie nullement que la rédaction partage le point de vue de l'auteur, mais doit être vu comme information..

1-1 Jules Dufour L'ingérence de l'Occident dans les élections iraniennes.
Les États-Unis n'ont pas de leçons à donner à personne sur cette planète. Ils ont causé des torts irréparables à l'ensemble de l'humanité et continuent de dicter les règles de conduite de la gouvernance mondiale en fonction de leurs intérêts. Ils livrent une guerre permanente contre ceux qui s'opposent à ces règles et c'est ce qu'ils font en regard de l'Iran. Les réactions vives de la part des Occidentaux face aux résultats des élections présidentielles iraniennes et les déclarations répétées de fraude et d'injustice ont pour objectifs de déstabiliser le pays et créer les conditions pouvant permettre de justifier une intervention armée. 

Dans le contexte géopolitique actuel du Moyen-Orient, une telle opération semble de plus en plus probable, car le contrôle de la république islamique a été inscrit dans l'agenda des interventions militaires des États-Unis depuis plusieurs années. Il ne faut pas oublier que des plans de guerre contre l'Iran ont été préparés et, comme nous l'avons déjà mentionné (http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=12533 ), il suffit de créer le momentum favorable au déclenchement des hostilités et une guerre de propagande contre le régime iranien est certes le moyen d'y arriver assez facilement. La présence fictive des armements de destruction massive en Irak a, en effet, facilité grandement la préparation de cette guerre d'occupation enclenchée en 2003. 

Si la réélection du président de l'Iran est effectivement le résultat d'une fraude, il revient aux Iraniens d'identifier les moyens pour faire valoir leurs droits les plus fondamentaux en cette matière et ce n'est certes pas l'affaire des pays occidentaux dont les démocraties ont été plutôt chancelantes depuis quelques années de suggérer les actions à poser.

Le Moyen-Orient. Une véritable poudrière

Il est certain que l'on souhaite la paix pour l'Iran comme pour tout l'ensemble du Moyen-Orient. Malheureusement, la situation générale semble de plus en plus apparentée à une poudrière.

En 1991, lors de la guerre du Golfe, les pays du Moyen-Orient étaient grandement militarisés avec la présence de près de quatre millions d'effectifs en armes, 23 355 chars d'assault et plus de 3 400 avions de combat.

Aujourd'hui, les effectifs sont à peu près les mêmes, mais les équipements seraient beaucoup plus importants sur le terrain avec 45 000 véhicules de combat et 4 130 avions bombardiers (14,7% du total mondial) (http://www.strategypage.com/fyeo/howtomakewar/databases/armies/m.asp).

Tous ces éléments ont été interprétés comme étant nécessaires afin de maintenir un équilibre stratégique dans la région tout en s'assurant de la suprématie militaire d'israel. Une grande partie de ces dispositifs ont été utilisés au cours des guerres qui ont sévi dans la région au cours des vingt dernières années en causant des dommages considérables dans les sociétés affectées : «Douze mille milliards de dollars, c'est la somme exorbitante perdue suite aux guerres qui ensanglantent l'ensemble du Moyen-Orient depuis 1991. Ce constat chiffré fait partie d'une étude inédite qui a été présentée vendredi 23 janvier dernier au Palais des Nations par le Centre de politique de sécurité de Genève» (http://www.droitshumains-geneve.info/Le-prix-des-guerres-au-Moyen,4054).

Au cours des dernières années, l'Iran a augmenté considérablement ses forces militaires à l'instar des autres puissances de cette région comme la Turquie et l'Égypte. L'Iran disposerait maintenant de 350 avions de combat

dont certains peuvent parcourir jusqu'à 3 000 kilomètres sans avoir besoin de ravitaillement et les Israéliens considèrent que la république islamique constitue une menace grandissante à leur sécurité, puisque Israel se situe à 1 000 kilomètres de l'Iran (http://www.cyberpresse.ca/international/200809/08/01-667205-liran-dit-posseder-des-avions-de-combat-capables-de-voler-3000-km.php ). Cette crainte devient une phobie quand on leur fait croire que ce pays dispose déjà d'armements nucléaires. 

Le surarmement de cette région, des tensions interétatiques qui s'accroissent et une campagne de déstabilisation de l'Iran peuvent être des éléments déclencheurs d'opérations militaires pouvant embraser toute la région. Il importe de se rappeler que les deux tiers des réserves mondiales de pétrole se trouvent dans cette région et que cette denrée est encore essentielle pour le fonctionnement des complexes militaro-industriels de la planète. Des intérêts cruciaux sont en jeu et il est facile de comprendre que rien n'est négligé pour les sauvegarder.

Références

AFP. 2008. L'Iran dit posséder des avions de combat capables de voler 3000 km. Cyberpresse. 

Le 17 août 2008. En ligne : http://www.cyberpresse.ca/international/200809/08/01-667205-liran-dit-posseder-des-avions-de-combat-capables-de-voler-3000-km.php

BLUM, William. 2009. La grande, internationale, démoniaque et vraiment effrayante menace iranienne. Montréal, Centre de recherche sur la mondialisation (CRM). Le 9 juin 2009. En ligne : http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=13909

En ligne: 

La réalité de classe et la propagande impériale. Montréal, Centre de recherche sur la mondialisation (CRM). Le 21 juin 2009.

En ligne : http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=14037

Strategy Page. Armed forces of the World Database. Middle East Nations.
Strategy Page :
http://www.strategypage.com/fyeo/howtomakewar/databases/armies/m.asp

VANN, Carole. 2009. Le prix des guerres au Moyen-Orient. Tribune des droits humains
En ligne : http://www.droitshumains-geneve.info/Le-prix-des-guerres-au-Moyen,4054 

Jules Dufour

Jules Dufour, Ph.D., est président de l'Association canadienne pour les Nations Unies (ACNU) /Section Saguenay-Lac-Saint-Jean, professeur émérite à l'Université du Québec à Chicoutimi,   membre du cercle universel des Ambassadeurs de la Paix, membre chevalier de l'Ordre national du Québec.

Jules Dufour est un collaborateur régulier de Mondialisation.ca.  

21-06

 http://www.mondialisation.ca:80/index.php?context=va&aid=14059



1-2 Roland Marounek :
Après Bush, la paix ?
"Aux terroristes qui sont contre nous, mon message est le même : nous vous vaincrons." B. Obama, 27 mars 2009

L'élection de Barack Obama a provoqué en Europe un très grand enthousiasme, engouement et espoir. Le capital de sympathie est incontestable, et on peu difficilement échapper au symbole du premier Noir à la Maison Blanche, dans un pays ou régnait il y a peu l'apartheid.

En particulier, l'espoir est immense que la fin de l'administration Bush a réellement éloigné le monde de la guerre, et le sentiment largement répandu dans l'opinion est que Obama oeuvre pour la paix

Il y a eu, de fait, quelques belles paroles et gestes symboliques de Barack Obama, - mais si on y regarde de plus près, les éléments factuels manquent malheureusement pour alimenter l'illusion.

Change we can believe in…

Opération Mossadegh 2.0, j'ai foiré…

Les élections iraniennes ont été comme il fallait s'y attendre l'occasion d'une tentative de changement de régime selon le scénario bien rodé, entamé il y a bientôt 10 ans avec Otpor en Yougoslavie : le candidat choisi par l'Occident déclare sans aucune preuve que c'est lui qui a gagné et des provocateurs commencent à allumer les troubles. Dans la dernière mouture, le scénario s'est enrichi avec le recours aux technologies modernes, FaceBook, You Tube mis à contribution, des messages provocateurs notamment propagés par Twitter pour enflammer les esprits.

En 2006 l'administration états-unienne avait, de manière tout à fait officielle, consacré un budget de 85 millions de $ pour le 'changement de régime' en Iran2. On imagine que cet argent a été bien utilisé. "15 millions de $ seront dévolus au financement d'organisations US qui soutiendront des syndicats iraniens et des activités civiles, et pour financer des groupes iraniens. …5 millions de $ de plus iront pour entrer en contact avec les Iraniens qui ont Internet et utilisent les messageries instantanées...." précisait-on…

On ne peut qu'admirer ici aussi la belle continuité avec l'administration précédente, et, en fait avec beaucoup de celles qui ont précédés. On a aujourd'hui du mal à imaginer par exemple que l'opinion occidentale a pu croire en 1953 que Mossadegh avait été renversé par la rue.

World War III, yes we can ?

Que cette tentative de renversement ait échoué ne doit pas masquer le fait que cela a été aussi une formidable occasion ici de donner un coup d'accélérateur à la propagande de guerre contre l'Iran. Au bruit de fond usuel sur la bombe nucléaire iranienne, s'ajoute maintenant le thème porteur des droits de l'homme et de la démocratie. La vidéo suspecte de la jeune iranienne "massacrée par les Bassidjis" est utilisée pour créer la même émotion irraisonnée que l'histoire du massacre de Racak, Kosovo. Au-delà de ce thème, d'autres "informations" paraissent, telle celle selon laquelle l'Iran serait en train d'armer les insurgés afghans, sapant le bel effort de l'Otan pour aider ce pays. Colombani, l'ancien directeur du Monde, fantasme sur "le pouvoir acculé [qui] pourrait être tenté par une aventure extérieure." « Et dans les mains d'un pouvoir aussi irrationnel …ce n'est pas seulement la région mais une bonne partie du monde qui s'en trouverait mise en danger. Le nucléaire au service d'une forme de fascisme est une menace majeure qu'il ne faut pas perdre de vue. »3 : Tout est en train de se mettre en place pour justifier une "légitime défense" contre ce danger.

Le plus inquiétant est le fait que cette propagande gagne le camp 'progressiste', voire même certaines parties du mouvement de la paix4, à nouveau affolé par le discours sur les droits de l'homme. Cela nous rappelle de bien mauvais souvenirs yougoslaves.

Si un tel scénario se confirmait, l'Otan serait plus que probablement partie prenante. Outre la présence physique des troupes de l'Otan aujourd'hui tout autour de l'Iran, les déclarations successives des Sommets de l'Alliance n'omettent jamais de mentionner la profonde préoccupation de ses membres sur le danger nucléaire que présenterait l'Iran, et leur engagement à faire respecter les accords de non-prolifération et les résolutions de l'ONU par lesquels ils sont liés5 ; enfin la France qui vient de réintégrer l'Otan à part entière a posté une base militaire à Abu Dhabi , à 200km juste en face de l'Iran et signé un accord de défense avec les Émirats arabes unis : « La France au premier rang d'un éventuel conflit avec l'Iran » annonce fièrement Le Figaro, qui précise qu'« une attaque de l'Iran pourrait être considérée comme portant atteinte aux intérêts vitaux de Paris », … et donc entraîner automatiquement les Alliés de l'Otan.

« Le 'containment' (l'encerclement) de l'Iran a commencé. Alors que Téhéran n'a pas donné suite aux propositions de négociations faites par Washington, les grandes capitales se préparent désormais à tous les scénarios. … À Paris comme à Tel Aviv et à Washington, on n'exclut pas qu'un échec des négociations ouvertes entre la nouvelle Administration américaine et Téhéran se solde un jour par un bombardement de l'Iran » écrit notamment ce journal.

Nous sommes actuellement soumis à une propagande tous azimuts contre l'Iran : démocratie, danger nucléaire, droit des hommes, droit des femmes, liberté d'expression, burqa, liberté de mœurs, négationnisme, anti-sémitisme… tout y passe, et cela ressemble fort à la préparation psychologique de l'opinion à une guerre nécessaire contre ces affreux. Le charme de Barack Obama, et le beau sourire de sa femme, autrement glamour que Laura Bush, pourraient malheureusement être l'un des éléments de l'adhésion de l'opinion publique à la guerre.

Roland Marounek

Alerte OTAN ! n°34, avril - juin 2009

1. Eric Margolis, Winnipeg Sun
2. Boston Globe, traduit sur Planète non-violence
3. "Que faut-il faire avec l'Iran", www.slate.fr
4. cf. Le Mouvement de la Paix
5. cf. la déclaration finale du Sommet de Bucarest

http://www.csotan.org/textes/texte2.php?theme=L&art_id=457


1-3 Thierry Meyssan : La « révolution colorée » échoue en Iran.

La « révolution verte » de Téhéran est le dernier avatar des « révolutions colorées » qui ont permis aux États-unis d'imposer des gouvernements à leur solde dans plusieurs pays sans avoir à recourir à la force. Thierry Meyssan, qui a conseillé deux gouvernements face à ces crises, analyse cette méthode et les raisons de son échec en Iran.

Les « révolution colorées » sont aux révolutions ce que le Canada Dry est à la bière. Elles y ressemblent, mais n'en ont pas la saveur. Ce sont des changements de régime ayant l'apparence d'une révolution, en ce qu'ils mobilisent de vastes segments du Peuple, mais relevant du coup d'État, en ce qu'il ne visent pas à changer les structures sociales, mais à substituer une élite à une autre pour conduire une politique économique et étrangère pro-US. La « révolution verte » de Téhéran en est le dernier exemple.

Origine du concept

Ce concept est apparu dans les années 90, mais trouve ses origines dans les débats US des années 70-80. Après les révélations en chaîne sur les coups d'État fomentés par la CIA dans le monde, et le grand déballage des commissions parlementaires Church et Rockefeller [1], l'amiral Stansfield Turner fut chargé par le président Carter de nettoyer l'agence et de cesser tout soutien aux « dictatures maison ». Furieux, les sociaux démocrates états-uniens (SD/USA) quittèrent le Parti démocrate et rejoignirent Ronald Reagan. Il s'agissait de brillants intellectuels trotskistes [2], souvent liés à la revue Commentary. Lorsque Reagan fut élu, il leur confia la tâche de poursuivre l'ingérence US, mais par d'autres moyens. C'est ainsi qu'ils créent en 1982 la National Endowment for Democracy (NED) [3] et, en 1984, l'United States Institute for Peace (USIP). Les deux structures sont organiquement liées : des administrateurs de la NED siègent au conseil d'administration de l'USIP et vice-versa.Juridiquement, la NED est une association à but non lucratif, de droit US, financée par une subvention annuelle votée par le Congrès à l'intérieur du budget du département d'État. Pour mener ses actions, elle les fait co-financer par l'US Agency for International Development (USAID), elle-même rattachée au département d'État.
En pratique, cette structure juridique n'est qu'un paravent utilisé conjointement par la CIA états-unienne, le MI6 britannique et l'ASIS australien (et occasionnellement par les services canadiens et néo-zélandais).
La NED se présente comme un organe de « promotion de la démocratie ». Elle intervient soit directement ; soit par ses quatre tentacules : l'une destinée à corrompre les syndicats, une seconde chargée de corrompre les patronats, une troisième pour les partis de gauche et une quatrième pour ceux de droite ; soit encore par l'intermédiaire de fondations amies, telles que la Westminster Foundation for Democracy (Royaume-Uni), l'International Center for Human Rights and Democratic Development (Canada), la Fondation Jean-Jaurès et la Fondation Robert-Schuman (France), l'International Liberal Center (Suède), l'Alfred Mozer Foundation (Pays-Bas), la Friedrich Ebert Stiftung, la Friedrich Naunmann Stiftung, la Hans Seidal Stiftung et la Heinrich Boell Stiftung (Allemagne). La NED revendique avoir corrompu ainsi plus de 6 000 organisations dans le monde en une trentaine d'années. Tout ça, bien entendu, étant camouflé sous l'apparence de programmes de formation ou d'assistance.

L'USIP, quant à lui, est une institution nationale états-unienne. Il est subventionné annuellement par le Congrès dans le budget du département de la Défense. À la différence de la NED, qui sert de couverture aux services des trois États alliés, l'USIP est exclusivement états-unien. Sous couvert de recherche en sciences politique, il peut salarier des personnalités politiques étrangères.

Dès qu'il a disposé de ressources, l'USIP a financé une nouvelle et discrète structure, l'Albert Einstein Institution [4]. Cette petite association de promotion de la non-violence était initialement chargée d'imaginer une forme de défense civile pour les populations d'Europe de l'Ouest en cas d'invasion par le Pacte de Varsovie. Elle a rapidement pris son autonomie et modélisé les conditions dans lesquelles un pouvoir étatique, de quelque nature qu'il soit, peut perdre son autorité et s'effondrer.

Premières tentatives

La première tentative de « révolution colorée » a échoué en 1989. Il s'agissait de renverser Deng Xiaoping en s'appuyant sur un de ses proches collaborateurs, le secrétaire général du Parti communiste chinois Zhao Ziyang, de manière à ouvrir le marché chinois aux investisseurs états-uniens et à faire entrer la Chine dans l'orbite US. Les jeunes partisans de Zhao envahirent la place Tienanmen [5]. Ils furent présentés par les médias occidentaux comme des étudiants a-politiques se battant pour la liberté face à l'aile traditionnelle du Parti, alors qu'il s'agissait d'une dissidence à l'intérieur du courant de Deng entre nationalistes et pro-US. Après avoir longtemps résisté aux provocations, Deng décida de conclure par la force. La répression fit entre 300 et 1000 morts selon les sources.
20 ans plus tard, la version occidentale de ce coup d'État raté n'a pas variée. Les médias occidentaux qui ont couvert récemment cet anniversaire en le présentant comme une « révolte populaire » se sont étonnés de ce que les Pékinois n'ont pas gardé souvenir de l'événement. C'est qu'une lutte de pouvoir au sein du Parti n'avait

rien de « populaire ». Ils ne se sentaient pas concernés.

La première « révolution colorée » réussit en 1990. Alors que l'Union soviétique était en cours de dissolution, le secrétaire d'État James Baker se rendit en Bulgarie pour participer à la campagne électorale du parti pro-US, abondamment financé par la NED [6]. Cependant, malgré les pressions du Royaume-Uni, les Bulgares, effrayés par les conséquences sociales du passage de l'URSS à l'économie de marché, commirent l'impardonnable faute d'élire au Parlement une majorité de post-communistes. Alors que les observateurs de la Communauté européenne certifièrent la bonne tenue du scrutin, l'opposition pro-US hurla à la fraude électorale et descendit dans la rue. Elle installa un campement au centre de Sofia et plongea le pays dans le chaos six mois durant, jusqu'à ce que le Parlement élise le pro-US Zhelyu Zhelev comme président.

La « démocratie » : vendre son pays à des intérêts étrangers à l'insu de sa population

Depuis lors, Washington n'a cessé d'organiser des changements de régime, un peu partout dans le monde, par l'agitation de rue plutôt que par des juntes militaires. Il importe ici de cerner les enjeux.
Au-delà du discours lénifiant sur la « promotion de la démocratie », l'action de Washington vise à l'imposition de régimes qui lui ouvrent sans conditions les marchés intérieurs et s'alignent sur sa politique étrangère. Or, si ces objectifs sont connus des dirigeants des « révolutions colorées », ils ne sont jamais discutés et acceptés par les manifestants qu'ils mobilisent. Et, dans le cas où ces coup d'État réussissent, les citoyens ne tardent pas à se révolter contre les nouvelles politiques qu'on leur impose, même s'il est trop tard pour revenir en arrière.
Par ailleurs, comment peut-on considérer comme « démocratiques » des oppositions qui, pour prendre le pouvoir, vendent leur pays à des intérêts étrangers à l'insu de leur population ?

En 2005, l'opposition kirghize conteste le résultat des élections législatives et amène à Bichkek des manifestants du Sud du pays. Ils renversent le président Askar Akaïev. C'est la « révolution des tulipes ». L'Assemblée nationale élit comme président le pro-US Kourmanbek Bakiev. Ne parvenant pas à maîtriser ses supporters qui pillent la capitale, ils déclare avoir chassé le dictateur et feint de vouloir créer un gouvernement d'union nationale. Il fait sortir de prison le général Felix Kulov, ancien maire de Bichkek, et le nomme ministre de l'Intérieur, puis Premier ministre. Lorsque la situation est stabilisée, Bakaiev se débarrasse de Kulov et vend, sans appel d'offre et avec des dessous de table conséquents, les quelques ressources du pays à des sociétés US et installe une base militaire US à Manas. Le niveau de vie de la population n'a jamais été aussi bas. Felix Kulov propose de relever le pays en le fédérant, comme par le passé, à la Russie. Il ne tarde pas à retourner en prison.

Un mal pour un bien ?

On objecte parfois, dans le cas d'États soumis à des régimes répressifs, que si ces « révolutions colorées » n'apportent qu'une démocratie de façade, elles procurent néanmoins un mieux-être aux populations. Or, l'expérience montre que rien n'est moins sûr. Les nouveaux régimes peuvent s'avérer plus répressifs que les anciens.

En 2003, Washington, Londres et Paris [7] organisent la « révolution des roses » en Géorgie [8]. Selon un schéma classique, l'opposition dénonce des fraudes électorales lors des élections législatives et descend dans la rue. Les manifestants

contraignent le président Edouard Chevardnadze à fuir et prennent le pouvoir. Son successeur Mikhail Saakachvili ouvre le pays aux intérêts économiques US et rompt avec le voisin russe. L'aide économique promise par Washington pour se substituer à l'aide russe ne vient pas. L'économie, déjà compromise, s'effondre. Pour continuer à satisfaire ses commanditaires, Saakachvili doit imposer une dictature [9]. Il ferme des médias et remplit les prisons, ce qui n'empêche absolument pas la presse occidentale de continuer à le présenter comme « démocrate ». Condamné à la fuite en avant, Saakachvili décide de se refaire une popularité en se lançant dans une aventure militaire. Avec l'aide de l'administration Bush et d'Israël auquel il a loué des bases aériennes, il bombarde la population d'Ossétie du Sud, faisant 1600 morts, dont la plupart ont la double nationalité russe. Moscou riposte. Les conseillers états-uniens et israéliens s'enfuient [10]. La Géorgie est dévastée.

Assez !

Le mécanisme principal des « révolutions colorées » consiste à focaliser le mécontentement populaire sur la cible que l'on veut abattre. Il s'agit d'un phénomène de psychologie des masses qui balaye tout sur son passage et auquel aucun obstacle raisonnable ne peut être opposé. Le bouc-émissaire est accusé de tous les maux qui accablent le pays depuis au moins une génération. Plus il résiste, plus la colère de la foule croît. Lorsqu'il cède ou qu'il esquive, la population retrouve ses esprits, les clivages raisonnables entre ses partisans et ses opposants réapparaissent.

En 2005, dans les heures qui suivent l'assassinat de l'ex-Premier ministre Rafik Hariri, la rumeur se répand au Liban qu'il a été tué par « les Syriens ». L'armée syrienne, qui —en vertu de l'Accord de Taëf— maintient l'ordre depuis la fin de la guerre civile, est conspuée. Le président syrien, Bachar el-Assad, est personnellement mis en cause par les autorités états-uniennes, ce qui tient lieu de preuve pour l'opinion publique. À ceux qui font remarquer que —malgré des moments orageux— Rafik Hariri a toujours été utile à la Syrie et que sa mort prive Damas d'un collaborateur essentiel, on rétorque que le « régime syrien » est si mauvais en soi qu'il ne peut s'empêcher de tuer même ses amis. Les Libanais appellent de leurs vœux un débarquement des GI's pour chasser les Syriens. Mais, à la surprise générale, Bachar el-Assad, considérant que son armée n'est plus la bienvenue au Liban alors que son déploiement lui coûte cher, retire ses hommes. Des élections législatives sont organisées qui voient le triomphe de la coalition « anti-syrienne ». C'est la « révolution du cèdre ». Lorsque la situation se stabilise, chacun se rend compte et que, si des généraux syriens ont par le passé pillé le pays, le départ de l'armée syrienne ne change rien économiquement. Surtout, le pays est en danger, il n'a plus les moyens de se défendre face à l'expansionnisme du voisin israélien. Le principal leader « anti-syrien », le général Michel Aoun, se ravise et passe dans l'opposition. Furieux, Washington multiplie les projets pour l'assassiner. Michel Aoun s'allie au Hezbollah autour d'une plate-forme patriotique. Il était temps : Israël attaque.

Dans tous les cas, Washington prépare à l'avance le gouvernement « démocratique », ce qui confirme bien qu'il s'agit d'un coup d'État déguisé. La composition de la nouvelle équipe est gardée secrète le plus longtemps possible. C'est pourquoi la désignation du bouc-émissaire se fait sans jamais évoquer d'alternative politique.

En Serbie, les jeunes « révolutionnaires » pro-US ont choisi un logo appartenant à l'imaginaire communiste (le poing levé) pour masquer leur subordination aux États-Unis. Ils ont pris comme slogan « Il est fini ! », fédérant ainsi les mécontents contre la

personnalité de Slobodan Milosevic qu'ils ont rendu responsable des bombardements du pays pourtant effectués par l'OTAN. Ce modèle a été dupliqué en nombre, par exemple le groupe Pora ! en Ukraine, ou Zubr en Biélorussie.

Une non-violence de façade

Les communicants du département d'État veillent à l'image non-violente des « révolutions colorées ». Toutes mettent en avant les théories de Gene Sharp, fondateur de l'Albert Einstein Institution. Or, la non-violence est une méthode de combat destinée à convaincre le pouvoir de changer de politique. Pour qu'une minorité s'empare du pouvoir et l'exerce, il lui faut toujours, à un moment ou à une autre, utiliser la violence. Et toutes les « révolutions colorées » l'ont fait.

En 2000, alors que le mandat du président Slobodan Milosevic courait encore pour un an, il convoqua des élections anticipées. Lui-même et son principal opposant, Vojislav Koštunica, se retrouvèrent en ballotage. Sans attendre le second tour de scrutin, l'opposition cria à la fraude et descendit dans la rue. Des milliers de manifestants affluèrent vers la capitale, dont les mineurs de Kolubara. Leurs journées de travail étaient indirectement payées par la NED, sans qu'ils aient conscience d'être rémunérés par les États-Unis. La pression de la manifestation étant insuffisante, les mineurs attaquèrent des bâtiments publics avec des bulldozers qu'ils avaient acheminé avec eux, d'où le nom de « révolution des bulldozers ».

Dans le cas où la tension s'éternise et que des contre-manifestations s'organisent, la seule solution pour Washington est de plonger le pays dans le chaos. Des agents provocateurs sont alors postés dans les deux camps qui tirent sur la foule. Chaque partie peut constater que ceux d'en face ont tiré alors qu'ils s'avançaient pacifiquement. L'affrontement se généralise.

En 2002, la bourgeoisie de Caracas descend dans la rue pour conspuer la politique sociale du président Hugo Chavez [11]. Par d'habiles montages, les télévisions privées donnent l'impression d'une marée humaine. Ils sont 50 000 selon les observateurs, 1 million d'après la presse et le département d'État. Survient alors l'incident du pont Llaguno. Les télévisions montrent clairement des pro-chavistes armes à la main tirant sur la foule. Dans une conférence de presse, le général de la Garde nationale et vice-ministre de la sécurité intérieure confirme que les « milices chavistes » ont tiré sur le peuple faisant 19 morts. Il démissionne et appelle au renversement de la dictature. Le président ne tarde pas à être arrêté par des militaires insurgés. Mais le Peuple par millions descend dans la capitale et rétablit l'ordre constitutionnel.
Une enquête journalistique ultérieure reconstituera en détail la tuerie du pont Llaguno. Elle mettra en évidence un montage fallacieux des images, dont l'ordre chronologique a été falsifié comme l'attestent les cadrans des montres des protagonistes. En réalité, ce sont les chavistes qui étaient agressés et qui, après s'être repliés, tentaient de se dégager en utilisant des armes à feu. Les agents provocateurs étaient des policiers locaux formés par une agence US [12].

En 2006, la NED réorganise l'opposition au président kenyan Mwai Kibaki. Elle finance la création du Parti orange de Raila Odinga.

Celui-ci reçoit le soutien du sénateur Barack Obama, accompagné de spécialistes de la déstabilisation (Mark Lippert, actuel chef de cabinet du conseiller de sécurité nationale, et le général Jonathan S. Gration, actuel envoyé spécial du président US pour le Soudan). Participant à un meeting d'Odinga, le sénateur de l'Illinois s'invente un vague lien de parenté avec le candidat pro-US. Cependant Odinga perd les élections législatives de 2007. Soutenu par le sénateur John McCain, en sa qualité de président de l'IRI (le pseudopode républicain de la NED), il conteste la sincérité du scrutin et appelle ses partisans à descendre dans la rue.
C'est alors que des messages SMS anonymes sont diffusés en masse aux électeurs de l'ethnie Luo. « Chers Kenyans, les Kikuyu ont volé l'avenir de nos enfants…nous devons les traiter de la seule manière qu'ils comprennent… la violence ». Le pays, pourtant un des plus stables d'Afrique, s'embrase soudainement. Après des journées d'émeutes, le président Kibaki est contraint d'accepter la médiation de Madeleine Albright, en sa qualité de présidente du NDI (le pseudopode démocrate de la NED). Un poste de Premier ministre est créé qui revient à Odinga. Les SMS de la haine n'ayant pas été envoyés depuis des installations kenyanes, on se demande quelle puissance étrangère a pu les expédier.

La mobilisation de l'opinion publique internationale

Au cours des dernières années, Washington a eu l'occasion de lancer des « révolutions colorées » avec la conviction qu'elles échoueraient à prendre le pouvoir mais qu'elle permettrait de manipuler l'opinion publique et les institutions internationales.

En 2007, de nombreux Birmans s'insurgent contre l'augmentation des prix du fuel domestique. Les manifestations dégénèrent. Les moines bouddhistes prennent la tête de la contestation. C'est la « révolution safran » [13]. En réalité, Washington n'a que faire du régime de Rangoon ; ce qui l'intéresse, c'est d'instrumenter le Peuple birman pour faire pression sur la Chine qui a des intérêts stratégiques en Birmanie (pipelines et base militaire de renseignement électronique). Dès lors, l'important est de mettre en scène la réalité. Des images prises par des téléphones portables apparaissent sur YouTube. Elles sont anonymes, invérifiables et hors contexte. Précisément, leur apparente spontanéité leur donne autorité. La Maison-Blanche peut imposer son interprétation des vidéos.

Plus récemment, en 2008, des manifestations estudiantines paralysent la Grèce à la suite du meurtre d'un jeune homme de 15 ans par un policier. Rapidement des casseurs font leur apparition. Ils ont été recrutés au Kosovo voisin et acheminés par autobus. Les centre-villes sont saccagés. Washington cherche à faire fuir les capitaux vers d'autres cieux et à se réserver le monopole des investissements dans les terminaux gaziers en construction. Une campagne de presse va donc faire passer le poussif gouvernement Karamanlis pour celui des colonels. Facebook et Twittter sont utilisés pour mobiliser la diaspora grecque. Les manifestations s'étendent à Istanbul, Nicosie, Dublin, Londres, Amsterdam, La Haye, Copenhague, Francfort, Paris, Rome, Madrid, Barcelone, etc.

La révolution verte

L'opération conduite en 2009 en Iran s'inscrit dans cette longue liste de pseudos révolutions. En premier lieu, le Congrès vote en 2007 une enveloppe de 400 millions de dollars pour « changer le régime » en Iran. Celle-ci s'ajoute aux budgets ad hoc de la NED, de l'USAID, de la CIA et tutti quanti. On ignore comment cet argent est utilisé, mais trois groupes principaux en sont destinataires : la famille Rafsandjani, la famille Pahlevi, et les Moudjahidines du

peuple.

L'administration Bush prend la décision de commanditer une « révolution colorée » en Iran après avoir confirmé la décision de l'état-major de ne pas attaquer militairement ce pays. Ce choix est validé par l'administration Obama. Par défaut, on rouvre donc le dossier de « révolution colorée », préparé en 2002 avec Israël au sein de l'American Enterprise Institute. À l'époque j'avais publié un article sur ce dispositif [14]. Il suffit de s'y reporter pour identifier les protagonistes actuels : il a été peu modifié. Une partie libanaise a été ajoutée prévoyant un soulèvement à Beyrouth en cas de victoire de la coalition patriotique (Hezbollah, Aoun) aux élections législatives, mais elle a été annulée.

Le scénario prévoyait un soutien massif au candidat choisi par l'ayatollah Rafsandjani, la contestation des résultats de l'élection présidentielle, des attentats tous azimuts, le renversement du président Ahmadinejad et du guide suprême l'ayatollah Khamenei, l'installation d'un gouvernement de transition dirigé par Mousavi, puis la restauration de la monarchie et l'installation d'un gouvernement dirigé par Sohrab Shobani.

Comme imaginé en 2002, l'opération a été supervisée par Morris Amitay et Michael Ledeen. Elle a mobilisé en Iran les réseaux de l'Irangate.
Ici un petit rappel historique est nécessaire. L'Irangate est une vente d'armes illicite : la Maison-Blanche souhaitait approvisionner en armes les Contras nicaraguayens (pour lutter contre les sandinistes) d'une part et l'Iran d'autre part (pour faire durer jusqu'à épuisement la guerre Iran-Irak), mais en était interdit par le Congrès. Les Israéliens proposèrent alors de sous-traiter les deux opérations à la fois. Ledeen, qui est double national États-unien/Israélien sert d'agent de liaison à Washington, tandis que Mahmoud Rafsandjani (le frère de l'ayatollah) est son correspondant à Téhéran. Le tout sur fond de corruption généralisée. Lorsque le scandale éclate aux États-Unis, une commission d'enquête indépendante est dirigée par le sénateur Tower et le général Brent Scowcroft (le mentor de Robert Gates).
Michael Ledeen est un vieux briscard des opérations secrètes. On le trouve à Rome lors de l'assassinat d'Aldo Moro, on le retrouve dans l'invention de la piste bulgare lors de l'assassinat de Jean-Paul II, ou plus récemment dans l'invention de l'approvisionnement de Saddam Hussein en uranium nigérian. Il travaille aujourd'hui à l'American Enterprise Institute [15] (aux côtés de Richard Perle et Paul Wolfowitz) et à la Foundation for the Defense of Democracies [16].
Morris Amitay est ancien directeur de l'American Israel Public Affairs Committee (AIPAC). Il est aujourd'hui vice-président du Jewish Institute for National Security Affairs (JINSA) et directeur d'un cabinet conseil pour de grandes firmes d'armement.

Le 27 avril dernier, Morris et Ledeen organisaient un séminaire sur l'Iran à l'American Enterprise Institute à propos des élections iraniennes, autour du sénateur Joseph Lieberman. Le 15 mai dernier, nouveau séminaire. La partie publique consistait en une table ronde animée par l'ambassadeur John Bolton à propos du « grand marchandage » : Moscou accepterait-il de laisser tomber Téhéran en échange du renoncement de Washington au bouclier anti-missile en Europe centrale ? L'expert français Bernard Hourcade participait à ces échanges. Simultanément, l'Institut lançait un site internet destiné à la presse dans la crise à venir : IranTracker.org. Le site inclut une rubrique sur les élections libanaises.

En Iran, il appartenait à l'ayatollah Rafsandjani de renverser son

vieux rival, l'ayatollah Khamenei. Issu d'une famille d'agriculteurs, Hachemi Rafsandjani a fait fortune dans la spéculation immobilière sous le Chah. Il est devenu le principal grossiste en pistaches du pays et a arrondi sa fortune durant l'Irangate. Ses avoirs sont évalués à plusieurs milliards de dollars. Devenu l'homme le plus riche d'Iran, il a été successivement président du parlement, président de la République et aujourd'hui président du Conseil de discernement (instance d'arbitrage entre le parlement et le Conseil des gardiens de la constitution). Il représente les intérêts du bazar, c'est-à-dire des commerçants de Téhéran.
Durant la campagne électorale, Rafsandjani avait fait promettre à son ex-adversaire devenu son poulain, Mirhossein Mousavi, de privatiser le secteur pétrolier.

Sans connexion aucune avec Rafsandjani, Washington a fait appel aux Moudjahidines du peuple [17]. Cette organisation protégée par le Pentagone est considérée comme terroriste par le département d'État et l'a été par l'Union européenne. Elle a effectivement mené de terribles opérations dans les années 80, dont un méga-attentat qui coûta la vie à l'ayatollah Behechti ainsi qu'à quatre ministre, six ministres adjoints et le quart du groupe parlementaire du Parti de la république islamique. L'organisation est commandée par Massoud Rajavi, qui épouse en première noces la fille du président Bani Sadr, puis la cruelle Myriam en seconde noces. Son siège est installé en région parisienne et ses bases militaires en Irak, d'abord sous la protection de Saddam Husein, puis aujourd'hui sous celle du département de la Défense. Ce sont les Moudjahidines qui ont assuré la logistique des attentats à la bombe durant la campagne électorale [18]. C'est à eux qu'il revenait de provoquer des accrochages entre militants pro et anti-Ahmadinejad, ce qu'ils ont probablement fait.

Dans le cas où le chaos se serait installé, le Guide suprême aurait pu être renversé. Un gouvernement de transition, dirigé par Mirhussein Mousavi aurait privatisé le secteur pétrolier et rétabli la monarchie. Le fils de l'ancien Shah, Reza Cyrus Pahlavi, serait remonté sur le trône et aurait désigné Sohrab Sobhani comme Premier ministre.
Dans cette perspective, Reza Pahlavi a publié en février un livre d'entretiens avec le journaliste français Michel Taubmann. Celui-ci est directeur du bureau d'information parisien d'Arte et préside le Cercle de l'Observatoire, le club des néo-conservateurs français.
On se souvient que Washington avait prévu identiquement le rétablissement de la monarchie en Afghanistan. Mohammed Zaher Shah devait reprendre son trône à Kaboul et Hamid Karzai devait être son Premier ministre. Malheureusement, à 88 ans, le prétendant était devenu sénile. Karzai devint donc président de la République. Comme Karzai, Sobhani est double national états-unien. Comme lui, il travaille dans le secteur pétrolier de la Caspienne.

Côté propagande, le dispositif initial était confié au cabinet Benador Associates. Mais il a évolué sous l'influence de l'assistante du secrétaire d'État pour l'Éducation et la Culture, Goli Ameri. Cette iranienne-états-unienne est une ancienne collaboratrice de John Bolton. Spécialiste des nouveaux médias, elle a mis en place des programmes d'équipement et de formation à l'internet pour les amis de Rafsandjani. Elle a aussi développé des radios et télévisions en langue farsi pour la propagande du département d'État et en coordination avec la BBC britannique.

La déstabilisation de l'Iran a échoué parce que le principal ressort des « révolutions colorées » n'a pas été correctement activé. MirHussein Mousavi n'est pas parvenu à cristalliser les

mécontentements sur la personne de Mahmoud Ahmadinejad. Le Peuple iranien ne s'est pas trompé, il n'a pas rendu le président sortant responsables des conséquences des sanctions économiques états-uniennes sur le pays. Dès lors, la contestation s'est limitée à la bourgeoisie des quartiers nord de Téhéran. Le pouvoir s'est abstenu d'opposer des manifestations les unes contre les autres et a laissé les comploteurs se découvrir.
Cependant, il faut admettre que l'intoxication des médias occidentaux a fonctionné. L'opinion publique étrangère a réellement cru que deux millions d'Iraniens étaient descendus dans la rue, lorsque le chiffre réel est au moins dix fois inférieur. Le maintien en résidence des correspondants de presse a facilité ces exagérations en les dispensant de fournir les preuves de leurs imputations.

Ayant renoncé à la guerre et échoué à renverser le régime, quelle carte reste-t-il dans les mains de Barack Obama ?

Thierry Meyssan
Analyste politique, fondateur du Réseau Voltaire. Dernier ouvrage paru : L'Effroyable imposture 2 (le remodelage du Proche-Orient et la guerre israélienne contre le Liban).

24 juin 2009

www.voltairenet.org/article160721.html


1-4 Thierry Meyssan : De Mossadegh à Ahmadinejad : La CIA et le laboratoire iranien.
La nouvelle d'une possible fraude électorale s'est répandue à Téhéran comme une traînée de poudre et a poussé dans la rue les partisans de l'ayatollah Rafsanjani contre ceux de l'ayatollah Khamenei. Ce chaos est provoqué en sous-main par la CIA qui sème la confusion en inondant les Iraniens de messages SMS contradictoires. Thierry Meyssan relate cette expérience de guerre psychologique.
En mars 2000, la secrétaire d'État Madeleine Albright a admis que l'administration Eisenhower avait organisé un changement de régime, en 1953, en Iran et que cet événement historique explique l'hostilité actuelle des Iraniens face aux États-Unis. La semaine dernière, lors de son discours du Caire adressé aux musulmans, le président Obama a officiellement reconnu qu'« en pleine Guerre froide, les États-Unis ont joué un rôle dans le renversement d'un gouvernement iranien démocratiquement élu » [1].

À l'époque, l'Iran est contrôlée par une monarchie d'opérette dirigée par le chah Mohammad Reza Pahlavi. Il avait été placé sur le trône par les Britanniques, qui avaient forcé son père, l'officier cosaque pro-nazi Reza Pahlavi, à démissionner. Cependant, le chah doit composer avec un Premier ministre nationaliste Mohammad Mossadegh. Celui-ci, avec l'aide de l'ayatollah Abou al-Qassem Kachani, nationalise les ressources pétrolières [2]. Furieux, les Britanniques convainquent les États-uniens qu'il faut stopper la dérive iranienne avant que le pays ne sombre dans le communisme. La CIA met alors en place l'Opération Ajax visant à renverser Mossadegh avec l'aide du chah, et à le remplacer par le général nazi Fazlollah Zahedi, jusque là détenu par les Britanniques. Il installera le régime de terreur le plus cruel de l'époque, tandis que le chah servira de couverture à ses exactions en posant pour les magazines people occidentaux.

L'opération Ajax fut dirigée par l'archéologue Donald Wilber, l'historien Kermit Roosevelt (le petit-fils du président Theodore Roosevelt) et le général Norman Schwartzkopf Sr. (dont le fils homonyme a commandé l'opération Tempête du désert). Elle reste un modèle de subversion. La CIA imagine un scénario qui donne l'impression d'un soulèvement populaire alors qu'il s'agit d'une opération secrète. Le clou du spectacle étant une manifestation à Téhéran avec 8 000 figurants payés par l'Agence pour fournir des photos convaincantes à la presse occidentale [3].

L'Histoire se répéterait-elle ? Washington a renoncé à attaquer militairement l'Iran et a dissuadé Israël de prendre une telle initiative. Pour parvenir à « changer le régime », l'administration Obama préfère jouer la carte —moins dangereuse, mais plus aléatoire— de l'action secrète. À l'issue de l'élection présidentielle iranienne, de vastes manifestations opposent dans les rues de Téhéran les partisans du président Mahmoud Ahmadinejad et du guide Ali Khamenei d'un côté, aux partisans du candidat malheureux Mir-Hossein Mousavi et de l'ex-président Akbar Hashemi Rafsanjani de l'autre. Elle traduisent un profond clivage dans la société iranienne entre un prolétariat nationaliste et une bourgeoisie qui déplore d'être tenue à l'écart de la globalisation économique [4]. Agissant en sous-main, Washington tente de peser sur les événements pour renverser le président réélu.

Une nouvelle fois, l'Iran est un champ d'expérimentation de méthodes innovantes de subversion. La CIA s'appuie en 2009 sur une arme nouvelle : la maîtrise des téléphones portables.

Depuis la généralisation des téléphones portables, les services secrets anglo-saxons ont multiplié leurs capacités d'interception. Alors que l'écoute des téléphones filaires nécessite la pose de bretelles de dérivation, donc des agents sur place, l'écoute des portables peut se faire à distance grâce au réseau Échelon. Toutefois, ce système ne permet pas d'interception des communications téléphoniques via Skype, d'où le succès des téléphones Skype dans les zones de conflit [5]. La National Security Agency (NSA) vient donc de démarcher les fournisseurs d'accès internet du monde entier pour obtenir leur concours. Ceux qui ont accepté ont été grassement rétribués [6].

Dans les pays qu'ils occupent —Irak, Afghanistan et Pakistan—, les Anglo-Saxons interceptent la totalité des conversations téléphoniques qu'elles soient émises par des portables ou qu'elles soient filaires. Le but n'est pas de disposer de retranscription de telle ou telle conversation, mais d'identifier les « réseaux sociaux ». En d'autres termes, les téléphones sont des mouchards qui permettent de savoir avec qui une personne donnée est en relation. Partant de là, on peut espérer identifier les réseaux de résistance. Dans un second temps, les téléphones permettent de localiser les cibles identifiées, et de les « neutraliser ».

C'est pourquoi, en février 2008, les insurgés afghans ont ordonné aux divers opérateurs de stopper leur activité chaque jour de 17h à 03h, de manière à empêcher les Anglo-Saxons de suivre leurs déplacements. Les antennes-relais de ceux qui ont contrevenu à cet ordre ont été détruites [7].

À l'inverse, —hormis un central téléphonique touché par erreur—, les forces israéliennes se sont bien gardées de bombarder les relais téléphoniques à Gaza, lors de l'opération Plomb durci, en décembre 2008-janvier 2009. Il s'agit là d'un changement complet de stratégie chez les Occidentaux. Depuis la guerre du Golfe prévalait la « théorie des cinq cercles » du colonel John A. Warden : le bombardement des infrastructures de téléphonie était considéré comme un objectif stratégique à la fois pour plonger la population dans la confusion et pour couper les communications entre les centres de commandement et les combattants. Désormais, c'est le contraire, il faut protéger les infrastructures de télécommunications. Durant les bombardements de Gaza, l'opérateur Jawwal [8] a offert du crédit à ses abonnés, officiellement pour leur venir en aide, de facto dans l'intérêt des Israéliens.

Franchissant un pas, les services secrets anglo-saxons et israéliens ont développé des méthodes de guerre psychologique basées sur l'usage extensif des portables. En juillet 2008, après l'échange de prisonniers et dépouilles entre Israël et le Hezbollah, des robots ont lancé des dizaines de milliers d'appel vers des portables libanais. Une voix en arabe mettait en garde contre toute participation à la Résistance et dénigrait le Hezbollah. Le ministre libanais des télécom, Jibran Bassil [9], avait déposé une plainte à l'ONU contre cette flagrante violation de la souveraineté du pays [10].

Sur le même modèle des dizaines de milliers de Libanais et de Syriens ont reçu un appel automatique en octobre 2008 leur proposant 10 millions de dollars contre toute information qui permettrait de localiser et de délivrer des soldats israéliens prisonniers. Les personnes intéressées pour collaborer étaient invitées à joindre un numéro au Royaume-Uni [11].

Cette méthode vient d'être employée en Iran pour intoxiquer la population en répandant des nouvelles choquantes, et pour canaliser le mécontentement qu'elles suscitent.

En premier lieu, il s'est agit de répandre par SMS durant la nuit du dépouillement la nouvelle selon laquelle le Conseil des gardiens de la Constitution (équivalent de la Cour constitutionnelle) avaient informé Mir-Hossein Mousavi de sa victoire. Dès lors, l'annonce, plusieurs heures plus tard des résultats officiels —la réélection de Mahmoud Ahmadinejad avec 64 % des suffrages exprimés— paraissait un gigantesque trucage. Pourtant, trois jours plus tôt, M. Mousavi et ses amis considéraient la victoire massive de M. Ahmadinejad comme certaine et s'efforçaient de l'expliquer par des déséquilibres dans la campagne électorale. Ainsi l'ex-président Akbar Hashemi Rafsanjani détaillait ses griefs dans une lettre ouverte. Les instituts de sondage US en Iran pronostiquaient une avance de M. Ahmadinejad de 20 points sur M. Mousavi [12]. À aucun moment, la victoire de M. Mousavi n'a paru possible, même s'il est probable que des trucages ont accentué la marge entre les deux candidats.

Dans un second temps, des citoyens ont été sélectionnés ou se sont fait connaître sur internet pour converser sur Facebook ou s'abonner à des fils de dépêche Twitter. Ils ont alors reçu, toujours par SMS, des informations —vraies ou fausses— sur l'évolution de la crise politique et les manifestations en cours. Ce sont ces dépêches anonymes qui ont répandu les nouvelles de fusillades et de morts nombreux ; nouvelles à ce jour non confirmées. Par un malencontreux hasard de calendrier, la société Twitter devait suspendre son service durant une nuit, le temps nécessaire à la maintenance de ses installations. Mais le département d'État des États-Unis est intervenu pour lui demander de surseoir à cette opération [13]. Selon le New York Times, ces opérations contribuent à semer la défiance dans la population [14].

Simultanément, dans un effort nouveau la CIA mobilise les militants anti-iraniens aux USA et au Royaume-Uni pour ajouter au désordre. Un Guide pratique de la révolution en Iran leur a été distribué, il comprend plusieurs conseils pratiques, dont :
- régler les comptes Twitter sur le fuseau horaire de Téhéran ;
- centraliser les messages sur les comptes Twitter @stopAhmadi, #iranelection et #gr88 ;
- Ne pas attaquer les sites internet officiels de l'État iranien. « Laissez faire l'armée » US pour cela (sic).
Mis en application, ces conseils empêchent toute authentification des messages Twitter. On ne peut plus savoir s'ils sont envoyés par des témoins des manifestations à Téhéran ou par des agents de la CIA à Langley, et l'on ne peut plus distinguer le vrai du faux. Le but est de creer toujours plus de confusion et de pousser les Iraniens à se battre entre eux.

Les états-majors, partout dans le monde, suivent avec attention les événements à Téhéran. Chacun tente d'évaluer l'efficacité de cette nouvelle méthode de subversion dans le laboratoire iranien. À l'évidence, le processus de déstabilisation a fonctionné. Mais il n'est pas sûr que la CIA puisse canaliser les manifestants pour qu'ils fassent eux-mêmes ce que le Pentagone a renoncé à faire et qu'ils n'ont aucune envie de faire : changer le régime, clore la révolution islamique.

1] « Discours à l'université du Caire », par Barack Obama, Réseau Voltaire, 4 juin 2009.

[2] « BP-Amoco, coalition pétrolière anglo-saxonne », par Arthur Lepic, Réseau Voltaire, 10 juin 2004.

[3] Sur le coup de 1953, l'ouvrage de référence est All the Shah's Men : An American Coup and the Roots of Middle East Terror, par Stephen Kinzer, John Wiley & Sons éd (2003), 272 pp. Pour les lecteurs francophones, signalons le dernier chapitre du récent livre de Gilles Munier, Les espions de l'or noir, Koutoubia éd (2009), 318 pp.

[4] « La société iranienne paralysée », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 5 février 2004.

[5] « Taliban using Skype phones to dodge MI6 », par Glen Owen, Mail Online, 13 septembre 2008.

[6] « NSA offering 'billions' for Skype eavesdrop solution », par Lewis Page, The Register, 12 février 2009.

[7] « Taliban Threatens Cell Towers », par Noah Shachtman, Wired, 25 février 2008.

[8] Jawwal est la marque de PalTel, la société du milliardaire palestinien Munib Al-Masri.

[9] Jibran Bassil est un des principaux leaders du Courant patriotique libre, le parti nationaliste de Michel Aoun.

[10] « Freed Lebanese say they will keep fighting Israel », Associated Press, 17 juillet 2008.

[11] L'auteur de cet article a été témoin de ces appels. On pourra aussi consulter « Strange Israeli phone calls alarm Syrians. Israeli intelligence services accused of making phone calls to Syrians in bid to recruit agents », Syria News Briefing, 4 décembre 2008.

[12] Cité dans « Ahmadinejad won. Get over it », par Flynt Leverett et Hillary Mann Leverett, Politico, 15 juin 2009.

[13] « U.S. State Department speaks to Twitter over Iran », Reuters, 16 juin 2009.

[14] « Social Networks Spread Defiance Online », par Brad Stone et Noam Cohen, The New York Times, 15 juin 2009.

Thierry Meyssan

Analyste politique, fondateur du Réseau Voltaire.

Dernier ouvrage paru : L'Effroyable imposture 2 (le remodelage du Proche-Orient et la guerre israélienne contre le Liban)

http://www.voltairenet.org/article160639.html 


1-5 Isabelle Lasserre : Abu Dhabi, base avancée de la France en face de l'Iran.
Ndlr : La publication de l'article ne signifie nullement que la rédaction partage le point de vue de l'auteur, mais doit être vu comme information..
Par L'inauguration, mardi par Nicolas Sarkozy, d'une installation militaire dans le Golfe illustre un changement de position stratégique.
Face à l'Iran, sur les rives du détroit d'Ormuz, au bord de l'immense océan Indien, la base navale de la nouvelle implantation militaire française aux Émirats arabes unis est sortie de terre en à peine un an. Sous une chaleur écrasante, 40 degrés à l'ombre, des ouvriers s'attellent aux travaux de finition. Les bâtiments, blanc cassé, sentent encore la peinture. Dans le port, majestueuse malgré ses 7 000 tonnes, la frégate antiaérienne Forbin, dernière-née de la marine nationale, se confond avec le gris des eaux. L'Aconit, une frégate furtive spécialisée dans la lutte contre les pirates, a aussi accosté. Seul le Dupuy de Lôme, un bâtiment de la DRM, la Direction des renseignements militaires, officiellement destiné à «l'expérimentation et à la mesure», a été soustrait à l'œil des journalistes. Il ne sera mis à quai que pour la visite inaugurale de Nicolas Sarkozy, ce matin.

C'est la première fois depuis cinquante ans, depuis les indépendances africaines exactement, que la France ouvre une base militaire permanente hors de son territoire national. C'est aussi la première fois que les Français s'implantent ainsi de manière permanente dans une région d'influence anglo-saxonne. Pour s'imposer dans cette ancienne colonie britannique, les militaires français ont mis le paquet. Une base aérienne destinée à accueillir les Mirage et les Rafale de l'armée de l'air française à al-Dhafra ; une base navale appuyée par 300 mètres de quai, dans le port de Mina Zayed, «pour soutenir les forces déployées dans l'océan Indien et compléter, en lui donnant plus d'autonomie, le dispositif de la marine nationale dans la région», selon les mots du colonel Hervé Cherel, qui commande l'implantation française aux Émirats ; enfin une base terrestre, installée dans le camp émirati de Zayed, en plein désert, spécialisée dans l'entraînement au combat urbain. À terme, environ 500 militaires français stationneront là en permanence. Une présence assez modeste, mais un symbole et des possibilités immenses.

«C'est là que se joue une partie de notre sécurité et de celle du monde»

Annoncée lors du dernier voyage de Nicolas Sarkozy aux Émirats arabes unis, en janvier 2008, inaugurée dix-huit mois plus tard seulement, la création de «la base du président» a été gérée de A à Z par l'Élysée, souvent dans le plus grand secret. Et pour cause : elle illustre le changement de position stratégique de la France. Publié il y a tout juste un an, le livre blanc sur la défense avait annoncé le virage géostratégique de la France, dont les intérêts se déplacent chaque année un peu plus à l'est, le long d'un arc de crise allant de l'Atlantique à l'océan Indien, devenu depuis la fin de la guerre froide le centre de toutes les tensions et la région du monde où les risques terroristes sont les plus grands. Pour Nicolas Sarkozy, la création de la base est «le signe que notre pays sait s'adapter aux nouveaux enjeux et aux nouveaux défis, qu'il est prêt à prendre ses responsabilités et à jouer tout son rôle dans les affaires du monde». Car c'est là, affirme-t-il au magazine Diplomatie, que «se joue une partie de notre sécurité et de celle du monde». Autant d'arguments pour vouloir faire de la France, aux côtés de la Grande-Bretagne et des États-Unis, une nouvelle puissance du Golfe. Baptisée «Camp de la paix», la nouvelle installation française est un point d'escale sur la route de l'Afghanistan. Elle rapproche Paris du Pakistan. Elle n'est pas loin non plus de l'Irak et se situe dans une région par laquelle transitent 40 % du pétrole mondial et où Total investit…

Voilà pour la partie émergée de l'iceberg. L'autre partie, sur laquelle les discours officiels glissent volontiers, a pour nom l'Iran, dont les rives sont à 225 kilomètres seulement d'Abu Dhabi. En prenant position de manière permanente au bord du détroit d'Ormuz, les Français espèrent acquérir une «position dissuasive» vis-à-vis de Téhéran. «Si l'Iran attaque les Émirats, il attaque aussi les Français», résume un diplomate. «Vu l'actualité, pouvoir bénéficier d'une infrastructure capable d'accueillir des sous-marins et d'héberger dans ses eaux un porte-avions nucléaire n'est pas négligeable

À Paris comme à Tel Aviv et à Washington, on n'exclut pas qu'un échec des négociations ouvertes entre la nouvelle Administration américaine et Téhéran se solde un jour par un bombardement de l'Iran. Et dans le domaine militaire, comme en diplomatie, il faut toujours préparer le coup d'après… Décrite comme devant être une vitrine de la haute technologie et de l'excellence militaires françaises, la nouvelle base sera un site idéal de renseignement, pour observer et écouter, sans être vu, les activités iraniennes. Comme en témoigne la présence du Dupuy de Lôme, dont les oreilles sont capables de traverser les flots…

Nouvel accord de défense avec l'Émirat

Cette implantation aux côtés des Américains, dont la 5e flotte trempe à Bahrein et qui sont aussi présents au Koweït, en Arabie saoudite et à Djibouti, découle d'une demande des Émirats, qui ont d'ailleurs financé la base. Le petit État du Golfe redoute la perspective d'avoir un jour pour voisin un Iran chiite nucléaire. Abu Dhabi recherche donc de nouveaux protecteurs. «Mieux vaut deux alliés qu'un seul… Surtout à une époque où les Américains réévaluent leurs choix stratégiques dans le monde. Les Émirats ont été alliés des États-Unis pendant la dernière guerre d'Irak. Aujourd'hui ils sont inquiets : la guerre d'Irak étant presque finie, ils ont peur de ne plus compter pour Washington», explique un proche du dossier.

Nicolas Sarkozy a donc saisi l'opportunité. «On dit souvent que c'est dans les coups durs que l'on reconnaît ses vrais amis. Soyez assurés que la France sera à vos côtés si votre sécurité devait être menacée», promet-il dans un entretien à l'agence de presse locale. La France, il est vrai, était bien placée pour franchir avec les Émirats ce nouveau cap stratégique. Présente dans la région depuis les années 1970, elle n'a fait que développer ses relations avec les Émirats depuis l'invasion du Koweït par l'Irak de Saddam Hussein en août 1990. Après la première guerre du Golfe, en 1991, Paris et Abu Dhabi ont signé un accord secret de défense, qui garantissait une intervention française en cas d'agression. François Mitterrand puis Jacques Chirac ont poussé très loin la coopération militaire avec ce riche État du Golfe. Pendant et après la guerre Iran-Irak, la France a fourni du matériel d'armement, notamment des navires, des hélicoptères et 63 Mirage 2000, qui constituent aujourd'hui le cœur de l'aviation émiratie. Les Émirats sont également le seul État à qui la France a vendu des chars Leclerc (388). Aujourd'hui, selon l'Élysée, 50 % de leur équipement militaire est d'origine française… «(C'est une) région dont nous étions totalement absents il y a encore trente ans et dont nous sommes devenus aujourd'hui un partenaire majeur», se félicite le président français dans le magazine Diplomatie. Et comme le mieux est de marier les intérêts stratégiques et commerciaux, il espère, dans la foulée de l'inauguration de la base, avoir des retombées économiques. En jeu, la vente de 60 Rafale destinés à remplacer les Mirage 2000, du matériel satellite, des avions de renseignements et un contrat dans le nucléaire civil.

La signature d'un nouvel accord de défense avec les Émirats devrait officialiser, mardi, le repositionnement stratégique de la France aux Émirats. Car ce fut aussi une promesse du livre blanc : apurer les accords secrets passés avec des pays amis - dont certains, qui dataient de la période postcoloniale, étaient dépassés -, les renégocier afin de rationaliser notre présence à l'étranger. Mais aussi les rendre publics et les faire ratifier par le Parlement.

En théorie, l'ouverture d'une nouvelle base à Abu Dhabi n'aura pas de conséquences sur les installations permanentes de la France en Afrique, où Paris avait de toute façon, via des redéploiements, amorcé un désengagement progressif. Elle risque en revanche d'en avoir sur la base de Djibouti, dans le golfe d'Aden. Les qualités stratégiques de cette grosse installation française ont été confirmées par l'augmentation de la piraterie et il n'est pas question de la fermer. Mais les hommes et les équipements pourraient subir, pour des raisons financières, une cure d'amaigrissement…

Isabelle Lasserre, envoyée spéciale à Abu Dhabi
Le Figaro

25/05/2009

 Abu Dhabi, base avancée de la France en face de l'Iran (Le Figaro)



3 Annexe   

Ndlr : La publication de l'article ne signifie nullement que la rédaction partage le point de vue de l'auteur, mais doit être vu comme information..

3-1 Sarkozy en fait plus pour une Française Détenue en Iran que pour ...

Sarkozy En Fait Plus Pour Une Française Détenue En Iran Que Pour Une Diplomate Française Rouée De Coups En Israël

SarkoSioniste se tait quand des soldats sionistes passent à tabac une diplomate française mais menace l'Iran d'une crise diplomatique quand ce pays arrête une étudiante française qui a séjourné à Ispahan, ville iranienne proche de la centrale nucléaire de Natanz, en l'accusant d'espionnage.

La Sarkosie n'est même plus capable de défendre son personnel diplomatique contre les brutalités de l'armée et de la police israéliennes .

Reiss la Mata Hari d'Ispahan ?

En Iran, une jeune étudiante française, Clotilde Reiss, maître de conférence pendant 5 mois à l'université d'Ispahan a été empêchée de quitter le territoire iranien et est détenue depuis le 1er Juillet. Selon les autorités françaises elle aurait été arrêtée et incarcérée pour avoir pris des photos lors de manifestations post électorales.

Pourtant, cette explication est plus que douteuse. Alors même que de nombreuses photos ont circulé sur internet, pourquoi la gouvernement iranien, qui a intérêt à ce que le calme médiatique revienne, irait-il arrêter une française pour quelques photos prises, au risque de provoquer un incident diplomatique avec la France ?

Les raisons avancées par le Quai d'Orsay et l'empressement de Sarkozy à tourner en dérision les accusations d'espionnage avancées par Téhéran, semblent indiquer qu'il y a "anguille sous roche".

Clotilde Reiss présentée par les médias français comme une "amoureuse de la culture perse" a obtenu une licence d'histoire de l'Université Paris I Panthéon-Sorbonne, un dulco de persan de l'Inalco, un Master 1 de relations internationales à l'IEP de Lille.

Présentée comme chercheuse en Master 2 en "Politique comparée" à l'Institut d'Etudes Politiques de Lille, de mars à juin 2008 elle a bénéficié d'une bourse de courte durée de l'Ifri, l'Institut français des relations internationales. Son domaine de recherche déclaré est la sociologie politique en Iran. Elle a ensuite trouver ce poste à l'Université d'Ispahan.
L'Ifri, qui a donc brièvement financé ses études, n'est pas n'importe quel institut. Il se présente sur son site comme étant "l'un des principaux centres indépendants européens de recherche, de rencontres et de débat sur les questions internationales" dont l'originalité toujours d'aprés son site " est inscrite dans une ferme volonté d'orienter les travaux de recherche vers l'action."
Néanmoins, il ne précise pas vers quel type d'action.
Parmi les membres de l'Ifri, on trouve des missions et représentations diplomatiques. Mais, cultivant le secret, l'Ifri interdit à ses membres de révéler publiquement leur appartenance à cet institut sans son accord. Il a été créé en 1979 par Thierry de Montbrial, un proche du ministère des affaires etrangères au Quai d'Orsay où il a mis sur pied le Centre d'analyse et de prévision et en a été le premier directeur (1973-1979). Thierry de Montbrial est un habitué des réunions du Groupe Bilderberg et un proche de la FAF, French American Fondation (qui a un siège à New York et un autre à Paris), dont l'objectif tel que définit par la Fondation elle-même est "de renforcer la relation franco-américaine considérée comme un élément essentiel du partenariat transatlantique" et qui attire à elle des personnalités du monde politique, économique français, de droite comme de gauche.
L'Ifri est une association reconnue d'utilité publique (loi de 1901) qui offre la possibilité à ses membres de participer aux grands débats internationaux. L'Ifri lui-même déclare qu'il "joue un rôle important dans la "diplomatie intellectuelle". En ce qui concerne son financement, toujours selon son site, " l'Institut a mis l'accent sur la diversification de ses sources de financements et présente aujourd'hui une forme originale en France, de partenariat public-privé. Ses ressources proviennent pour moitié environ du secteur public et pour moitié du concours de ses membres, de contrats d'étude et de recherche conclus avec des entreprises et différents organismes français, du financement de programmes de recherche par des organismes internationaux (Commission européenne, etc.) ou de fondations internationales."
Clotilde Reiss fournit comme coordonnées à Téhéran, celle de l'IFRI :

IFRI, 52, Rue Adib, Ave Vahid Nazari, Ave. Felestin, Téhéran, Iran, tél: (+9821) 66 40 11 92 et 66 41 21 53, fax : (+9821) 66 40 55 01 - clotilde.reiss@gmail.com
A ne pas confondre avec l'Ifri. Mais c'est quoi cet autre IFRI ?
C'est l'Institut français de recherche en Iran, qui dépend directement du Quai D'Orsay. On comprend donc pourquoi Kouchner s'est rapidement mobilisé pour demander la libération de Clotilde Reiss. Les coordonnées de l'IFRI en France sont les suivantes :
IFRI
27 rue de la Procession
75015 Paris, France
tél. 01 40 61 60 22 • fax : 01 40 61 60 60


Sur son site internet, www.ifriran.org, il est présenté comme suit :
"L'IFRI est un établissement culturel rattaché à la Direction Générale de la Coopération Internationale et du Développement, du Ministère des Affaires Etrangères français.

Sa mission est la promotion de la recherche en sciences humaines et sociales et en archéologie, sur le «monde iranien....

L'IFRI est devenu, à partir du mois d'août 2007, un laboratoire du CNRS, l'Unité de Service et de Recherche 3139, rattachée à la Délégation Paris A.... Ce nouveau statut offre à l'IFRI la possibilité de nouer des relations de développement et de coopération entre l'Institut et d'autres laboratoires, en France, en Iran et dans d'autres pays.
Selon les autorités iraniennes, en Iran début 2009, un Plan de Révolution "Douce" organisé par la CIA avait déjà été déjoué. La CIA a cherché à activer le plan sous couvert de contacts culturels et scientifiques entre des Iraniens et des citoyens US et européens. Clotilde Reiss aurait-elle à son insu ou en toute connaissance de cause été "embedded/incorporée " dans ce Plan ?
Ispahan, où a séjourné pendant 5 mois Clotilde Reiss, n'est pas n'importe quelle ville d'Iran. Ancienne Capitale de la Perse connue pour ses magnifiques mosquées, ses palais et ses jardins, son art de vivre, ses artistes et poètes et ses fleurs, elle est également classée au patrimoine de l'humanité. Ce serait donc selon les médias français pour toutes ces raisons que Clotilde Reiss aurait choisi d'y séjourner. Mais, c'est aussi au nord d'Ispahan que se trouve le principal site d'enrichissement d'uranium iranien celui de Natanz, dont les activités sont surveillées de près par l'AIEA.. Il compte aussi des installations de recherches sur le nucléaire. A la centrale d'Ispahan on va transformer l'uranium enrichi en pastilles de carburant nucléaire. En avril dernier, le président iranien, Mahmud Ahmadinejad avait révélé que son pays faisait tourner environ 7.000 centrifugeuses à Natanz, et que le pays avait testé "deux nouveaux types de centrifugeuses d'une plus grande capacité que celles existantes".
Alors qu'elle genre de photos Clotilde Reiss, qui a récemment bénéficié d'une bourse Ifri dont le président, proatlantiste, est un habitué des réunions du groupe Bilderberg, un proche du Quai d'Orsay et de la Sarkobarbouzerie, a--t-elle prises à Ispahan ?

De simples photos des manifestations post électorales ?

Où des photos pouvant compromettre la sécurité de l'Iran, raison pour laquelle le gouvernement iranien l'accuse d'espionnage ?
A-t-elle joué les Mata Hari à Ispahan ?

SarkoSioniste laisse les soldats israéliens maltraiter des diplomates français et chier sur le drapeau de la France

Selon un article de Libération du 25/06/09, intitulé " La France humiliée par Tsahal" publié le 22 Juin dernier : "la directrice du centre culturel français de Naplouse (Cisjordanie) a été sortie de son véhicule, jetée à terre et rouée de coups par des militaires israéliens près de Jérusalem. « Je peux te tuer », a lancé en anglais l'un des soldats.

Sa voiture portait pourtant des plaques diplomatiques. Depuis, on lui a déconseillé de porter plainte pour ne pas «gêner » la visite de Netanyahou. Mardi, c'est le directeur du centre culturel de Jérusalem-Ouest, Olivier Debray, qui, à bord d'un véhicule pourvu de plaques consulaires, a été insulté par des policiers.
Miette.
D'une façon générale, le corps consulaire français se plaint de la violation régulière par les policiers et les soldats israéliens des usages consulaires.

Le 11 juin 2008, Catherine Hyver, consule adjointe à Jérusalem, avait été retenue dix-sept heures sans une goutte d'eau ni une miette de pain par la sécurité israélienne à un point de passage de la bande de Gaza.

Souleiman

10 juillet

http://www.planetenonviolence.org/Sarkozy-En-Fait-Plus-Pour-Une-Francaise-Detenue-En-Iran-Que-Pour-Une-Diplomate-Francaise-Rouee-De-Coups-En-Israel_a1957.html


 3-2 Délits d'initié et coups d'État : George Soros, spéculateur et philanthrope.

Annexe a 1-3 Thierry Meyssan : La « révolution colorée » échoue en Iran.

Archétype du spéculateur et prophète du « post-capitalisme », le financier et philosophe George Soros est à la fois craint et adulé. Responsable de krachs boursiers et mécène dans une cinquantaine de pays, il détient aujourd'hui une fortune évaluée à sept milliards de dollars et se propose de financer les campagnes contre George W. Bush alors même qu'il sauva Junior de la faillite en 1990 et continue à travailler avec son père au sein du Carlyle Group. Simultanémment actif dans de nombreux changements de régime, il est accusé d'être un paravent de la CIA.

Délits d'initié et coups d'État
George Soros, spéculateur et philanthrope

Archétype du spéculateur et prophète du « post-capitalisme », le financier et philosophe George Soros est à la fois craint et adulé. Responsable de krachs boursiers et mécène dans une cinquantaine de pays, il détient aujourd'hui une fortune évaluée à sept milliards de dollars et se propose de financer les campagnes contre George W. Bush alors même qu'il sauva Junior de la faillite en 1990 et continue à travailler avec son père au sein du Carlyle Group. Simultanémment actif dans de nombreux changements de régime, il est accusé d'être un paravent de la CIA.

http://www.voltairenet.org/article11936.html



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  • " Déclaration Universelle des Droits de l'Homme  - Article 19


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